Sud Mag #013

GRATUIT Notre agriculture à l’honneur à Paris Nickel : Le plande sauvegarde de l’usine du Sud est enmarche Politique : Les grands chantiers de l’État pour soutenir l’économie L'ACTUALITÉ DE LA PROVINCE SUD www.sudmag.nc | #013 | Mars 2024

3 ÉDITO RESPONSABLE DE LA PUBLICATION : Sonia Backès | RÉDACTEUR EN CHEF : Nicolas Pannier | RÉDACTION : Di rect ion de la communicat ion de la prov ince Sud. P H O T O S : N i c o l a s B o n n e a u , F l o r i a n B r a u r e , F a b r i c e W e n g e r , N i c o l a s P e t i t . M O N T A G E & I N F O G R A P H I E S : D i r e c t i o n d u S y s t è m e d ' I n f o r m a t i o n e t d u N u m é r i q u e ( D S I N ) . IMPRESS ION : 35 000 e x emp l a i r e s - E I P Ed i t i on s & Imp r e s s i on s du Pa c i f i que, s u r du pap i e r gé r é du r ab l emen t FSC | Numé r o I SSN en cou r s . MAGAZINE INTERACTIF RETROUVEZ-NOUS EN LIGNE Vous trouverez des QR Codes dans les pages du Sud'Mag. Ils vous permettent d’accéder à du contenu supplémentaire et détaillé en lien avec les articles du magazine. Utilisez votre smartphone et flashez-les. Toute l’actualité de la province Sud à tout moment, disponible sur votre ordinateur, tablette et smartphone : https://sudmag.nc Dites-nous ce que vous en pensez ! Donnez-nous votre avis sur le SudMag que vous avez entre les mains afin que les prochains numéros répondent toujours à vos attentes. Formulaire en ligne : province-sud.nc/form/suggestion-sudmag Qui peut aujourd’hui douter que la France soit une chance pour la Nouvelle-Calédonie ? « La France est une chance pour la NouvelleCalédonie ». Vous rappelez-vous de cette formule ? Celle-ci date de 2018, à la veille du premier des trois référendums qui allaient définitivement ancrer la Calédonie dans la France. Une formule qui, le mois dernier, a été plus que jamais concrétisée. Alors que nous déplorons une cruelle chute de l’activité économique, Gérald Darmanin, Éric Dupond-Moretti et Marie Guévenoux, tous membres du gouvernement de la République, sont venus nous voir pour annoncer des investissements majeurs. Le Garde des Sceaux a confirmé qu’une nouvelle prison allait être construite sur un terrain cédé par la province Sud. Près de 60 milliards de francs vont ainsi être injectés dans le secteur du BTP qui en a bien besoin. Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer s’est notamment rendu sur l’îlot Amédée pour y signer les contrats de développement. Qu’estce que cela signifie ? Tout simplement qu’à chaque fois que la province Sud met 1, l’État met 3 de plus sur des projets essentiels pour notre collectivité, pour ses habitants, pour la protection et le développement de notre territoire. Aux côtés de Marie Guévenoux, ministre déléguée aux Outre-mer, Gérald Darmanin, pour sa sixième visite en moins de trois ans en Nouvelle-Calédonie, s’est également rendu à La Foa pour y évoquer le projet de construction d’un nouveau lycée agricole confirmé par le président de la République et y annoncer un dispositif pour aider l’installation de jeunes agriculteurs. Comme l’a résumé notre ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, l’État est au rendez-vous. Il œuvre même dans notre intérêt y compris en dehors de son champ de compétence. Ces dernières semaines, notre investissement, nos échanges et notre présence à toutes les réunions avec le Gouvernement et les actionnaires nous ont permis d’obtenir une aide du ministère de l’Économie pour offrir un avenir à l’usine du Sud, sans qu’elle n’ait à arrêter son activité. Preuve que le travail paie. Rien n’est jamais gagné pour autant et je me garderai bien de crier victoire. Car si je ne suis plus inquiète pour Prony Resources, qui dispose maintenant d’une trésorerie suffisante pour passer le cap et dispose de temps pour trouver un partenaire industriel, les incertitudes demeurent autour de l’avenir de la SLNmalgré une nouvelle aide de l’État car elle a toujours du mal à accéder à la ressource dans le Nord. Et l’usine du Nord a désormais moins de six mois pour retrouver un repreneur et éviter la catastrophe. Pour sauver nos usines, il est à présent indispensable que le pacte Nickel soit signé. Mais seules sont perdues d’avance les batailles que l’on n’a pas menées. Je vous l’affirme sans détour : sans l’État, nous n’y arriverions pas ! Mais cela ne doit pas nous empêcher de poursuivre notre travail, à l’écoute de vos difficultés. Consciente du ralentissement de l’économie, la Province agit à son échelle et a mis en place des dispositifs d’aides financières d’urgence pour les petites et moyenneentreprisesqui souffrent d’unmanque de trésorerie. Cette aide s’ajoute aux dispositifs que la collectivité a mis en œuvre depuis 2019 en faveur de ceux qui s’investissent, malgré les embûches. Mais nous nous sentons parfois très seuls sur ce cheminetnousnepouvonsqueconstaterquecet indispensable soutienaumonde économiquene vient pas des décisions du gouvernement pour l’aider à s’en sortir car seul le levier fiscal a été pris en main par son président et le membre du gouvernement en charge de la fiscalité. Les victoires ne s’obtiennent pas à coup de grandesdéclarationsou e taxes,mais en tentant de faire avancer, concrètement, la Calédonie. Sonia Ba kès, présidente de l’assemblée de la province Sud

4 #13La lettre d’information de la province Sud pour rester informé chaque semaine Abonnez-vous en suivant le lien : province-sud.nc/mon-compte SOMMAIRE L’agriculture calédonienne mobilisée à Paris pour rayonner 6 L’usine du Sud est sauvée 21 60milliards investis pour une nouvelleprisonàKoutioKoueta 14 3 Édito 5 Zoom sur : Les lacs du Grand Sud à l’honneur 12 Votre commune : île des Pins 13 Gérald Darmanin : ”L’État n’a jamais été aussi présent”. 26 Agir avec vous : la Province au chevet des îlots 29 Découverte : Bourail s’affiche en mode géant 30 Mini-jeux 31 Gastronomie 12 Aides : donner un bol d’air aux PME en difficulté

