SudMag Mai 2024

GRATUIT Société : Mon idée pourma Province fait la part belle aux projets citoyens Jeunesse : Biendansmes claquettes, une deuxième enquête lancée L'ACTUALITÉ DE LA PROVINCE SUD www.sudmag.nc | #015 | Mai 2024 Unpland’urgence déployé pour faire face à la crise économique

3 ÉDITO RESPONSABLE DE LA PUBLICATION : Sonia Backès | RÉDACTEUR EN CHEF : Nicolas Pannier | RÉDACTION : Di rect ion de la communicat ion de la prov ince Sud. P H O T O S : N i c o l a s B o n n e a u , F r é d é r i c C a n c e , F a b r i c e W e n g e r , M a r i n e R e v e i l h a c . M O N T A G E & I N F O G R A P H I E S : D i r e c t i o n d u S y s t è m e d ' I n f o r m a t i o n e t d u N u m é r i q u e ( D S I N ) . IMPRESS ION : 35 000 e x emp l a i r e s - E I P Ed i t i on s & Imp r e s s i on s du Pa c i f i que, s u r du pap i e r gé r é du r ab l emen t FSC | Numé r o I SSN en cou r s . MAGAZINE INTERACTIF RETROUVEZ-NOUS EN LIGNE Vous trouverez des QR Codes dans les pages du Sud'Mag. Ils vous permettent d’accéder à du contenu supplémentaire et détaillé en lien avec les articles du magazine. Utilisez votre smartphone et flashez-les. Toute l’actualité de la province Sud à tout moment, disponible sur votre ordinateur, tablette et smartphone : sudmag.nc Dites-nous ce que vous en pensez ! Donnez-nous votre avis sur le SudMag que vous avez entre les mains afin que les prochains numéros répondent toujours à vos attentes. Formulaire en ligne : province-sud.nc/form/suggestion-sudmag La province Sud, continuera de soutenir son économie Lorsqu’on préside une collectivité et que l’on est au service d’une population, notre devoir est d’anticiper les crises et de prévoir des solutions adaptées pour en amortir les conséquences. Si je ne perds pas espoir, si je crois encore que la Nouvelle‑Calédonie peut se sortir de la situation institutionnelle figée depuis trois ans et du marasme économique dans lequel elle s’enfonce, j’ai la responsabilité d’agir. C’est pour cela que nous avons mis en place un plan d’accompagnement et de soutien au reclassement et à l’emploi qui se veut offensif et pour lequel nous nous apprêtons à mobiliser près de 2 milliards de francs. Cette série de dispositifs apportera une réponse aux difficultés des salariés des secteurs du BTP et du nickel qui ont perdu ou qui risquent de perdre leur emploi mais aussi à toutes les petites entreprises qui souffrent du contexte actuel qui frappe notre territoire. Il s’agira ici d’accompagner sur le plan humain des hommes et des femmes, salariés, patentés ou chefs d’entreprises qui se retrouvent plongés dans l’incertitude, avec notamment la création d’un guichet unique destiné à les accompagner dans toutes leurs démarches. Pour les chefs de petites entreprises, si précieux à notre économie, qui pâtissent de ces incertitudes institutionnelles et qui se battent pour survivre, nous avons amplifié un dispositif lancé en fin d’année dernière pour soutenir leur trésorerie et pour maintenir les emplois au sein de leur structure, mais également dans leur relation avec les banques, en nous permettant de nous porter garant afin qu’ils puissent retrouver une marge de manœuvre pour faire face à leurs difficultés conjoncturelles. Après 5 années de gestion responsable, la Province a également pu faire un effort considérable en atteignant un niveau d’investissement de plus de 12 milliards de francs, le plus important des collectivités publiques de NouvelleCalédonie, et compte bien poursuivre cet effort. Nous venons par exemple de dégager une enveloppe supplémentaire 260 millions de francs qui permettra la rénovation de 286 logements, pour un montant doublé de 520 millions de francs de travaux injectés dans le secteur du BTP. Bien évidemment, la province Sud ne pourra pas seule sauver l’économie. Elle dépend aussi des décisions prises au congrès et au gouvernement. Mais l’institution que je préside fera tout ce qui est en son pouvoir pour juguler l’hémorragie dont est victime la Nouvelle-Calédonie depuis plusieurs mois. Et comme elle l’a fait lors de la crise sanitaire en 2020 et en 2021, comme elle l’a également fait lors de la crise requin l’année dernière. Une fois encore, elle soutiendra par des mesures exceptionnelles le monde économique qui en a grandement besoin pour préserver l’emploi. Sonia Backès, Prés dente de l’a semblée de la province Sud

4 #15La lettre d’information de la province Sud pour rester informé chaque semaine Abonnez-vous en suivant le lien : province-sud.nc/mon-compte SOMMAIRE PASREL, un dispositif d’urgence pour faire face à la crise 6 Place aux initiatives citoyennes avec ”Mon idéepourmaProvince” 12 Redynamiser les quartiers en accompagnant l’entrepreneuriat 27 3 Édito 5 Zoom sur : La Case des sciences, au carrefour des connaissances 13 Le ”pass Culture” arrive 15 Place de l’alcool : un questionnaire en ligne 17 ”Forêt d’avenir” poursuit sa feuille de route 28 Découverte : Le Salon du tourisme ICI vous attend au Parc Brunelet 30 Mini-jeux 31 Gastronomie 20 Une nouvelle enquête sur la jeunesse lancée

