8 8 SUD'MAG #07 | Septembre 2023 À part en province Sud, les médecins ne font pas partie de ceux qui peuvent bénéficier d’aides. Lorsqu’on lui demande de nous résumer en quelques mots son parcours, les villes, les océans et les continents défilent. Le docteur Will Tran, 57 ans, est ce qu’on pourrait appeler un baroudeur... Un médecin militaire formé à Bordeaux devenu libéral pour voyager et qui préfère qu’on le qualifie de « médecin globe-trotter ». Après avoir sillonné l’Hexagone, le docteur a exercé à La Réunion, à Mayotte, mais aussi à Saint-Martin. Jusqu’àcequ’ildécouvre laNouvelleCalédonie. « J’étais en Polynésie et j’ai regardé la carte du monde en me disant que je ne connaissais pas », confie-t-il simplement. « J’ai signé mon premier contrat de remplacement à Tontouta, je suis allé à Maré, puis j’ai été médecin itinérant en province Nord durant 10 ans. J’ai enfin travaillé au CHN à Koumac durant 2 ans, durant lesquels j’ai fait ma spécialisation en médecine d’urgence. Après autant de temps à me déplacer, j’ai songé à m’installer… ». Et ceux qui pensaient qu’il était très simple de s’installer lorsqu’on exerce une profession aussi recherchée pourraient être surpris. Le Docteur Tran en est l’illustration. « J’avais pour projet de m’installer à Népoui. Mais c’est tombé à l’eau à la dernière minute. » C’était en fin d’année dernière et coup du sort, le médecin en quête de cabinet entend parler du dispositif d’aide à l’installation de la province Sud. « J’ai donc décidé de faire quelques kilomètres et je suis arrivé en province Sud. J’ai d’abord travaillé six mois dans les communes de La Foa et de Bourail. » Mais c’est finalement à Boulouparis que le médecin généraliste a ouvert son cabinet au mois de juin. Un choix personnel. « Je pouvais m’installer où je voulais, mais j’ai trouvé que Boulouparis et sa région étaient moins dotés, médicalement parlant. » Will Tran est à présent satisfait de son activité. Il connaissait déjà quelques patients qu’il a pu rencontrer ces derniers mois et a reçu un accueil chaleureux. Mais il le reconnaît volontiers : « la prime a pris une part non négligeable dans ma décision. Je me suis renseigné et j’ai rapidement compris que le médecin ne faisait pas partie des catégories socio-professionnelles qui bénéficieraient d’aides, sauf en province Sud. L’aide à l’installation a donc forcément joué, en plus de raisons familiales ». Ce qui ne l’empêche pas de prêter main forte lorsqu’on a besoin. « L’hôpital de Koumac souffre d’un manque de personnel qui l’empêche de fonctionner parfaitement, je les dépanne donc un week-end par mois. J’ai travaillé deux ans là-bas donc je le fais avec plaisir. » Le médecin intervient également dans le dispensaire de La Foa. « C’est la contrepartie de l’aide, explique-t-il. Il y a des week-ends de permanence. J’ai dit oui, sans hésiter. » La commune de Boulouparis compte donc à présent deux médecins libéraux. Le médecin “globe trotter” a posé ses valises à Boulouparis
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