5 ZOOM SUR Le 2 février 2014, le site des lacs du Grand Sud recevait l’inscription à la convention Ramsar. Un traité international qui prône la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides. Cette zone située en province Sud constitue un patrimoine naturel exceptionnel, « un joyau de la nature calédonienne qui mérite d’être connu plus largement par les Calédoniens et qui contient le plus grand réservoir d’eau douce de la Nouvelle-Calédonie », a souligné Philippe Blaise, le 1er vice-président. Les lacs du Grand Sud à l’honneur Il y a tout juste 10 ans, les lacs du Grand Sud ont été inscrits à la convention Ramsar, en tant que zones humides d’importance internationale. En plus des lacs du Grand Sud, cette zone comprend des rivières, des marais et des dolines qui jouent un rôle majeur dans la régulation du cycle de l’eau et de réservoir de biodiversité. C’est le plus grand réservoir d’eau douce de la NouvelleCalédonie. La zone Ramsar présente un fort taux d’endémisme végétal, jusqu’à 90 % pour les maquis et les forêts humides. Sur 44 000 hectares que représente ce site, 50 % sont couverts par le Parc Provincial de la Rivière Bleue. Cette convention relative aux zones humides d’importance internationale est le seul traité mondial portant sur un seul écosystème. Ce site exceptionnel attire de nombreux chercheurs du monde entier. Hélène Charpentier,Chargéed’études–expertise et connaissance de la biodiversité à la province Sud explique ce fort intérêt : « On y trouve des micro-escargots, une crevette micro-endémique. On retrouve notre fameux Galaxias, petit poisson micro-endémique de la plaine des lacs. Au niveau des végétaux, on a un taux d’endémisme très élevé en maquis minier, on a une fougère aquatique et une plante carnivore aquatique, on a l’emblématique Bois bouchon. » 10 ans, ça se fête ! Au-delà de son importance environnementale, la zone est le cadre idéal pour des activités écotouristiques diverses telles que la randonnée, la baignade, l’observation d’oiseaux, le kayak et la pêche au black-bass. Ce dixième anniversaire est l’occasion de mettre l’accent sur cette zone et son importance vitale pour la survie de l’humanité et de sensibiliser la population. « Un véritable enjeu », indique Bastian Morvan, directeur adjoint de la direction provinciale du Développement Durable des Territoires : « On voit finalement que cette zone Ramsar coche toutes les cases du développement durable et du développement économique, social et environnemental. Encore une fois, cela démontre vraiment la nécessité d’y faire attention et malheureusement ces enjeux sont assez peu connus de la population, c’est pourquoi, on a souhaité proposer ce coup de projecteur. » Ainsi, « des manifestations à destination du grand public, comme les conférences C’Nature dans l’auditorium de la province Sud, et à des professionnels, sont organisées jusqu’à la fin du mois d’avril. » Une journée à ne pas manquer Parmi les animations proposées, l’événement phare est la journée festive du 27 avril au Parc Provincial de la Rivière Bleue : entrée gratuite, navette, jeu de piste, activités sportives et environnementales, village à l’entrée, restauration, concerts, présence de prestataires d’activités avec des tarifs préférentiels, exposition photo Ramsar, concours de pêche au blackbass.

6 C’est un rendez-vous bien connu des Métropolitains. Tout simplement, le plus populaire dans l’Hexagone depuis de nombreuses années. Sous l’impulsion de la province Sud, le monde agricole s’est paré de ses plus beaux atours afin de participer au Salon International de l’Agriculture qui s’est tenu du 24 février au 3 mars. Un moment de fête évidemment, mais également l’occasion de tisser des liens, qu’ils soient économiques, politiques, ou encore avec les Calédoniens installés en Métropole, bien ravis de retrouver leurs produits. Avec ses 200 000 m² d’exposition et plus de 600 000 visiteurs chaque année, le Salon International de l’Agriculture qui se tient chaque année au Parc des Expositions de Paris, est l’un des évènements les plus populaires de France. Une occasion rêvée lorsqu’on veut présenter son savoir-faire et faire connaître ses spécialités, surtout lorsqu’on vient de loin. Nos agriculteurs, apiculteurs, artisans et producteurs ne s’y sont d’ailleurs pas trompé. Ils ont été plus d’une trentaine à répondre à l’appel à candidature de la province Sud pour présenter quelques 150 produits calédoniens. Farino, Bourail, Païta ou encore Boulouparis… Les noms des communes ont résonné dans les allées du Salon. « Mon objectif en participant à ce salon est de faire découvrir l’excellence du miel calédonien, explique Philippe Hacques, apiculteur qui dirige le Rucher du Bernard’Inn, dont lemiel a déjà été médaillé l’année dernière. J’aimerais pouvoir prendre des contacts une fois là-bas afin de mettre en place une filière d’exportation vers l’Europe et le Moyen-Orient. Pour le consommateur métropolitain mon slogan serait : l’excellence des saveurs de notre miel dans le naturel grâce à nos abeilles. » L’excellence de notre miel ? « Nos miels calédoniens sont un arc-enciel de saveurs qui possèdent 7 à 8 classes aromatiques, des saveurs épicées, des arômes de tête, de corps et de queue quand un miel métropolitain n’en a parfois que deux, poursuit Caroline Faivre, du Rucher sauvage à Plum, l’un des plus importants producteurs calédoniens de miel. Notre qualité de miel est fabuleuse, nous sommes heureux de le faire savoir au-delà de notre petit Caillou ». Durant ces 10 jours, au sein de la « plus grande ferme de France », les artisans, éleveurs et producteurs savent qu’ils peuvent tirer leur épingle du jeu. « Nous sommes très fiers ! Vraiment flattés ! Ce n’est pas dans toutes les conversations que l’on peut entendre dire ”ma viande est présentée à Paris” », résume Elodie Martin, éleveuse à Nessadiou. L’agriculturecalédonienne mobiliséeàParispour rayonner

