Sud'Mag Novembre 2024

GRATUIT L'ACTUALITÉ DE LA PROVINCE SUD www.sudmag.nc | #018 | Novembre 2024 Maintenant reconstruisons, pour eux !

Nos équipes de consei l l ers et de t rava i l l eurs soc i aux peuvent éga l ement met t re en l ien l es personnes avec l es par tena i res concernés par l a ges t ion de cet te cr i se : Gouvernement , CAFAT, organi smes de forma t ion, ba i l l eurs soc i aux , banques , et c . La di rec t ion de l ’Emploi et du Logement de l a prov ince Sud accompagne l es personnes ayant perdu l eur emploi sui te aux exac t ions . ACCOMPAGNEMENT À LA RECHERCHE D’EMPLOI FORMULAIRE SUR : Consei l et a ides aux démarches admini s t rat i ves I nscr ipt ion en t an t que de demandeur d’emp l oi , chômage, re l ogemen t s , demandes de bour ses sco l a i res… Accompagnement profess ionnel personna l i sé Re t our à l ’emp l oi , reconver s ion, créa t ion d’en t repr i se Déve l oppemen t de compé t ences profess ionne l l es Techn iques de recherche d’emp l oi (CV, l e t t re de mo t i va t ion, en t re t i ens de recru t emen t s , u t i l i sa t ion des ou t i l s numér iques ) Coach i ng e t modu l es pour rebondi r f ace à a cr i se, e t c . Accompagnement soc i a l adapté aux besoins des fami l les Aide à l a cons t i t u t ion de doss i er s pour des ouver t ures de droi t s Conse i l s pour l a ges t ion du budge t , sou t i en f ace aux di f f i cu l t és f ami l i a l es , écou t e…

3 ÉDITO R E S P O N S A B L E D E L A P U B L I C A T I O N : S o n i a B a c k è s | R É D A C T E U R E N C H E F : N i c o l a s P a n n i e r . R É D A C T I O N : D i r e c t i o n d e l a c o m m u n i c a t i o n d e l a p r o v i n c e S u d . | P H O T O S : N i c o l a s B o n n e a u , F a b r i c e W e n g e r . MON TAG E : D i r e c t i o n d u S y s t è m e d ' I n f o r m a t i o n e t d u N u m é r i q u e ( D S I N ) . | I N F OGRAPH I E : D i r e c t i o n d e l a c omm u n i c a t i o n d e l a p r o v i n c e S u d . I MP R E S S I O N : 3 5 0 0 0 e x e m p l a i r e s - E I P E d i t i o n s & I m p r e s s i o n s d u P a c i f i q u e , s u r d u p a p i e r g é r é d u r a b l e m e n t F S C | I S S N 2 4 9 7 - 6 9 0 3 . MAGAZINE INTERACTIF RETROUVEZ-NOUS EN LIGNE Vous trouverez des QR Codes dans les pages du Sud'Mag. Ils vous permettent d’accéder à du contenu supplémentaire et détaillé en lien avec les articles du magazine. Utilisez votre smartphone et flashez-les. Toute l’actualité de la province Sud à tout moment, disponible sur votre ordinateur, tablette et smartphone : sudmag.nc Dites-nous ce que vous en pensez ! Donnez-nous votre avis sur le SudMag que vous avez entre les mains afin que les prochains numéros répondent toujours à vos attentes. Formulaire en ligne : province-sud.nc/form/suggestion-sudmag Maintenant, on attend des actes Si je devais formuler un vœu après la venue du ministre des Outre-mer, FrançoisNoël Buffet, ce serait simplement que l’État, son Gouvernement, ait enfin pris conscience de la situation économique et sociale catastrophique dans laquelle se trouve la Nouvelle-Calédonie depuis le 13 mai. Que Paris ne regarde plus Nouméa que d’un point de vue politique, mais mesure l’urgence et la détresse dans lesquelles sont plongés des travailleurs, des chefs d’entreprises et plusieurs milliers de Calédoniens qui, quelles que soient leur opinion politique, n’aspiraient qu’à vivre ensemble. Les déclarations d’intentions ne nourriront pas les 30 000 chômeurs, totaux ou partiels, ne permettront pas aux investisseurs d’imaginer que l’on peut tout recommencer et ne permettront pas à des collectivités, comme celle que je préside, de maintenir ses dispositifs en faveur de sa population. Sans la France, nous n’y arriverons pas et la Nouvelle-Calédonie basculera dans une précarité et une instabilité qui étaient inimaginables il y a quelques mois. Je le répète à souhait : nous n’avons jamais été aussi dépendants de cette France à qui nous avons dit trois fois « Oui ». Et ses responsables ne peuvent plus, depuis la visite d’un de ses ministres, faire semblant de ne pas voir ce que subissent les Français du Pacifique. Si l’État n’est évidemment pas l’auteur de ces exactions commises à l’encontre des Calédoniens, s’il a effectivement déployé des moyens humains et matériels considérables pour permettre un semblant de retour à la vie normale d’un point de vue sécuritaire, il n’était pas là, malgré nos cris d’alerte, les soirs du 13 mai et ceux qui ont suivi. Le fait de ne pas avoir entendu notre inquiétude a renvoyé les Calédoniens à leur propre sort face à une frappe organisée, minutieusement préparée et uniquement destinée à détruire toute l’économie. Aujourd’hui, s’il ne peut se dédouaner de cette absence, il peut encore agir pour sauver ses compatriotes en leur donnant les moyens d’espérer et de reconstruire. En leur confirmant également que, même à plusieurs milliers de kilomètres de la Métropole, nous restons des Français comme les autres, avec les mêmes droits. Soni Backès, Présidente de l’assemblée de la province Sud