5 ZOOM SUR À Rivière-Salée, l’ancienne école primaire Mauricette-Devambez se convertit en Case des sciences. Elle accueillera les scolaires et le grand public dès le mois de juillet lors d’événements visant à diffuser, à vulgariser et à promouvoir la culture scientifique. D’ici là, la Fédésciences, porteuse du projet lauréat du budget participatif 2022, s’attèle à l’aménagement des locaux. La Case des sciences : un nouveau lieu de diffusion des connaissances Comme dirait l’émission ”C’est pas sorcier”, la science n’est pas réservée à une élite. Elle est accessible à tous pour peu qu’on l’explique simplement », assure Frédérique Ablain‑Barrière, porteuse de la Case des sciences au nom du groupement de cinq associations membres, la FédéSciences. Après le vaisseau sur le nickel puis celui sur la biodiversité, ces camions aménagés qui interviennent au sein des établissements scolaires et des tribus, un nouveau lieu, sédentaire cette fois, participera à la promotion de la culture scientifique en Calédonie. Cette idée de Case des sciences a germé il y a plus de vingt ans, notamment sous l’impulsion de Virginie Ruffenach, élue provinciale et marraine de ce projet lauréat du budget participatif 2022. Projet qui n’aurait certainement jamais vu le jour sans le budget participatif. L’ancienne école Mauricette-Devambez, à Rivière Salée, a été mise à disposition par la mairie de Nouméa. D’ores et déjà, les bénévoles mettent tout en œuvre pour transformer les salles de classe. « On y trouvera des ateliers d’expérimentation en robotique et en minéralogie, un planétarium, une boutique solidaire dédiée au matériel informatique et une salle de formation », afin d’initier les personnes aux démarches en ligne et de lutter contre la fracture numérique. Soutenir les sciences Lutter aussi contre les opinions préconçues, au travers d’expositions scientifiques qui aborderont l’évolution du numérique ainsi que l’esprit critique. « Cette diffusion de la culture scientifique permettra d’avoir des citoyens plus conscients par rapport aux enjeux environnementaux et scientifiques. » Un point essentiel que Sonia Backès, présidente de la province Sud, a souligné lors d’une visite des premières installations, le 9 avril. « On a un travail à faire en Calédonie sur le regard porté aux sciences et sur la réalité des choses. Je suis convaincue de ce projet auquel . » De l’aide, la FédéSciences, qui regroupe Symbiose, l’Association calédonienne d’astronomie, Ametiste, l’As 2 maths et Numérique pour tous, en reçoit beaucoup par le biais de ses bénévoles, amenés à faire travailler leurs mains autant que leurs méninges. « On recrute des bénévoles et bien sûr il n’y a pas besoin d’être scientifique de formation. Parfois, il faut fabriquer des maquettes, bricoler pour montrer des expériences ou avoir une âme d’artiste pour rendre le tout attrayant. Toutes les compétences sont les bienvenues », précise la présidente de la fédération. Avant l’ouverture de la Case des sciences, prévue en juillet, des dons de mobilier tels que des tables, des chaises ou des étagères sont également recherchés. Les aides de la Province l’association Symbiose Laréalisationde laCasedessciences a été financée par la province Sud à hauteur de 11 200 000 francs soit 80 % du budget d’investissement. Une subvention de 2,3 millions de francs, destinée au fonctionnement de la structure, est venue compléter cette aide. Depuis 2021, plus de 10 millions de francs de subvention ont été versés pour soutenir les actions de la Province en partenariat avec Symbiose, telles que le Forum jeunesse et développement durable (JDD) et les projets d’aires éducatives environnementales (A2E). Cette année, la Province permet à Symbiose d’accueillir quatre volontaires en service civique et une personne en contrat PPIC (Programme provincial d’insertion citoyenne) qui permettent d’assurer les nombreuses missions comme la Fête de la science, les vaisseaux des sciences et la Case des sciences. Contact : symbiose.nc

6 SUD'MAG #15 | Mai 2024 L’économie, après bientôt deux années de ralentissement, est en passe de s’effondrer, emportée par les incertitudes politiques, les tergiversations autour de la signature du pacte Nickel proposé par l’État et un secteur du BTP qui sombre par manque d’activité. Dans ce contexte inédit, la province Sud a lancé un plan d’urgence pour sauver le maximum d’entreprises et venir en aide aux salariés. Une série de dispositifs mis en place après avoir échangé avec les acteurs concernés. La collectivité s’apprête à débloquer jusqu’à 2 milliards de francs pour les années 2024 et 2025. PASREL, un dispositif d’urgence pour faire face à la crise 121 défaillances d’entreprises au 4e trimestre 2023 selon l’IEOM, +10 % de demandeurs d’emplois recensés rien qu’au mois de février et déjà 180 structures qui ont déposé une demande d’aide d’urgence pour le maintien de l’activité et l’emploi des petites entreprises en province Sud. Les voyants sont au rouge et une crise économique sans précédent se profile en Nouvelle-Calédonie. La mise en sommeil de KNS a évidemment accentué la crise en province Nord. « Mais nous sommes également frappés de plein fouet, déplore la présidente de la province Sud, Sonia Backès. D’une part car un grand nombre d’entreprises sous-traitantes se situe sur notre territoire et d’autre part car la crise du BTP a commencé avant les difficultés de l’usine du Nord et a des conséquences évidemment dramatiques. Enfin, la situation politique actuelle fait que l’ensemble de l’économie subit un ralentissement ». Tournés vers les salariés de la mine et du BTP Face à cette situation inédite, la province Sud a notamment rencontré ces dernières semaines l’ensemble des organisations patronales et des Chambres consulaires de manière à concevoir un dispositif adapté aux petites entreprises. De quoi permettre à l’exécutif de mettre en place une réponse globale à la problématique à venir, tant sur le plan humain en faveur des salariés et que d’un point de vue économique pour les entreprises : le dispositif PASREL, pour Plan d’accompagnement et de soutien au reclassement et à l’emploi en province Sud. « Nous avons dans un premier temps prévu la création d’un guichet unique [lire également en page 8] pour accompagner de manière individualisée les salariés des secteurs de la mine et du BTP sur toutes les difficultés qu’ils peuvent rencontrer… tout ce qui pourra aider au quotidien ceux qui ont perdu leur emploi et leur famille », détaille la présidente de la province Sud. Aides pour les entreprises de tous les secteurs Parallèlement, un dispositif d’aide à la trésorerie pour toutes les entreprises de la province Sud, au-delà des secteurs du BTP et du nickel, et en dernier recours une aide au maintien des effectifs des entreprises de moins de 10 salariés sont lancés. « Nous avions créé en fin d’année dernière un dispositif d’aide d’urgence à disposition des entreprises ayant souffert d’une perte de chiffre d’affaires de plus de 35 %, rappelle la présidente de la province Sud. Rapidement, nous n’avons pu que déplorer le grand nombre de demandes [plus de 180 déposées entre le 1er janvier et le 31 mars, NDLR] et nous avons dû étendre cette aide aux entreprises souffrant d’un manque de trésorerie,

