Sud Mag #011

GRATUIT L'ACTUALITÉ DE LA PROVINCE SUD Comment concilier tourisme et respect de l'environnement Conseil d'État : Corps électoral, élections provinciales... Ce qui doit changer Enseignement : Une aide pour le billet d'aviondes jeunes qui partent étudier www.sudmag.nc | #011 | Janvier 2024

Programme complet ici Un été au ciné province-sud.nc/un-ete-au-cine PROJECTIONS GRATUITES DE FILMS EN PLEIN AIR DU 3 JANVIER AU 3 FÉVRIER 2024 Animations pour tous et gratuites avant de nombreuses séances

3 ÉDITO RESPONSABLE DE LA PUBLICATION : Sonia Backès | RÉDACTEUR EN CHEF : Nicolas Pannier | RÉDACTION : Di rect ion de la communicat ion de la prov ince Sud. DOSSIER : Sud Tour i sme. | PHOTOS : Ni co l as Bonneau, F l or i an Br aure, Fabr i ce Wenger, Ni co l as Pe t i t , Grégor y Panayo t ou, Cédr i c Jacquo t , Ma r i ne Reve i l hac. M O N T A G E & I N F O G R A P H I E S : D i r e c t i o n d u S y s t è m e d ' I n f o r m a t i o n e t d u N u m é r i q u e ( D S I N ) . IMPRESS ION : 35 000 e x emp l a i r e s - E I P Ed i t i on s & Imp r e s s i on s du Pa c i f i que, s u r du pap i e r gé r é du r ab l emen t FSC | Numé r o I SSN en cou r s . MAGAZINE INTERACTIF RETROUVEZ-NOUS EN LIGNE Vous trouverez des QR Codes dans les pages du Sud'Mag. Ils vous permettent d’accéder à du contenu supplémentaire et détaillé en lien avec les articles du magazine. Utilisez votre smartphone et flashez-les. Toute l’actualité de la province Sud à tout moment, disponible sur votre ordinateur, tablette et smartphone : https://sudmag.nc Dites-nous ce que vous en pensez ! Donnez-nous votre avis sur le SudMag que vous avez entre les mains afin que les prochains numéros répondent toujours à vos attentes. Formulaire en ligne : province-sud.nc/form/suggestion-sudmag En 2024, continuer d’agir pour améliorer votre quotidien L’année 2024 sera-t-elle celle du respect d’un choix démocratique ? Du retour à la sérénité et à la prospérité ? Les quelques semaines qui ont précédé le réveillon me poussent à l’optimisme. L’État a fait une nouvelle fois preuve de son investissement en engageant près de 10 milliards de francs pour la province Sud dans le cadre de la nouvelle génération des contrats de développement 2024-2027. Après l’avis rendu par le conseil d’État en décembre, le gouvernement de la République n’a pas tardé à confirmer l’engagement pris par Gérald Darmanin lors de sa venue en Nouvelle-Calédonie : il y aura bien un nouveau corps électoral pour des élections provinciales qui devraient se tenir en 2024. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a quant à lui prouvé son investissement total et a annoncé son intention d’accompagner nos usines de nickel vers la rentabilité, quitte à une fois de plus nous venir en aide financièrement. Une bouffée d’air pour toute la Calédonie, qui verrait son économie s’effondrer sans cette nouvelle intervention. Et que dire de Sébastien Lecornu, ministre des Armées, qui, en plus de faire de la Nouvelle-Calédonie le porte-avion de la France dans l’Indopacifique en y tenant le Sommet des ministres de la Défense du Pacifique-Sud, a annoncé qu’une enveloppe de 17 milliards de francs seraient accordée pour les infrastructures militaires en Nouvelle-Calédonie. En cette fin d’année, le garde des sceaux Éric Dupond-Moretti a enfin annoncé retenir le terrain proposé par la province Sud pour enfin reconstruire une prison adaptée à nos besoins sur Nouméa en injectant 60 milliards dans l’économies calédonienne. Tous ces engagements sont positifs et, soyez-en certains, nous resterons très vigilants durant ces discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie qui sont loin d’être achevées. Mais en attendant nous n’en oublions pas l’essentiel : vous. Votre quotidien. La province Sud, qui a voté son budget à l’unanimité, gardera un investissement à plus de 12 milliards de francs cette année pour faire travailler nos entreprises et améliorer votre cadre de vie quotidien. Nous venons également de mettre un place un dispositif d’aide aux étudiants appartenant aux classes moyennes, destiné à leur payer une partie de leur billet d’avion lorsqu’ils décident de poursuivre leurs études en dehors de la Calédonie et pour les faire revenir chaque année. Ce dispositif, comme celui mis en place pour aider à l'inscription dans les centres aérés, est destiné à venir en aide à ceux qui travaillent mais qui sont frappés de plein fouet par l’inflation. Parce que votre quotidien c’est également votre santé, notre collectivité étend son dispositif d’aide à l’installation desmédecins libéraux, notamment des spécialistes, aux équipements des cabinets de médecine ou de chirurgie libérale. Notre travail se poursuit et se poursuivra tout au long de l’année. En attendant, permettez-moi de vous souhaiter à tous une très belle année 2024. Sonia Backès, présidente de l' ssemblée de la province Sud

4 #11La lettre d’information de la province Sud pour rester informé chaque semaine Abonnez-vous en suivant le lien : province-sud.nc/mon-compte SOMMAIRE Sud Tourisme, au service du développement touristique 24 La Calédonie au cœur de la stratégie indopacifique 6 Une aide pour les étudiants en dehors de la Calédonie 12 3 Édito 5 Zoom sur : Les 10 règles à respecter sur un îlot 13 Un budget 2024 sous le signe de la maîtrise 14 Actu : une aide à l’équipement des médecins libéraux 15 Corps électoral, élections provinciales... Ce qui doit changer 16 Vie d'une commune : Sarraméa et Farino 30 Mini-jeux 31 Gastronomie 10 Les grands chantiers de la Province en 2024

