SudMag avril 2024

GRATUIT Économie : La CCi et la province Sud unissent leurs forces pour les entreprises Jeunesse : La FOL renaît de ses cendres ! Promesse tenue www.sudmag.nc | #014 | Avril 2024 La province, c’est vous !

3 ÉDITO RESPONSABLE DE LA PUBLICATION : Sonia Backès | RÉDACTEUR EN CHEF : Nicolas Pannier | RÉDACTION : Di rect ion de la communicat ion de la prov ince Sud. P H O T O S : N i c o l a s B o n n e a u , © A u d r e y D a n g p o u r l a M a i s o n d u l i v r e , N i c o l a s P e t i t . M O N T A G E & I N F O G R A P H I E S : D i r e c t i o n d u S y s t è m e d ' I n f o r m a t i o n e t d u N u m é r i q u e ( D S I N ) . IMPRESS ION : 35 000 e x emp l a i r e s - E I P Ed i t i on s & Imp r e s s i on s du Pa c i f i que, s u r du pap i e r gé r é du r ab l emen t FSC | Numé r o I SSN en cou r s . MAGAZINE INTERACTIF RETROUVEZ-NOUS EN LIGNE Vous trouverez des QR Codes dans les pages du Sud'Mag. Ils vous permettent d’accéder à du contenu supplémentaire et détaillé en lien avec les articles du magazine. Utilisez votre smartphone et flashez-les. Toute l’actualité de la province Sud à tout moment, disponible sur votre ordinateur, tablette et smartphone : sudmag.nc Dites-nous ce que vous en pensez ! Donnez-nous votre avis sur le SudMag que vous avez entre les mains afin que les prochains numéros répondent toujours à vos attentes. Formulaire en ligne : province-sud.nc/form/suggestion-sudmag La province Sud, c’est vous qui en parlez le mieux C’est dans un contexte inquiétant, tant sur le plan économique qu’institutionnel, que nous abordons une période décisive pour l’avenir de la NouvelleCalédonie. Un moment crucial où la tension et l’incertitude rythment nos journées. De quoi susciter de nombreuses interrogations et de quoi, je peux et je dois l’entendre, remettre en question le rôle des élus que nous sommes, que je suis. A l’heure où les discours contradictoires s’emmêlent, où les fausses informations brouillent les esprits, il est peut-être temps de revenir au concret. De parler vrai. Le province Sud, avec ses propres moyens, peut être fière son bilan. L’institution que je préside se bat pour être aux côtés des Calédoniens, de leurs préoccupations quotidiennes, malgré le handicap de plus en plus pesant que constitue la clé de répartition. Envers et contre tous, elle lutte pour sauver les entreprises; elle tente de mettre en action tout ce dont elle dispose pour se battre contre la perte de pouvoir d’achat. L’institution œuvre également en faveur de tous ses habitants. Qu’ils soient jeunes, expérimentés, sans emplois ou chefs d’entreprises, quelle que soit leur origine, leur ethnie ou leur conviction politique. Elle ne fait pas de ségrégation. Ne place personne au-dessus des autres. C’est un idéal pour la NouvelleCalédonie de demain qu’elle revendique. Grâce à sa gestion responsable, grâce à l’engagement de tous les hommes et les femmes qui y travaillent chaque jour, notre collectivité obtient des résultats concerts. Un discours politique de plus, penseront les plus critiques… Ils en ont le droit. A titre personnel, je reste convaincue que la province Sud est la seule collectivité qui défend tous les Calédoniens. C’est pour cela que dans ce numéro de Sud’Mag, j’ai décidé de laisser la parole à ceux qui font la Province, ceux qui la composent. Vous. Sonia Backès, Présidente de l’assemblée de la province Sud

4 #14La lettre d’information de la province Sud pour rester informé chaque semaine Abonnez-vous en suivant le lien : province-sud.nc/mon-compte SOMMAIRE La Province, c’est vous ! 6 CCI et province Sudmain dans lamain pour les entreprises 30 D’influenceurs à ambassadeurs touristiques 44 3 Édito 5 Zoom sur : Un simulateur d’aide à la personne à présent en ligne 24 L’Ehpad de Tina va s’agrandir 25 1er congrès de l’Habitat : la Province Sud au chevet du BTP 29 Association : Naître en Nouvelle-Calédonie accompagne les mamans 40 Découverte : Le Château Hagen dévoile sa programmation 46 Mini-jeux 47 Gastronomie 23 La FOL réhabilitée inaugurée

5 ZOOM SUR La Province innove en installant en page d’accueil son simulateur d’aide à la personne. Entièrement anonyme, ce nouveau service vous permet en moins de 5 minutes de connaître les aides de la collectivité auxquelles vous pourriez prétendre. Un gain de temps et d’efficacité. Trouvez l’aide à laquelle vous avez droit en un clic Voilà un outil qui devrait simplifier la vie d’un grand nombre d’habitants de la province Sud. Un simulateur d’aide à la personne est à présent disponible sur le site de la Province. Le principe est simple : dites-nous qui vous êtes et nous vous dirons ce à quoi vous avez droit. « Aujourd’hui, la Province propose un large panel d’aides, plus de 200, sans que l’usager n’en ait forcément connaissance, ou sans qu’il ne sache comment les trouver, résume la présidente de la province Sud, Sonia Backès. L’idée de mettre en place ce simulateur sur la page d’accueil de la Province est donc venue naturellement. » Pour utiliser cet outil, il suffit de remplir ses informations personnelles. L’opération s’effectue en 5 minutes et se fait de façon anonyme. Il suffit d’indiquer combien de personnes composent votre foyer, si l’un d’entre eux est en situation de handicap, de préciser vos ressources, et de déclarer dans quel type de logement vous résidez. « Le simulateur indique alors les aides. Une fois renseigné, l’usager a également accès aux démarches en ligne s’il le souhaite. » Transparence, gain de temps, meilleur suivi… La Province espère ainsi obtenir une communication plus transparente sur ses services. Pour les usagers, forcément, c’est une simplification majeure. Pas moins de 11 aides et services sont actuellement disponibles au total, dans les domaines de l’éducation, de la santé et du logement. Si le simulateur est destiné aux particuliers, les services ont également innové en faveur du monde économique avec la création de l’Espace factures, mis en place le mois dernier. Outil intuitif, il s’agit d’une plateforme en ligne conçue pour simplifier la vie des professionnels et réduire les délais de paiement avec nos fournisseurs. Finis les mails et les courriers à destination des services administratif et financier. « Espace Factures est désormais la porte d’entrée unique pour les professionnels dans le traitement de leur demande de paiement. L’outil permet le dépôt en ligne des factures, le suivi de l’état d’avancement de leur traitement ou encore l’ajout d’un nouvel établissement », conclut la présidente, Sonia Backès. ACCÉDER AUSIMULATEUR

