Alors que l’agglomération plongeait pendant plusieurs semaines dans une frénésie d’incendies et d’émeutes, que l’attention de tous se concentrait sur la protection des familles, des entreprises et des bâtiments publics et que la priorité majeure demeurait le retour à l’ordre public... Qu’est-il advenu de nos préoccupations environnementales ? En marge de la gestion de cette crise socio-économique sans précédent, il a pourtant bien fallu constater, identifier, quantifier et prendre en compte les tristes conséquences – là aussi ! - de ces exactions sur l’environnement. L’équivalent de 18 bassins olympiques de déchets stockés sur un terrain de la province Sud Au total, ce sont plus de 2 000 épaves de voitures, l'équivalent de 18 bassins olympiques, qui sont stockées sur le site provincial de Koutio Kouéta, à Ducos. Celles-ci ont été dégagées de la voie publique grâce au travail de pompiers militaires spécialisés dans les opérations de déblaiement, avec le renfort des forces de l'ordre. Les exactions ont engendré subitement un volume exceptionnel de déchets. Outre cet affluxmassif, il a fallu ouvrir en urgence des zones de dépôt temporaire, puisque certains sites de traitement sont restés inaccessibles. Dans un second temps, les nombreux chantiers de démolition, déconstruction et nettoyage qui se lancent désormais commencent eux aussi à générer une quantité considérable de déchets. Pour éviter les dérives en zone de stockage ou sur chantier, des dispositions environnementales viennent depuis le 12 septembre encadrer spécifiquement la gestion de ces déchets issus des exactions. « Des prescriptions volontairement simples, pragmatiques et abordables pour que les professionnels puissent les appliquer aisément », précise la direction provinciale du Développement Durable et des Territoires. « Les exactions ont eu des répercussions directes et indirectes désastreuses sur l’environnement mais aussi sur la structuration (réglementation, associations…) qui s’était mise en place en faveur de la protection environnementale. En 3 mois, on a mis à mal l’ensemble des efforts réalisés ces dernières années. En plus de l’impact économique et social, il y a un impact environnemental très fort des exactions », a déploré Nina Julié, élue et membre de la commission de l’Environnement L’enjeu est de taille : avec le soutien de l’Ademe et de l’État, la province Sud a investi 1,2 milliard de francs ces 5 dernières années pour développer une politique de traitement des déchets, créer de nouvelles filières réglementées et donc de l’emploi. Cela a donné des La crise n’épargne pas l’environnement bien au contraire... 12
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