4 #18La lettre d’information de la province Sud pour rester informé chaque semaine Abonnez-vous en suivant le lien : province-sud.nc/mon-compte SOMMAIRE Un cri d'alerte lancé à l'État 6 Portait : Adriana, chercheuse d'excellence 14 Une jeunessepour réparer et préserver notre environnement 28 3 Édito 5 Zoom sur : La province Sud résolue à terminer ses grands chantiers 16 Perte d'emploi, la nécessité de rester motivé 18 L'innovation pour construire des lendemains meilleurs 26 Une nouvelle promotion du SNU lancée 31 Déconstruire les mécanismes des inégalités avec le CIDFE 21 Boulouparis à l'épreuve des incendies criminels

5 ZOOM SUR La Province résolue à terminer ses grands chantiers Dans ce contexte chaotique, la collectivité s’est résolue à reprendre certains de ses chantiers suspendus après les événements depuis le 13 mai. Parmi eux figurent l’espace culturel de Deva, dont la fin des travaux est prévue pour le deuxième trimestre 2025, ainsi que la maison de Wallis et Futuna, dont le chantier a repris début octobre avec une livraison prévue pour le même trimestre. En parallèle, les travaux de renforcement de réaménagement de l’échangeur de Païta‑Nord reprennent en ce mois de novembre pour s’achever à la mi-décembre, afin de garantir la sécurité des usagers. Depuis le début de la mandature, l’État a joué un rôle clé dans la réalisation des projets prioritaires en province Sud : le foyer de ré étayage de Néméara à Bourail, le déploiement des cartables numériques dans les collèges, la sécurisation des collèges, le doublement de voie et la sécurisation de l’échangeur de Païta Nord, l’écopôle recyclerie à Ducos, ou encore l’internat de réussite "Henriette‑Pentecost" de Dumbéa-sur-Mer. Autant de projets d’envergure destinés à améliorer le quotidien des habitants de la province Sud et « à ne laisser personne sur le bord du chemin », comme l’a souligné Philippe Blaise, premier vice-président. Fidèle à son plan stratégique Vision Sud, l’Exécutif a, ces dernières années, redoublé d’efforts pour garantir une meilleure qualité de vie aux habitants, en plaçant l’éducation et le développement humain au cœur de ses investissements. Parmi les opérations phares soutenues à 75 % par l’État, le projet « HABILE », dédié au développement économique et social des quartiers se distingue particulièrement. Toutefois, les violences du 13 mai ont réduit à néant ces projets, fondés sur des valeurs de solidarité et de vivre-ensemble. La province Sud, premier investisseur public depuis 2020 En matière d’investissements publics, « si les autres collectivités ont choisi de réduire leurs investissements, rappelait la présidente avant les émeutes , nous avons pris le parti de continuer à investir afin de soutenir l’économie calédonienne et ses entreprises ». Dès 2020, la province Sud est devenue le premier investisseur public du territoire, avec une capacité d’investissement deux fois supérieure à celle du gouvernement de Nouvelle‑Calédonie. En 2024, la province a alloué 12,2 milliards de francs à l’investissement, contre 6 milliards pour le gouvernement. Malgré les crises successives (Covid-19, nickel, requin…), la province Sud a toujours veillé à assainir et redresser sa trajectoire budgétaire fortement dégradée, avec deux objectifs : la maîtrise des dépenses de fonctionnement et le solide maintien d’une capacité d’investissement en soutien au tissu économique et au secteur du BTP. Cette gestion rigoureuse et transparente du budget de la collectivité a permis à l’Exécutif de mettre en œuvre ses engagements forts en faveur du bienêtre de ses habitants, malgré un contexte fiscal incertain et une clé de répartition pénalisante pour les trois quarts de la population calédonienne vivant sur son territoire. Bien que tous ses efforts financiers soient aujourd’hui réduits à néant suite aux violences ayant débuté le 13 mai, la province Sud n’abandonne pas ses projets déjà lancés et financés en partenariat avec l’État et continue de croire en la reconstruction.