6 SUD'MAG #14 | Avril 2024 Inscriptions scolaires, bourses, formations, financements … Il est impossible de lister les quelques 200 dispositifs provinciaux mis à disposition des habitants. Ceux-ci sont mis en place depuis 5 ans, adaptés suivant les attentes et les préoccupations de chacun. La lutte contre la vie chère fait forcément partie de ces priorités. En créant un portefeuille électronique Clic Mouv’, permettant aux jeunes de 11 à 17 ans de pratiquer une activité sportive ou culturelle, la Province entend soulager le budget des parents. C’est aussi dans ce but qu’elle a mis en place une aide pour l’achat de billet d’avion des plus grands, partant étudier en dehors de Nouvelle-Calédonie. Aider les jeunes à réussir, les accompagner au travers de leurs études, pour obtenir un emploi saisonnier ou encore leur permettre de revenir en Nouvelle-Calédonie une fois leurs études achevées, est également au cœur de l’action. Les aides se tournent aussi vers les entreprises, si malmenées dans un contexte économique plus que défavorable, en soutenant les plus petites, victimes de difficultés au niveau de leur trésorerie, mais également en apportant une expertise afin d’en accompagner d’autres vers plus de technicité. Venir en aide aux classes moyennes et aux entreprises qui composent le territoire ne signifie pas pour autant oublier de faire preuve de solidarité envers ceux qui en ont le plus besoin. En leur offrant la possibilité d’être propriétaire et en leur assurant l’accès au soin, où qu’ils soient enprovince Sud.Voici 12portraitsdeCalédoniens qui racontent leur histoire avec la Province. LaProvince,c

Avril 2024 | SUD'MAG #14 7 c’est vous !

8 SUD'MAG #14 | Avril 2024 «Unmentor est celui qui accompagne sonfilleul tout au long de son parcours» Sabrina Pham, responsable de l’Animation des Marchés des Entreprises a répondu avec enthousiasme à l’appel de volontaires lancé par la province Sud pour devenir mentor. L’enjeu est d’établir une relation de confiance et de suivi basée sur le dialogue avec un jeune méritant issu de milieu modeste, afin de l’accompagner dans son évolution. « Ce que j’aime dans mon métier, c’est de voir les projets de nos clients se concrétiser grâce à notre participation », confie Sabrina. Accompagner les plus jeunes pour leur transmettre son savoir, elle le faisait déjà lorsqu’elle était responsable du Centre Affaires à la BCI en accueillant des alternants. En octobre 2023, la BCI a signé la première convention de partenariat avec la province Sud, pour s’engager, pour une durée de 3 ans, à identifier chaque année 3 volontaires dans ses équipes pour accompagner des jeunes en tant que mentors. Une fois identifiés par l’équipe éducative, ces jeunes qui ont été sélectionnés par rapport à leurs bons dossiers scolaires et leur motivation, sont intégrés dans le programme de mentorat, à partir de la 5e jusqu’au baccalauréat. Sabrina est non seulement séduite mais convaincue de l’efficacité du dispositif de mentorat : « C’est dès le plus jeune âge qu’il faut leur apprendre à être ouverts, curieux et bienveillants. Ces élèves méritent qu’on les accompagne, qu’on leur donne un coup de pouce et si je peux être utile à cela, alors tant mieux. » Je voudrais lui faire comprendre qu’elle est à 100 % responsable de sa vie et de son futur. La filleule de Sabrina se prénomme Noor. Elle est rentrée cette année en 4e au collège des Portes-de-Fer. Elle « adore les sciences et aimerait devenir biologiste marine. Elle est très vive et aime apprendre ». « Ma mission est d’accompagner ma filleule tout au long de son parcours scolaire en lui offrant la possibilité de découvrir des activités, des personnes, des environnements qu’elle n’aurait pas forcément côtoyés, poursuit la mentor. L’objectif est de lui ouvrir des horizons, des expériences et des rencontres pour qu’elle ne se ferme aucune porte concernant son orientation professionnelle. » Sabrina et Noor échangent régulièrement sur WhatsApp et ont déjà fait plusieurs sorties découvertes comme par exemple dernièrement la visite de FabLabNC pour découvrir l’impression numérique. « Je voudrais lui faire comprendre qu’elle est à 100 % responsable de sa vie et de son futur. Je voudrais dire aussi à tous nos filleuls : soyez engagés et acteurs de votre vie, vous pouvez compter sur nous pour être à vos côtés et vous accompagner ! » Car viser l’excellence doit être possible en étant bien accompagné. Cadre bancaire à la BCI, Sabrina Pham n’a pas hésité à répondre à l’appel de la province Sud pour parrainer un jeune dans le cadre du dispositif de mentorat lancé l’année dernière grâce au soutien et à l’expérience de l’association Télémaque, leader dans ce domaine en métropole. Afin de lutter contre la fracture numériqueetdévelopperdescompétences et des connaissances disciplinaires via des outils numériques, la Province a également décidé en 2021 de déployer le Cartable numérique au collège. À la rentrée 2024, la province Sud comptait 48 nouvelles classes de 5e équipées, avec un accompagnement de 500 enseignants pour 101 classes au total. Ne laisser aucun jeune au bord de la route