Mai 2024 | SUD'MAG #15 7 Pour mettre en œuvre ces engagements, sur 2024 et 2025, ce sont 2 milliards de francs de crédits qui pourront être mobilisés pour soutenir les familles et les entreprises et permettre une reprise rapide de la situation économique. « Depuis 5 ans, nous avons assaini les finances de la Province, en supprimant 150 postes et en faisant des économies sur nos dépenses au quotidien, rappelle la présidente de la province Sud. Cela nous a permis d’augmenter notre investissement de 41 % et de pouvoir faire face aux difficultés. La province Sud est trois fois moins endettée que le gouvernement. Cela permet de limiter les dégâts pour ceux qui ne s’en sortent pas. » 2 milliards de francs pour des raisons de tensions en termes de délais de paiements ou encore parce qu’elles étaient elles-mêmes contraintes d’attendre un paiement. » L’aide à la trésorerie peut aller jusqu’à 1,5 millions de francs pour les entreprises dont l’effectif ne dépasse pas 5 personnes. Pour les entreprises dont l’effectif est compris entre 6 et 10 personnes cette même aide à la trésorerie peut aller jusqu’à 4 millions de francs. Elle ne peut être attribuée qu’une seule fois par entreprise sur la durée du plan. « Si cela n’est pas suffisant, nous avons la possibilité de mettre en œuvre une deuxième aide, indique Raphaël Larvor, directeur de la DDT. Il s’agit de l’aide au maintien de l’effectif salarié qui pourrait être octroyée en complément de l’aide à la trésorerie. » Pour l’exécutif, ces défaillances s’expliquent par plusieurs raisons : départs massifs de Nouvelle-Calédonie, perte de pouvoir d’achat mais également difficultés avec les banques. Là encore, la Province a décidé de jouer avec ses armes : le Fonds de garantie de la province Sud (FGPS) qui vise à faciliter l’accès au crédit bancaire en se portant caution de l’emprunteur en cas de défaillance. Cet outil sera utilisé afin d’aider les petites entreprises à traverser la crise actuelle et à les armer pour préparer l’avenir. La décision d’engagement du FGPS est à présent déléguée aux établissements de crédits pour le compte de la province Sud, pour des demandes liées au financement de la trésorerie, découverts inclus [lire page 10]. Une série de chantiers engagés pour le BTP et les rouleurs Bien sûr, toutes les mesures mises en place n’auront pas d’effet si les carnets de commandes ne se remplissent pas. C’est pour cela que la Province, premier investisseur de Calédonie avec près de 12 milliards en commande publique annuelle, va maintenir son effort. Afin de répondre rapidement aux besoins de ses entreprises, elle met en place une aide exceptionnelle à la rénovation du parc social afin de débloquer rapidement des travaux menés par les opérateurs du logement social et attendus par les locataires. L’enveloppe supplémentaire prévue par la province Sud est de 260millions de francs pour les années 2024 et 2025, et permettra la rénovation de 286 logements, pour un montant doublé de 520 millions de francs de travaux injectés dans le secteur du BTP. La province Sud travaille également avec la SLN à l’utilisation de scories stockées sur N’Du pour aménager la zone de remblai de Koutio-Koueta et préparer ainsi les futures installations du site et commencer la voirie de liaison entre Ducos et Dumbéa. Ce chantier permettra dès cette année de mobiliser des rouleurs afin d’épandre ces scories.

8 SUD'MAG #15 | Mai 2024 L’humain au cœur du dispositif L’accompagnement humain est sans doute le plus important dans ce dispositif. Nous allons faire tout ce que l’on peut. Car lorsqu’on perd son emploi, que l’on est susceptible de le perdre ou encore que l’on a son entreprise qui risque de mettre la clé sous la porte, on attend une épaule sur laquelle s’appuyer, de savoir comment nous allons pouvoir payer la traite du mois et d’aller faire les courses pour nourrir les enfants. » En mettant en place un guichet unique, Sonia Backès espère éviter d’ajouter des drames humains à la catastrophe économique. Ce dispositif va permettre de fournir un accompagnement complet des salariés de la mine et du BTP durant ces prochains mois. Nous pourrons mettre en lien les personnes avec tous les partenaires, CAFAT, organismes de formation, banques ... Le guichet, piloté par la Direction de l’Emploi et du Logement (DEL) et la direction Provinciale de l’Action Sanitaire et Sociale (DPASS) offrira une assistance individualisée dans les démarches de reclassement et de retour à l’emploi, des formations adaptées pour acquérir de nouvelles compétences, et un véritable accompagnement social. « Nous avons renforcé les équipes de conseillers à l’emploi, de travailleurs sociaux et d’agents administratifs qui seront prêts à gérer les demandes d’aides, détaille Marie Benzaglou, directrice de la DEL. L’idée est de proposer à chaque personne qui demandera un accompagnement une prise en charge individuelle pour tout ce qui relève des compétences de la Province. Mais nous pourrons mettre en lien les personnes accompagnées avec les partenaires de la province Sud concernés par la gestion de cette crise : gouvernement, CAFAT, organismes de formation, bailleurs sociaux, banques… » Tous les travailleurs indépendants ou personnes ayant perdu leur emploi dans les entreprises des secteurs de la mine‑métallurgie et du bâtiment‑travaux publics, résidant en province Sud depuis au moins 3 ans et affectés par des mesures ou baisses d’activités postérieures au 1er janvier 2024, pourront s’y inscrire. 100 emplois créés pour la réinsertion professionnelle Afin également de permettre à de personnes ayant perdu leur emploi de “remettre le pied à l’étrier”, la Province va également créer 100 postes dans le cadre du programme de réinsertion citoyenne (PRIC). Ce dispositif permet initialement de fournir un accompagnement pour maîtriser les savoir-faire fondamentaux du monde du travail. Il apparait, au regard du contexte économique