5 ZOOM SUR Les 10 règles à respecter sur un îlot C’est l’été ! Et quoi de mieux qu’un petit séjour sur un îlot. Espaces propices aux moments de détente et aux loisirs, la fréquentation de ces sites abritant une biodiversité unique augmente chaque année, il est donc important d’adopter les bons comportementsafindeparticiper à leur préservation. 1 En présence d’oiseaux ou de tortues, et tout particulièrement en cette période de ponte et de nidification, ne débarquez pas avec vos chiens et autres animaux domestiques. Soyez vigilants. Un habitat détruit, c’est une espèce qui ne reviendra plus y nicher et la végétation pillée, c’est une érosion prématurée. 6 Ne pêchez pas trop de poissons. Nous avons la chance d’avoir une faune exceptionnelle dans notre lagon. Les ressources ne sont pas illimitées. Afin de les préserver, adoptez une pêche responsable en prenant uniquement ce dont vous avez besoin. 2 La végétation est fragile et pousse lentement : ne coupez pas de bois, utilisez les coins feux à votre disposition. Éteignez votre feu en partant. Ne coupez aucune branche ou feuillage. 7 Ne nourrissez pas les animaux. Pour ne pas nuire à la santé des animaux et déstabiliser leur chaîne alimentaire, ne les nourrissez pas. 3 Ne laissez pas vos déchets. Emportezles tous avec vous dès votre départ. Lors de vos déplacements sur un îlot, prévoyez toujours un contenant pour les stocker. 8 Dans l’eau, ne piétinez pas la flore. Soyez-y vigilant pendant votre baignade. Si vous utilisez des palmes, faites attention de ne pas endommager les coraux. Avec votre bateau, mouillez dans des zones de sable ou utilisez les lignes de mouillage. Le corail et les herbiers sont des écosystèmes fragiles. 4 Ne videz pas vos poissons n’importe où ! Si vous n’êtes pas rentré bredouille et que vous vous apprêtez à préparer le repas avec votre butin, veillez impérativement à vider vos poissons en dehors des zones de baignades pour la sécurité de tous. 9 Sur l’îlot, soyez également vigilant à ne pas piétinez non plus le liseron et le pourpier. Ce sont 2 espèces végétales qui fixent le sable de la côte, ils garantissent la stabilité des plages des îlots. 5 Ne ramassez pas les coquillages. Certains sont protégés. Pour ne prendre aucun risque, laissez-les où vous les avez trouvés. 10 N’utilisez ni groupe électrogène, ni feux d’artifices lorsque vous êtes sur un îlot. Cela permet de ne pas effrayer les espèces présentes. PLUS D'INFOS SUR LES ÎLOTS

6 Les grands chantiers de l’année en province Sud Favoriser la réussite scolaire Collèges, routes, infrastructures, santé, culture… Déterminée à continuer d’améliorer concrètement le cadre de vie de ses habitants tout en participant fortement à la relance économique, la province Sud, grâce à une gestion responsable et maîtrisée de son budget, va consacrer cette année encore 12,1 milliards à la mise en œuvre de nombreux aménagements et équipements. Après la finalisation en 2023 de réalisations majeures et attendues par la population, à l’instar du nouveau pont de Thio ou de l’extension de l’aérogare de l’Île des Pins, découvrez notre sélection de quelques nouveaux projets. Premier poste d’investissement en 2024, l’enseignement et la réussite des élèves est une des grandes priorités de la mandature. En2023,déjà,denombreuxauditsettravaux (rénovation, entretien, réaménagement, économie d’énergie, optimisation…) avaient été menés, concernant notamment les collèges de Boulari, Normandie, Koutio, Bourail, Auteuil, Portes-de-Fer, Tuband, Baudoux, Mariotti, Magenta, Rivière salée, Kaméré, Apogoti, Katiramona, Païta Nord et l’internat de La Foa. À noter également, le déploiement progressif du dispositif « cartable numérique » dans les classes de 5e des collèges publics, après deux années de test dans des classes pilotes. En 2024, la province Sud poursuit donc cette dynamique, à traversnotamment degrands projets d’extension ou de rénovation, qui se dérouleront sur plusieurs années. Presque 9milliards vont être investis ces prochaines anné e s , dont 231 millions consacrés au confort thermique des écoles communales en2024. Les projets lancés en2024 : La rénovation globale du collège de Koutio 1,8milliardXPF La rénovation globale du collège deNormandie 1,5milliardXPF La rénovation globale du collège de Boulari et l’aménagement des classes ULIS et du CDI 1,5milliardXPF La rénovation globale du collège de Kaméré 1,3milliardXPF La rénovation globale du collège de Bourail 1,1milliardXPF La réhabilitation-extensiondu collège Louise-Michel àPaïta 870millionsXPF L’équipement numérique des collèges 417millionsXPF La sécurisation des collèges 106millionsXPF (Financement : État 74MF, provinceSud32MF)

7 Pour des déplacements plus fluides et plus sécurisés Le doublement des voies et la sécurisation de l’échangeur Païta Nord Thio Yaté Sarraméa Chaque année, environ 3 milliards de francs sont investis sur les routes provinciales. Afin de maintenir la qualité d’usage de son réseau et de développer de nouveaux aménagements, en lien avec les autres gestionnaires (communes, Nouvelle-Calédonie), la province Sud planifie et organise, via un Plan Pluriannuel d’Investissements, les travauxd’améliorationetd’entretien desonréseauroutier : renforcement de chaussée, aménagements urbains ou sécuritaires, rénovation et reconstruction d’ouvrages d’art ou renforcement des des talus, indique Philippe Blaise, 1er viceprésident. En 2024, de nombreuses opérations seront réalisées partout sur le territoire Sud (GrandNouméa, Sarraméa, Thio, Yaté…). Zoom sur quatre points forts : Le nouvel échangeur du Littoral, par la reconstruction du pont et la création de deux giratoires, va permettre le doublement des voies en passage supérieur et la création de cheminements piétons en partie inférieure. Ce chantier vise à renforcer la sécurité et à améliorer les déplacements quotidiens des usagers. Il s’inscrit également en amont du projet d’amélioration de la liaison routière entre Païta Nord et La Tontouta par la Nouvelle-Calédonie, que la Province appelle de ses vœux.. Coût total de l’opération : 1,2 milliard XPF / Financement : contrat de développement 2017-2023 État (187,5 millions XPF) / NouvelleCalédonie (471,5 millions XPF) et province Sud (541 millions XPF). Requalification de la RP10 sur la route à horaires, démolition de l’ancien pont et réfection de revêtement sur la RP10 pour la circulation de véhicules 52 t. Coût total des opérations : 783 millions XPF Financement : province Sud, avec une participation de l’État à hauteur de 194 millions XPF, dans le cadre du contrat de développement 2024-27, et de la SLN à hauteur de 100 millions XPF. Renforcement de la chaussée sur la RM10, sur la RP3 (Madeleine - Col de Yaté) et aménagements complémentaires de la traversée de Waho Coût total des trois opérations : 720 millions XPF (province Sud). Renforcement des chaussées de la RP5, confortement des talus sur plusieurs points de la RP5, réfection de la chaussée sur l’accès au parc provincial des Grandes Fougères. Coût total des opérations : 424 millions XPF (dont 87 millions de subventions de l’Etat au titre du Fonds vert 2023 et du Fonds exceptionnel d’investissement 2019). Plus de 22 000 personnes, soit plus de 16 000 véhicules empruntent l’échangeur de Païta chaque jour. La fin des travaux est prévue pour juin 2024.