Avril 2024 | SUD'MAG #14 9 LaProvince, c’est vous ! «Foncez ! Ne restez pas les bras croisés» C’est une grande fierté. Je représente le pays, je le protège. Je me dis et je dis à tout le monde que oui, je suis là. Je suis là pour vous aider. » Pour Cynthia Sinemajia, revêtir l’uniforme est un geste tout sauf anodin. C’est une responsabilité. En intégrant la formation pour devenir auxiliaire de proximité, elle espère contribuer à améliorer la société dans laquelle elle vit. Et la rigueur imposée durant cette formation ne l’effraie pas. Il faut dire que la jeune femme de 27 ans, originaire de Lifou, y est plutôt habituée. « Après avoir obtenu un bac pro, je suis partie en BTS « relation client, résume-t-elle. Je me suis vite rendue compte que ça ne me correspondait pas et je me suis tournée vers le RSMA, pour lequel j’ai travaillé en tant qu’assistante administrative. La ponctualité, le dynamisme… je connais déjà. » À l’issue de son contrat, la jeune femme enchaîne alors différents travails, sans jamais être satisfaite. Je veux être au plus proche des gens . « Je suis donc venue rencontrer l’équipe de la Direction de l’Emploi et du Logement (DEL) de la province Sud qui m’a fait plusieurs propositions. Puis j’ai vu passer l’annonce pour devenir auxiliaire de proximité et je me suis dit que c’était parfait ». Durant quatre semaines, les stagiaires apprennent les bases de leur métier. Celui d’assister notamment les policiers municipaux au quotidien. « Je me rends bien compte dans certains quartiers, le sentiment de sécurité n’existe plus, déplore la jeune femme. Je fais partie de ces personnes qui vont s’engager pour sécuriser ces lieux, je veux être au plus proche des gens et aider les personnes qui en ont besoin, quitte parfois à faire face à la violence. » La dernière semaine de formation se déroule d’ailleurs au sein de l’école de la police nationale, à Normandie. Une expérience qu’attend impatiemment de vivre Cynthia. Avant de partir en renfort des policiers municipaux de Dumbéa et peut-être même de se projeter dans ce métier qu’elle apprécie tant. « Si je devais dire quelque chose aux autres jeunes qui ne savent pas encore quoi faire : c’est de foncer. Ne restez pas là à croiser les bras. La province Sud est là pour vous aider. Elle ne fait pas que de beaux discours. Elle agit. Elle nous accueille et nous permet d’avancer et d’entrer dans la vie active. Devenir PPIC [programme provincial d’insertion citoyenne], c’est une occasion d’entrer dans la vie active. » Cynthia Sinemajia est actuellement en formation pour devenir auxiliaire de proximité. Grâce à la province Sud, elle renforcera prochainement les effectifs de la police municipale de Dumbéa. Pour elle, c’est une opportunité d’améliorer les conditions de vie des habitants et de s’épanouir. Chaque année, la province Sud œuvre pour rétablir durablement la sécurité. L’institution a déployé des moyens adaptés aux enjeux. En plus de former régulièrement des auxiliaires de proximité pour plus d’un milliard de francs, plus de 150 caméras de vidéosurveillance ont été installées dans les communes de la collectivité grâce à une aide provinciale et près de 160 commerces ont bénéficié d’une aide à la sécurisation. Depuis 2019, c’est également une vaste politique contre les violences conjugales a été mise en place par la Province avec un accueil repensé pour les victimes avec la mise en place d’appartement relais et un nouveau centre d’hébergement d’urgence. Sécurité

10 SUD'MAG #14 | Avril 2024 J’ai énormément appris sur le poste de commis cuisine, avec ses exigences et ses responsabilités. » C’est ce qu’Evelyne recherchait, en s’engageant dans l’aventure Job d’été : « avoir des missions enrichissantes et bénéfiques, qui ne relèvent pas forcément de mon domaine d’étude ! ». Plongée dans le monde de l’hôtellerie, Evelyne a pu découvrir « les conditions de travail, les mesures d’hygiène et les rituels qu’il faut adopter en cuisine. Cela à relevé notamment de tous les aspects techniques et les astuces pour préparer un buffet et dresser un plat avec le fruit de notre imagination par exemple. Une expérience professionnalisante, qui m’a permis de développer mon relationnel, ma créativité, ma réactivité, ma capacité à me concentrer et à m’organiser. » Allier expérience professionnelle et humaine, c’est aussi ça le Job d’été ! Et les « sourires » du Double Tree Hilton, la jeune femme ne risque pas de les oublier : « L’ambiance en cuisine comme au snack fut super ! Tout le monde a été bienveillant. Les équipes avaient toujours le sourire, et malgré le travail intense, tout le monde était au taquet et c’est ce que j’ai aimé ! De pouvoir travailler dans une bonne ambiance tout en restant professionnelle. » À la recherche de renouveau, Evelyne s’est dit ravie d’avoir pu participer au dispositif provincial : « C’est grâce à mes différents Jobs d’été que j’ai enrichi mes connaissances et mes expériences professionnelles dans un autre domaine que mon champ d’étude. C’est un bon tremplin pour découvrir d’autres métiers, d’autant plus lorsque l’on souhaite se réorienter. » Job d’été, stage d’insertion professionnelle, accompagnement individualisé des demandeurs d’emplois... En 2024, ce sont 7 200 habitants qui ont été soutenus par les équipes provinciales en charge de l’emploi. «Le Job d’été, une histoire de famille ! » Tout comme sa grande sœur, Evelyne Wamytan est devenue une adepte du Job d’été ! En pleine reconversion après une licence de droit, la jeune femme de 22 ans a signé du 13 novembre au 22 décembre 2023, un Job d’été riche de rencontres et d’apprentissages au Double Tree Hilton, où elle s’est essayée à différents métiers de l’hôtellerie, dont celui de commis de cuisine. Six semaines intenses, durant lesquelles elle a pu « gagner en autonomie et en responsabilité, avec l’envie de se surpasser de jour en jour. » Étant une personne qui aime découvrir de nouvelles choses, avec mon Job d’été, j’ai été servie ! Avec plus de 2 000 jeunes inscrits chaque année, le dispositif Job d’été de la province Sud est incontournable. S’adressant aux jeunes de la collectivité âgés de 16 à 26 ans, ce dispositif se veut au service d’une jeunesse qui veut découvrir le monde du travail. Plus de 800 entreprises partenaires jouent le jeu avec la collectivité qui paie les charges sociales de ces emplois. L’incontournable des grandes vacances