Mai 2024 | SUD'MAG #15 9 que rencontre aujourd’hui la Nouvelle-Calédonie, que des bénéficiaires passés par ce dispositif peuvent se trouver à nouveau en besoin de réinsertion vers le marché du travail. « Nous avons ajouté au programme d’insertion le “r” pour “réinsertion”, afin d’aller chercher des personnes les plus en difficulté, qui ont été dans l’emploi mais qui peinent à y revenir », indique la présidente de la province Sud. Ces créations d’emplois bénéficieront aux associations et aux entreprises de l’économie sociale et solidaire. Le programme d’insertion citoyenne (PPIC) favorise l’accès à l’emploi des personnes qui s’en trouveraient le plus éloigné. Ce dispositif permet de leur mettre le pied à l’étrier et en plus de se forger une expérience, d’être accompagné pour maîtriser les savoir-faire fondamentaux du monde du travail. Il apparait, au regard du contexte économique que rencontre aujourd’hui la Nouvelle-Calédonie, que des bénéficiaires passés par ce dispositif peuvent se trouver à nouveau en besoin de réinsertion vers le marché du travail. Un soutien essentiel aux entrepreneurs La province Sud a accordé une subvention d’un montant de 500 000 francs au profit de l’APESA NC au titre de l’année 2024. L’Association d’Aide Psychologique aux Entrepreneurs en souffrance Aigüe de Nouvelle-Calédonie (APESA NC) a pourbutdepromouvoir l’accompagnementpsychologique d’entrepreneurs atteints par des difficultés financières de leur entreprise. Dans ce cadre, elle met en œuvre des dispositifs de formation, d’information et de repérage de ces entrepreneurs via des “sentinelles”. Dans un contexte économique morose, l’association a organisé une formation “sentinelle” de prévention du mal‑être et du risque suicidaire des chefs d’entreprise via un formateur pour apprendre aux participants à repérer le plus tôt possible un entrepreneur en souffrance les 10 et 11 avril à l’auditorium de la province Sud. Elle sera en mesure d’assurer la prise en charge de la coordination de 25 personnes et la prise en charge de 100 séances de suivi psychologique. Un premier contrat signé à la Ressourcerie Marie-PierreArsapin (vêtued’unhautblanc) est lapremière bénéficiaire du programme de réinsertion de la province Sud (PRIC) dans le cadre du Plan d’Accompagnement et de Soutien au Reclassement et à l’EmpLoi. Le 22 avril, elle a rejoint la Ressourcerie «une chance, selon elle, de pouvoir envoyer un message d’espoir à tous ceux qui ont la motivation de travailler malgré les difficultés de la vie.» Au total, près de 100 postes vont être créés dans le cadre de ce dispositif en faveur d’associations et d’entreprises du secteur de l’économie solidaire. ACCÉDER AU GUICHET UNIQUE Le guichet uniquemis en place dans le cadre dePASREL se situe dans les locaux de la provinceSud àDucos.

10 SUD'MAG #15 | Mai 2024 La province Sud est à l’écoute des acteurs du monde économique. Depuis plusieurs mois, des consultations régulières ont permis à l’institution de dégager un enseignement majeur : non seulement l’activité économique est au ralenti, mais en plus, les banques, peinent à jouer leur rôle de soutien aux entreprises. « Aux difficultés de l’entreprise s’ajoutent parfois celle d’accès à du fonds de roulement sous quelque forme que ce soit, résume Sonia Backès, la présidente de la province Sud. Nous avons donc conclu un partenariat avec toutes les banques calédoniennes afin d’éviter que les petites entreprises se voient refuser leur aide, soit parce qu’elles ne veulent pas prêter, soit parce qu’elles demandent aux chefs d’entreprise des cautions qu’ils ne peuvent apporter. » C’est donc pour permettre aux petites entreprises, de moins de dix salariés, de surmonter les difficultés ponctuelles que la province Sud a signé, le 18 avril, une convention de partenariat avec la Banque calédonienne d’investissement (BCI), la Banque de Nouvelle-Calédonie (BNC), la Société générale, la BNP Paribas et la Caisse de crédit agricole mutuel. Au travers de son Fonds de garantie (FGPS), la Province s’engage à garantir le fonds de roulement accordé par ces établissements à hauteur de 80 %, pour un maximum de 4 millions de francs. Grâce à ce coup de pouce, cesTPEdevraient pouvoir passer ce cap difficile en ayant la garantie d’avoir accès aux crédits bancaires nécessaires à la pérennisation de leur activité. Une aide à la trésorerie dont le but est également de maintenir leurs effectifs ou pour les commerces, de se constituer du stock. « Cette convention a vocation à aider les entreprises qui seraient à la limite de pouvoir s’en sortir durant cette crise. Leur permettre de respirer en ayant accès plus facilement à un fonds de roulement », précise la présidente de la province Sud. Mieux évaluer la nature de la crise Et les établissements bancaires calédoniens jouent lejeuenaccompagnant lesentreprises le temps de cette période délicate : « Dans la situation économique difficile que l’on pressent, il nous paraît important de les soutenir, comme ça avait été fait durant la crise Covid avec l’État, en répondant à leurs besoins de trésorerie à court terme ou de découvert autorisé, explique Lionel Wolff, directeur général de la BNP Paribas Nouvelle-Calédonie, au nom de la Fédération française des banques. À l’heure actuelle, nous avons peu de demandes, mais nous anticipons une possible dégradation de la conjoncture économique, du fait notamment des problématiques nickel. » Concrètement, les chefs d’entreprise qui souhaitent recourir à cette aide sont invités à se rapprocher de leur banque. Dans chaque organisme bancaire, un référent a été désigné. Il aura la possibilité d’octroyer la garantie du fonds provincial. En contrepartie, il sera chargé de faire remonter les informations sur les problèmes rencontrés par les entrepreneurs auprès des services de la province Sud (la direction du Développement Économique et du Tourisme). « La convention va au-delà de la garantie, l’idée c’est aussi de faciliter le lien entre l’administration, l’administré et les établissements bancaires, insiste Sonia Backès. C’est un outil qui nous permet de mieux évaluer la nature de la crise. » L’exécutif rencontrera ainsi tous les trois mois les représentants des établissements bancaires pour faire le point sur l’évolution de la conjoncture et la situation des petites entreprises afin d’adapter ses dispositifs de soutien en conséquence. Une garantie pour soutenir les petites entreprises