8 Valoriser notre identité multiculturelle Approuvé Vérifié Etabli échelle n° de pièce date phase Objet de la modification CO-TRAITANT 01 indice APD JUIN 2023 CO-TRAITANT 02 EQUILIBRE BOIS CO-TRAITANT 03 ENVIE CO-TRAITANT 04 REALISATION DE LA MAISON DE WALLIS ET FUTUNA AMO SECAL 40, Rue Felix Trombe 98 835 DUMBEA uel VILLENEUVE 5 87 71 INFLUENCES EDE 15, Route du Sud Local 208 Cap Normandie La construction de l’espace culturel de Deva à Bourail La construction de la maison de Wallis-etFutuna en Nouvelle-Calédonie La construction du centre socio-éducatif et culturel de la FOL ail, s Construit dans une volonté de partage, de dialogue et de « faire ensemble », ce lieu de valorisation du patrimoine de Deva et d’échanges interculturels mettra en lumière l’histoire du site et celle des différentes communautés du territoire et participera à l’animation et au rayonnement touristique du domaine deDeva, propriété provinciale. Coût totalde l’opération:341millionsXPF Financement : Contrat de développement 2017-2023, État (176 millions XPF) province Sud (165 millions XPF). Cette maison administrative de Walliset-Futuna, située à Magenta sur le même site que le foyer (rénové en 2023 par la Province), aura pour vocation de participer à renforcer les échanges et nouer de nouveaux partenariats entre les deux territoires. Elle accueillera dès l’année prochaine la représentation administrative et coutumière de Walliset-Futuna et contribuera a faciliter l’intégration des ressortissants. Coût total de l’opération : 230millionsXPF Financement : province Sud. La colline du sémaphore à Nouméa accueillera bientôt le nouveau centre culturel de la FOL. Ce projet-pays se veut un tiers-lieu dont la vocation est d’accueillir le public, les artistes et les associations, de favoriser les échanges et les initiatives, dans un esprit fédérateur et ouvert sur le monde. Coût total de l’opération : 419millionsXPF. Financement:Contratdedéveloppement État-Intercollectivités2017-2023, provinceSud(125millionsXPF), Nouvelle-Calédonie(105millionsXPF), État(76millionsXPF),provinceNord(67,5 millionsXPF)et provincedesÎles(45millions).

Janvier 2024 | SUD'MAG #11 9 Accompagner les jeunes fragilisés ou sans repères L'aménagement du Dispositif de séjours de rupture de Néméara à Bourail se poursuit La construction d’une maison de l’enfance à Bourail Cette « ferme-école » accueille depuis l’année dernière des mineurs primo-délinquants, orientés vers la structure par la justice. Cette initiative provinciale s’inscrit dans une volonté de lutte contre la délinquance par la prévention des récidives : elle offre à ces jeunes de 12 à 18 ans une seconde chance, en les installant dans un cadre socio-éducatif adapté, loin de leur environnement, pour leur permettre de faire le point sur leur avenir professionnel, de développer leur autonomie et leurs compétences et de préparer un nouveau départ. La rénovation, la réhabilitation et l’équipement de l’ancien foyer de Néméara se déroulent en plusieurs phases. La tranche 1 du chantier est terminée. La seconde tranche (en cours) consiste à réhabiliter l’ensemble du site afin d’accueillir 12 jeunes par session, contre 6 aujourd’hui. La livraison est prévue en février 2025. Cette nouvelle structure accueillera, dans un esprit chaleureux et familial, une douzaine d’enfants confiés à la Province dans le cadre de mesures de protection de l’enfance. Pensé comme une maison, ce lieu offrira un cadre favorable à la reconstruction des jeunes, placés au cœur du dispositif. Coût total de l’opération : 350 millions XPF. Financement : Contrat de développement 2017-2023, État (121 millions XPF), province Sud (229 millions XFP dont le don de Mme Thérèse Salmon). La rénovation/reconstruction des centres médico-sociaux de Bourail, La Foa et Yaté Après Kaméré, Thio et l’Île des Pins, c’est au tour des CMS de Bourail en 2024, La Foa et Yaté en 2025 et 2026 de retrouver une seconde jeunesse, dans le cadre du programme provincial d’amélioration des conditions d’accueil et de travail dans les maisons de santé, et de rapprochement avec d’autres services à la population (emploi, logement). Coût total des trois opérations : 1,58 milliard XPF. Financement : contrat de développement, État (961 millions XPF), province Sud (619 millions XPF). Aménagement d’unespacedédiéaux scolaires au parc provincial des Grandes Fougères Un bâtiment va être spécialement construit pour accueillir les scolaires au cœur du parc. Il pourra notamment loger les classes nature à partir de mi-2025. Coût de l’opération : 143 millions XPF. Financement : contrat de développement 2024-2027 État 107 millions XPF, province Sud 36 millions. Coût total de l’opération : 410 millions XPF. Financement : Contrat de développement 2017-2023, État (121 millions XPF), province Sud (289 millions XPF). Les maisons de santé : une offre de soins de proximité Sensibiliser les enfants à la biodiversité et à la nature