7 À la tête d’un troupeau d’une quinzaine de bœufs, Élodie privilégie l’acquisition de futurs bœufs lorsqu’ils sont encore des veaux, âgés de 8 à 10 mois. Ses bêtes évoluent principalement en plein air, se nourrissant d’herbe. Élodie et son compagnon s’emploient à produire une viande d’exception. Elle représente la nouvelle génération d’éleveurs en Nouvelle-Calédonie. C’est également le cas d’Aude et de Pierre-Olivier Roux qui ont un élevage de 430 bêtes de race Droughtmaster à La Foa. Ils aiment travailler au contact de la nature et à cheval, dans le respect et au rythme de l’animal. Ils ont à cœur le bien-être animal, et tâchent de continuer d’améliorer la génétique des troupeaux. Leur objectif : « faire découvrir aux consommateurs la qualité et les saveurs de la viande calédonienne. » Pour envoyer tous ces produits jusqu’aux papilles parisiennes, des mois de travail ont été nécessaires. À l’initiative d’un tel déplacement, la province Sud a mobilisé tout comme la province des Iles Loyauté, ses agents et invité la Chambre d’Agriculture et de la Pêche de Nouvelle-Calédonie. Car en plus de présenter un savoir-faire et d’offrir des débouchés commerciaux au monde agricole calédonien, la présence au Salon permet de développer des échanges avec certains territoires, comme ce fut le cas l’année dernière avec La Réunion sur la problématique de l’autosuffisance alimentaire. Rien que la première journée, près de 63 000 visiteurs ont foulé les allées du Salon. Dans un contexte agricole métropolitain tendu, les Outre-mer et surtout le Pacifique, ont su tirer leur épingle du jeu en offrant leur bonne humeur et, du côté du stand de la Nouvelle-Calédonie, des produits d’une qualité souvent insoupçonnée de l’autre côté du globe... RETROUVER LESPARTICIPANTS

8 SUD'MAG #13 | Mars 2024 Influenceurs, personnalités publiques et politiques... Les rencontres ont été nombreuses. Certaines espérées, comme la venue d’Antoine Kambouaré, qui apartagésonaprès-midi entre lestandde laprovinceSudetcelui de laprovincedes Îles, etd’autresplussurprenante, comme la venue deMiss Réunion qui, charmée par les produits et la convivialité calédonienne, est restée durant plusieurs heures enNouvelle-Calédonie. Un Salon où on ne parle pas que d’agriculture I l ne faut pas s’y tromper : si comme l’a rappelé à de nombreuse reprise le Premier ministre, « le Salon de l’agriculture est une fête nationale », laNouvelle-Calédonie y voit aussi une série d’opportunités à saisir. Économiques évidemment, puisqu’au-delà du plaisir de surprendre les visiteurs, le secteur agricole se cherche des débouchées passé le lagon. « C’est une vraie chance de mettre en avant notre savoirfaire, souligne Levay Roy, président de la FNSEA NC et de la foire de Bourail. Cela ouvre des perspectives ! Nous ne sommes que 270 000 sur le territoire et nous avons déjà une expertise transmise de génération en génération qui plaît à ce public parisien. Certains secteurs sont d’ores et déjà prêts à l’export, je pense par exemple au miel. Mais lorsque je vois que nos viandes et nos charcuteries plaisent aussi, je me dis que nous pouvons véritablement réfléchir à un avenir dans l’export. » La destination mise en avant Au-delà du plaisir des papilles et des perspectives économiques, le Salon est une aubaine en termes d’image. « Cela va effectivement au-delà de l’envie de faire découvrir nos produits, explique Philippe Blaise, 1er vice-président de la Province. Nous faisons de la diplomatie économique. Cela nous permet de faire de la notoriété et de vendre notre destination dans un Salon où près de 600 000 visiteurs se rendent. Ces gens qui viennent s’amuser avec le taureau mécanique et qui viennent découvrir nos saveurs vont peut-être repartir chez eux avec une curiosité et une envie de venir chez nous. » Et pas question de bouder une telle chance. Sud Tourisme est bien évidemment du déplacement. « Il y a forcément un fort intérêt pour nous d’être ici, assure Jean-Gabriel Favreau, président de l’agence d’attractivité Sud Tourisme et élu à la province Sud. Nous sommes présents et bénéficions de la plus formidable des vitrines pour la province Sud et pour la province des Îles. La province Nord était également invitée, mais elle a refusé de venir. Comme l’année dernière, nous avons proposé un jeu qui permet au gagnant de remporter des billets d’avions. Lorsque nous montrons des images de la Calédonie, les visiteurs sont impressionnés ! » Cette opération séduction auprès de différents décideurs peut peser. Débouchée donc, notoriété évidemment, mais également partenariats et influence... « C’est l’occasion de rencontrer énormément de décideurs, développe Philippe Blaise. D’abord chez les exposants, puisque on en a vu de tout le Pacifique, mais également de la Réunion. Ce sont des territoires avec lesquels nous avons des synergies à mettre en place, car chaque territoire a des forces, qui peuvent être développées ailleurs. Nous, par exemple, nous sommes très bons en génétique bovine, mais nous savons que nous avons des leçons à retirer ici. » Le vice-président en charge de l’agriculture a d’ailleurs eu une rencontre, en marge du Salon, avec des responsables réunionnais. Les liens tissés lors du précédent Salon de l’Agriculture et renforcés après une mission exploratoire en fin d’année dernière, les ont menés à poursuivre les échanges. Ils ont pu s’entretenir avec Serge Hoareau, président du département de La Réunion. La rencontre a permis d’évoquer les réseaux d’irrigation pour les terres agricoles, domaine dans lequel la Réunion a une forte expérience avec la Société Saphir qui dépend du département. Mais l’événement permet également d’être à la rencontre, en quelques jours, d’un très grand nombre de personnalités politiques. « Ces contacts sont très important, indique la présidente Sonia Backès.. Lorsque nous avons besoin en Nouvelle-Calédonie de demander des aides pour un projet comme la dotation d’installation des jeunes agriculteurs, ou la création d’un lycée agricole à La Foa, cette opération séduction auprès de différents décideurs peut peser dans la balance. A la fin, celle-ci permet d’obtenir gain de cause. »

Mars 2024 | SUD'MAG #13 Les équipes de la province Sud et de la province des Îles, ici Bruno Barbié et Alphonse Koce, ont uni leur force pour faire rayonner le savoirfaire calédonien, bien déterminés à accueillir les visiteurs et les enfants du pays qui vivent en Métropole comme il se doit. 9 Le lendemain de la visite deGabriel Attal sur le stand de laNouvelle-Calédonie, le Président de la République, Emmanuel Macron, a reçu à l’Élysée, les délégations de la province Sud et de la province des Îles présentes au Salon de l’Agriculture, pour parler des enjeux de l’agriculture en outremer. Il a notamment pu confirmer la remise en place du dispositif d’aide à l’installation pour les jeunes agriculteurs en Nouvelle-Calédonie ainsi que la création d’un lycée agricole à La Foa. Le Premier ministre s’est rendu lemardi 27 février au Salon de l’Agriculture pour notamment y déguster des crevettes calédoniennes. Un échange convivial a pu êtremené entre le chef du Gouvernement, Sonia Backès, Philippe Blaise, Nicolas Metzdorf et Jacques Lalié. Gabriel Attal, en quittant le stand, s’est adressé aux équipes et les a remerciées : « pour les sourires communicatifs ».