Mai 2024 | SUD'MAG #15 11 La province Sud n’en n’est pas à son premier plan d’urgence. Les crises ont poussé la collectivité à sans cesse adapter ses dispositifs afin de soutenir ses entreprises. La situation sanitaire et les confinements ont lourdement impacté l’économie calédonienne en 2020 et en 2021. En plus du soutien très conséquent de l’État, la Province est intervenue en urgence en développant son plan d’urgence Covid-19 en faveur des entreprises implantées sur son territoire dont l’effectif total était inférieur ou égal à 10. Près de 11 300 aides ont été accordées aux entreprises pour un montant s’élevant à plus de 2 milliards de francs. En 2020, 4 541 entreprises ont été soutenues. Au total, 86 % des bénéficiaires étaient des entreprises d’une à trois personnes. En 2021, ce plan a été sollicité par 2 919 entreprises et, durant la période de septembre à octobre 2021, 4 573 entreprises ont été aidées par la Province. En plus de ces aides d’urgence, la Province a également mis en place un plan de soutien aux entreprises du secteur touristique et de l’événementiel. Cela représente 1 003 demandes, dont 496 dossiers agréés. Le plan d’urgence a été une nouvelle fois activé en mars 2023 dans un tout autre contexte. Voté à l’unanimité par l’assemblée il avait pour but de maintenir et soutenir l’activité des entreprises impactées économiquement par les interdictions aquatiques et subaquatiques. 70 entreprises étaient concernées en province Sud, dont 26 à Nouméa. Cette aide financière a pris en charge une partie des charges fixes que l’entreprise a dû assumer durant la période d’interdictions. Le dispositif a été maintenu en 2024. Parallèlement, un accompagnement des entreprises par le dispositif ”Facilitateur” du programme de professionnalisation des acteurs du tourisme (PPAT) est proposé. Il consiste en la mise à disposition d’un service personnalisé de conseil et d’expertise, financé en totalité par la province Sud. Il a pu être sollicité par les entreprises en complément de l’aide à la trésorerie. Ce dispositif est toujours en vigueur. Répondre présent face aux crises Une signature avec toutes les banques de Nouvelle-Calédonie Cette convention a été signée entre la province Sud et les organismes bancaires : convention de partenariat avec la Banque calédonienne d’investissement (BCI), la Banque de Nouvelle-Calédonie (BNC), la Société générale, la BNP Paribas et la Caisse de crédit agricole mutuel. TOUT SUR PASREL

12 SUD'MAG #15 | Mai 2024 ACTUALITÉS Pour la deuxième fois, les élèves de troisième scolarisés en province Sud participent à l’enquête ”Bien dans mes claquettes”. Cette étude d’envergure, lancée par la Province en 2022, vise à mieux connaître le quotidien des adolescents afin d’adapter la stratégie jeunesse provinciale. Cette année, les résultats permettront d’entrevoir de potentielles évolutions. Biendansmes claquettes : deux ans après, laprovinceSudrenouvellesonenquêteauprèsdescollégiens Lancée en 2022, l’enquête ”Bien dans mes claquettes” s’adresse aux quelque 3 000 élèves de la province Sud scolarisés en classe de troisième. « Cela nous permet d’avoir des résultats fiables qui sont mis en commun avec les établissements, les communes et pour l’ensemble de province Sud », explique Gil Brial, 2e vice-président de la Province. À des fins de comparaison, le questionnaire aborde les mêmes thématiques qu’il y a deux ans. La vie familiale, sociale et scolaire, l’accès à la mobilité, les activités, les violences ou encore les addictions et la consommation de stupéfiants. Seules les questions autour de la santé mentale sont étoffées. Car selon les résultats de la première étude, la majorité des adolescents n’ose pas toujours se confier. « Nous avons constaté que malgré les dispositifs mis en place dans les établissements et connus des jeunes, ils ne les utilisent pas. Les garçons ont tendance à rester avec leur mal-être, ils n’en parlent à personne, alors que les filles vont en parler avec les parents ou leurs amis », développe Pascale Domingue Mena, responsable de l’enquête au sein de l’Agence sanitaire et sociale (ASSNC). Reste à voir cette année si les habitudes ont évolué. Quoi qu’il en soit, les réponses de ces adolescents, âgés en majorité de 14 et 15 ans, sont déterminantes dans l’ajustement des politiques publiques provinciales, comme l’assure Gil Brial, en charge de la jeunesse et des sports. « Au sujet du bien-être psychique des jeunes, ces données nous permettent de cibler les endroits où il faut accentuer la présence du personnel social et la formation de nos jeunes pairs qui viennent en relais de ceux qui ont des difficultés. » Des données sur le long terme. Jusqu’au 31 mai, l’ensemble des collèges publics et privés de la province Sud participeront à l’enquête. « Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses et surtout, elles sont anonymes. » Au préalable, les équipes de l’Agence sanitaire et sociale, chargée de superviser le questionnaire au sein des établissements, n’hésitent pas à mettre en confiance les élèves. Lors du lancement de l’enquête Bien dans mes claquettes au collège Georges-Baudoux à Nouméa, Gil Brial en a profité pour présenter la démarche aux adolescents. « L’objectif, c’est d’avoir des données sur le long terme pour répondre à vos besoins et adapter nos dispositifs. Par exemple, l’an dernier, on s’est rendu compte qu’il fallait trouver des occupations. » En 2022, la première étude a montré que 66 % des 14-15 ans restaient à la maison en dehors des cours et pendant les vacances. De quoi justifier la création, l’an dernier, du dispositif Clic&Mouv’, qui permet aux jeunes d’accéder plus facilement à des activités. Amené à se renouveler tous les deux ans, « cet outil de pilotage et d’évaluation des politiques jeunesse permettra de comparer l’évolution des indicateurs ». Les données seront analysées par l’Agence sanitaire et sociale de la Nouvelle-Calédonie et le rapport disponible d’ici la fin de l’année.

