10 SUD'MAG #15 | Mai 2024 La province Sud est à l’écoute des acteurs du monde économique. Depuis plusieurs mois, des consultations régulières ont permis à l’institution de dégager un enseignement majeur : non seulement l’activité économique est au ralenti, mais en plus, les banques, peinent à jouer leur rôle de soutien aux entreprises. « Aux difficultés de l’entreprise s’ajoutent parfois celle d’accès à du fonds de roulement sous quelque forme que ce soit, résume Sonia Backès, la présidente de la province Sud. Nous avons donc conclu un partenariat avec toutes les banques calédoniennes afin d’éviter que les petites entreprises se voient refuser leur aide, soit parce qu’elles ne veulent pas prêter, soit parce qu’elles demandent aux chefs d’entreprise des cautions qu’ils ne peuvent apporter. » C’est donc pour permettre aux petites entreprises, de moins de dix salariés, de surmonter les difficultés ponctuelles que la province Sud a signé, le 18 avril, une convention de partenariat avec la Banque calédonienne d’investissement (BCI), la Banque de Nouvelle-Calédonie (BNC), la Société générale, la BNP Paribas et la Caisse de crédit agricole mutuel. Au travers de son Fonds de garantie (FGPS), la Province s’engage à garantir le fonds de roulement accordé par ces établissements à hauteur de 80 %, pour un maximum de 4 millions de francs. Grâce à ce coup de pouce, cesTPEdevraient pouvoir passer ce cap difficile en ayant la garantie d’avoir accès aux crédits bancaires nécessaires à la pérennisation de leur activité. Une aide à la trésorerie dont le but est également de maintenir leurs effectifs ou pour les commerces, de se constituer du stock. « Cette convention a vocation à aider les entreprises qui seraient à la limite de pouvoir s’en sortir durant cette crise. Leur permettre de respirer en ayant accès plus facilement à un fonds de roulement », précise la présidente de la province Sud. Mieux évaluer la nature de la crise Et les établissements bancaires calédoniens jouent lejeuenaccompagnant lesentreprises le temps de cette période délicate : « Dans la situation économique difficile que l’on pressent, il nous paraît important de les soutenir, comme ça avait été fait durant la crise Covid avec l’État, en répondant à leurs besoins de trésorerie à court terme ou de découvert autorisé, explique Lionel Wolff, directeur général de la BNP Paribas Nouvelle-Calédonie, au nom de la Fédération française des banques. À l’heure actuelle, nous avons peu de demandes, mais nous anticipons une possible dégradation de la conjoncture économique, du fait notamment des problématiques nickel. » Concrètement, les chefs d’entreprise qui souhaitent recourir à cette aide sont invités à se rapprocher de leur banque. Dans chaque organisme bancaire, un référent a été désigné. Il aura la possibilité d’octroyer la garantie du fonds provincial. En contrepartie, il sera chargé de faire remonter les informations sur les problèmes rencontrés par les entrepreneurs auprès des services de la province Sud (la direction du Développement Économique et du Tourisme). « La convention va au-delà de la garantie, l’idée c’est aussi de faciliter le lien entre l’administration, l’administré et les établissements bancaires, insiste Sonia Backès. C’est un outil qui nous permet de mieux évaluer la nature de la crise. » L’exécutif rencontrera ainsi tous les trois mois les représentants des établissements bancaires pour faire le point sur l’évolution de la conjoncture et la situation des petites entreprises afin d’adapter ses dispositifs de soutien en conséquence. Une garantie pour soutenir les petites entreprises
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