24 Transport en commun, rien ne sera jamais plus comme avant C’est l’une des multiples conséquences des destructions perpétrées par les émeutiers. Le réseau de transport en commun est à l’agonie. Les dégâts sont estimés à plus d’un milliard de francs et près de 30 000 usagers se retrouvent dépourvus de ce service essentiel. Les destructions du matériel et des locaux, les agressions du personnel et les barrages empêchant la circulation ont rapidement euraisondes réseaux de transports en commun et scolaires. Le 30 juillet, face à ce désastre, le conseil syndical, constitué des communes de Nouméa, Dumbéa, Païta, Mont-Dore et de la province Sud, a décidé de résilier les délégations de service public de transport en commun du réseau Karuïa et Carsud. « C’est une décision lourde de sens et de conséquences que nous avons prise, a reconnu la présidente du SMTU et élue provinciale Naïa Wateou. Mais cette décision de mettre fin aux deux délégations de service public avec Carsud et Karuïa ne signe pas la mort du transport en commun. Elle nous impose de revoir notre modèle. Déjà fragilisée par un coût du transport conséquent, les exactions qui sévissent depuis le 13 mai dernier ont mis un arrêt brutal à la capacité des collectivités de continuer à financer le transport en commun en l’état et sous sa forme contractuelle qui l’emmenait jusqu’en 2026. » Lorsque l’on pille… Cela a des conséquences sur le quotidien des 20 000 à 30 000 usagers qui prenaient ce réseau chaque jour. La responsable rappelle, à titre d’exemple, que près de 95 % des distributeurs automatiques de titres de transport ont été détruits lors de cette vague de destructions : « Cela veut dire que demain, si on doit reprendre l’activité, cette vente se fera à bord. Cela ne sera possible qu’en garantissant la sécurité des chauffeurs. » Au-delà de l’aspect sécuritaire, indispensable pour concevoir une reprise, c’est tout un nouveau modèle qu’il faut à présent imaginer. « Mais la réalité, rappelle Naïa Wateou, c’est que lorsque l’on pille, qu’on brûle, qu’on détruit… Cela a des conséquences sur le quotidien des 20 000 à 30 000 usagers qui prenaient ce réseau chaque jour, cela a des conséquences sociales sur les entreprises qui, aujourd'hui, portaient ce réseau à bout de bras. Plus de 300 chauffeurs et leurs familles sont impactés, les automobilistes dans les bouchons sont impactés... Aujourd’hui, tout le monde subit ces situations-là. Pour reconstruire, il va falloir trouver de l’argent. Nous essayons, nous interpellons la Nouvelle‑Calédonie et l’État... » La province Sud est restée durant toute cette période en lien continu avec les équipes du SMTU, faisant preuve d’une résilience remarquable. Des discussions sont menées pour reprendre une activité jusqu’à la fin des contrats des deux délégataires, en fin d’année. Mais pour quel réseau ? La collectivité, engagée à 50 % dans le SMTU, était encore au début du mois de septembre la seule à avoir apporté son financement pour le maintenir en vie. Un réseau surdimensionné dès le départ, coûtant chaque mois près de 400 millions de francs à la Province, tandis que le prix du transport par passager est quant à lui de 350 francs. Une chose est sure, rien ne sera jamais plus comme avant.
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