Mai 2024 | SUD'MAG #15 13 ACTUALITÉS Réunis en assemblée, les élus ont voté en faveur d’une évolution du dispositif Clic&Mouv’, acté en faveur du déploiement en province Sud du dispositif national pass Culture et en étendant aux structures privées le dispositif ”collège nouvelle génération”. Les mesures en faveur de la jeunesse adoptées à l’unanimité Jeudi 11 avril, en assemblée de Province, les projets dédiés à la jeunesse présentés ont fait l’unanimité. À commencer par l’évolution du dispositif Clic&Mouv’, offrant un porte-monnaie numérique de 15 000 francs à tous les jeunes scolarisés de 11 à 17 ans afin qu’ils puissent pratiquer une activité extra‑scolaire. Lancé le 1er mars 2023, Clic&Mouv’ s’ouvre désormais aux jeunes de 11 à 17 ans en situation de handicap, non scolarisés, ainsi qu’aux jeunes déscolarisés pris en charge dans des structures institutionnelles. Naïa Wateou a ainsi « salué le caractère inclusif de ce dispositif qui fonctionne auprès des jeunes et valorise une jeunesse qui veut s’investir. » Le dispositif évolue également pour « valoriser et gratifier l’engagement citoyen des jeunes puisque la Province attribuera 10 000 F supplémentaires sur le porte‑monnaie de 15 000 F aux jeunes investis dans un dispositif d’engagement citoyen tels que le SNU, le service civique, les cadets de la gendarmerie ou de la police… » ajoute Gil Brial, 2e vice‑président de la Province, en charge du secteur de la jeunesse. « L’objectif est de ne laisser aucun jeune au bord du chemin et encourager l’engagement citoyen ». Le déploiement du dispositif Pass culture en province Sud a également été voté par l’ensemble des élus : un dispositif vivement salué par Sonia Backès, qui a remercié l’Etat et le député Nicolas Metzdorf, « grâce à qui nous pouvons bénéficier d’une enveloppe de 120 millions de francs pour permettre à notre jeunesse d’accéder à la culture. » S’ouvrir aux autres avec Pass culture Complémentaire au dispositif Clic&Mouv’, le Pass culture, qui devrait être accessible dès septembre 2024, sera simple d’utilisation : le jeune dispose d’un crédit et d’offres proposées par les acteurs culturels. Les bénéficiaires d’un compte personnel numérique Pass culture peuvent utiliser le crédit alloué pendant une durée de deux ans à compter de son activation. Collège Nouvelle Génération étendu aux établissements du privé Soucieux de la réussite de la jeunesse, les élus ont enfin voté l’élargissement du dispositif Collège nouvelle génération aux établissements d’enseignement privé (collèges et internats). Ces derniers pourront ainsi candidater aux appels à projets liés à ce dispositif qui garantit un cadre d’aménagement et d’équipement équitable et adapté en faveur de la réussite éducative de l’innovation pédagogique et éducative, du développement des usages du numérique et du renforcement d’un sentiment de bien-être et de sécurité au collège, le tout dans des bâtiments intégrant la transition écologique. Les projets retenus dans le cadre des appels à projets seront soit financés et réalisés directement par la Province, soit financés par le biais de subventions éventuellement complétées d’un financement supplémentaire (fonds propres, autres financements) et réalisés par le collège.

14 SUD'MAG #15 | Mai 2024 ACTUALITÉS Près de deux ans après le début de sa construction, le Pôle technique de la province Sud a été inauguré ce 25 avril, en présence de Sonia Backès, la présidente. Ce bâtiment, qui se veut respectueux de l’environnement et novateur, accueille les services de la direction de l’aménagement, de l’équipement et des moyens (DAEM) chargée notamment de l’urbanisme et des infrastructures de transport. Pôle technique de la province Sud : un nouveau bâtiment s’érige enmodèle Il aura fallu moins de deux ans au nouveau pôle technique pour sortir de terre. La façade et le bâtiment central ont été rénovées. Pour le reste tout a été conçu selon un modèle de construction bioclimatique. Comprenez que les architectes ont pris en compte les spécificités du site afin de réduire au maximum les besoins en énergie des futurs occupants. C’était l’une des promesses de ce chantier d’envergure, dès le lancement des études, qui a également respecté son budget prévisionnel d’1,3 milliard de francs. Une enveloppe qui a permis, ces dernières années, de maintenir l’activité d’une vingtaine d’entreprises du BTP. « La Province essaie, à son petit niveau, de maintenir un niveau d’investissement important avec + 41 % d’investissement sur les cinq dernières années, souligne Sonia Backès. Malheureusement, ce n’est pas l’investissement public qui fait tout, et la chute de l’investissement privé ne peut pas être compensée par le public, mais nous faisons notre maximum. » Situé le long de la voie rapide, à l’entrée de la Vallée-du-Tir, le pôle technique offre des conditions novatrices en matière d’architecture. À commencer par l’isolation acoustique qui atténue considérablement le bruit de la circulation. Et ce n’est pas tout. Ses 4 000 m² de surface répartis sur quatre bâtiments assurent une isolation thermique et une production d’électricité grâce aux plus de trois cents panneaux photovoltaïques installés sur les toits, en partie végétalisés et dotés de systèmes de récupération d’eau pluviale. « On a souhaité limiter l’apport de la climatisation pour qu’on ait des bâtiments quasiment neutres en énergie, entre la production et la consommation. Pour l’heure, c’est déjà une réussite, puisqu’on utilise très peu les lumières et la climatisation grâce à la ventilation naturelle, explique le directeur de la DAEM, Jean-Pierre Breymand. On a fait des essais, on a innové et maintenant l’idée c’est de reproduire ce modèle pour les autres bâtiments provinciaux. » Un exemple aussi pour tous les projets de construction en province Sud, suggère Sonia Backès : « Cette direction, qui travaille beaucoup avec le secteur du BTP, puisqu’elle gère la majorité de notre investissement, se doit de servir d’exemple sur ce qu’on peut faire avec les nouvelles technologies en matière de construction durable et responsable. » Bien-être et productivité Sur le site, 140 agents travaillent au sein de bureaux calibrés, de 10m² chacun, peu importe le niveau hiérarchique. Même pour les encadrants, comme Carine Levant, cheffe du service management des achats et des ressources transverses (Smart) qui se réjouit des nouveaux aménagements. « On a aussi des espaces que l’on n’avait pas auparavant comme des salles de visioconférence. On a vraiment tous les outils pour travailler sereinement et dans les meilleures conditions. » Des ajustements qui semblent faire l’unanimité et qui ont eu des effets sur le comportement de certains agents. « Le bien‑être contribue énormément à l’efficacité au travail, insiste la présidente de la Province. On le voit à la DAEM, les résultats sont là. Ils ont baissé leur effectif de 10 % et ils ont doublé l’investissement en cinq ans. Donc avec moins d’agents, ils ont réussi à réaliser deux fois plus de productivité. C’est un bel exemple de réussite. »

