15 Septembre 2024 | SUD'MAG #14 Pour mettre en place des aides concrètes et faire face à la détresse dans laquelle ont été plongés un très grand nombre de Calédoniens, les élus de l’assemblée de la province Sud ont été contraints de faire des choix face à un manque de ressources criant. « C’est unbudget supplémentaire inédit puisqu’il prend en compte d’ores et déjà la baisse de la fiscalité additionnelle », précise Nicolas Pannier, Secrétaire général de la province Sud. « Nous avions eu l’année dernière un peu plus de 8 milliards de francs. Cette année, les estimations sont de l’ordre de 5 milliards. Il nous a donc fallu prendre en compte cette baisse de 3 milliards de fiscalité additionnelle. Il nous faut également prendre en compte la fiscalité de répartition, qui, elle aussi, nous est versée par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et qui sera à la baisse. Nous avons donc commencé à constituer une provision d’un montant de plus de 3,5 milliards de francs. Dans les premières projections qui nous sont annoncées à propos de ce budget de répartition, nous estimons à 7,8 milliards de francs les économies supplémentaires que nous devrons réaliser, soit de nouveaux efforts plus que considérables. » Lors du vote également, la Nouvelle-Calédonie devait plus de 8 milliards de francs à la Province. La Cafat devait également s’acquitter d’un remboursement de près d’1 milliard. De quoi mettre, malgré une gestion jusqu’ici saine et des finances redressées, la trésorerie de l’institution en difficulté. « Nous avons donc mis en place trois mesures d’économie qui ont été réalisées, indique la présidente de la province Sud. La première concerne les bourses et l’accès au logement social : nous passons à une obligation de 10 ans de présence pour y avoir accès. » La province Sud n’a plus les moyens de payer seule ces bourses. Sonia Backès indique avoir constaté que beaucoup de bénéficiaires de ces deux dispositifs étaient souvent arrivés récemment en province Sud, mais étaient en fait souvent originaires des deux autres provinces. « La province Sud n’a plus les moyens de financer seule ces bourses, poursuit la responsable. Les personnes étant présentes depuis moins de 10 ans en province Sud pourront néanmoins bénéficier des bourses du Nord et des Îles. » Des économies ont également été mises en place pour le minimum vieillesse, pour lequel les enfants sont à présent appelés à participer, comme cela se fait déjà en Métropole. « Jusqu’à présent, nous avions une partie de la population qui ne déclarait aucun revenu ou qui assurait être en incapacité d’aider ses parents, explique Sonia Backès. À présent, cette obligation alimentaire s’applique désormais à tous dans la mesure de ses moyens, ce qui va baisser le montant du minimum vieillesse versé par la Province. » Enfin, la modification relative à l’aide médicale, avec la réinstauration d’un ticket modérateur à 20 %, contre 10 % actuellement (lire en page 20), devrait également permettre de réaliser des économies substantielles. Desmesures d’économies pour pallier les manques à venir
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