6 SUD'MAG #18 | Novembre 2024 Depuis le 13 mai, les exactions ont mis à terre la Nouvelle-Calédonie. Avec 800 entreprises perdues menaçant plus de 30 000 emplois, elles ont placé les collectivités dans une difficulté financière inouïe, avec 41 milliards de pertes de recettes fiscales. Sans l’aide massive de l’État et sa nécessaire poursuite, notamment auprès des collectivités locales, comme l’a rappelé la présidente de la province Sud au ministre des Outre-mer, François‑Noël Buffet, les conséquences seront terribles pour les habitants car de nombreuses politiques publiques portées par la province Sud pourraient disparaître dans tous les domaines d’interventions. Pour la province Sud, qui concentrait la majeure partie de la création de richesse dans le secteur privé, l’effet a été dévastateur. La trajectoire vertueuse de ses finances et sa parfaite gestion depuis le début de la mandature est venue se fracturer contre le mur des insurgés. Toutes ses cartes d’excellence ont été rebattues. Le 24 octobre, l’assemblée de Province s’est réunie pour débattre de l’orientation budgétaire 2025 de la collectivité gravement affectée par les violences insurrectionnelles du 13 mai. Un débat destiné à interpeller l’État sur « la situation cataclysmique du territoire » a alerté la présidente de l’assemblée de la province Sud, Sonia Backès : « Le 5 décembre, sans aides concrètes de l’État, notre système s’effondre. La réponse de Bercy doit porter sur des aides à l’investissement pour remettre les milliers de chômeurs au travail à l’heure de la reconstruction. » Unis pour redire à l’État l’urgence absolue d’apporter des aides concrètes, les élus ont alerté sur le funeste sort de la collectivité et d’un système au bord de l’effondrement. « Ce débat d’orientation budgétaire se fait avec beaucoup d’inconnues, dont l’atterrissage des recettes fiscales et le montant de l’aide de l’État, si aide il y a… Notre administration, que je remercie, a réalisé un exercice théorique en établissant un budget avec une perte fiscale de l’ordre de 17.8 milliards de francs pour 2025, soit un budget en recul de 20 ans qui nous ramène en 2004 et qui présage l’effondrement de notre système. » C’est avec gravité que la présidente a ouvert ce débat d’orientation budgétaire (DOB) qui a mis en lumière l’ampleur de la catastrophe qui menace les Calédoniens à l’approche du 5 décembre, date à laquelle le budget primitif 2025 de la collectivité doit être voté. Un budget en recul de 20 ans qui nous ramène en 2004 et qui présage de l’effondrement de notre système. Malgré une gestion exemplaire de son budget de 2020 à 2024, la collectivité n’est plus en mesure de panser les conséquences des destructions programmées depuis le 13 mai par la CCAT. Alors déjà désavantagée par une clé de répartition injuste (50 % des recettes fiscales reçue pour 75 % de la population sur son sol), et toujours dans l’attente des dettes non honorées par le gouvernement et la CAFAT de l’ordre de 8 milliards de francs, la province Sud connaît aujourd’hui une perte de Un véritable cri d’alerte lancé à l’État

