Sud Mag #008

19 Octobre 2023 | SUD'MAG #08 19 Sortir les jeunes de la rue Néméara, un établissement synonyme de seconde chance Afin de prévenir des situations d’enfance en danger et de délinquance, la Province a signé en 2020 une convention avec le parquet afin d’éviter la présence de mineurs dans la rue entre 22 heures et 5 heures ou en état d’ébriété la journée. Le dispositif, grâce à l’action des forces de l’ordre sur le terrain qui effectuent des contrôles régulièrement, permet le déploiement de modules de stage de rappel à la responsabilité parentale (MRPP) dans le cadre d'alternatives aux poursuites après le constat des faits de maltraitance ou de délaissement. « Quand on s’attaque à l’errance des mineurs, quand on regarde pourquoi les mineurs sont dans la rue entre 22 heures et 5 heures du matin, ce n'est pas forcément pour les sanctionner immédiatement », explique Sonia Backès, présidente de la province Sud. « Mais c’est pour savoir ce qu’il se passe, dans leur foyer. Estce qu’il y a des violences intrafamiliales ? Est-ce qu’il y a un abandon de l’autorité parentale ? L’idée, c’est de prendre le problème depuis le départ et de régler les problématiques, petit à petit et durablement. » Lorsqu’un mineur est interpelé par les autorités, ses parents sont immédiatement contactés et doivent venir le chercher au poste de police ou de gendarmerie. Là, un flyer d’information expliquant le dispositif avec une convocation leur est remis. Depuis juillet 2020, 417 jeunes ont été contrôlés dans le cadre du dispositif mineurs en errance. Parallèlement, 250 familles ont pu être suivies dans le cadre du MRPP. Un bilan qui s’avère très positif, puisque très peu de familles (moins de 8%) se sont de nouveau retrouvées confrontées à des problématiques de protection de l’enfance. « Le volet parentalité est essentiel, nous devons poursuivre ce travail tous ensemble », a expliqué Sonia Backès, qui reste déterminée à garantir un cadre de vie sécurisé et à agir au plus tôt pour que la jeunesse s'organise mieux demain. Fermé à la fin de l’année 2020, l'ex-foyer de Néméara, à Bourail, a été transformé en 2022 en centre d'accueil pour des jeunes « qui ont commis un acte de délinquance et qui y sont orientés sur décision du parquet ou du juge des enfants », explique Sonia Backès, présidente de la province Sud. Une réponse à la problématique de délinquance des mineurs que tente d'endiguer la Province avec le haut-commissariat et la justice, et « une seconde chance » pour ces jeunes qui ont basculé. Ces derniers sont encadrés et peuvent suivre « des activités tournées vers la culture, les activités agricoles, le travail de la terre ou du bois » et faire un bilan de leurs addictions ainsi que de leurs orientations professionnelles et scolaires. Le but, leur donner un socle de valeurs pour en faire des futurs adultes bien intégrés dans la société. Prévenir, plutôt que guérir Si les actions de la Province sont nombreuses en termes de sécurisation, elles le sont tout autant en matière de prévention. Depuis 2019, un grand nombre de dispositifs innovants ont été mis en place pour lutter contre la délinquance des jeunes et la consommation excessive d’alcool. Chiffres au 1er juillet 2023 : 417 jeunes ont été contrôlés dans le cadre du dispositif mineurs en errance depuis 2020. 250 familles ont pu être suivies dans le cadre du module de stage de rappel à la responsabilité parentale.

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