Avril 2024 | SUD'MAG #14 11 LaProvince, c’est vous ! « Il y a pleins de pistes à étudier localement» Cela fait trois ans qu’Adrien Courtot, 33 ans, est l’un des trois médecins généralistes exerçant à l’Espace santé de la province Sud, à Nouméa. À l’époque, les centres médico-sociaux (CMS) lui sont déjà familiers. Dès son retour de Métropole fin 2019, l’étudiant en médecine y termine son dernier cycle. D’abord en stage de pédiatrie, en consultation de protection maternelle et infantile (PMI) au travers des treize CMS de la Province, puis en stage de médecine générale à l’Espace santé. Pour cet enfant de la capitale, le service de proximité fait toute la différence : « Je n’ai pas le projet de quitter le centre, j’aime beaucoup ce large éventail où l’on fait de la médecine générale et où l’on a un peu cette casquette de référent pour les IST (infections sexuellement transmissibles) et pour tout ce qui est planning familial ». Rien ne le prédestinait à se diriger sur cette voie, sauf peut-être son appétit pour les sciences. Du collège de Magenta au lycée Lapérouse, où il obtient son baccalauréat scientifique en 2008,Adrien Courtot hésite encore quant au choix de son parcours d’études. « Je ne savais pas en passant le bac ce que je voulais faire. Les milieux scientifiques m’intéressaient, la première année de médecine n’était pas restrictive à l’entrée. C’était aussi un challenge de me dire que c’était possible. »Adrien Courtot s’envole quelques mois après et s’installe à Bordeaux où il restera neuf ans. Le docteur en herbe fait preuve de persévérance et redouble d’atteindre les places d’admission pour la deuxième année. « La première fois j’ai découvert comment il fallait travailler, donc j’ai retenté et j’étais parmi les cent et quelques admis », sur les 3 500 étudiants que comptait la faculté de médecine de Bordeaux. Les quatre premières années, sa mère finance ses études puis les deux années suivantes, le Calédonien bénéficie d’une bourse d’études spéciales de la province Sud. Une thèse bien soutenue Adrien Courtot est à la fois praticien généraliste, doctorant et jeune papa. Une fois le diplôme de médecine en poche en 2020, il multiplie les rôles lors de l’élaboration de sa thèse sur « l’évaluation de la réponse immunitaire humorale à la vaccination contre le SARS-CoV2 par le vaccinCOMIRNATY au sein de la population en Nouvelle-Calédonie ». Des termes savants mais qui recouvrent l’ambition première d’enrichir la connaissance scientifique locale, les études cliniques étant jusque-là réservées à l’Institut Pasteur. De 2021 à 2023, l’Institut spécialisé dans la recherche biomédicale n’a cessé de soutenir Adrien Courtot dans son projet de thèse, tout comme la province Sud : « Grâce à la Province, j’ai pu recruter des participants de tous les CMS où il y avait de la vaccination », principalement à Montravel, à Boulari, à Païta et à l’île des Pins. À l’issue de sa soutenance par visioconférence en décembre dernier, le jury constitué à Bordeaux lui a décerné la mention très honorable avec les félicitations. Mais plutôt que de consécration, le jeune médecin préfère parler de « pierre à l’édifice ». « C’est surtout une porte ouverte à pouvoir mener d’autres études sur le territoire. Il y a pleins de pistes à étudier localement, comme les traitements traditionnels ou les IST pour lesquelles on a des taux très élevés. » Ce jeune praticien calédonien a posé ses valises à l’Espace santé de Nouméa en 2019 et ne compte plus repartir. Avec le soutien de la province Sud notamment, Adrien Courtot a rédigé une thèse durant la période Covid, qui, il l’espère, ouvrira la voie à d’autres études cliniques en Calédonie. Depuis 2019, la province Sud s’est attelée à lutter contre la pénurie de personnel dont souffre la NouvelleCalédonie. Cela passe par des campagnes de communication dans les écoles de médecines, le soutien financier des structures privées et des dispositifs attractifs pour l’installation ou l’aide à l’équipement des professionnels de santé. La santé pour tous

12 SUD'MAG #14 | Avril 2024 «Une bourse d’excellence qui allège considérablementmon budget» Pas de répit pour cette jeune étudiante pétillante d’énergie ! Depuis l’obtention de son bac en décembre dernier, Lenka, qui se passionne pour les langues, la littérature et la culture étrangère, s’est envolée pour Paris, où elle a poussé les portes de Sciences Po pour y nourrir sa soif d’apprendre : « Histoire générale, sciences sociales, littérature, pratique des langues, économie, méthodologie de lecture… le but est d’apprendre à apprendre et de m’épanouir à travers la découverte » témoigne-t-elle. Mais avant de partir, tout n’a pas été facile : date de départ, logistique, ouverture de compteenbanque, aides sociales, logement… Pour accompagner ces démarches, la jeune femme a pu s’appuyer sur ses parents et sa famille, « premiers soutiens, sources d’encouragements », sans oublier « l’aide indispensable » de la province Sud : « l’institution m’a donné des renseignements primordiaux avant de partir. J’ai pu compter sur le Bureau des étudiants de la province Sud et obtenir des réponses vitales à mes questions pour anticiper mon arrivée à Paris. » D’un point de vue financier, la jeune femme bénéficie également d’un coup de pouce de la collectivité : « une bourse d’excellence qui allège considérablement mon budget, car tout ce qui relève de mon installation coûte beaucoup en temps, en énergie et en argent. » Aujourd’hui, Lenka vit à Paris, où elle s’acclimate à sa nouvelle vie : « Comme pour mes consœurs, je bénéficie d’un semestre d’adaptation, c’est-à-dire que l’on a cinq mois de cours pour prendre le rythme et s’adapter progressivement. Une très grande chance, compte tenu de tout ce qu’il faut gérer! Le but est d’acquérir une autonomie quotidienne mais aussi d’explorer Paris pour en connaitre l’Histoire et toute sa richesse culturelle. » Des projets futurs ? Pas pour le moment. Lenka se donne le temps d’explorer le monde avant de revenir en NouvelleCalédonie, « là où les racines m’appellent toujours. » Du lycée du Mont-Dore à Sciences Po, Lenka Lalié, jeune étudiante de 18 ans, nous partage son parcours d’exception depuis Paris, où elle a rejoint en janvier dernier les bancs de l’université de renom, avec le soutien de la province Sud. Tout s’est très vite enchainé après mes résultats ! Et la province Sud a été là pour m’accompagner. ACCOMPAGNEMENT AUX ÉTUDIANTS Chaque année, la direction de l’Éducation et de laRéussite (DERES) de laprovince Sud organise des réunions d’information pour les étudiants partant pour la première fois suivre leurs études en Métropole. En 2023, la Province a créé le Bureau des étudiants de la province Sud, situé à Paris, qui a pour but d’apporter un appui technique pour accueillir les étudiants ressortissants de la province Sud et s’installant dans une ville de Métropole. Depuis janvier 2024, les étudiants non-boursiers qui effectuent leurs études dans l’Hexagone, en Europe, au Canada, aux États-Unis, en Australie et en Nouvelle-Zélande ont droit à une aide de la province Sud pour les aider à financer leurs billets d’avion. En plus de l’aide à l’accueil, d’environ 40 000 F, ils pourront obtenir un coupon de réduction à présenter dans une agence de voyage agréée par la province Sud. L’aide s’élève jusqu’à 120 000 francs pour un aller simple, 200 000 francs pour un aller-retour en Métropole. Donner toutes les chances de réussir

