Sud Mag 010

12 ACTUALITÉS Il nous faudra avancer, quoi qu'il arrive, sur les listes électorales pour les élections provinciales qui se tiendront en 2024. Donc, soit il y a un accord institutionnel global, au sujet de l’autodétermination et du corps électoral pour les élections provinciales, soit il n'y a pas d'accord global d'ici la fin du mois de décembre et dans ce cas-là, l'État avancera sur la modification du corps électoral seul. » Si certains en doutaient encore, l’État ne change pas de cap. Son discours reste limpide. Présent en Nouvelle-Calédonie du 24 au 25 novembre, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer a multiplié les rencontres avec les partenaires des différentes composantes politiques calédoniennes afin de faire avancer le dossier de l’avenir institutionnel. Une visite, synonyme de recherche du consensus, mais également destinée à réaffirmer la nécessité d’agir dans les jours qui suivent. « Cela fait quasiment maintenant deux ans que je demande, après le président de la République, après le travail qu'a fait Sébastien Lecornu, de nous mettre d'accord sur effectivement l'avenir institutionnel après ces trois référendums, où les Calédoniens ont choisi de rester dans la France, a déclaré devant la presse le ministre de l’Intérieur. Il y a des discussions nombreuses qui ont été menées et c’est la cinquième fois en une année que je viens en Nouvelle-Calédonie pour mener ces discussions (…). Il est évident que d'ici la fin de l'année, il faut, comme je l'ai toujours dit, que nous ayons un accord. S'il n'y a pas d'accord, je le redis, l'État avancera... » Cette nouvelle confirmation est essentielle pour la province Sud. La collectivité porte les plus gros investissements du territoire et compte le plus d'entreprises qui ont besoin de voir l'horizon se dégager. Gérald Darmanin n’a en revanche pas fermé la porte au dialogue. Malgré un contexte préoccupant en Métropole, le ministre de l’Intérieur s’est même engagé à revenir une semaine après son départ si l’Union Calédonienne acceptait les trilatérales. Tout en rappelant trois faits qui devront être acceptés de tous. « Un, le renouveau de la citoyenneté calédonienne, évidemment en partant du principe que l'accord Nouméa est notre plancher. Deux, que l’on accepte l'idée que les élections provinciales permettent à des Calédoniens qui sont là depuis de très nombreuses années de pouvoir voter aux élections locales, c'est actuellement une anomalie, nous allons la corriger, c'est une promesse du président et je la tiendrai. Trois, qu'il y ait une autodétermination qui soit effective, mais qu'on arrête avec des dates, que l’on ne dise pas tous les 5 ans, les 10 ans, tous les 15 ans, ça empêche la prospérité économique. » Le document proposé par l’État et destiné à dessiner les contours du futur institutionnels calédonien, en était déjà à sa quatrième version après les échanges avec les partenaires indépendantistes et non-indépendantistes au mois de novembre. Mais certaines modificationspar rapport austatut actuelle sont d’ores et déjà perçue comme incontournable. Parmi elles, la question des répartitions des sièges au Congrès entre les provinces. « Il faut évidemment pouvoir modifier le nombre de sièges par rapport à cette nouvelle liste électorale ». « Le rééquilibrage duCongrès est essentiel car le Sud pèse moins lourd que le Nord et les Îles, appuieSoniaBackès, présidentede laprovince Sud. Il nous faut revenir à une répartition qui correspond à celle de la démographie en Calédonie. L’Uni s’est déjà montré très responsable en acceptant publiquement le dégel du corps électoral. Nous avons tout intérêt à ce que tout le monde discute et s'accorde pour le bien de la Calédonie. » Gérald Darmanin invite au dialogue, sans quoi l’État avancera seul Cela fait quasiment deux ans que je demande de nous mettre d’accord. Le rééquilibrage du congrès est essentiel. Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer s’était engagé à revenir pour poursuivre les discussions sur l’avenir institutionnel. Sa venue du 24 au 25 novembre a notemment été l’occasion de confirmer que le corps électoral sera différent pour les prochaines élections provinciales, en 2024.

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