10 SUD'MAG #11 | Janvier 2024 ACTUALITÉS Ne sous-estimez pas la joie que votre présence ici suscite parmi la population calédonienne. Voir que pendant quelques jours, l’ensemble de la famille du Pacifique choisisse Nouméa pour se projeter sur des grands défis d’avenir n’a rien d’anodin pour cette terre ici. Je voulais vraiment, en tant qu’ancien ministre des Outremer, que ce Sommet ait un impact local extraordinairement important. » C’est avec cette déclaration que le ministre des Armées Sébastien Lecornu a ouvert le Sommet des ministres de la Défense du Pacifique Sud. Des mots marquant l’attachement de l’ancien ministre des Outre-mer pour notre territoire. Une prise de parole manifestant aussi une vision, celle du président de la République lui-même, concernant cette région du monde. Ces rencontres internationales réunissent des ministres ou autorités militaires de sept États membres de la région qui, outre la France, sont dotés de forces armées : l’Australie, le Chili, Fidji, la Nouvelle-Zélande, la Papouasie ainsi que la Nouvelle-Guinée et Tonga. Les États-Unis, le Japon et le Royaume-Uni y figuraient en tant qu’observateurs. Sous le signe de la paix L’intérêt d’une telle réunion ? Permettre de maintenir « une région Pacifique libre », a expliqué le ministre. « Ces journées sont placées sous le signe de la paix. Il y a un monde qui se dérègle très vite. Et si nous croyions qu’au lendemain de la Guerre Froide, il y aurait une stabilité relative dans notre organisation mondiale, il n’en est rien. Évidemment ce qui se passe dans le Pacifique Sud est clé, pour ne pas subir justement ce qui peut se passer par ailleurs. » Un point essentiel, mais pas unique. Ces rencontres ont également porté sur des phénomènes inquiétants. « Ce Sommet se déroule sur fond de réchauffement climatique et avec des effets qui sont violents, qui se font jour de plus en plus. On le voit de manière directe, ce sont évidemment les catastrophes naturelles, elles sont de plus en plus violentes, elles Ces 17 milliards de francs investis en Calédonie vont permettre de faire travailler beaucoup d’entreprises locales du bâtiment et des travaux publics. La Calédonie placée au cœur de la stratégie indopacifique La venue du ministre des Armées du 3 au 7 décembre, afin de présider le Sommet des ministres de la Défense du Pacifique Sud, était attendue de longue date. Elle marque la volonté de la France de faire rayonner sa vision de l’axe indopacifique. Une vision d’équilibre, du respect des souverainetés et de protection des ressources naturelles. Mais la grande gagnante est la NouvelleCalédonie qui, en plus de se retrouver au centre des attentions, va bénéficier de 17 milliards de francs de la part de l’État pour ses infrastructures militaires. Sous la présidence de Sébastien Lecornu cette année, l’Australie, Fidji, la Nouvelle-Zélande, la Papouasie ainsi que la Nouvelle-Guinée et Tonga ont participé au Sommet desministres de la Défense du Pacifique Sud. Les États-Unis, le Japon et le Royaume-Uni y figuraient en tant qu’observateurs.

11 ACTUALITÉS sont de plus en plus récurrentes. Cela, évidemment, pose des questions cruciales de solidarité entre États et au fond, cette interopérabilité. Cette solidarité entre les Nations du Pacifique pour s’épauler est un sujet absolument clé. » Lutter contre la pêche illégale dans nos eaux Pour se donner les moyens de ses ambitions, la France a décidé de faire de la Nouvelle-Calédonie son porteavion dans la région. Sébastien Lecornu a présenté devant les membres du Sommet le projet de la France de créer une Académie militaire du Pacifique en province Sud. L’État a également annoncé sur les six prochaines années, près de 17 milliards de francs pour moderniser les infrastructures militaires en Nouvelle-Calédonie. « Ces 17 milliards de francs vont permettre de faire travailler beaucoup d’entreprises locales du bâtiment et des travaux publics, a rappelé le ministre des Armées. Mes nombreuses visites sur ce territoire ne sont pas complètement étrangères à cet engagement que j’ai pris devant le Parlement. J’ai moi-même surveillé cette copie de près, pour ne pas dire que j’ai pris le stylo. » Venir en aide aux pays sans armées Des investissements massifs pour respecter aux côtés des autres membres du Sommet les engagements communs pris : défendre les libertés maritimes, lutter contre la pêche illégale et les prédations sur l’ensemble des ressources naturelles en échangeant des informations, lutter ensemble pour se préserver des cyber-attaques et venir en aide aux populations victimes de catastrophes naturelles dans la région. Notamment celles vivant dans des pays ne disposant pas d’armée. Ces missions, déjà assumées par la France, comme au mois de mars de 2023 lorsque les Forces armées de Nouvelle-Calédonie sont venues en aide au Vanuatu après le passage de deux cyclones, se multiplieront au fil des ans. Leur efficacité devrait s’améliorer après ces rencontres internationales. « Parfois l’agenda institutionnel Calédonien a pu conduire le Caillou à se replier un peu sur lui-même, analyse le ministre. Les Forces Armées de Nouvelle-Calédonie peuvent à présent avoir un agenda de solidarité et de propositions pour des enjeux qui sont utiles à la région. » Sébastien Lecornu a pu inaugurer le nouveau quai des patrouilleurs d’Outre-mer, à la base navale de la pointe Chaleix. Cette infrastructure doit permettre d’accueillir les deux nouveaux patrouilleurs de l’armée, dont l’Auguste-Bénébig, déjà opérationnel sur le caillou (le second bâtiment étant prévu pour 2025). Ce quai a été conçu pour pouvoir également abriter jusqu’à quatre patrouilleurs des “nations alliées”. Coût total de l’opération : 1milliard de francs. La visite du ministre a été marquée par deux cérémonies de baptême à la caserne Gribeauval quartier Alleyron, à la pointe de l’Artillerie. Le quartier militaire s’appelle désormais « Bataillon mixte du Pacifique ». Le ministre des Armées a poursuivi avec la cérémonie de baptême d’un bâtiment de la direction interarmées du service de la santé des armées qui est nommé « Acôma Nerhon », en hommage au tirailleur kanak deHouaïlou durant la PremièreGuerremondiale. Sous l’égide du ministre des Armées, la province Sud représentée par sa présidente Sonia Backès a signé une charte d’engagement en faveur de la réserve opérationnelle. L’institution n’est pas la seule à avoir signé cette convention. Une dizaine d’entreprises privées locales, ainsi que la Chambre de commerce et d’industrie, s'y sont joint. Sébastien Lecornu espère que dans les années à venir, 200 réservistes supplémentaires viendront renforcer les 2 000militaires en place.