10 SUD'MAG #13 | Mars 2024 Azelda, Floralie, Dragan, Séverine, Estelle, Sam et Marguerite... Ils ont cette année fait vivre le stand de la Nouvelle-Calédonie durant près de 10 jours à Paris. Tous sont étudiants en Métropole et ont été contactés par le Bureau des étudiants de la province Sud basé à Paris afin de venir travailler sur l’évènement. Gestion des caisses, dégustation ou encore animations, ils se sont démenés sous la houlette de Sud Tourisme en charge de coordonner leurs taches et aux côtés des agents de la province Sud pour attirer le plus grand nombre vers le stand de la NouvelleCalédonie. « Quand j’ai entendu parler d’un stand calédonien, j’ai tout de suite été intéressé, raconte Owen, qui réside à Paris et poursuit ses études en Master de Lettres. Je ne suis pas rentré depuis plus de deux ans, et ma participation me permet de garder un pied dans le pays. Je découvre aussi de nouveaux produits et cela me fait tellement plaisir. » Le jeune homme, très à l’aise lorsqu’il s’agit de prendre le micro et de charrier les participants au taureau mécanique, savoure cette parenthèse. « Je compte finir mes études et rester quelques temps en Métropole, car je m’y sens bien, confie-t-il. Mais je rentrerai un jour. Cela ne se fera que lorsque je me serai fait une expérience solide ici. » Impliquée, l’équipe des étudiants a su répondre présent. Symbole d’une jeunesse calédonienne qui se mobilise. Lorsque nos étudiants découvrent le Salon, ils ont les yeux qui pétillent. Derrière le comptoir, deux jeunes femmes se sont démenées des heures durant, parées de leur tablier de cuisine. Alicia Guerin et Kaki Frait sont toutes deux étudiantes au lycée Escoffier et avec leur professeur, le chef Bruno Barbié, elles ont eu la lourde tâche de préparer les dégustations, tout en conversant avec les visiteurs. « Cela n’a pas été très difficile, plaisantent-elles. C’est une vraie chance d’être ici. » Les deux étudiantes, prévenues en septembre de cette opportunité, n’ont pas vraiment hésité. « C’est une expérience incroyable que de sortir du pays pour assister à un tel Salon. Au bout de quelques jours ici, nous sommes toujours excitées. Nous parlons avec beaucoup de gens de différents pays, qui nous donnent leur avis sur nos produits. Nous aimerions revenir l’année prochaine, mais il faut que d’autres jeunes viennent découvrir cette ambiance. » Le professeur est quant à lui ravi. « Ce qui est important, c‘est de leur faire découvrir les produits de nos éleveurs car nous leur rendons hommage, insiste le chef Bruno Barbié. Lorsque des étudiants découvrent ce salon, ils ont les yeux qui pétillent. Ils découvrent aussi les relations avec la province des Îles et cet univers incroyable. Le partenariat entre la province Sud et le lycée Escoffier est parti d’un coup de fil d’un chef boucher qui est un copain d’enfance et qui avait besoin de renfort. Nous n’avons pas mis longtemps à accepter. » Une histoire de transmission Le copain d’enfance ? C’est le chef boucher Hans Biret. Un passionné de viande calédonienne qui, en plus de manier le couteau à la perfection, se fait le meilleur ambassadeur de la viande dès qu’il en a l’occasion. Il en parle d’autant mieux que c’est à lui qu’est revenue la lourde responsabilité de sélectionner les viandes présentées sur le salon. « Cela n’a pas été très difficile, admet-il. Nous avons des concours en Nouvelle-Calédonie qui permettent déjà de connaître les éleveurs qui se démarquent. Et ils sont nombreux ! » À ses yeux, ce qui fait la force de la filière s’explique simplement. « Nous avons une nouvelle génération d’éleveurs qui est exceptionnelle ! Ces nouveaux éleveurs nous permettent de prendre du recul et de voir où on va. Ils bénéficient de la transmission des anciens mais disposent d’outils nouveaux d’excellence. » Et ne lui demandez pas son élevage préféré car sa réponse ne variera pas. « C’est toute la Calédonie ». La viande proposée au stand de la Nouvelle-Calédonie en a d’ailleurs bluffé plus d’un. La jeunesse calédonienne a fait battre le cœur du salon LaprovinceSud a décidédemobiliser ses jeunes poursuivant leurs études enMétropolepour prêter main-forte à la délégation de la province Sud. L’occasion de s’offrir une parenthèse calédonienne durant leur parcours universitaire pour certains jeunes qui ne sont pas rentrés depuis plus de deux ans.

11 Hans Biret et Bruno Barbié ont préparé, cuit puis proposé à la dégustation les viandes calédoniennes durant près de 10 jours. Tous deux à lamanœuvre des heures durant, ils ont surpris les visiteurs par la qualité des produits proposés. La viande proposée au stand de la Nouvelle-Calédonie en a d’ailleurs bluffé plus d’un. Dont un certain Olivier Alleman, Commissaire Général du Concours Général Agricole, qui après en avoir entendu parler, a décidé de faire le déplacement lui-même sur le stand calédonien pour les goûter. Épaté, il a même évoqué avec le président de la FNSEA et de la Foire de Bourail, Levay Roy, la possibilité de se rendre en NouvelleCalédonie pour découvrir nos produits... Alicia Guerin et Kaki Frait, toutes deux étudiantes au Lycée Escoffier, ont bénéficié de l’expériencede leur professeur BrunoBarbiémais ont également puéchanger et observer le travail du chef de la délégation de la province des Îles, Alphonse Koce, passé par les cuisinesdeplusieurschefsétoilésavantd’avoir lui-mêmeouvertsonrestaurantàNouméa.

