22 SUD'MAG #14 | Septembre 2024 Incendies, dégradations, fermetures temporaires ou définitives, les écoles aussi ont payé le prix fort des violences insurrectionnelles. Elles ont pourtant rapidement relevé la tête, accueillant à nouveau leurs élèves après seulement quelques semaines, ou parfois quelques mois. Ainsi à l’heure où nous rédigeons cet article, grâce au partenariat efficace communes‑province Sud, tous les élèves (excepté à Thio) peuvent de nouveau être accueillis dans une école. Comment les enfants et les équipes ont-ils été accompagnés, après le choc, vers cette reprise des cours, qu’elle soit rapide, progressive ou même, parfois, delocalisée ? Priorité à la continuité des enseignements Une fois la question de la sécurité réglée, l’enjeu principal consistait à éviter une rupture scolaire chez les petits écoliers, en maintenant autant que possible une continuité pédagogique, quelle que soit la situation de leur école. En effet, certains établissements ont pu rouvrir seulement 5 semaines après le début des exactions, et ont souvent privilégié une reprise en douceur avec des temps d’échange, de jeux et d’activités collectives. Pour les écoles et quartiers qui ont été plus durement touchés, d’autres solutions ont été mises en place. Ainsi, dès le 5 juillet, pour pallier la fermeture de certains établissements, neuf écoles ont accueilli un dispositif d’accompagnement à la continuité pédagogique. Au total, 120 élèves ont ainsi pu aller temporairement en cours dans une école plus accessible que la leur, au sein d’une classe multi-niveaux dédiée. Aujourd’hui, tous les élèves concernés par la fermeture de leur école ont pu être durablement réaffectés dans d’autres établissements et peuvent poursuivre leur scolarité normalement. « Environ 1 500 élèves ont perdu leur école à la suite des incendies et dégradations. Ils ont tous pu être réorientés vers d’autres établissements, avec, dans la mesure du possible, le maintien de leur enseignant », détaille Florence Seytres, directrice de l’Éducation et de la Réussite (DERES) de la province Sud. « Les écoles ont veillé à favoriser l’intégration et la cohésion avec, par exemple des évènements fédérateurs, comme la fête du sport qui s’est tenue le 1er août à Dumbéa au sein du groupe scolaire Alphonse‑Dillenseger, qui accueille certains élèves de l’établissement Louise‑de‑Greslan ». Une série de mesures pour un retour serein Pouvoir se rendre de nouveau à l’école, c’est déjà une belle avancée, mais comment y aller le cœur léger après tout cela ? Pour faciliter cette transition, la province Sud et sa direction de l’Éducation et de la Réussite ont mis en place une série de mesures, afin d’accompagner au mieux les équipes et les enfants dans cette rentrée atypique : Pour un retour serein sur les bancs de l'école Les écoles maternelles et élémentaires ont été au cœur des dommages subis lors des exactions. Les murs colorés ont été tagués, les salles de classe et leurs petits bureaux ont été saccagés et, parfois même, les locaux entièrement brûlés. Pour les équipes pédagogiques et les élèves, le choc a été immense. Pourtant, il a bien fallu retrouver le chemin de l'école... Mais comment réussir cette rentrée après cela ? Les équipes provinciales ont déployé toute leur énergie pour organiser la continuité des apprentissages, relocaliser les classes et accompagner élèves comme enseignants dans cette reprise si singulière...
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