SudMag avril 2024

Avril 2024 | SUD'MAG #14 11 LaProvince, c’est vous ! « Il y a pleins de pistes à étudier localement» Cela fait trois ans qu’Adrien Courtot, 33 ans, est l’un des trois médecins généralistes exerçant à l’Espace santé de la province Sud, à Nouméa. À l’époque, les centres médico-sociaux (CMS) lui sont déjà familiers. Dès son retour de Métropole fin 2019, l’étudiant en médecine y termine son dernier cycle. D’abord en stage de pédiatrie, en consultation de protection maternelle et infantile (PMI) au travers des treize CMS de la Province, puis en stage de médecine générale à l’Espace santé. Pour cet enfant de la capitale, le service de proximité fait toute la différence : « Je n’ai pas le projet de quitter le centre, j’aime beaucoup ce large éventail où l’on fait de la médecine générale et où l’on a un peu cette casquette de référent pour les IST (infections sexuellement transmissibles) et pour tout ce qui est planning familial ». Rien ne le prédestinait à se diriger sur cette voie, sauf peut-être son appétit pour les sciences. Du collège de Magenta au lycée Lapérouse, où il obtient son baccalauréat scientifique en 2008,Adrien Courtot hésite encore quant au choix de son parcours d’études. « Je ne savais pas en passant le bac ce que je voulais faire. Les milieux scientifiques m’intéressaient, la première année de médecine n’était pas restrictive à l’entrée. C’était aussi un challenge de me dire que c’était possible. »Adrien Courtot s’envole quelques mois après et s’installe à Bordeaux où il restera neuf ans. Le docteur en herbe fait preuve de persévérance et redouble d’atteindre les places d’admission pour la deuxième année. « La première fois j’ai découvert comment il fallait travailler, donc j’ai retenté et j’étais parmi les cent et quelques admis », sur les 3 500 étudiants que comptait la faculté de médecine de Bordeaux. Les quatre premières années, sa mère finance ses études puis les deux années suivantes, le Calédonien bénéficie d’une bourse d’études spéciales de la province Sud. Une thèse bien soutenue Adrien Courtot est à la fois praticien généraliste, doctorant et jeune papa. Une fois le diplôme de médecine en poche en 2020, il multiplie les rôles lors de l’élaboration de sa thèse sur « l’évaluation de la réponse immunitaire humorale à la vaccination contre le SARS-CoV2 par le vaccinCOMIRNATY au sein de la population en Nouvelle-Calédonie ». Des termes savants mais qui recouvrent l’ambition première d’enrichir la connaissance scientifique locale, les études cliniques étant jusque-là réservées à l’Institut Pasteur. De 2021 à 2023, l’Institut spécialisé dans la recherche biomédicale n’a cessé de soutenir Adrien Courtot dans son projet de thèse, tout comme la province Sud : « Grâce à la Province, j’ai pu recruter des participants de tous les CMS où il y avait de la vaccination », principalement à Montravel, à Boulari, à Païta et à l’île des Pins. À l’issue de sa soutenance par visioconférence en décembre dernier, le jury constitué à Bordeaux lui a décerné la mention très honorable avec les félicitations. Mais plutôt que de consécration, le jeune médecin préfère parler de « pierre à l’édifice ». « C’est surtout une porte ouverte à pouvoir mener d’autres études sur le territoire. Il y a pleins de pistes à étudier localement, comme les traitements traditionnels ou les IST pour lesquelles on a des taux très élevés. » Ce jeune praticien calédonien a posé ses valises à l’Espace santé de Nouméa en 2019 et ne compte plus repartir. Avec le soutien de la province Sud notamment, Adrien Courtot a rédigé une thèse durant la période Covid, qui, il l’espère, ouvrira la voie à d’autres études cliniques en Calédonie. Depuis 2019, la province Sud s’est attelée à lutter contre la pénurie de personnel dont souffre la NouvelleCalédonie. Cela passe par des campagnes de communication dans les écoles de médecines, le soutien financier des structures privées et des dispositifs attractifs pour l’installation ou l’aide à l’équipement des professionnels de santé. La santé pour tous

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