12 SUD'MAG #13 | Mars 2024 ACTUALITÉS 2 Février 024 La présidente de la province Sud a dévoilé en assemblée qu’une aide financière allait être accordée par l’État au bénéfice de Prony Resources d’un montant total de 180 millions d’euros. Une première étape destinée à maintenir l’activité du site avant d’intégrer un nouvel investisseur. L’avenir de l’usine du Sud ne s’écrit plus en pointillé Une aide d’urgence accordée par l’État à l’usine du Sud, d’un montant de 140 millions d’euros, complétée par une subvention de 40 millions d’euros dans le cadre du pacte nickel porté par Bercy… Le sauvetage de l’usine du Sud est lancé ! La nouvelle a été officialisée le 15 février, en assemblée de Province. « L’information de la province Sud était la première étape dans la validation du prêt accordé par l’État, indique Sonia Backès, présidente de la province Sud. Cela représente presque 17 milliards de francs Pacifique, auxquels s’ajoutent presque 5 milliards de subvention pour l’énergie. Cet argent permettrait à l’usine du Sud de tenir jusqu’à fin 2026, mais l’objectif est de se donner un an pour trouver un repreneur, puisque la banque Rothschild a été mandatée pour cette tâche ». Le temps de retrouver un investisseur solide Selon la présidente de l’assemblée, deux « repreneurs très sérieux » auraient déjà fait part de leur intérêt. Ce répit accordé par l’État est essentiel. « Il y a trois ans, lors de cette recherche d’investisseurs, nous étions à la fois en période de Covid et dans un conflit violent qui avaient entraîné la fermeture de l’usine, poursuit Sonia Backès. Nous espérons que dans un an nous aurons le choix. Cela permettra la pérennité de l’usine ». En parallèle, des économies nécessaires vont être réalisées. Trafigura (actionnaire à hauteur de 19 %) a accepté de renoncer à son contrat commercial et de sortir de l’actionnariat en cas de repreneur. De son côté, la sociétéPronyResources adécidé de réaliser des économies de fonctionnement en réduisant sa sous-traitance. « Cela va avoir des conséquences sociales, reconnaît la présidente. Les services de la province Sud sont d’ores et déjà à la recherche de solutions au travers notamment d’un guichet unique pour les salariés. » Pour rappel, Prony Resources a perdu en 2021 près de 103 millions de dollars, 129 en 2022 et 108 en 2023. Cette contreperformance s’explique notamment par une montée en puissance inférieure aux estimations mais aussi un cours du nickel en chute libre et une inflation sur les coûts liés à la hausse des matières premières sans revalorisation des contrats commerciaux, signés à l’époque où l’usine du Sud appartenait encore à Vale. Un retour à la production espérée Sans aide d’urgence, Prony Resources, qui depuis octobre a retrouvé une production optimale en dépassant les 3 000 tonnes chaque mois, n’aurait plus eu de possibilité de survie après le mois de février. L’ensemble des actions détenues par CFP* et Trafigura et 25 % sur les 30 % détenues par la SPCMC** sont à présent placées dans une fiducie. En d’autres termes, il s’agit d’un contrat par lequel ces actions sont confiées à l’État, qui les conserve séparées de son patrimoine propre dans le but de les confier à un autre investisseur. « Le repreneur aura la possibilité de devenir majoritaire, jusqu’à 74 % des parts, et d’assurer le partenariat industriel ». *Compagnie Financière de Prony ** Société de Participation Minière du Sud Calédonien

13 ACTUALITÉS Mars 2024 | SUD'MAG #13 En visite du 21 au 23 février, en compagnie du Garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, et de la ministre déléguée aux Outre-mer, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a multiplié les annonces en faveur de l’économie de la Nouvelle-Calédonie. « L’État n’a jamais été aussi présent qu’en cemoment» Gérald Darmanin avait annoncé sa venue en Nouvelle-Calédonie pour parler d’économie et de services publics. Cet engagement s’est concrétisé le 20 février par la signature avec la présidente Sonia Backès du Contrat de développement et de la Convention de fonctionnement 20242027, sur l’îlot Amédée. Tout un symbole. Fleuron du tourisme calédonien, ce site est en proie au phénomène d’érosion. L’aide de l’État, de près de 248 millions de francs, va ainsi permettre de préserver ce patrimoine face au changement climatique. « Nous sommes au phare Amédée aujourd’hui, mais l’île Ouen a des habitations qui sont touchées par le recul du trait de côte, a confié Sonia Backès. Nous savons bien que seule, la NouvelleCalédonie ne peut pas s’en sortir. Nous avons un État qui est présent, malgré le fait qu’il ne soit pas dans ses périmètres de compétence.» L’intervention de Paris ne se cantonne pas à un seul chantier. Ce contrat de développement avec la province Sud représente au total 9,7 milliards de francs. Les projets sont nombreux. Il est notamment prévu l’aménagement d’une voie pour relier Ducos à Koutio, afin de désengorger le trafic routier sur un axe qui voit passer jusqu’à six mille véhicules par heure aux heures de pointe, pour un montant de 1,437 milliard. Soutenir les Calédoniens car la Nouvelle-Calédonie c’est la France. Autres projets, la construction d’un collège public à Boulouparis, commune qui n’en dispose pas. La création d’une ”canopy walk” au Parc Provincial des Grandes Fougères ou encore des études pour une route de contournement au Mont-Dore. À chaque fois, l’État amène 75 % de l’investissement et la province Sud 25 %. « Lorsque nous lançons des grands travaux publics et que nous payons 70 % de plus (des projets intéressants) qu’a le gouvernement et qu’ont les provinces, nous le faisons en dehors de nos compétences, a indiqué le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer. Lorsque nous aidons le gouvernement de monsieur Mapou pour lui permettre de boucler son budget et de ne pas augmenter les impôts des Calédoniens, nous le faisons en dehors de notre compétence, et nous le faisons avec un président de gouvernement indépendantiste. Nous mettons des centaines de millions d’euros pour soutenir les usines de nickel, et là non plus, ce n’est pas la compétence de l’État. Nous le faisons à la demande du président de la République pour soutenir les Calédoniens car la NouvelleCalédonie c’est la France, même avec un gouvernement autonome ». Présente aux côtés de Gérald Darmanin, Marie Guévenoux, ministre déléguée aux Outre-mer, a également annoncé dans la foulée de leur déplacement sur l’îlot Amédée que 31 millions de francs seraient consacrés en 2024 à la lutte contre l’insécurité routière. Chaque année à partir de 2025, 7,1 millions viendront compléter ce dispositif pour accompagner le gouvernement de Nouvelle-Calédonie, compétent en termes de sécurité routière. L’agriculture, un défi à relever avec l’État Le lendemain, les deux ministres se sont penchés sur un secteur que le président de la République lui-même, lors de sa venue en Calédonie en juillet 2023, avait qualifié de stratégique : l’agriculture. Leur déplacement a été l’occasion d’annoncer la mise en place d’un dispositif destiné aux jeunes producteurs : la dotation d’installation à l’agriculture. Cette mesure permet d’assurer un revenu aux jeunes qui se lancent, durant leurs premières années, qui sont ”les plus fragiles”. Cette aide représentera un million de francs par an et par exploitant, dans la limite de quinze agriculteurs, identifiés par la Chambre d’agriculture. « Le monde agricole calédonien vieillit avec une moyenne d‘âge de 60 ans », a souligné Marie Guévenoux. Gérald Darmanin a, pour sa part, expliqué avoir « entendu la demande des élus, relayée par Nicolas Metzdorf, d’avoir à La Foa un lycée agricole. La réponse sera donnée par le président de la République mais mon petit doigt me dit que la Calédonie, La Foa, est bien placée » a-t-il plaisanté. Les deux membres du gouvernement ont enfin participé à la présentation du projet de brigade mobile de Moindou, qui sera spécialisée dans la lutte contre les atteintes à l’environnement et le braconnage et ont rencontré les gardes nature provinciaux associés par la gendarmerie à leurs opérations. Travaux de grandes ampleurs pour moderniser les infrastructures, lutte contre le réchauffement climatique ou encore soutien de la filière agricole... « L’État n’a jamais été aussi présent qu’en ce moment », résume le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer.