12 SUD'MAG #11 | Janvier 2024 ACTUALITÉS Trop riches pour bénéficier d’aides et pas assez pour vivre confortablement. Nous nous sommes rendu compte que certains jeunes issus de la classe moyenne qui étudiaient en Métropole, et qui réussissaient, finissaient par décrocher car ils ne pouvaient pas voir leur famille pendant plusieurs années ». Face à ce constat, explique Gil Brial, 2e vice-président de la Province, la collectivité a décidé de mettre en place une aide « qui ne peut pas se cumuler avec l’aide de l’État pour ceux qui en bénéficient, afin de soutenir financièrement l’achat d’un billet d’avion pour les jeunes qui partent étudier en Métropole, en Australie, en Nouvelle-Zélande, mais également aux États-Unis ou au Canada. Ou d’aider de la même manière ceux qui souhaitent revenir pendant les vacances. » La province Sud prévoit également d’aider les étudiants qui reviennent après avoir achevé leurs études. Jusqu’à 200 000 francs pour la Métropole L’aide accordée prendra la forme d’un coupon de réduction à présenter à un organisme de voyage agréé par la province Sud. Le montant de la réduction variera en fonction de la nature du voyage (aller, retour ou aller-retour) et sa destination. Les étudiants inscrits bénéficieront de 35 000 francs pour un aller simple et de 50 000 francs pour un aller-retour pour des études poursuivies en Australie ou en Nouvelle-Zélande. Ceux étant partis poursuivre leurs études en Métropole, dans un pays membre de l’Union Européenne, au Canada ou aux Etats-Unis se verront verser des coupons de réduction de 120 000 francs pour un aller simple et 200 000 francs pour un aller-retour. Un engagement en contrepartie À cela, s’ajoute une aide provinciale pour l’accueil groupé des étudiants primopartants qui est estimée à quarante mille francs par étudiant. Ce coût est conforme à ce qui était précédemment facturé par la Maison de la Nouvelle-Calédonie et inclut la prestation supplémentaire de prise en charge des frais de transport entre la ville d’accueil et la ville d’études de l’étudiant. Pour bénéficier de l'aide entre deux années d'études, les étudiants devront s’engager une fois de retour à consacrer 15 jours dans un stage en entreprise ou effectuer 60 heures au sein d’une association. « Nous avions déjà vu que dans les centres de vacances par exemple, les enfants de la classe moyenne avaient déserté car, sans aide, cela devenait tout simplement trop cher, explique Sonia Backès, présidente de la province Sud. C’est ici le même souci, il fallait donc agir. C’est également une question de réussite : le fait de pouvoir rentrer régulièrement est important. Nous avons aussi voulu mettre en face de cette aide une notion de responsabilité. C’est important que ces étudiants sachent que les contribuables leur paient quelque chose et qu’ils doivent s’engager en retour. » La province Sud a mis en place une aide financière aux frais de transport pour aider les étudiants non-boursiers de moins de 27 ans, qui choisissent de poursuivre des études en Métropole, en Europe, au Canada et aux Etats Unis, en Australie ou en Nouvelle-Zélande. Adressée aux jeunes issus de la classe moyenne, elle devrait permettre de gommer des disparités. Billet d’avion : une aide accordée pour les étudiants non-boursiers En chiffres : Il y a 1 190 étudiants de la province Sud qui partent faire leursétudes : - 90 sont boursiers de la province Sud, leur billet d’avionestfinancépar labourse ; - 150 ont bénéficié d’une prise en charge de leur billet d’avionpar l’État ; -110nebénéficientd’aucunepriseencharge de leur fraisdetransportpour rejoindre leur villed’études ; - 840 étudiants sont estimés en cours de cursus en Métropole (de la 2e à la 5e année) dont230ontbénéficiéd’unepriseencharge par l’Étatd’unbilletaller-retour«vacances» entredeuxannéesuniversitaires. LESDÉMARCHES EN LIGNE

Janvier 2024 | SUD'MAG #11 13 ACTUALITÉS Le 21 décembre, l’assemblée de Province a salué la santé financière retrouvée de l’institution et voté à l’unanimité le dernier budget primitif de la mandature. Un budget bien géré, qui permet à la Province de continuer d’investir malgré un contexte fiscal incertain et une clé de répartition toujours aussi pénalisante pour les trois quarts de la population calédonienne qui vit en province Sud. Budget de la province Sud, «pour être crédible, il faut être juste» En hausse de 3 %, le dernier budget primitif de la mandature s’élève à 56,83 milliards de francs. Il témoigne de la bonne gestion financière de la collectivité qui, en 2024, maintiendra ses efforts à hauteur de 12,2 milliards de dépenses en investissement tout en maîtrisant ses dépenses de fonctionnement : une volonté de l’exécutif en faveur de la relance économique pour « soutenir le secteur du BTP et faire progresser les équipements en province Sud », a souligné la présidente de la province Sud, Sonia Backès. Un budget qui se veut juste et prudent, et qui témoigne de la volonté de la mandature de s’ancrer dans une stratégie de développement économique, avec en ligne de mire, la jeunesse, la santé ou le social. L’État : partenaire incontournable de la collectivité « Gage du soutien et de l’accompagnement de la France pour le développement du territoire », le renouvellement des contrats de développement État-province Sud pour la période 2024-2027 a rappelé le rôle essentiel de l’Etat pour financer des projets d’envergure, dont celui des dernières études nécessaires à la construction d’un viaduc pour désenclaver le Mont-Dore : « une connexion indispensable mais qui nécessitera une enveloppe conséquente entre 30 et 60 milliards » a martelé la présidente, avant d’ajouter : « la Province fera sa part, mais l’aide de l’État est indispensable pour arriver à avoir ces financements car nous sommes arrivés au bout du bout. Aujourd’hui on ne peut envisager que 15 000 personnes sur le territoire national soient empêchées de circuler pour se soigner, pour travailler ou aller à l’école. » Une volonté partagée pour « agir ensemble », comme l’a soutenu le député Nicolas Metzdorf : « Ensemble, on y arrive. Il faudra avancer de manière coordonnée car la route du Mont-Dore c’est plusieurs milliards que la Calédonie ne peut financer. Il va falloir convaincre et jouer collectif parce que le Mont-Dore a besoin de cette route pour se développer. » Autre témoin de la performance et de la bonne gestion de la collectivité, le taux avoisinant 99 % de projets réalisés dans le cadre de ces contrats de développement. Un bilan salué par l’assemblée, et qui « démontre que malgré un contexte général difficile, si on fait des choix courageux de gestion et si on limite la dépense, il est possible de construire et de donner des perspectives durables aux Calédoniens. Pour être crédible, il faut être juste » a conclu la présidente. 7 programmes prioritaires pour favoriser la relance économique et des équipements de qualité : - le soutien aux communes (1,9 milliard) ; - le réseau routier (1,9 milliard) ; - les collèges publics (1,8 milliard) ; - l’environnement (922 millions) ; - l’habitat social (915 millions) ; - le soutien à l’investissement privé (615 millions) ; - la culture, jeunesse, sport et insertion (470 millions). En termes de dépense par fonction, les secteurs de l’enseignement, de la santé et du social seront priorisés (lire également en page 6), mobilisant une enveloppe de 28,7 milliards de francs, soit 54 % des crédits inscrits.