Mai 2024 | SUD'MAG #15 15 ACTUALITÉS Convention citoyenne : un questionnaire sur la place de l’alcool en Calédonie En fin d’année dernière, la province Sud, avec le soutien de l’État, lançait la Convention citoyenne sur la place de l’alcool en Calédonie. À la suite d’un appel à candidatures et d’un tirage au sort, un panel de citoyens représentatif de la société calédonienne s’est vu constitué en comité. Son objectif est de donner la parole aux Calédoniens issus de la société civile afin d’enrichir le débat et d’inclure l’expérience des habitants dans la préparation de la décision des pouvoirs publics. Ces volontaires se sont déjà réunis une dizaine de fois et ont pu confronter leurs idées à celles des institutions et des corps intermédiaires tels que le Conseil économique, social et environnemental, l’Agence sanitaire et sociale, l’Association française des maires, la Chambre de commerce et d’industrie, les forces de l’ordre et l’Association prévention routière. Des échanges constructifs qui ont débouché sur l’élaboration d’un questionnaire destiné aux habitants des trois provinces. Celui-ci est accessible en ligne jusqu’au 12 mai de façon entièrement anonyme. Après un mois de récolte de réponses, les résultats seront transmis aux institutions. Ils permettront d’entrevoir des pistes nouvelles face aux fléaux des violences intrafamiliales, de la délinquance et de l’insécurité routière. L’alcool est impliqué dans près de trois quart des accidentsmortels Car les chiffres sont édifiants. Sur les soixante-dix accidentsmortels recensés sur les routes calédoniennes en 2022, 72,9 % impliquaient une consommation d’alcool, contre 58,1 % des accidents en 2021, selon la Direction des infrastructures, de la topographie et des transports terrestres du gouvernement (DITTT). Malgré les mesures mises en œuvre jusqu’à présent,, comme la régulation des débits de boissons dans le code provincial (mise en place des bottle shops et obligation de présenter sa pièce d’identité lors de l’achat d’alcool) d’autres mesures plus vigoureuses semblent nécessaires. Les Calédoniens impliqués au sein de cette convention, la province Sud et les partenaires convient donc tous les habitants à alimenter le débat en répondant au questionnaire disponible en ligne. LE QUESTIONNAIRE

ACTUALITÉS 16 SUD'MAG #15 | Mai 2024 L’Espace jeunes de la province Sud a lancé, le 24 avril, son site Web et son application mobile. Stages, emploi, logement, santé, activités, service civique… Désormais, toutes les informations utiles sont accessibles en permanence et réunies sur une seule plateforme dédiée et pensée pour la jeunesse. L’Espace jeunes lance sa plateforme numérique d’information Espacejeunes.nc. C’est le nouveau site Web du lieu d’accueil éponyme, créé en 2021 dans le cadre de la politique jeunesse provinciale. Chaque année ce sont 15 000 jeunes Calédoniens qui transitent sur ce ”guichet unique” ouvert du lundi au vendredi au centre-ville de Nouméa. Et pour cause. Tout y est mis en œuvre pour accueillir, informer, orienter et accompagner ce large public, allant des enfants âgés de 11 ans, aux jeunes adultes de 26 ans. « Mais le territoire de la province Sud est vaste, souligne Gil Brial, le 2e vice‑président de l’institution. On a travaillé à diminuer la fracture numérique et il nous semblait important, maintenant que la majorité des foyers sont équipés d’une tablette ou d’un smartphone connecté, de rapprocher l’Espace jeunes au plus près de son public. » Car pour trouver des informations sur les subventions ou les dispositifs qui les concernent, les jeunes internautes devaient jusqu’à présent se diriger sur le site Web de la collectivité, d’apparence codifiée et administrative, comme l’explique Lisa Pucheu-Courteilles, chargée de mission à l’Espace jeunes : « Il est très complet, mais pour un public jeune, on peut s’y perdre. Ils ont besoin d’avoir l’essentiel de l’information pour réaliser des démarches, connaître des dispositifs, et c’est aussi un espace où tout ce qu’ils retrouveront les concernera. » Davantage d’autonomie Comment rédiger sa lettre de motivation ? S’engager en service civique ? Où trouver un job d’été ou s’occuper pendant les vacances ? Quelles démarches pour bénéficier d’un billet d’avion pour partir faire ses études supérieures ? Les réponses à ces questions récurrentes et bien d’autres sont désormais réunies en un seul endroit et disponibles en permanence. Loin de se retrouver dans un dédale de renseignements, le public visé y trouvera également de l’actualité, des bons plans, les évènements du moment ou encore des portraits de leurs pairs. De quoi « permettre aux jeunes de développer leur autonomie », précise Philippe Le Poul, directeur de la Culture, de la Jeunesse et des Sports de la Province. LE SITE

Mai 2024 | SUD'MAG #15 17 ACTUALITÉS Il aura fallu 5 années à la structure pour mener à bien son projet d’agrandissement. Grâce à l’aide la Province, l’association située à la Vallée du Tir qui œuvre depuis maintenant 50 ans pour la réinsertion des anciens détenus a pu s’agrandir et s’équiper de matériels devenus essentiels pour mener sa mission. Les nouveaux locaux de la RAPSA inaugurés Mardi 9 avril, l’association pour la Réinsertion des Anciens Prisonniers dans une Société Accueillante (RAPSA) a inauguré son local acquis dans le cadre du Budget Participatif de la province Sud, Mon idée pour ma Province édition 2023. Un projet lauréat qui permet aujourd’hui à la RAPSA d’agrandir ses espaces et d’améliorer ses conditions d’accueil en faveur de la réinsertion sociale et professionnelle de détenus et de publics vulnérables. Léa Tripodi, élue provinciale et présidente de la commission de l’emploi et de la formation professionnelle, était ravie d’inaugurer ce local aux côtés de Ludovic Fels, directeur de la RAPSA, rappelant l’engagement de la collectivité auprès de l’association pour « participer activement à la réinsertion des anciens détenus ». Ludovic Fels a quant à lui vivement remercié la province Sud sans qui « l’aboutissement de ce projet de longue date n’aurait pas pu se concrétiser face aux contraintes budgétaires et à l’évolution de nos missions. Il était indispensable d’agrandir nos espaces pour le personnel, les partenaires, les professionnels de santé et intervenants extérieurs, ainsi que toutes les personnes qui bénéficient chaque année des services de la RAPSA. » Soutenu à hauteur de 80 % dans ses investissements Estimé à 1,6 million de francs et soutenu à hauteur de 80 % par la Province, ce projet lauréat (lire également en page 20 et 21) a également permis à l’association d’équiper sa cuisine et d’acquérir du matériel informatique. « L’achat d’ordinateurs, de tours, et d’un modem, servira à la fois aux encadrants et aux pensionnaires dans leurs démarches d’insertion, de recherche d’emploi et de formation, car la RAPSA s’attache à accueillir les détenus en capacité de travailler sur leur insertion professionnelle. Ce financement par la Province, ça représente des crédits qu’on n’a pas à inscrire dans notre budget. L’occasion de concentrer les moyens limités de l’association sur d’autres projets, comme la potentielle embauche, d’ici 2025, d’un travailleur social qui manque cruellement à la structure », précise Ludovic Fels. Chaque année, près de 18 000 repas sont servis à la RAPSA. Afin de poursuivre ses prestations en matière de restauration, l’association a également pu compter sur l’aide de la collectivité dans le cadre du Budget participatif, afin de renouveler son matériel de cuisine (vaisselles, ustensiles etc) devenu obsolète.