14 SUD'MAG #13 | Mars 2024 ACTUALITÉS Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, est venu à la rencontre des magistrats et des personnels pénitentiaires pour confirmer le renfort d’effectif et la construction d’une nouvelle prison à Nouméa. Des investissements considérables pour que l’action de ses services soit plus efficace. Le garde des Sceaux venu présenter le «plus gros investissement enNouvelle-Calédonie» Il est temps que l’on mette un terme aux conditions de détention et aux conditions de travail qui sont les vôtres, par un geste fort et ensuite par la réalisation d’un nouvel établissement pénitentiaire. » Jeudi 22 février, face à un personnel du Camp-Est ayant pu évoquer ses difficultés à travailler dans un centre souvent pointé du doigt pour sa vétusté, le Garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, a officialisé le projet de construction d’une nouvelle prison. Situé à Koutio-Kouéta, à Ducos, sur un terrain de 18 hectares que la province Sud a cédé à l’État, ce centre pénitentiaire devrait ouvrir au plus tard en 2032. Il disposera d’une capacité de 600 places dans 550 cellules. Beaucoup plus que les 230 cellules du Camp Est pour 600 détenus, au lieu des 400 prévus, soit une surpopulation de 150 %. « Nous avons vu des choses indignes au Camp Est : conditions de détention indignes, conditions de travail indignes aussi pour les personnels pénitentiaires, qui sont totalement investis dans une mission importante, a déploré le ministre de la Justice. C’est la troisième force de sécurité de notre pays. Il est indispensable qu’une nouvelle prison sorte de terre.» Un projet estimé à 60 milliards Éric Dupond-Moretti, après un passage à la prison de Nouville, s’est donc rendu sur le site qui accueillera le nouveau centre pénitentiaire. Ce projet est entièrement financé par l’État, pour un budget total de 60 milliards de francs. « C’est le plus gros investissement de l’État en NouvelleCalédonie », a rappelé le garde des Sceaux. Un investissement colossal effectivement, qui profitera au secteur du BTP lourdement frappé par le ralentissement économique. « La question d’un nouveau centre pénitentiaire, on y réfléchit depuis 15 ans, mais on butait sur l’absence de terrain. C’est un frein qui est enfin levé » grâce à la mise à disposition de cette parcelle par la province Sud, a pour sa part noté Laurent Ridel, directeur national de l’administration pénitentiaire, venu en Nouvelle-Calédonie pour cette occasion. Si, bien sûr, l’annonce de la construction d’une nouvelle prison a été le point d’orgue de la visite du ministre de la Justice, elle n’a pas été la seule. Éric Dupond-Moretti s’est rendu au palais de justice de Nouméa pour participer aux audiences solennelles de la cour d’appel et du tribunal de première instance. L’occasion de découvrir les travaux menés ces dernières années pour la construction de quatre nouveaux bâtiments et sept nouvelles salles d’audience, soit un milliard de francs investis dans le cadre d’un programme de rénovation financé par l’État. L’occasion également d’annoncer de nouveaux renforts aux magistrats. « La NouvelleCalédonie fait partie des juridictions qui seront servies en tout premier par la loi de programmation [promulguée le 20 novembre 2023, NDLR] », a déclaré Éric Dupond-Moretti. « Depuis 2017, c’est neuf magistrats et trente greffiers de plus qui ont été amenés en Nouvelle-Calédonie et avec la loi de programmation nous allons emmener prochainement deux magistrats supplémentaires et six contractuels. » Nous sommes au rendez-vous, conformément aux engagements du président de la République. Le ministre a également profité de sa présence à Nouméa pour saluer les sénateurs coutumiers et rappeler que « l’État veut soutenir la justice, classique telle que je la connais, et la justice coutumière qu’on ne peut oublier ». Il s’est aussi rendu au centre d’accueil des auteurs de violences intrafamiliales où une délégation d’élus de la province Sud, menée par Gil Brial, deuxième vice-président de la province Sud, la vice-présidente du gouvernement Isabelle Champmoreau et la vice présidente du CongrèsMuriel Malfar-Ponga l’ont reçu pour échanger. Cette nouvelle structure permet d’héberger et d’accompagner les auteurs de violences intrafamiliales. « La Calédonie, en matière pénitentiaire, sera le territoire le mieux doté de France. Nous avons également investi 56 millions d’euros pour la prison de Koné. Nous avons et allons poursuivre le renforcement de personnel au tribunal et à la cour d’appel, a rappelé face à la presse le Garde des Sceaux. Nous sommes au rendez-vous, conformément aux engagements du président de la République. »