Novembre 2024 | SUD'MAG #18 7 recette de plus de 30 % soit -17,8 milliards de francs, que seul l’État peut atténuer. L’urgence d’interpeller l’État sur la gravité des exactions organisées « Le 5 décembre, sans réponses concrètes de l’État, nous serons contraints de faire des choix douloureux et drastiques » a alerté Sonia Backès. Et la funeste liste se veut longue : fermeture de tous les CMS ; révision de l’âge d’éligibilité du minimum vieillesse ; suppression de toutes les bourses scolaires et d’enseignement supérieur ; fermeture des internats provinciaux ; fermeture des parcs provinciaux ; augmentation du nombre d’élèves par classe avec un minimum de 30 élèves ; fin du soutien aux opérations d’équipement dans les communes ; réduction massive des subventions aux associations ; arrêt des dispositifs d’aide aux TPE et agriculteurs ; arrêt des PPIC etc…une série d’inepties selon Sonia Backès, pour un débat « inenvisageable » a ajouté l’élu PhilippeMichel, interpellant « solennellement, fortement, urgemment, gravement, l’État sur l’effondrement total qui est en train de se produire en Calédonie faute d’une aide de l’État à la hauteur des enjeux. Nous devons nous unir pour porter ensemble la demande de l’État et le processus de réforme ! » a-t-il soutenu. Une démarche partagée par l’ensemble des élus, comme Virginie Ruffenach qui a souligné que « ce n’est pas la population qui a subi la violence, qui doit encore subir les conséquences. Je rejoins cette volonté d’unité. Nous devons envoyer un message commun. »

On assiste à la tiers‑mondialisation de la Nouvelle-Calédonie. 8 SUD'MAG #18 | Novembre 2024 Comment en est-on arrivé là ? Les élues NaïaWateou et Nina Julié ont souhaité rappeler à tous les élus présents durant l’assemblée du 24 octobre que « ce débat doit aussi porter sur un vrai problème : la CCAT et ses organisateurs. La question qui se pose est : est-ce que tout le monde veut réellement construire avec les autres ? » a souligné Naïa Wateou. « Derrière un combat soi-disant digne, a ajouté Nina Julié, le résultat de ces exactions c’est que les inégalités grandissent et nous contraignent à tout arrêter, notamment l’accompagnement des plus fragiles. » L’élue a affirmé : « Aujourd’hui, on comprend que la protection la plus totale de la France est essentielle en Nouvelle‑Calédonie. Demanderde l’aideestunechose,maispourquoi etpourcombien de temps ? Pour que dans 15 ans nos enfants se retrouvent dans la même situation ? Il faut s’assurer que la France nous apporte et continuera de nous apporter sa protection. » Une question, tout simplement de survie pour l’intégralité des collectivités, du système de santé et tout simplement de l’intégralité de l’économie. « Nous sommes face à une situation qui n’est pas une situation normale et qui exige un traitement exceptionnel. Que l’État se rende compte que notre territoire est confronté à un cataclysme, conséquence des destructions organisées et voulues de l’économie des Calédoniens. On a fait un retour 30 ans en arrière et on assiste à la tiers‑mondialisation de la Nouvelle-Calédonie. Tout va être réduit à néant sans le soutien de l’État . On perd tout ce qui constitue les acquis sociaux de notre territoire. Que tout le monde sans exception prenne ses responsabilités pour dire d’arrêter la destruction et de reconstruire. Remettons les gens au travail parce que la meilleure façon de sortir les gens de la pauvreté c’est de leur donner du travail. La solidarité ne fait pas tout. » Remettre les gens au travail pour sortir de la pauvreté L'ASSEMBLÉE EN VIDÉO