14 SUD'MAG #11 | Janvier 2024 ACTUALITÉS La Province complète son aide à l’installation des médecins avec un second dispositif d’aide à l’équipement ou au rééquipement des cabinets médicaux ou dentaires. Ce dispositif couvrira aussi les cabinets déjà en activité. Une nouvelle aide à l’équipement pour les libéraux de santé Lancée dans cette compétition nationale de lutte contre la désertification médicale, notamment en zone rurale, la province Sud avait déjà mis en place une aide à l’installation des médecins libéraux en octobre 2022. Un dispositif qui a porté ses fruits avec déjà l’installation de deux professionnels de santé à Tontouta et à Boulouparis. Deux autres devraient également s’installer en Brousse. Le 3 août 2023, cette mesure a été modifiée afin de l’étendre aux dentistes. D'autres pistes à l'étude Jeudi 21 décembre, en assemblée, les élus ont franchi une nouvelle étape en votant à l’unanimité un dispositif d’aide à l’achat ou au renouvellement de matériel médical. « Cela part d'un constat, indique Sonia Backès, présidente de la province Sud. Sur un certain nombre de spécialités, nous avons beaucoup de mal à renouveler nos praticiens. Selon les spécialités, je pense à l'ophtalmologie ou encore à la dermatologie, plusieurs mois d'attente sont nécessaires pour obtenir un rendezvous et cela génère des risques pour les patients. » La province Sud participera donc à présent à l'investissement à hauteur de 40 %, avec un montant plafond de 8 millions pour aider ces spécialistes si précieux pour la santé des Calédoniens. Jusqu'à 8 millions d'aide de la Province « C’est un petit plus qui peut attirer certains médecins, poursuit la présidente. On sait très bien qu'il y a une pénurie à l'échelle de la France et du monde. Avec ces aides nous essayons de faire la différence pour qu’ils aient envie de s’installer ici. » Selon les spécialités, je pense à l'ophtalmologie ou encore à la dermatologie, plusieurs mois d'attentes sont nécessaires pour obtenir un rendez-vous. Cette politique incitative en faveur des médecins n’est pas nouvelle. Au-delà de ces aides, la Province diffuse dans l’ensemble des facultés de médecine de Métropole des vidéos pour rendre la Calédonie attractive et recrute des internes pour tenter d’intéresser ces futurs médecins pour une installation. Cela a aussi des effets concrets puisque 100 % des postes sont occupés dans les dispensaires provinciaux. « Nous travaillons également sur l’investissement dans des maisons de santé entièrement équipées afin de faire venir les médecins qui auraient un cabinet clé en main, explique la présidente. C’est une piste que l’on ne peut négliger. Ces projets sont à l’étude pour des zones qui manquent d’attractivité. » RETROUVER NOTREDOSSIERSANTÉ

