Sud Mag 010

Décembre 2023 | SUD'MAG #10 17 ACTUALITÉS La délégationmenée par PhilippeBlaise était composée de cinqpersonnes de laProvince, deux représentants de laChambre de commerce et d'industrie, deux personnes de laChambre d'agriculture et deux acteurs privés. Une délégation menée par Philippe Blaise, 1er vice-président de la province Sud, s’est rendue à La Réunion du 16 au 22 octobre dans le cadre d’une mission exploratoire agroalimentaire. L’objectif : comprendre comment une île de 850 000 habitants atteint 50 % d’autonomie alimentaire tandis que la Nouvelle-Calédonie et ses 270 000 habitants plafonnent à 17 %. Autonomie alimentaire : «CequeLaRéunionnousaapprisetquel’onpourraitcalquer» Nous, en Calédonie, même si nous sommes bons sur certaines filières comme l'élevage, nous sommes loin de l'autosuffisance en matière de fruits et légumes, en matière de volaille, et c'était important pour nous d'aller voir ce qui marche à La Réunion. » Pour Philippe Blaise, la mission exploratoire qui s’est déroulée du 16 au 22 octobre dernier était une nécessité. Les rendez-vous se sont enchaînés avec les institutions réunionnaises, la Chambre de commerce et d'industrie, la Chambre d'agriculture, la DIR, qui est le pendant de la FINC, mais également les associations des industriels de l’île, les professionnels du monde agricole et les coopératives. Les enseignements tirés de cette visite menée au pas de course par les élus ? Ils sont nombreux, pourraient être appliqués rapidement et pourraient même avoir un effet concret sur le pouvoir d’achat des Calédoniens. « La Réunion est beaucoup plus autonome que nous en matière de fruits et légumes et présente une production beaucoup plus diversifiée, explique Philippe Blaise. Mais elle a surtout une chose à laquelle je ne m’attendais pas : ici en NouvelleCalédonie, 70 % de la vente des fruits et légumes se fait par la grande distribution. À La Réunion, ce n'est que 30 %. » Selon le 1er vice-président de la Province, cette situation réduit le nombre d'intermiédiaires, rend les prix beaucoup plus intéressant et rémunère beaucoup mieux le producteur. « Il y a donc un enseignement pratique immédiat pour nous à la province Sud. Il faut que l’on révise notre stratégie pour mettre des aides plus conséquentes à tous ceux qui participent au circuit court. Cela peut se faire avec des magasins spécialisés, mais je pense que très rapidement, il faut qu'on discute avec les mairies de province Sud afin de mettre en place des aides pour structurer et développer les marchés de producteurs. Le combat qui intéresse les Calédoniens, le combat numéro un, c'est la vie chère. Je vais m'engager très fortement au développement de circuits courts parce que j'ai vu ce qui marche là-bas. » Les rencontres ont également permis de constater que les Réunionnais avaient une longueur d’avance en termes d’irrigation. « Ils ont un organisme parapublic qui s'appelle le SAPHIR, qui dépend du département et qui a investi massivement dans l'eau agricole et de valoriser les terrains. Nous avons ici, par exemple, une ressource à la Ouenghi qui permettrait, si nous mettions en place des réseaux agricoles, de valoriser des terres en allant vers le Nord jusqu'à Boulouparis, Bouraké. » Dernier élément majeur relevé par la délégation : la bonne santé de la filière avicole. « Il y a un savoir-faire en matière d'installation de producteurs, en matière d'accompagnement. Cela ne sert à rien de faire des abattoirs pharaoniques. Ce qu'il faut, c'est que les capacités de transformation d'abattage accompagnent l'installation des producteurs. Quelque chose nous a vraiment frappés : ils ont un conglomérat de coopératives qui s'appelle Urcoopa, qui a structuré autour de la provenderie un système de stabilité des prix. C'està-dire qu'en fonction de l'évolution des prix mondiaux, ils vont garantir aux producteurs les prix, ils vont abonder un fonds de stabilisation, ce qui fait que lorsqu'un producteur s'installe, il a une visibilité, une prévisibilité forte sur les tarifs auxquels il va produire et le prix de sortie qu'il aura. » Pour le 1er viceprésident de la province Sud, ces constats dressés peuvent permettre d’établir à présent une feuille de route claire et surtout réalisable dans les années à venir. Le combat qui intéresse les Calédoniens, le combat numéro un, c'est la vie chère. Je vais m'engager très fortement au développement de circuits courts parce que j'ai vu ce qui marche là-bas.

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