Les conséquences des exactions (en province Sud) entreprises détruites ou fermées 800 emplois menacés 30 000 6,9milliards de recettes non perçus de la part du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie engagés par la collectivité 3,2 Mds F Baisse des revenus fiscaux du pays (qui entraine une baisse du budget de répartition) Coût des mesures d’urgence 9

Nous attendons qu’on nous propose des soins maintenant et pas des soins palliatifs une fois à moitié morts. 10 SUD'MAG #18 | Novembre 2024 Le risque de la disparition des services et de l’investissement La responsabilité de ce qui s’est passé pèse sur les épaules de la CCAT, mais maintenant, c’est la responsabilité de l’État d’éviter l’effondrement, résume la présidente de la province Sud. L’effondrement, c’est concrètement la fin des dispensaires, la fin des bourses scolaires, la fin du minimum vieillesse, la fin des subventions aux associations, parce que, tout simplement, trouver 30 % d’économie, c’est matériellement impossible dans une collectivité comme la nôtre. On aurait pu avoir le débat de savoir, est-ce qu’on doit arrêter ou est-ce qu’on ne doit pas arrêter. En réalité, on doit tout arrêter. Donc, ce débat n’a pas lieu et au final, il y a une vraie unité qui va se traduire par, sans doute, un courrier commun qui sera envoyé à l’État par l’ensemble des groupes avec l’Exécutif pour demander cette aide.» Mais au-delà de ces effets dévastateurs sur le budget de fonctionnement, la province Sud devra également faire face à des difficultés pour son budget d’investissement. Elle qui était jusqu’à présent le premier financier de la commande publique de Calédonie. « C’est un élément majeur d’ailleurs, rappelle-t-elle, puisque cette chute drastique des ressources pouvait entraîner une baisse de l’investissement jusqu'à 75 %. Cela représente concrètement 9milliards de francs enmoins pour les entreprises calédoniennes, notamment en matière de BTP et de TP » A présent donc, c’est à l’État, le seul qui en a la capacité, d’intervenir. « Je pense que mon cri d’alerte est utile pour tout le monde. Nous avons envoyé ce message de la Province car le débat était là. Mais la mairie de Nouméa et les mairies de l’agglomération rencontrent aussi des problèmes, des arriérés et des difficultés... » Ce qu’attendent à présent les Calédoniens ? Aux yeux de la présidente, c’est une prise de conscience de la réalité et une réaction concrète de la part de l’État. « Pour les entreprises qui ont été brûlées ou pillées, ils attendent les assurances qui pour certaines, ne jouent clairement pas le jeu. On n’a que 15 % de remboursement à ce stade sur tout ce qui doit être remboursé. Tous les autres qui n’ont pas brûlé, n’ont pas été pillés mais ont une baisse de chiffre d’affaires significative et qui attendent un signal de confiance pour savoir s’ils continuent ou s’ils arrêtent. Ce que nous attendons, ce sont des gens qui nous proposent des soins maintenant et pas des soins palliatifs une fois qu’on sera à moitié morts.»

