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Septembre 2024 | SUD'MAG #14 35 C'ÉTAIT IL Y A UN AN Je constate que sur le corps électoral, vos représentants ont tous accepté de faire un premier pas. Cette urgence de “sortir du statu quo”, du “face à face” s’imposait alors aux yeux du président de la République, face à un « monde qui n’attend pas, les tensions géopolitiques s’accroîtront, réduiront nos possibles. Parce que si nous restons dans le statu quo, le changement climatique ne nous attendra pas, on le voyait encore hier à Touho, et la côte reculera et les réponses ne seront pas là. Nous avons un devoir d’agir pour les nouvelles générations, pour notre jeunesse, qui suppose chacune et chacun, moi le premier, de prendre quelques risques de sortir de nos positions acquises, de nos automatismes. C’est cela le projet d’avenir que je suis venu vous proposer. » On ne part pas d’une page blanche rappelait ensuite alors Emmanuel Macron. La Nouvelle-Calédonie, sur le plan institutionnel, peut s’appuyer sur l’héritage des accords Matignon et de Nouméa. « Mais certains points doivent être réécrits au cœur du nouveau projet. Et c’était prévu par ces mêmes accords, parmi les dispositions qui étaient transitoires. Et je pense d’abord au corps électoral. Et je constate sur ce point que vos représentants ont tous accepté de faire un premier pas, en avançant sur le dégel du corps électoral pour les provinciales de 2024. Ce travail, qui a commencé sous l’égide du ministre, se poursuivra dans la trilatérale qui est prévue autour de la Première ministre et du ministre à la fin de l’été, il doit se finir à l’été, il est important, et je souhaite qu’une révision de la Constitution de la Ve République puisse intervenir début 2024. » La Nouvelle‑Calédonie avait alors l’assurance de demeurer une collectivité à part, assurait Emmanuel Macron. Et au-delà du corps électoral qui devait absolument être dégelé, d’autres défis politiques devaient être relevés. « Comme l’instauration de la citoyenneté calédonienne qui, jusqu’ici, s’est traduite par des restrictions transitoires qui conditionnent le droit de vote et qui limitent l’accès à l’emploi local. Ces dispositions, disons les choses avec vérité, produisent aussi des relégations et des frustrations. » Pour créer cette appartenance propre dans la République, Emmanuel Macron déclarait enfin face aux Calédoniens vouloir sceller un pacte. « Un pacte engage tout le monde, un pacte qui doit nous conduire à sortir du face-à-face des uns et des autres, un pacte de respect et d’ambition, un pacte de tradition et d’ambition, un pacte d’enracinement et d’universel, ce pacte du pardon et de l’avenir. Ce pacte de Nouméa que nous scellons aujourd’hui, je m’y engagerai, comme je me suis engagé à vos côtés il y a 5 ans. » Le discours et ses engagements pris solennellement devaient faire date et marquer le renouveau d’une Nouvelle-Calédonie, qui avait tant besoin d’avancer. Il a été prononcé le 26 juillet 2023 à Nouméa. S’il semble à présent d’une autre époque, aucun Calédonien ne l’a oublié.

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