Janvier 2024 | SUD'MAG #11 15 ACTUALITÉS À la demande de Gérald Darmanin, le Conseil d’État a été consulté sur « la continuité des institutions » en Nouvelle-Calédonie. L’avis de la plus haute juridiction administrative de France a été rendu public le 26 décembre. Il dessine les contours d’un statut définitif avec un corps électoral dégelé et un écart de représentation entre les provinces qui devra être plus juste. Le gouvernement de la République envisage des élections provinciales au plus tard le 15 décembre. Le Conseil d’État confirme la nécessité d’ouvrir le corps électoral provincial L’État avancera » avait assuré Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer lors de sa venue en novembre 2023 et face à certains de ses partenaires refusant de s’installer à la table des discussions. Le responsable a tenu parole. Il dispose désormais de la feuille de route juridique pour mettre en place l’après-accord de Nouméa. Avec certaines confirmations notables. Mais toute évolution institutionnelle devra être gravée dans le marbre, avec une modification de la Constitution. Dégel du corps électoral Dans son avis, le Conseil d’État constate que « les règles en vigueur concernant le régime électoral des assemblées de province et du congrès dérogent de manière particulièrement significative aux principes d’universalité et d’égalité du suffrage, notamment en excluant du droit de vote des personnes nées en Nouvelle-Calédonie ou qui y résident depuis plusieurs décennies. » À défaut de modification des règles applicables, indiquent les magistrats, l’ampleur de ces dérogations ne pourrait en outre que s’accroître avec l’écoulement du temps. La proportion de personnes privées du droit de vote est déjà passée de 7,5 % en 1999 à 19,3 % en 2023. Représentativité au Congrès Les magistrats pointent la règle de représentation des élus de chaque Province au congrès de la NouvelleCalédonie, clairement en défaveur du Sud, et qui, si rien n’est fait, ne correspondrait plus aux engagements de la France sur le plan international. « La province Nord, la province Sud et la province des Iles Loyauté représentaient ainsi respectivement 21,04 %, 68,35 % et 10,61 % de la population de la Nouvelle-Calédonie en 1996 et 18,39 %, 74,85 % et 6,76 % en 2019. » Sauf que les provinces sont toujours représentées au congrès respectivement par 27,78 % (Nord), 59,26 % (Sud) et 12,96 % (Îles) des sièges depuis 1999. Que va faire le gouvernement, fort de ces éléments ? Matignon a rédigé un communiqué quelques minutes après que l’avis a été rendu public, afin de fixer la feuille de route. « Sur la base de cette analyse, la Première ministre a décidé, conformément aux orientations définies par le Président de la République à Nouméa en juillet dernier et sur la proposition du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, de présenter deux projets de loi ». Réforme constitutionnelle au premier semestre Elisabeth Borne, la Première ministre, a annoncé le dépôt d’un projet de loi constitutionnel qui définit un nouveau corps électoral, et conforme aux engagements internationaux de la France et aux principes démocratiques. « Pourront ainsi prendre part au prochain scrutin provincial les électeurs qui, inscrits sur la liste électorale générale de NouvelleCalédonie, y sont nés ou y sont domiciliés depuis dix années. » Il sera examiné par l’Assemblée nationale et le Sénat puis par les deux Assemblées réunies en Congrès au premier semestre de l’année 2024. Des élections provinciales au plus tard le 15 décembre Le gouvernement de la République annonce qu’un projet de loi organique de report des élections provinciales a été déposé. Celles-ci seront reportées au plus tard au 15 décembre 2024. Le gouvernement précise laisser ouverte la porte au dialogue en confirmant que cette réforme n’entrera en vigueur « qu'à défaut d'accord politique entre les partenaires calédoniens avant le 1er juillet 2024 ». Ce projet de loi organique a déjà été transmis au congrès de la Nouvelle-Calédonie et au Conseil d’État. Il sera examiné par l’Assemblée nationale et le Sénat au premier trimestre de l’année 2024. Engagements respectés Pour la présidente de la province Sud, Sonia Backès, « c'est une très bonne nouvelle que l'État ait tenu parole en transmettant avant le 31 décembre ce projet de loi constitutionnelle dans le circuit. Concrètement, la NouvelleCalédonie va passer d'un statut transitoire à un statut définitif dans la Constitution française. Le corps électoral sera bien dégelé. Évidemment, 10 ans, c'est encore trop important, mais l'État nous avait informés de sa position de trouver un équilibre entre les indépendantistes et non-indépendantistes. Je crois que le plus important pour les Calédoniens c'est que l'État tienne parole, que la Nouvelle-Calédonie passe dans un statut définitif de la Constitution et qu’enfin le corps électoral soit dégelé. »

16 Farino et Sarraméa, gardiens d’un véritable trésor provincial En ce mois de janvier, les deux plus petites communes de la Province sont à l’honneur. Farino et Sarraméa sont certes moins importantes en termes de superficie, mais n’en sont pas moins essentielles pour la province Sud, qui veut en faire un atout touristique et une terre d’innovation. VIE D'UNE COMMUNE Perchées dans la Chaîne, voisines de la dynamique La Foa, Sarraméa et Farino accueillent sur leur terre avec Moindou, le Parc des Grandes Fougères devenu provincial en 2022. Un joyau voué à devenir un véritable atout touristique. Tout comme le Parc de la Rivière Bleue et le Parc Zoologique et Forestier, il est désormais géré par le service des aires protégées de la province Sud. Avec son intégration, la collectivité provinciale porte l’ambition d’améliorer l’attractivité du site, en offrant de nouveaux aménagements et de nouvelles activités proposées par des prestataires. « L’idée de faire de ce parc un service provincial, c’est pour gagner en efficacité, indiquait en mai 2022 la présidente de la province Sud, Sonia Backès. Nous avons mis en place les comités pour justement travailler avec les mairies et les autorités coutumières. Parce que nous n’avons aucun intérêt à faire les choses dans notre coin sans une adhésion de leur part. » Chaque année, le Parc des Grandes Fougères accueille 15 000 visiteurs et, pour se donner les moyens de son ambition, la province Sud a planifié un programme d’investissements pluriannuel qui s’élève à environ 600 millions de francs sur 3 ans pour la réalisation de projets innovants. Avec ses 4 535 hectares de forêt tropicale humide, le Parc se révèle être un immense terrain de jeu en pleine nature… mais également un lieu destiné à mettre en valeur l’artisanat. Cela a été le cas en fin d'année, le 11 novembre, lorsque ce haut-lieu du tourisme vert a ouvert ses portes au public pour une immersion sur le thème du terroir. Une journée de partage pendant laquelle le patrimoine culturel et naturel de la région était mis en vedette. Près de 500 visiteurs sont venus s’essayer aux balades à cheval, aux bols chantants, à la sculpture ou encore aux randonnées pédestres guidées mais ont également eu le plaisir de découvrir le travail des artisans de la région. Terroir valorisé et infrastructures touristiques annoncées Tous les intervenants sont venus de Farino, de Sarraméa et de Moindou, communes labellisées stations vertes, territoire d’accueil au cœur des terroirs. « Le lien avec le terroir ? C’est le lien avec tous les matériaux qui sont utilisés pour l’artisanat, explique Valérie Gentien, responsable du service de gestion des aires protégées de la province Sud. Ce qui est important pour nous durant ce type de journée, c’est de partager tout le patrimoine culturel, naturel et de valoriser tous les acteurs de la région. » Des nouveautés attendent encore les visiteurs l’année prochaine avec notamment la création d’un parcours d’accrobranche. Un théâtre de verdure, un espace de méditation et de détente ainsi qu’un dortoir pour accueillir les scolaires sont également à l’étude. Parmi les projets phares, un canopy walk, soit une passerelle construite à la cime des arbres, qui permet d’observer des fougères et autres grands arbres, devrait prochainement voir le jour. 24 MF Soit 80 % de la somme totale des travaux, pour l’assainissement et le revêtement de la section non revêtue de la Route Municipale n° 22 desservants le parc provincial des Grandes Fougères. 3,3 MF À l’association communale de Farino dans le cadre du budget participatif (lauréat 2022) afin de financer l’acquisition d’unemule électrique et d’une station de rechargement photovoltaïque. La réalisation de ce projet permettra ainsi de pérenniser les activités, notamment enmatière de lutte contre les espèces invasives dans le Parc provincial des Grandes Fougères 385 000 F Pour l’achat de 9 caméras de surveillance sur la commune de Farino 986 589 F pour des travaux d'amélioration du confort thermique dans les écoles de la Commune de Sarraméa. 800 000 F projet d’accompagnement à la scolarité organisé par la Commune de Sarraméa pour l’année 2022. Quelques aides pour les communes de Farino et de Sarraméa

