12 VIE D'UNE COMMUNE SUD'MAG #12 | Février 2024 Des poteaux y ont été façonnés pour raconter les histoires et les légendes de la vie Kunié. Permettant d’atteindre l’un des points culminants de l’île à près de 250 mètres, le parcours débutant au niveau de la mer récompense à l’arrivée les randonneurs avec une vue panoramique remarquable… Le sentier du Pic N’ga, sur l’île des Pins, a fait peau neuve, grâce à la Province. Auparavant, on y accédait en suivant un chemin situé en terre coutumière qui n’avait jamais été aménagé, rendant ainsi la pratique de la randonnée difficile. Mais un travail important a été mené avec la tribu de Comagna pour aménager la zone et guider les visiteurs tout en préservant les valeurs fortes des légendes kanak et l’histoire du sentier. En effet, en plus d’avoir rendu ce sentier accessible à tous les niveaux, « nous avons essayé de reprendre le travail des anciens », indiquent Benoît et Eloïs Kouathé, tous deux sculpteurs. « Ces sculptures qui suivront le sentier nous permettent de montrer notre façon de vivre. Sur le parcours, les touristes pourront voir les légendes et les histoires quotidiennes de notre vie ici. C’est un plaisir de partager cela. » L’aménagement du chantier est le fruit de la collaboration entre les autorités coutumières et la province Sud, qui a financé le projet. Une nécessité aux yeux des habitants qui souhaitent élargir le panel de leurs prestations touristiques tout en préservant une approche durable de la fréquentation. 36 millions pour l’aménagement touristique « Nous souhaitons aller dans la modernisation tout en préservant notre coutume, indique Jacques Apikaoua, coordinateur de la tribu de Comagna et bras droit du petit chef de la tribu. En mettant ces sculptures le long du chantier, nous faisons cela. Nous ne mettrons pas des poissons ou des tortues sur un chantier du pic N’ga. Il y aura des oiseaux et des plantes car cela apporte des éléments naturels, avec l’esprit culturel de nos ancêtres et du monde de l’au-delà. » En 2023, la Province a financé près de 36 millions de francs destinés à l’aménagement touristique à l’île des Pins. « Les autorités coutumières et la commune de l’île des Pins ont fait le choix d’un développement durable, c’està-dire maîtrisé mais de qualité, constate Gil Brial, deuxième vice-président de la province Sud. Nous avons donc voulu leur offrir un équipement de qualité, mais qui soit fait à la demande et en partenariat avec les populations locales. C’est un tournant indispensable. Ce n’est pas juste du tourisme, c’est vraiment du tourisme culturel, qui met en valeur les populations et les cultures de l’endroit. » La province et la population continuent de travailler ensemble puisqu’une nouvelle boucle est en projet. Elle débutera en haut du pic N’ga, rejoindra le pic Meunier par les crêtes et redescendra jusqu’au vestige du bagne. L’île des Pins, fleuron du tourisme La tech au service de l’environnement L’année dernière, Jean-Gabriel Favreau, élu provincial et président de l’agence d’attractivité Sud Tourisme, et Christopher Gygès, président de l’Agence Calédonienne de l’Énergie, ont signé une convention « permettant de travailler ensemble au verdissement du tourisme en province Sud, en particulier sur le projet pilote de l’île des Pins, où Sud Tourisme a ouvert un point d’information touristique en baie de Kuto », a déclaré l’élu. C’est d’ailleurs en baie de Kuto qu’ont été installées en décembre 2023 des bouées connectées pour les plaisanciers, une première dans le Pacifique Sud. Ce servicepermet de réserver sa bouée en baie de Kuto, via une application, puis des’amarrer en toutesécurité, tant pour leur bateau que pour l’environnement. Les plaisanciers peuvent également bénéficier de services comme le Wifi, des sanitaires, sans oublier les précieux renseignements touristiques auprès de l’Officede tourisme. Voici un haut-lieu du tourisme calédonien qui se donne les moyens de réussir. Avec la Province, l’île des Pins s’est dotée récemment d’équipements et de dispositifs innovants pour mêler tourisme et respect de la culture et de l’environnement. Une politique dynamique qui fait de ce paradis un modèle du genre.
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