Octobre 2024 | SUD'MAG #17 21 La direction de l’Emploi et du Logement (DEL) de la province Sud a mis en place un accompagnement pour soutenir les personnes ayant perdu leur emploi suite aux exactions. Inscriptions simplifiées, démarches et prises de rendez-vous en ligne, bilan de compétences, reconversion professionnelle… Tout est mis en œuvre pour permettre à ces victimes de se reconstruire. Depuis le début de la vague de destruction du tissu économique, les conseillers à l’emploi de la province Sud apportent un soutien indispensable à ceux qui vivent actuellement des difficultés et qui ont été lourdement impactés par les destructions. « Nous pouvons identifier deux vagues distinctes de demandeurs d’emploi, résume Rachel Mir, conseillère à l’emploi de la province Sud. Une première vague dont faisaient partie les victimes directes de la crise, soit les salariés des entreprises pillées, brûlées. Il s’agit de gens qui, pour la plupart, avaient 15, 20, voire 30 ans d’expérience professionnelle. Nous avons été par exemple amenés à rencontrer des salariés du groupe Kenu in, Lefroid et de toutes ces entreprises qui ont été très vite touchées dès la première semaine. Ce sont des gens qui n’ont pas forcément eu besoin de nos services jusqu’à présent, qui ont passé parfois toute leur vie professionnelle dans leur société. À leurs côtés, il y a un travail de deuil important à faire. Nous avons également nos demandeurs d’emploi qui étaient déjà enregistrés, qui reviennent parfois et enfin des intérimaires qui ont été impactés aussi par la crise. Je dirais que c’est la première vague. » La deuxième vague, poursuit la conseillère, n’est arrivée qu’au mois d’août. « Il s’agit de personnes impactées par la crise, mais indirectement, par effets domino. Ce sont des salariés de sociétés qui sont dans des situations économiques difficiles, justement parce que la première vague a été touchée. Ils sont en difficulté car leur société avait des contrats avec des entreprises qui ont été vandalisées, pillées, brûlées. » Un des effets de cette crise, c’est que nous avons à présent des personnes qui n’ont presque jamais cherché de travail de leur vie et qui sont démunis Avec plus de 2 500 nouveaux inscrits entre le 13 mai et le mois de septembre, la DEL a dû s’adapter pour gérer ce flux. L’inscription en ligne simplifiée permet aux demandeurs d’emploi de monter leur dossier et de toucher le chômage plus rapidement, et ainsi d’éviter qu’ils ne se retrouvent sans ressources. Pas moins de 23 agents provinciaux basés sur Ducos, une quarantaine sur l’ensemble de la province Sud, conseillent et orientent les demandeurs d’emploi dans leurs recherches. « Un des impacts de cette crise, c’est que parmi tous ces nouveaux demandeurs d’emploi, nous avons beaucoup de personnes qui ne nous connaissaient pas avant, qui n’ont presque jamais cherché de travail de leur vie et qui sont à présent démunies, choquées par ce qu’elles ont vécu. Souvent, elles ne savent pas par quel bout prendre les choses pour retrouver un emploi », précise Christophe Bergery, secrétaire général adjoint en charge notamment de la DEL. La province Sud a donc dû modifier son offre de services pour accompagner ces nouveaux profils, notamment en les aidant aussi à gérer leurs émotions, à rebondir face à cette crise et parfois à se reconvertir professionnellement. « Nous leur proposons une formule plus globale qu’un simple accompagnement à l’emploi, puisque nous avons des conseillers à l’emploi et au logement, mais aussi des conseillères en économie sociale et familiale au sein de la direction, détaille Marie Benzaglou. L’objectif est de leur apporter un accompagnement global, y compris sur les démarches de leur vie quotidienne, comme une demande de logement, de bourse, la constitution de leur dossier chômage, ou tout simplement lorsque la personne souhaite avec de l’aide pour gérer son budget, sachant qu’elle a perdu beaucoup de ressources ». Autre objectif de la DEL : proposer un parcours personnalisé pour les nouveaux demandeurs d’emploi, une sorte d’accompagnement sur mesure, pour augmenter les chances de rebondir. Des ateliers sur la gestion des émotions, sur la gestion du stress ou tout simplement sur l'initiation au numérique ou la mise en valeur de son CV sont accessibles à l’espace Jeunes à Nouméa.. « C’est un module d’accompagnement sur un mois qui s’appelle Mobilisation pour l’emploi, explique Sibel Carpentier, boosteuse de carrière. Un accompagnement assez intense puisque nous voyons les stagiaires toutes les semaines. Nous sommes une équipe de quatre personnes à accompagner dix stagiaires pendant un mois. Nous commençons par définir le projet de la personne puis nous avons des modules sur la communication .» « Il faut passer par ces cases-là pour rechercher un emploi sans jamais oublier qu’on reste des humains, rappelle René Lou, coach en relation d’aide. Qui dit humain, dit émotion, dit stress, angoisse, peur… Cet atelier est super pour justement comprendre ce qu’est une émotion et comment la transformer en quelque chose de positif plutôt que de se laisser envahir. Après, nous essayons aussi d’aller chercher en chacun des participants quelle est sa valeur ajoutée et comment ils peuvent l’exploiter dans un nouveau parcours, malgré la situation qui reste évidemment compliquée.» Pour bénéficier de cet accompagnement, il faut être inscrit comme demandeur d’emploi, résider en province Sud depuis au moins six mois et se rapprocher de la direction de l’Emploi et du Logement. Un arsenal déployé pour venir en aide aux demandeurs d’emplois
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