Réductionmassive des subventions aux associations (jeunesse, sport, culture, action sociale, environnement, développement économique…) Gel intégral des postes devenus vacants Suppression des crédits de remplacement y compris pour les enseignants Arrêt du dispositif PPIC Optimisation du nombre d'élèves par classe (30 élèves / classe) Fermeture de tous les CMS Fermeture de tous les parcs provinciaux Fermeture des internats provinciaux Minimum vieillesse : révision de l'âge d'éligibilité Suppression de toutes les bourses scolaires et d’enseignement supérieur Fin du dispositif d'accompagnement numérique des usagers Suspension du budget participatif Fin du soutien aux opérations d’équipement dans les communes Coupure des dispositifs d’aides à l’investissement pour les TPE et les agriculteurs Diminution drastique de l’entretien et de la mise en sécurité des routes Arrêt des projets de rénovation des bâtiments provinciaux Si nous devions parvenir à un équilibre pour le budget primitif, la province Sud devrait réaliser toutes ces économies Cela constituerait un effondrement sans précédent qui nous mènerait vers une tiers-mondisation. l’exercice d’équilibre attendu en 2025 impose à ce stade une correction évaluée entre 22% et 30% du budget de fonctionnement, soit un effort sans précédent ! 11

12 SUD'MAG #18 | Novembre 2024 Cinq mois après les événements, ma présence ici me conforte dans l’appréhension que l’on avait de Paris, c’est-àdire une situation préoccupante pour ne pas dire une situation extrêmement grave de la Nouvelle-Calédonie. » Le ministre chargé des Outre‑mer, François-Noël Buffet, a donc été le premier membre du nouveau gouvernement de la République à se rendre ici, en Calédonie, du 16 au 18 octobre. Un premier échange sur place qui lui a permis de constater l’ampleur des dégâts. Cette visite était attendue par tous les responsables politiques, tant la situation financière des Calédoniens et de leurs institutions est difficile. Le ministre s’est notamment rendu à la province Sud, dès le premier jour de son arrivée où il a été reçu par Sonia Backès. L’occasion d’échanger sur la situation catastrophique du tissu économique du territoire réduit en cendres depuis le 13 mai, afin de trouver des solutions et donner des perspectives aux Calédoniens. Une rencontre au cours de laquelle la présidente de la collectivité n’a pas manqué de « souligner l’urgence d’accompagner globalement les entreprises puisqu’aujourd’hui, nous arrivons au bout des trois mois qui ont permis aux Calédoniens et salariés en général de repousser leurs échéances bancaires. Les Calédoniens ont besoin de perspectives et c’est par le biais d’investissements que l’on permettra aux gens de retrouver du travail. Nos collectivités doivent être accompagnées pour pouvoir faire ces investissements et accompagner nos entreprises. » Après les échanges, s’en est suivi l’illustration de la catastrophe. En présence du Haut-commissaire de la Une visite pour se rendre compte «d’une situation extrêmement grave» Le ministre chargé des Outre-mer, François-Noël Buffet, s’est rendu en Nouvelle‑Calédonie du 16 au 18 octobre. Une visite destinée à lui permettre de mesurer les conséquences des exactions commises depuis le 13 mai, mais également à rencontrer tous les responsables politiques. La majorité des acteurs qu’il aura eu l’occasion de rencontrer ont quant à eux tenté de l’interpeller sur l’urgence absolue économique et solciale.