15 ACTUALITÉS Le 15 février, la première assemblée de la province Sud présidée par Sonia Backès, s’est ouverte sur deux axes d’amélioration prioritaires importants pour l’exécutif. Il s’agit de la modification de dispositifs existants mais dont les ajustements permettront de s’aligner au plus près des besoins des publics concernés et d’un nouvel outil, favorisant l’inclusion dans les entreprises et renforçant le soutien aux étudiants. Voté en assemblée : plus d’inclusionet unajustement du soutienaux étudiants Favoriser l’accessibilité des entreprises La province Sud a disposé d’un dispositif d’aide à la sécurisation des petits commerces afin de répondre aux nombreuses agressions et effractions auxquelles les entreprises étaient confrontées. Depuis sa création, cette aide a permis d’aider 170 entreprises à se sécuriser pour un montant total d’aides accordées de plus de 61 millions de francs. Aujourd’hui, afin de répondre à un autre enjeu d’aménagement des entreprises, la Province veut aller plus loin en complétant ce dispositif. Cette initiative s’inscrit dans une démarche proactive visant notamment à favoriser l’accessibilité des entreprises pour les personnes à mobilité réduite (PMR). Cette mesure participe à l’égalité d’accès aux espaces professionnels. En effet, les entreprises pourront bénéficier d’un soutien financier pour adapter leurs locaux, assurant ainsi un environnement accessible à tous. Cette aide à l’accessibilité soutiendra les investissements des petites entreprises qui souhaitent s’équiper pour rendre leurs locaux accessibles aux PMR. Du nouveau dans le soutien aux étudiants poursuivant leurs études hors de Nouvelle-Calédonie Le deuxième texte voté lors de cette assemblée concerne plusieurs dispositions adoptées le 21 décembre 2023. Celles-ci visent à accompagner les étudiants qui souhaitent faire des études en dehors de la Nouvelle-Calédonie. Ces mesures ont d’une part, élargi le périmètre des bénéficiaires de l’aide aux entretiens et oraux de concours des grandes écoles. D’autre part, la collectivité a souhaité renforcer le lien entre les étudiants et le territoire en participant aux frais de transports de ceux qui choisissent de suivre un cursus hors de Nouvelle-Calédonie. Cependant, la mise en application de ces dispositions a fait apparaitre certaines complexités. La modification de la délibération permet de préciser qu’en l’absence de certains documents exigés, l’étudiant qui souhaite revenir entre deux années d’études pourra présenter des attestations sur l’honneur. De même, la production de l’attestation d’assiduité ou du relevé de notes est remplacée par la présentation du seul certificat de scolarité de l’année en cours ou échue. Faciliter la recherche de stage pour les jeunes Beaucoup de jeunes ont des difficultés à trouver des stages durant leur cursus scolaire et ne savent pas comment procéder, ni à qui s’adresser. Deux mesures ont été votées pour faciliter et simplifier la mise en relation entre l’employeur et le stagiaire, mais également pour accroître l’offre de stages. Il s’agit de la création d’une plateforme Internet sur le site de la province Sud pour répertorier les offres de stages. De plus, toute subvention provinciale de plus d’un million de francs donne lieu à la publication sur cette plateforme d’au moins une offre de stage permettant d’accueillir entre 1 et 3 stagiaires. Seront exonérés de l’obligation d’offrir une ou plusieurs offres de stage, les employeurs dont l’effectif salarié est faible (moins de 5 salariés) ou pour lesquels la subvention attribuée vise à maintenir l’effectif salarié ou la trésorerie. L’objectif étant de favoriser le retour au pays des étudiants diplômés.

16 SUD'MAG #13 | Mars 2024 ACTUALITÉS Le pôle culturel, remis en beauté et aux normes par la province Sud, a été inauguré le 22 février par Faipule Atonio Taofifenua, président de l’association du foyer, et Sonia Backès, présidente de la province Sud, en présence de nombreux élus, membres de l’association et représentants coutumiers, mais aussi de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, et Marie Guévenoux, ministre déléguée aux Outre-mer, en déplacement en Nouvelle-Calédonie. Ainsi rénovée, la structure pourra faire rayonner la culture wallisienne et futunienne sur tout le territoire. Après 6mois de travaux, leFoyerdeWallisetFutunainaugureses locauxrénovés Il y avait foule ce jeudi 22 février au matin à Magenta, pour la célébration de la réouverture du Foyer de Wallis et Futuna. Au programme de la matinée : des colliers de fleurs, des tables dressées, une messe d’ouverture et la prise de parole des différents protagonistes. Il faut dire que ces travaux étaient particulièrement attendus par la communauté, comme l’avait confié Faipule Atonio Taofifenua, président de l’association du foyer, en juin dernier, lors de la remise des clés de la structure aux entreprises mandatées par la province Sud pour la rénover. Faire rayonner la culture wallisienne et futunienne Cet engagement provincial découle directement de la déclaration d’intention signée par les deux territoires en 2020 et qui vise à faciliter les partenariats et le développement économique mutuel de Wallis et Futuna et de la province Sud. Les travaux menés par la Province s’inscrivent dans le cadre d’un projet global sur ce site unique de Magenta, au service de la communauté wallisienne et futunienne, avec la rénovation du foyer existant d’une part (70 millions de francs) puis la construction d’une Maison de Wallis et Futunad’autrepart (230millions de francs). Cette seconde structure qui sera inaugurée en fin d’année, permettra d’accueillir la délégation de Wallis et Futuna à Nouméa et de coordonner l’accueil et les démarches des ressortissants en NouvelleCalédonie. « Pour qu’ils puissent, dans un même endroit, faire rayonner la culture wallisienne et futunienne mais aussi trouver toutes les réponses concrètes à leurs questions », a précisé la présidente de la Province Sonia Backès, lors des festivités d’inauguration du foyer. Une communauté très représentée sur le Caillou et dans l’Hexagone Elle a d’ailleurs tenu à rappeler l’importance de cette communauté très représentée sur le territoire. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, a pour sa part souhaité livrer son témoignage sur la place qu’elle tient au sein de la République, notamment à travers ses jeunes engagés sur le territoire français « Je voudrais vous remercier de tout ce que vous apportez à la communauté nationale. Parce qu’en tant que ministre de l’Intérieur, je vois beaucoup de policiers, de gendarmes, de militaires, qui sont Wallisiens, qui sont Futuniens, et qui travaillent pour la République, pour l’État, depuis très longtemps. Je sais que vous êtes profondément patriotes. » Changementdedécor pour lefoyer Après 47 ans sans rénovation, les travaux, réalisés par sept entreprises sous la conduite de la Sécal et financés par la Province, consistaienten: - larénovationcomplètedessanitaires, - la rénovation du bureau de l’association, de la grande salle, de la mezzanine et de la cuisine (carrelage, baies vitrées, portes, peinture, luminaires, ventilation), - lamise en conformité ERP (établissement recevantdupublic), - leravalementextérieur, - lafournitured’équipementspour lacuisine.