Avril 2024 | SUD'MAG #14 13 LaProvince, c’est vous ! Ce garage, nous l’avons monté en 2014 après avoir acheté le terrain, deux ans plus tôt. Au début, notre objectif était de permettre à la clientèle du Mont-Dore de ne pas aller jusqu’à Nouméa ou Ducos. » Pierrick et Dorine Watanabe sont installés dans la ZI La Coulée au MontDore Sud depuis 10 ans. Après quelques embuches à la construction, ils ont mis trois ans pour bien se lancer, suivis de trois années florissantes. Puis le Covid et, depuis, la situation comptable est difficile. « On avait deux ouvriers avec nous il y encore deux ans. Après la crise sanitaire, on s’est retrouvés un peu tout seuls ma femme et moi. » Pas de quoi alors remettre en cause l’activité économique. « Sauf que les règles de modalités de paiement au niveau des factures de règlement aux fournisseurs ont été changées par le gouvernement, explique Pierrick Watanabe. La Nouvelle-Calédonie nous a imposé un règlement de toutes les factureschez les fournisseursà30 joursenfin de mois alors qu’on avait des arrangements différents avec certains fournisseurs. Il a fallu effectuer un rattrapage et nous avons un peu tapé dans la trésorerie pensant que l’activité allait être maintenue. » Un « coup de poker » reconnaît le garagiste qui s’est retrouvé avec son épouse dans une situation que connaissent beaucoup d’entreprises calédoniennes. « Même en conservant un chiffre d’affaires identique, nos problèmes de trésorerie ont mis en danger l’entreprise. Nous n’arrivions pas à remonter la pente. » Venue à leur rencontre en février dernier, la présidente Sonia Backès a pu échanger avec Pierrick et Dorine, soulagés d’avoir pu bénéficier fin janvier d’une aide d’1,5 million de francs dans le cadre du Plan d’urgence pour le maintien de l’activité et de l’emploi des entreprises en province Sud. « Une bouffée d’air » selon le couple, qui a pu ainsi « payer toutes les pièces détachées pour le mois. Vous nous avez sauvés ! Si l’aide n’était pas tombée, nous n’aurions certainement pas pu résister. » Comme Pierrick, ils sont ainsi une centaine d’entrepreneurs à avoir pu bénéficier du dispositif pour maintenir le cap. Cette aide financière permet aux très petites entreprises implantées en province Sud de faire face à une difficulté ponctuelle de trésorerie, due à une baisse d’activité et de chiffre d’affaires. «Nos problèmes de trésorerie ontmis en danger l’entreprise. Vous nous avez sauvés ! » Pierrick Watanabe et sa femme Dorine ont ouvert le garage Méca SF il y a 10 ans à la Coulée, auMontDore. Grâce au plan d’urgence pour le maintien de l’activité et l’emploi des entreprises de la province Sud, ils ont bénéficié d’une aide d’1,5 million de francs pour renflouer leur trésorerie. « Une bouffée d’air » selon ce couple d’entrepreneurs, « pour ne pas baisser les bras ». AIDES À L’ÉCONOMIE Même en conservant un chiffre d’affaires identiques, nos problèmes de trésorerie ont mis en danger l’entreprise. La province Sud a réformé le Code des Aides pour le Soutien de l’Économie en province Sud (CASE). Désormais, la collectivité dispose d’outils d’intervention plus simples, plus souples et plus efficaces, au profit des secteurs secondaire et tertiaire. Cette réforme s’est avérée essentielle pour traverser les difficultés et fixer des priorités au cours des ces derniers mois. Investissement pour la transition écologique, pour l’équipement ou la communication commerciale, trésorerie... Aujourd’hui, pas moins de 15 types d’aides sont accessibles en ligne pour nos entreprises. Soutenir notre économie

14 SUD'MAG #14 | Avril 2024 «Certaines formations sontmême proposées en individuel, pour des tarifs très attractifs» Tous les ans, nous sommes sollicités par le PPAT pour participer à l’élaboration du catalogue de formation Tourisme ». C’est là, l’un des points forts du PPAT : le lien de proximité établi entre les services de la direction du Développement Économique et du Tourisme (DDET) de la province Sud et les professionnels du tourisme, « pour développer nos activités et se remettre continuellement à jour pour rester compétents », assure Laurence Semer. La situation économique ne nous permet pas de passer par des professionnels. Le PPAT est donc un réel coup de pouce. « Un coup de pouce » qui tombait à point nommé pour Laurence : « J’ai eu connaissance du PPAT à l’époque de la COVID. Nous venions de lancer AKWABA VIP avec mon mari et l’aéroport a fermé peu de temps après. C’était une période difficile car nous venions d’investir. » AKWABA, qui signifie « Soyez les bienvenus ! » en Côte d’Ivoire, là d’où vient Laurence, incarne « l’hospitalité ivoirienne, forte de sa communauté étrangère. »AKWABA traduit ainsi cet accueil, « en apportant une discrétion et un service de qualité pour véhiculer les touristes et surtout la clientèle BtoB », explique-t-elle. Avec un panel de formations prises en charge à 80 % par la province Sud, Laurence s’est inscrite au PPAT « sans aucune hésitation ». Pour la cheffe d’entreprise, assistante de direction de formation et titulaire d’un DFA Formateur, le PPAT est une aubaine pour « se maintenir dans une industrie en constante évolution, notamment dans les domaines du marketing, de la communication et du numérique, où tout évolue très vite. » Facebook, Canva… avec le PPAT, Laurence peut désormais réaliser ses « propres posts publicitaires » : « J’étais complètement novice sur les réseaux sociaux et ces formations m’ont permis de comprendre et de savoir utiliser ces outils qui sont obligatoires aujourd’hui si l’on veut avoir de la visibilité. » Cette année, elle continue sur sa lancée avec une nouvelle formation à son arc : « Débuter sur Chat GPT pour le tourisme ». À la tête d’AKWABA, une entreprise de transport touristique, Laurence Semer participe depuis 2019 au Programme provincial de professionnalisation des acteurs du Tourisme (PPAT) : « Une réelle opportunité de pouvoir se former et perfectionner son savoir-faire et son savoir-être » selon la cheffe d’entreprise. SE FORMER AVEC LE PPAT La Province a lancé le Bureau des investisseurs en 2020 pour promouvoir l’attractivité économique. Elle assure au côté de Bpifrance un soutien pour favoriser l’innovation. La collectivité continue également de soutenir l’Adie et le Réseau Innitiative NC, deux associations qui accompagnent les porteurs de projets entrepreunariaux, tout en améliorant son offre. Depuis 2023 enfin, le dispositif Pro’Sud, assure la montée en compétence des dirigeants de très petites entreprises. Innover et monter en compétence