Janvier 2024 | SUD'MAG #11 17 Jean-Christophe et Ingrid Niautou sont deux maraîchers installés depuis 2009 à Focola, dans la commune de Farino. Ces professionnels se sont lancés dans l’agrinergie, un concept novateur qui combine production agricole et production d’énergie. À côté des serres classiques sont disposées d’autres en structures métalliques, équipées de panneaux photovoltaïques et de tôles en plastiques extrêmement résistantes, capables d’affronter des vents de 280 km/h. Ces serres « nouvelle génération » sont développées par la société française AKUO Energy. Ce concept innovant conjugue sur un même espace production agricole et production d’énergie. C’est en 2013 que Jean-Christophe Niautou a découvert ce concept mis en place sur l’île de la Réunion et décide de l’importer en Nouvelle-Calédonie. « J’ai contacté AKUO Energy, nous avons monté le dossier pour le transfert du concept des serres solaires anticycloniques. Ces échanges se sont concrétisés par un accord avec la SAS Focola constituée par AKUO Energy et Enercal Energies Nouvelles. De fil en aiguille, le projet a pris forme et les serres sont installées depuis 2019. » Ce qui intéressait surtout le maraîcher à l’origine, c’était l’aspect anticyclonique. « Ces serres permettent de traverser la saison cyclonique. Nous avons pu constater leur résistance cette année lors du passage de Niran. Le lendemain du cyclone, les serres classiques ont été endommagées et les productions abîmées, tandis que les serres anticycloniques ont tenu le coup et nous avons pu continuer de produire. » Une aide de 50 millions de la Province S’étendant sur 22 000 mètres carrés, les serres solaires anticycloniques de Focola ont coûté 7 millions d’euros (soit un peu plus de 830 millions de francs CFP) financés par SAS Focola sur fonds propres et aussi avec des soutiens financiers. Sur cemontant global, la Province a accordé une subvention de 50 millions de francs. Ces installations « permettent de faired’unepierredeux coups, car grâce aux panneaux photovoltaïques, on produit de l’énergie qu’on réinjecte dans le réseau d’Enercal ».Actuellement, il s’agit d’un projet pilote, car « c’est la seule exploitation maraîchère en Nouvelle-Calédonie et de la zone Asie-Pacifique à disposer de cette technologie. » Une terre où l’innovation a toute sa place avec la province Sud Au mois de novembre, le Syndicat intercommunal à vocation multiple de la région de La Foa (SIVM SUD) a reçu une subvention de la Province de 5,5 millions de francs pour la réalisation d’une collecte de déchets diffus spécifiques sur son territoire. Une opération qui s’inscrit dans le Schéma provincial de prévention et de gestion des déchets, qui a fixé comme objectif d’augmenter de 50 % la part traitée des déchets dangereux. Une aide pour une structure qui se montre volontaire dans sa gestion des déchets et qui avait déjà été lauréate 2022 des projets d’économie circulaire, soutenus par l’Ademe et la Province, pour la mise en place d’un plan intercommunal de prévention et de tri des déchets. Le SIVM Sud ? C’est le regroupement de huit communes : La Foa, Boulouparis, Bourail, Farino, Moindou, Païta, Sarraméa et Thio. Une émanation des communes du Nord de la province Sud qui, pour la plupart, ont depuis près de 50 ans déjà, fait le choix d’« être ensemble pour être plus fortes ! » . « Ce regroupement permet à des petites communes de l’intérieur de pouvoir gérer des services publics que nous ne serions pas à même de gérer seuls, indique Régis Roustan, maire de Farino et président du Syndicat Intercommunal. Il permet de coordonner les investissements et d’en faciliter le financement. » Centre de secours de Boulouparis à plus de 300 millions, bus scolaire électrique pour assurer le transport des scolaires entre La Foa et Nouméa et bien sûr le Centre aquatique « Le Grand Bleu », qui a reçu cette année 11 millions de francs de la Province pour le soutien à l’investissement nécessaire au maintien de l’activité de la structure, les investissements communs sont nombreux et participent au dynamisme des communes. SIVMSUD, l’union fait la force

LES PHOTOS DUMOIS 18 Le 20 décembre, la Province s’est transformée le temps d’une journée en grand parc d’attraction. Chasse au trésor, Laser Game, ou châteaux gonflables… Vous avez été près de 6 000 à participer au Noël des enfants de la province Sud. Les enfants ont été nombreux à avoir profité de l’atelier maquillage proposé au sein de l’Hôtel de la province Sud. C’est essentiel de se faire beau pour préparer la venue du père Noël !

19 Samedi 18 novembre, les équipes de la province Sud et de sa direction de l’action sanitaire et sociale (DPASS), étaient au Marché de Bourail pour une journée de prévention contre le développement et l’aggravation demaladies ou d’incapacités liées aux IST, à la leptospirose ou les méfaits de l’alcool et des stupéfiants. Afin de doubler la surface d’ateliers, de jeux et de restauration, la province Sud a fermé la route des Artifices pour que de 9 heures à 19 heures, tout le monde puisse déambuler à sa guise, en toute sécurité. Guy Raguin était même présent pour mettre l’ambiance. Pour les amoureux de la nature, c’était aussi l’occasionde se rendre à la fermette pour rencontrer les animaux. Tandis que les grands faisaient du cheval, les plus petits eux faisaient connaissance avec de drôles d’oiseaux.

RkJQdWJsaXNoZXIy MjE1NDI=