SudMag avril 2024

Avril 2024 | SUD'MAG #14 17 LaProvince, c’est vous ! Après 18 ans de bons et loyaux services dans l’enseignement, Sophie Minet a eu envie de passer à autre chose. « Ma carrière a évolué, j’ai eu l’opportunité de me former en enseignement spécialisé, puis en art thérapie. Les dernières années, tout en étant à mi-temps dans la fonction publique, j’ai travaillé avec des personnes âgées dans les maisons de retraite, notamment avec celles qui étaient atteintes d’Alzheimer. » C’est à ce moment qu’elle prend conscience de l’importance de la mémoire et de laisser une trace. « Toutes ces personnes quand elles partent, il n’y a plus aucune trace et ce patrimoine humain, pour moi, il est vraiment précieux. » Elle décide alors de se mettre en disponibilité début 2023 pour se consacrer au métier de biographe. Le projet d’écriture pour lequel Sophie est lauréate de la résidence d’écriture met en lumière 12 portraits de femmes calédoniennes. Avec ce livre, elle souhaite sortir des sentiers battus et proposer quelque chose qui se rapproche plus de la nouvelle que de la biographie. « Ce sont des textes courts mais le challenge sera de dépasser le côté biographique. Ce n’est pas de la fiction mais l’objectif est de raconter une histoire avec une intrigue qui fait voyager le lecteur. » Sophie Minet a choisi ces 12 femmes toutes disparues aujourd’hui, parce qu’elles ont « osé » à des époques où les femmes étaient encore cantonnées pour la plupart, aux rôles de mère et d’épouse. D’une certaine manière, ce sont des pionnières qui ont ouvert la voie à d’autres et œuvré dans l’ombre. « En faisant mes recherches je me suis rendu compte qu’il y a très peu de trace de femmes. Un truc tout bête, les noms des rues et même la page Wikipédia sur les personnalités calédoniennes est occupée à 90 % par des hommes. Où sont les femmes ? Donc, c’était un parti pris de parler des femmes. » Parmi elles, sœur Caro, mamie Fogliani, la journaliste Jaqueline Sénès, la première femme médecin Lucie Lods, ou encore Marie Olhen, sage-femme qui allait à cheval accoucher des femmes en tribu. « Si cette résidence n’existait pas, ce livre n’aurait jamais vu le jour et le projet serait resté au fond d’un tiroir. Et le fait que cette résidence soit portée par la Province a plus de sens pour moi parce que c’est mon ancien employeur qui m’offre cette chance », affirme-t-elle. Des conditions « idéales » pour se consacrer entièrement à l’écriture. « J’ai un bureau et je suis soutenue, ce qui me permet d’être à fond dans mon projet. Sans ça, cela aurait été impossible de dégager du temps et de l’argent. » Sophie espère finir les premiers jets à la fin de la résidence d’écriture pour solliciter l’aide à l’édition de la province Sud. Si tout se passe bien, le livre sortira en fin d’année ou début 2025. «Si cette résidence n’existait pas, ce livre n’aurait jamais vu le jour» Sophie Minet, professeure des écoles, a décidé y a un an de se tourner vers un tout autre métier : biographe. Elle est lauréate de la résidence d’écriture au Château Hagen et met en lumière 12 femmes calédoniennes aux parcours atypiques avec le soutien de la Province. J’ai un bureau et je suis payée, ce qui me permet d’être à fond dans mon projet.

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