Avril 2024 | SUD'MAG #14 15 LaProvince, c’est vous ! Un artisan doit se diversifier et être polyvalent pour continuer d’exister. » C’est avec ces mots que Delphine Tanti, artiste, voyage au gré de ses créations avec la volonté de se renouveler à travers la peinture, le lapidaire, la sculpture, l’encadrement, la poterie ou encore la menuiserie. Son esprit d’entrepreneuse, elle le cultive dans le garage de ses parents, où elle réalise « des pièces et des cadeauxaux copines avecdes palettes recyclées », évoque-t-elle. Puis, des encouragements de sa famille naissent Studio Del’Art, en 2002, « non sans difficultés ! » se souvient-elle : « Il m’a fallu cumuler un emploi de formatrice au CFA de la CCI à mi-temps pour arrondir les fins de mois et acquérir un atelier plus grand afin de faire connaître mes créations. Depuis, je suis installée dans un grand dock qui m’appartient et je travaille énormément. » Face à la crise sanitaire et à la conjoncture économique difficile, Delphine a pu compter sur le soutien de la Province avec qui, aujourd’hui, elle suit le plan de professionnalisation des chefs de très petites entreprises (TPE), « PRO’SUD » : « ceprogrammede formationmepermet de suivre un coaching digital afin de me tenir informée de l’évolution de la communication et d’Internet, et de maîtriser la communication sur les réseaux sociaux. Ce coaching permet de vivre avec son temps et de se familiariser avec cet outil pour garder une visibilité à moindre coût. » « Très satisfaite de la formation », Delphine a gagné en « autonomie », avec « une meilleure visibilité » de son entreprise sur les réseaux sociaux. Outils numériques, cyber sécurité, stratégie marketing, management, leadership, développement de l’entreprise, comptabilité... Depuis l’année dernière, PRO’SUD offre une variété de formations prises en charge à 80 % par la collectivité. « Un véritable coup de pouce de la Province pour nous, chefs d’entreprises, afin de développer nos activités, de monter en compétences en fonction des besoins dumarché », conclut Delphine. Et pour les entreprises aidées par le plan d’urgence d’aide à la trésorerie, la prise en charge par la Province peut être totale. «Devenir artisan, c’est un parcours du combattant ! Mais nous avons un partenaire privilégié» Artiste passionnée, entrepreneuse « motivée » et « résiliente », Delphine Tanti est déterminée à faire vivre son art au sein de son atelier, Studio Del’Art. Cette cheffe d’entreprise, qui s’était d’abord envolée pour des études d’aviation, a finalement opté pour un long voyage artistique avec le soutien de la Province. Je traverse les épreuves de la vie et de l’économie, toujours avec le soutien de la Province. SE FORMER AVEC PRO’SUD

16 SUD'MAG #14 | Avril 2024 Cela fait plus de 40 ans que Hnawange Hnawange habite dans sa maison. Pour ce retraité de la fonction publique, ce bien acquis en 1979 a vu grandir ses filles. « C’est la maison de famille qui accueille mes petits-enfants aujourd’hui. Mais elle s’est détériorée au fil des années à cause de malfaçons et des travaux de rénovation étaient nécessaires pour pouvoir continuer à y vivre en sécurité » évoque-t-il. Face aux nombreuses dégradations, notamment liées à la toiture fragilisée et aux fissures et infiltrations importantes, Hnawange a sollicité en 2019 les services compétents pour l’aider à entreprendre cette rénovation. Un véritable parcours du combattant débute alors, puisqu’aux nombreuses difficultés rencontrées, notamment en termes de suivi administratif, financier et technique, Hnawange se voit frappé par la maladie, paralysant ses espoirs de rénover sa maison dont les travaux s’élèvent à près de 7 millions de francs. Mais Hnawange rencontre la présidente lors d’un déplacement à Lifou. « Je ne savais plus quoi faire et je lui ai donc demandé d’intervenir. Elle a écouté mon histoire et elle a tout fait pour m’aider. Elle a pris l’affaire en main », se remémoret-il, reconnaissant. Sous l’impulsion de la présidente, la direction provinciale de l’Emploi et Logement (DEL) et la SEM Agglo « ont tout mis en œuvre pour que je puisse bénéficier de l’APRAH, cette aide financière, administrative et technique que je ne connaissais pas. » 2 mois pour refaire l’intérieur à neuf Pose de plafonds et de carrelages, rénovation de la charpente, mise aux normes du réseau électrique, remplacement des menuiseries, réalisation de nouvelles évacuations… « Grâce à l’aide de la Province, notre maison est rénovée de la toiture au carrelage. Cela fait deux ans maintenant que nous vivons paisiblement, parce que quand il pleut, nous n’avons plus à déplacer nos seaux d’eau ! » plaisante-til. « Aujourd’hui, mes enfants et mes petitsenfants profitent de la maison en toute sécurité. Surtout pendant les vacances. Tous sont ici, tranquilles et en sécurité. » «Sans la province Sud, on serait encore sous l’eau » Il y deux ans, monsieur etmadame Hnawange réceptionnaient leurmaison entièrement rénovée de l’intérieur dans le cadre de l’aide provinciale à la rénovation et à l’amélioration de l’habitat (APRAH). Un soulagement pour ce couple de retraités qui, aujourd’hui, peut vivre paisiblement grâce à cet accompagnement reçu des services de la province Sud, sous l’impulsion de la présidente, Sonia Backès. Grâce à l’aide de la Province, notre maison est rénovée de la toiture au carrelage. La politique publique en matière de logement au service de tous a été actualisée dans le cadre du Plan provincial du logement et de l’habitat, validé en mars 2022, après deux années de concertation et de travail auxquelles le gouvernement et l’État ont pris part. Grâce aux programmes de Logements aidés en province Sud (LAPS) et à l’Aide financière à l’accession en province Sud (AFAPS), 376 familles ont acquis la propriété, bénéficiant ainsi de subventions d’une valeur totale de 1 milliard de francs et 2 700 familles ont reçu un soutien financier provincial d’un montant global de 3,3 milliards de francs, rien qu’entre 2019 et 2023. Bien vous loger

