Sud'Mag #017

10 SUD'MAG #17 | Octobre 2024 Le collège de Rivière-Salée ne pourra pas rouvrir ses portes Il a été l’une des nombreuses victimes des émeutiers en mai. Deux des trois bâtiments qui composent le collège de Rivière-Salée ont été très lourdement dégradés. Le 12 septembre, les élus de la province Sud ont donc été contraints de prendre une lourde décision : la fermeture définitive de l’établissement, qui avait été maintenu en activité durant 50 ans. « Un établissement scolaire, c'est bien plus qu'un lieu d'apprentissage, c'est un levier d'ascension sociale et un symbole de l'égalité des chances pour nos populations. C'est également un repère pour nos familles et un lieu de vie et de lien social pour tout un quartier. Mais aujourd'hui, nous ne pouvons ignorer la réalité. Ce n’est pas un choix, c’est une nécessité imposée par les faits », a rappelé Marie-Jo Barbier, élue et présidente de la commission Enseignement. « L'établissement a été dévasté lors des événements débutés le 13 mai 2024 et deux tiers des bâtiments étaient réduits en cendres. La reconstruction appelle des coûts exorbitants, estimés à 738 millions de francs, un budget que la Province n'a tout simplement pas dans cette période de crise que nous vivons. Il ne s'agit pas seulement d'argent ou de briques. Nous faisons face à une baisse continue des effectifs scolaires. Aujourd'hui, le collège de Rivière-Salée, conçu pour 900 élèves, n'en accueille que 387. » C’est un confort que nous ne pouvons plus nous payer. Le bilan est donc implacable. Les travaux de reconstruction sont bien trop lourds et complexes pour être réalisés pendant les vacances ou en parallèle des cours. Ils sont également beaucoup trop coûteux : ils représenteraient à eux seuls la moitié des coûts de reconstruction des 9 établissements dégradés. Au vu de la baisse continue des effectifs de collégiens à Nouméa, le collège – comme d’autres – aurait dû être fermé depuis plusieurs années, car sous-utilisé (rempli à 43 % de sa capacité d’accueil en 2024). Les élèves du quartier pourront être rattachés aux collèges situés à proximité, en mesure de les accueillir, car disposant eux aussi de places libres. « La qualité d’enseignement ne sera pas dégradée », a insisté le 2e vice-président de la province Sud, Gil Brial, avant de rassurer face à l’interrogation sur le transport scolaire. « La question sera suivie de près par la province Sud », afin que les élèves ne rencontrent pas de difficultés d’acheminement, malgré l’arrêt à l’heure actuelle de la desserte SMTU, dans l'attente de nouveaux financements de la Nouvelle-Calédonie dont c'est la compétence. L'établissement a été partiellement détruit par les émeutiers au mois de mai. Les dégâts sont si importants que sa rénovation est tout simplement inenvisageable, compte tenu de la situation financière de la province Sud et de la durée de tels travaux. Les élèves seront répartis dans d’autres collèges à proximité.

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