18 SUD'MAG #15 | Mai 2024 ACTUALITÉS Le deuxième comité de suivi de la stratégie de reboisement Forêts d’avenir s’est tenu le 3 avril, dans l’auditorium de la province Sud. En présence de Philippe Blaise, le 1er vice-président de la Province, les acteurs ont présenté les projets menés et ceux à venir, et accueilli deux nouveaux ambassadeurs, Agir NC et Red ground. La stratégie de reboisement Forêts d’avenir poursuit sa feuille de route Forêt sèche, mangroves, maquis minier… Dès 2020, la province Sud s’est attelée à l’élaboration d’une stratégie de préservation et de reboisement de ses écosystèmes. Et qui de mieux placé que les associations et ONG environnementales calédoniennes pour contribuer à la dynamique ? De cette volonté, la politique de reboisement Forêts d’avenir a vu le jour, en concertation avec neuf associations devenues ambassadrices et signataires de la charte provinciale de l’arbre et des forêts. « On a réussi, danscettemandature, à transformerce qui était un ensemble d’actions individuelles en une vraie stratégie partagée », a déclaré Philippe Blaise, le premier vice-président de la province Sud, lors du deuxième comité de suivi, le 3 avril. « C’est très important que l’on se réunisse à intervalles réguliers pour faire un point sur le fonctionnement de ce dispositif qui vise à mettre en commun nos savoirs, nos informations, à partager les expériences, de façon à intégrer les acteurs de terrain que vous êtes dans une politique publique provinciale », a poursuivi Philippe Blaise. Une synergie que compte bien pérenniser la Province, en programmant chaque année un comité dans le but d’échanger sur les actions réalisées et celles à venir. Pour ce deuxième rendez-vous, deux nouveaux ambassadeurs ont rejoint Forêts d’avenir. Il s’agit de Red ground, l’association socio-environnementale du Mont-Dore, et Agir NC, une association d’agriculteurs qui portent des projets en agroforesterie. Une intégration porteuse de sens puisqu’elle comprend à la fois les enjeux sur la forêt naturelle et ceux de la forêt productive, les deux axes prioritaires inscrits dans le plan d’action provincial. À ce jour, déjà plus de la moitié des projets prévusontétéréalisés.Maisdevastesobjectifs restent à mener tels que la valorisation de la sylviculture, une meilleure cartographie des forêts ou encore la plantation de mangroves. Reboiser et sensibiliser Cette rencontre a également permis d’évoquer les feux de forêt qui, majoritairement, ont pour origine un comportement humain. Un sujet identifié sur le terrain par les ambassadeurs, sur lequel Philippe Blaise a souhaité mettre l’accent. « Nous allons travailler avec la direction de la Sécurité civile, les collectivités et vous, qui êtes les premières vigies de la protection contre les feux de forêt. Cette année, il faut, grâce à l’autorité morale qu’acquiert Forêts d’avenir, qu’on puisse demander au gouvernement d’avoir cette rencontre vers juin, pour s’organiser ensemble ». Forêt d’avenir en 2023 c’est : ∙ 11 ambassadeurs Forêts d’avenir (Depuis2020,Bwärätortuesmarines, Conservation international, WWF, SOS Mangroves NC, Mocamana, Noé, Comité de gestion et d’initiative d’Azareu, Forêt sècheduMont-Vénus et Caledoclean, auxquels s’ajoutent Red ground et Agir NC) ∙ 78 000 arbres plantés (+ 42 000 arbres plantés par les associations ambassadrices) ∙ 39 projets réalisés ∙ 6 plantations organisées par les services de la province Sud (DDDT) ∙ 278 millions de francs investis (dont 14 millions de francs de subventions aux ambassadeurs

Mai 2024 | SUD'MAG #15 19 ACTUALITÉS La Salon Numériboost s’est déroulé le 25 avril et a réuni plus de 600 personnes à Dumbéa. Un succès pour cette première édition de l’événement qui a pour but de promouvoir les solutions numériques accessibles sur le territoire pour faciliter la vie des chefs d’entreprise. Un salon concentré de numérique au service des petites etmoyennes entreprises Comment accompagner les entreprises, quelles sont les solutions innovantes permettant une meilleure gestion et simplifier les démarches ? Numériboost, le salon des solutions numériques pour les entreprises, s’est déroulé jeudi 25 avril, au cinéma Origins cinéma à Dumbéa. Un événement regroupant près d’une quarantaine d’exposants, proposant notamment des logiciels de gestion, de facturation et de cybersécurité, mais également les collectivités, présentes pour communiquer autour de leurs dispositifs de transition numérique. Un véritable succès, puisque plus de 600 personnes ont fait le déplacement pour l’occasion. Oranisé par l’association Open NC, une grappe d’entreprises calédoniennes du secteur numérique financée par la Province et dont la vocation est de fédérer pour favoriser l’émergence de la filière, le rendez-vous s’est voulu accessible à toutes les petites entreprises. Et forcément la province Sud, motrice en termes de transition numérique et partenaire du Salon, se devait d’y être représentée. Trois directions de la collectivité étaient présentes pour communiquer auprès du public les possibilités qu’elle offrent pour leur simplifier la vie : la direction des Affaires Juridique et Institutionnelles, la direction de l’Emploi et du Logement et la direction du Développement Économique et du Tourisme. La Province à la rencontre de ses partenaires L’occasion de présenter les espaces connectés, lieux équipés partout en province Sud destinés à réduire la fracture numérique, les différents dispositifs d’aides proposés par la Province, mais également de sensibiliser les chefs d’entreprises aux outils dont ils disposent grâce à la collectivité. Certains ont pu découvrir l’unique porte d’entrée sur internet proposée par la collectivité les offres d’emploi, que ce soit pour les stagiaires ou encore les Job d’Été. Un dispositif permettant de consulter les candidatures mais aussi de déposer puis retirer une offre en quelques clics. « Aujourd’hui, la Province propose un large panel d’aides, a rappelé la présidente de la province Sud. Nous en avons plus de 200, sans que l’usager n’en ait forcément connaissance. » Faisant office de précurseur en Nouvelle‑Calédonie, Numériboost constituait pour la province Sud une opportunité de plus pour informer ses partenaires.

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