Avril 2024 | SUD'MAG #14 17 LaProvince, c’est vous ! Après 18 ans de bons et loyaux services dans l’enseignement, Sophie Minet a eu envie de passer à autre chose. « Ma carrière a évolué, j’ai eu l’opportunité de me former en enseignement spécialisé, puis en art thérapie. Les dernières années, tout en étant à mi-temps dans la fonction publique, j’ai travaillé avec des personnes âgées dans les maisons de retraite, notamment avec celles qui étaient atteintes d’Alzheimer. » C’est à ce moment qu’elle prend conscience de l’importance de la mémoire et de laisser une trace. « Toutes ces personnes quand elles partent, il n’y a plus aucune trace et ce patrimoine humain, pour moi, il est vraiment précieux. » Elle décide alors de se mettre en disponibilité début 2023 pour se consacrer au métier de biographe. Le projet d’écriture pour lequel Sophie est lauréate de la résidence d’écriture met en lumière 12 portraits de femmes calédoniennes. Avec ce livre, elle souhaite sortir des sentiers battus et proposer quelque chose qui se rapproche plus de la nouvelle que de la biographie. « Ce sont des textes courts mais le challenge sera de dépasser le côté biographique. Ce n’est pas de la fiction mais l’objectif est de raconter une histoire avec une intrigue qui fait voyager le lecteur. » Sophie Minet a choisi ces 12 femmes toutes disparues aujourd’hui, parce qu’elles ont « osé » à des époques où les femmes étaient encore cantonnées pour la plupart, aux rôles de mère et d’épouse. D’une certaine manière, ce sont des pionnières qui ont ouvert la voie à d’autres et œuvré dans l’ombre. « En faisant mes recherches je me suis rendu compte qu’il y a très peu de trace de femmes. Un truc tout bête, les noms des rues et même la page Wikipédia sur les personnalités calédoniennes est occupée à 90 % par des hommes. Où sont les femmes ? Donc, c’était un parti pris de parler des femmes. » Parmi elles, sœur Caro, mamie Fogliani, la journaliste Jaqueline Sénès, la première femme médecin Lucie Lods, ou encore Marie Olhen, sage-femme qui allait à cheval accoucher des femmes en tribu. « Si cette résidence n’existait pas, ce livre n’aurait jamais vu le jour et le projet serait resté au fond d’un tiroir. Et le fait que cette résidence soit portée par la Province a plus de sens pour moi parce que c’est mon ancien employeur qui m’offre cette chance », affirme-t-elle. Des conditions « idéales » pour se consacrer entièrement à l’écriture. « J’ai un bureau et je suis soutenue, ce qui me permet d’être à fond dans mon projet. Sans ça, cela aurait été impossible de dégager du temps et de l’argent. » Sophie espère finir les premiers jets à la fin de la résidence d’écriture pour solliciter l’aide à l’édition de la province Sud. Si tout se passe bien, le livre sortira en fin d’année ou début 2025. «Si cette résidence n’existait pas, ce livre n’aurait jamais vu le jour» Sophie Minet, professeure des écoles, a décidé y a un an de se tourner vers un tout autre métier : biographe. Elle est lauréate de la résidence d’écriture au Château Hagen et met en lumière 12 femmes calédoniennes aux parcours atypiques avec le soutien de la Province. J’ai un bureau et je suis payée, ce qui me permet d’être à fond dans mon projet.

