12 SUD'MAG #14 | Septembre 2024 Un budget de crise centré sur les priorités absolues Deux mois après le début de la crise sans précédent, la province Sud s’est réunie en assemblée avec des cartes rebattues. Si, grâce à des finances redressées en moins de 5 ans, la collectivité a pu répondre à l’urgence absolue avec la mise en place de dispositifs d’aides aux entreprises mais également la réactivation d’une liaison maritime entre le Mont-Dore Sud et Nouméa, le vote du budget supplémentaire de l’exercice 2024 est devenu un vote de crise. Cette assemblée, qui s’est déroulée le 15 juillet, a rendu compte des lourds impacts sur les ressources de la Province depuis le début des exactions, à commencer par la fiscalité additionnelle qui n’est plus versée par le gouvernement depuis 2 mois, et qui est en baisse prévisionnelle de plus de 3 milliards de francs. Conjuguées aux retards chroniques de versement des dotations par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, ces exactions ont sapé les capacités financières de la collectivité, qui a pourtant décidé de maintenir le fonctionnement de ses services publics, de soutenir le monde économique et les familles, victimes de ces violences insurrectionnelles. Lors des échanges animés qui ont précédé le vote du budget supplémentaire, la présidente a tenu à remercier les élus favorables à ce budget supplémentaire qui permet de continuer à financer les mesures d’urgence pour soutenir les Calédoniens durant cette crise. Les élus de la majorité ont ensuite répondu aux critiques évoquant la marginalisation de la population. « Comment la province Sud a pu marginaliser une partie de la population alors que pendant des décennies, la population n’a cessé de s’y rendre pour bénéficier de ses politiques sociales, éducatives et économiques ?, s’est étonnée Virgine Ruffenach, élue de la province Sud. Cette Province a fait en sorte que ses concitoyens viennent s’y installer. Aujourd’hui nous n’avons plus les moyens d’assurer ces services proposés. » Ceux qui ont détruit, ont porté atteinte à leur propre population, car il n’y a plus d’argent pour financer ces politiques très généreuses… Le 1er vice-président de la collectivité, Philippe Blaise, a quant à lui, a rappelé que la province Sud n’a pas hésité à investir dans ses politiques sociales et de l’emploi : « Depuis le début, on s’est battu pour maintenir les fondamentaux de la politique sociale, alors que nous devons soutenir 75 % de la population avec une clé de répartition de 50 %. Cette crise que l’on subit n’est pas la conséquence d’un manque d’actions. En revanche, ce sont les décisions politiques de mettre à mal l’économie et de la détruire qui ont des conséquences. Cela a brisé les recettes fiscales de la Nouvelle-Calédonie. Ceux qui ont détruit, ont porté atteinte à leur propre population, car il n’y a plus d’argent pour financer ces politiques très généreuses… Aujourd’hui, nous sommes obligés de faire des choix que nous n’avons pas souhaités. C’est un budget de crise, d’économie de guerre, qui s’impose à nous et que l’on n’a pas voulu. D’où nos propositions et mesures qui, nous l’espérons, pourront aider les victimes, ces milliers de Calédoniens, ces entreprises détruites, ces gens dont les maisons ont été brûlées ou pillées. » Une batterie de mesures a donc été votée afin de venir en aide aux victimes des exactions. Pour les soutenir, l’exécutif provincial a mis en place un dispositif d’aide financière exceptionnel. Ce dispositif permet en effet d’obtenir une aide
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