Mars 2024 | SUD'MAG #13 17 ACTUALITÉS Le 16 février, le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie Louis Le Franc et la présidente de l’assemblée de la province Sud Sonia Backès ont procédé à la pose de la première pierre de l’Écopôle à Ducos. Cette structure, qui ouvrira en 2025, est destinée à accueillir des entreprises qui souhaitent développer des solutions de recyclage et de réemploi. Ce projet vise à la fois à favoriser les circuits courts de valorisation des déchets et à générer des opportunités d’insertion professionnelle. 1ère pierre de l’Écopôle, un projet novateur en faveur du recyclage et de la création d’emploi À quoi va donc servir ce futur Écopôle, exactement ? C’est la question à laquelle ont répondu le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie Louis Le Franc et la présidente de l’assemblée de la province Sud Sonia Backès, lors de la pose de la première pierre de la structure, mi-février. « Il s’agit tout simplement de créer et de favoriser une filière de valorisation des déchets, explique Sonia Backès. Parmi les différents projets en ce sens portés par la Province, celui-ci permettra à des entreprises qui n’en ont pas forcément les moyens au départ, de trouver un local pour 2 ou 3 ans le temps de se lancer dans le domaine de la valorisation des déchets. » Avec la création de ce pôle d’économie circulaire, la province Sud souhaite favoriser l’émergence de solutions locales de recyclage et de réemploi, tout en créant des opportunités d’insertion. « Nous allons identifier des personnes éloignées de l’emploi et les proposer aux entreprises, ça fait partie du package, pour leur permettre d’accéder à un premier emploi », précisent les élues provinciales Françoise Suvé et Nina Julié. Héberger les initiatives autour du recyclage Sélectionnées par le biais d’un appel à projets, les premières entreprises à investir l’espace pourront bénéficier d’une structure entièrement dédiée aux activités de recyclage, dans des locaux particulièrement adaptés. Les quatre docks proposés à la location, d’une surface de 100 à 200 m², seront équipés d’un bureau et d’une mezzanine, et disposeront d’espaces administratifs et de stockage mutualisés. Le haut-commissaire de la République a rappelé la nécessité d’adopter, d’ici l’ouverture, une nouvelle culture de gestion des déchets au sein des entreprises locales : « Les déchets on ne les jette pas, on les recycle, on les réemploie. Pour que ce projet fonctionne rapidement, il faut que les chefs d’entreprise sachent que ça existe et jouent le jeu. On est dans le Grand Nouméa, la concentration d’entreprises et de population fait que ce type de projet est indispensable. C’est un projet de bon sens, un réel besoin, que l’État accompagne. » Éco-construction Pour Sonia Backès, « On est ici sur un projet de développement durable qui commence concrètement dès la construction».Eneffet, lechantier intègre de nombreux matériaux et équipements issus du recyclage ou du réemploi et le bâtiment privilégie une conception durable, notamment en termes d’efficacité énergétique. Cesefforts représentent déjà 1250tdeCO2 évitées !

18 SUD'MAG #13 | Mars 2024 ACTUALITÉS Comment prévenir les addictions chez les jeunes par le biais du sport, de la culture et des loisirs ? De cette problématique est né le modèle ”Planet Youth in Europe”, élaboré par le professeur Harvey Milkman, qui était jeudi 15 février au Centre administratif de la province Sud pour rappeler cette approche. Celle-ci est une source d’inspiration pour la province Sud. Le sport et la culture pour éloigner les jeunesdes ravagesde l’alcool etde ladrogue Mis en œuvre en Islande, le modèle ”Planet Youth in Europe” a démontré un fort recul des addictions chez les jeunes, faisant passer en quelques années l’Islande du plus fort taux d’addiction à un pays de référence au sein de l’Europe. Ce modèle islandais a ensuite été décliné dans de nombreux pays. Le 15 février, le professeur Harvey Milkman, créateur de la méthode, a tenu une conférence à l’auditorium de la province Sud. « La province Sud a pour volonté de travailler avec les acteurs locaux pour tropicaliser ce modèle et l’appliquer en NouvelleCalédonie », a expliqué Gil Brial, 2ème vice-président, qui était accompagné d’une délégation d’élus. Et quoi de mieux que l’auteur lui-même de la méthode pour en débattre. « Je suis impressionné des avancées jusqu’ici », a déclaré l’invité du soir, qui officie à présent à l’université de Denver en qualité de professeur émérite du département de psychologie. De cette volonté d’adapter la méthode islandaise en province Sud, sont nées plusieurs actions parmi lesquelles « l’enquête ”Bien dans mes claquettes” réalisée dans l’ensemble des collèges de la province Sud l’année dernière, puis effectivement la recherche des leviers, comme Clic&Mouv’ » a rappelé Gil Brial. Des actions saluées par Harvey Milkman, qui s’est dit ravi et honoré d’être de retour en Nouvelle-Calédonie pour partager ses études et poursuivre le travail engagé avec les acteurs au service de la jeunesse calédonienne. Lors de la conférence, Harvey Milkman a pu revenir sur ses études et tous les facteurs sociaux, familiaux et environnementaux qui contribuent au bien-être de la jeunesse ou qui, au contraire, expliquent leurs comportements déviants. Pour tenir les jeunes éloignés des addictions, il a ainsi rappelé les principes de son approche qui consiste à promouvoir des modes de vie sains auprès des jeunes, en améliorant leur environnement et leurs conditions de vie. Pour y parvenir, le rôle des parents et les bienfaits de la pratique sportive, culturelle et de loisirs chez les jeunes sont essentiels. Nombre d’acteurs ont pu apprécier cette conférence traduite en français, dont le commissaire délégué de la République pour la province Sud, Grégory Lecru, ainsi que les représentants des forces de l’ordre, de l’agence sanitaire et sociale de la Nouvelle-Calédonie, du Vice-Rectorat et de l’enseignement privé.

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