18 SUD'MAG #14 | Avril 2024 Du côté de Farino et de La Foa, ces parents d’une famille nombreuse ont trouvé comment occuper trois de leurs quatre enfants en dehors des cours. Qu’il s’agisse d’activités musicale ou sportive, le secteur dispose de multiples structures de loisirs, partenaires du dispositif provincial Clic&Mouv’. C’est ce qui a poussé le couple à s’installer dans le sud. « On habitait à Touho mais il n’y avait pas grand-chose à faire au niveau des activités pour les enfants. On a déménagé sur La Foa-Farino pour eux, pour qu’ils puissent accéder à tout ce qui est sport, culture, musique et l’arrivée de ce dispositif nous a encore aidés », raconte, leur maman, Delphine, professeure des écoles à La Foa. Baignant dans un climat stimulant, les trois garçons âgés de 11, 12 et 14 ans pratiquent du sport et de la musique depuis plusieurs années au sein de la troupe musicale de la commune qui propose des cours de chant, de guitare et de percussions. Néanmoins, encore peu de jeunes parviennent à s’occuper durant leur temps libre. D’après l’enquête « Bien dans mes claquettes » menée par la province Sud en 2022, 66 % des 14-15 ans restaient à la maison en dehors des cours et pendant les vacances. De ce constat, la Province a lancé en 2023 l’offre Clic&Mouv’. La cagnotte annuelle de 15 000 francs par enfant a permis de soulager la famille et de prévoir davantage d’activités, comme l’explique Delphine, également maman d’une petite fille âgée d’un an : « C’est 45 000 francs pour trois enfants qu’on n’a pas eu à sortir, notamment en fin d’année avec La p’tite troupe de La Foa et au mois de septembre, au moment de la souscription des licences au club de badminton. On a aussi cette opportunité de pouvoir l’utiliser au niveau de la culture avec le cinéma de La Foa. » Une carte Clic&Mouv’ personnelle L’année dernière, seuls les jeunes âgés de 15 ans ou moins étaient concernés. Pour cette seconde édition, lancée le 6 mars dernier par Gil Brial, 2ème vice-président de la province Sud, la collectivité étend la tranche d’âge des bénéficiaires, permettant ainsi aux jeunes de 11 à 17 ans de chercher, de réserver et de payer directement en ligne des activités parmi celles proposées par les 341 partenaires de la Province. Au collège public de La Foa, les enfants de l’institutrice ont dépensé cette année une partie de leur enveloppe afin de s’inscrire à l’UNSS (Union nationale du sport scolaire) en randonnée et en trail. L’occasion pour Calvin, deuxième de la fratrie, « de faire encore plus de sport » et de sillonner la Grand Terre. « Il y aura une douzaine de sorties sur l’année. Ils vont aller à Bourail, au Parc Provincial des grandes fougères, à Nouméa et même au trail de Houaïlou », détaille sa maman, avant d’ajouter : « on est vraiment contents, c’est important pour nous, parents, de proposer des activités à nos enfants. » Une autre nouveauté a fait son entrée, une carte nominative dotée d’un QR Code est distribuée par les établissements aux jeunes. Et celle-ci semble faire des envieux, à l’instar de Delphine. « Il ne manque plus que maman ait sa carte pour aller faire du sport parce qu’elle n’est pas sportive. C’est à proposer à la Province d’offrir aux maîtresses un bon pour aller faire du sport », plaisante-t-elle. «C’est 45 000 francs pour trois enfants afin de découvrir des activités nouvelles » Depuis l’an dernier, cette famille qui réside à Farino utilise le dispositif provincial Clic&Mouv’ pour ses trois garçons. Musique, badminton, randonnée, grâce à une cagnotte de 15 000 francs par enfant, le champ des loisirs s’ouvre toute l’année. En 2023, 24 870 jeunes en province Sud ont bénéficié de cette offre. À ce jour, 341 partenaires ont adhéré au programme. Parmi eux, 238 structures sportives, 65 structures artistiques ou culturelles et 15 centres de vacances et de loisirs. Et l’offre d’activités va continuer de s’étoffer. La Province estime les retombées financières pour les associations, les clubs et les organismes à plus de 81 millions de francs. Clic&Mouv’ en chiffres

Avril 2024 | SUD'MAG #14 19 LaProvince, c’est vous ! Tout est possible, à force de détermination et de travail. J’y ai cru, avec l’aide de ma famille et je continue d’y croire avec le soutien de la province Sud. » Le chemin n’a pas été facile pour Erwan. Mais le jeune entrepreneur ne lâche rien. Installé dans ses locaux au rez-de-chaussée de l’immeuble Carcopino 3000, Erwan vit de ses passions que sont l’enseignement des mathématiques, l’informatique et la data science. Parallèlement à ses cours de maths qu’il dispense aux lycéens et aux étudiants de prépa, l’ingénieur de formation, diplômé de l’ESILV à Paris, a décidé de s’investir sur le Caillou pour y développer ses deux applications Néo et Ceres. La première, Néo, conçue en 2021, est un projet lauréat du dispositif soutenu par la province Sud, « Pépite NC » de l’Université de la Nouvelle-Calédonie. « Cette application rend service aux élèves et aux professeurs, dans l’apprentissage et l’enseignement des mathématiques en automatisant les tâches grâce à l’intelligence artificielle comme base de stratégie pédagogique. C’est un outil qui analyse les retours de chaque élève et cible leurs difficultés pour mieux y répondre » explique Erwan. Une application novatrice, qui, cependant, ne peut être finalisée qu’avec le travail de développeurs qu’Erwan espère pouvoir solliciter grâce au Fonds Sud Innovation de la province Sud. Le CASE incite à revenir. La province Sud nous donne des perspectives et des possibilités pour ouvrir sa boîte. Une fois son diplôme d’ingénieur financier obtenu, le jeune homme intègre en 2022 Datascientest, une entreprise située à Paris La Défense, et qui forme aux métiers de la data science, « un domaine qui inclut la programmation informatique, les mathématiques, les statistiques ou encore l’intelligence artificielle » précise Erwan. Pendant sept mois, le jeune homme consolide ses compétences et mûrit un autre projet : celui de rentrer en Nouvelle-Calédonie pour finaliser sa première application « Néo », et lancer Ceres, en faveur des restaurateurs Calédoniens. C’est donc en 2023 que Ceres voit le jour : « une application qui permet de passer commande à table et de directement l’envoyer en cuisine. Cela permet aux clients de commander sans attendre et d’autre part, de répondre aux difficultés des restaurateurs qui doivent se restreindre à un nombre limité de serveurs. » Hélas, comme beaucoup d’entrepreneurs, le manque de financement ne permet pas à Erwan de déployer son projet : « Aujourd’hui toutestprêt.Lasituationpourrasedébloquergrâce à l’aide à l’investissement de la province Sud. Avec le CASE, je pourraiainsiembaucher troisdéveloppeursetdeuxcommerciaux et lancer mon projet. » En attendant que son dossier passe en commission courant avril, Erwan est confiant : « C’est comme un jeu de dominos… et la province Sud représente le premier domino qui permettra de débloquer la situation. » Après 3 ans passés à Paris et un diplôme en ingénierie financière en poche, Erwan Kerbrat, enfant du Caillou, a décidé de revenir en 2023 pour déployer Néo et Ceres : deux applications qu’il a conçues, et qui témoignent que nos entrepreneurs ont du talent ! Du haut de ses 27 ans, Erwan Kerbrat décrypte les secrets de son parcours et des applications qu’il développe. La province Sud a également décidé de soutenir la campagne de recrutement destinée à faire revenir nos jeunes compétents et formés. Avec le soutien de la CCI et du haut-commissariat, l’association Talents Calédoniens et l’institution ont élaboré en 2022 un parcours-pilote nommé « Revivre en NC ». Le dispositif implique tous les partenaires en Nouvelle-Calédonie pour accompagner les jeunes dans leurs parcours de retour et leur projet d’insertion professionnelle. Faire revenir nos talents «J’y ai cru et je continue d’y croire avec le soutien de la province Sud »

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