13 République en Nouvelle-Calédonie, des représentants des institutions, dont la présidente de la province Sud, et des acteurs du monde économique, François-Noël Buffet s’est rendu sur l'ancien site de la quincaillerie Soprotec, dans la zone industrielle de Ducos lourdement frappée par les exactions et les pillages, où il a pu échanger avec les salariés et le co‑gérant de l’entreprise. Des mesures en attendant la reconstruction Le ministre est également venu à la caserne Meunier de la gendarmerie nationale, à Nouméa, où il a procédé à un dépôt de gerbe et a observé une minute de silence en mémoire des deux gendarmes décédés en Nouvelle-Calédonie depuis le début des émeutes. En marge de cette cérémonie, il rencontré les forces de sécurité, accompagné du Hautcommissaire Louis Le Franc, du général Nicolas Matthéos, du général Yann Latil, commandant supérieur des Forces Armées en NouvelleCalédonie (FANC), du Commissaire général Jean‑Marie Cavier, directeur territorial de la Police nationale Nouvelle‑Calédonie. De quoi lui permettre de constater l’ampleur des violences qui se sont déroulées (notre photo). En 48 heures et une série de rencontres avec les responsables du monde politique et économique du Caillou, le ministre a assuré mesurer l’urgence de la situation. Sur place, il a annoncé que l’État financera à 100 % la reconstruction des établissements scolaires et à 70 % celle des autres bâtiments publics. Autre annonce : une garantie de 500 millions d'euros (60 milliards de francs), qui permettra à l'Agence française du développement d'accorder un prêt du même montant à la Nouvelle-Calédonie. Cette somme prenant malheureusement en compte les quelque 440 millions d’euros (52,6 milliards de francs) injectés en urgence par l’État entre le 13 mai et sa venue, il s'est déjà engagé à en revoir le montant. Quelques heures après son départ de Nouvelle-Calédonie, François-Noël Buffet a enfin confirmé le maintien du chômage partiel jusqu’au mois de décembre. De quoi permettre aux Calédoniens et aux collectivités de tenir encore quelques semaines. Sans pour autant permettre, au mois d’octobre, d’imaginer une véritable reconstruction.

14 C’est au sein de la mairie de Boulouparis que la présidente de la province Sud a pu s’entretenir avec Antoine et Sylvie, un couple qui a tout perdu durant les incendies qui ont dévasté la commune durant plus d’une semaine. Aux côtés du maire de la commune de Boulouparis, Pascal Vittori, de son premier adjoint, Karlheinz Creugnet, et des élus de la commune, la présidente leur a assuré l’aide de la collectivité : « Je sais ce que c’est de perdre des souvenirs. La province Sud sera là, au moins, pour accompagner les pertes matérielles. » La visite s’est poursuivie à la nouvelle caserne des pompiers de Boulouparis, où la délégation a pu vivement saluer les soldats du feu ayant durement lutté contre les flammes. Malgré leur action, près de 1400 hectares de végétation ont été réduits en cendres. Le Capitaine Maël Kerleguer, chef de corps au SIVM Sud, a souligné « la formidable solidarité de la population, des éleveurs et des agriculteurs, qui sont intervenus en renfort pour éviter la propagation du feu. Malgré les difficultés en approvisionnement et le manque de moyens, ensemble, on y est arrivé. » Les éleveurs durement touchés Pâturages dévastés, barrières détruites, terrains brûlés, bétail volé… Les conséquences de ces incendies sont dramatiques pour les éleveurs que la présidente a pu rencontrer et écouter. « Il faut vouloir se lever le matin… mais c’est ainsi, il faut avancer », lui a confié l’un d’entre eux. « Nous nous sommes serré les coudes et je remercie les autres éleveurs qui sont venus m’aider et aider les pompiers à éteindre ce feu au risque de leur vie… Parce qu’il fallait que je sauve mes bêtes qui étaient affolées, alors que mon terrain partait en fumée. » Création d’une réserve communale, renforcement du réseau d’eau, gestion des incendies… Plusieurs pistes ont pu être évoquées afin de penser des dispositifs en faveur de la protection de la population ainsi que des acteurs du monde économique et de l’agriculture, durement impactés par un phénomène émergent qu'est celui des feux de forêt volontaires : « Ces incendies criminels visent à faire peur, à déstabiliser et à mettre le feu au village », déplore Pascal Vittori, maire de la commune. « On observe une réelle volonté de nuire. Mais grâce à nos gardes champêtres et au dispositif des caméras de surveillance financé par la Province, nous pouvons identifier les auteurs. Nous pensons renforcer le dispositif et nous restons sur nos gardes. » Boulouparis, face aux incendies criminels C’est une commune meurtrie par les flammes que Sonia Backès, présidente de l’assemblée de la province Sud, a découverte mardi 29 octobre. Accompagnée d’une délégation d’élus parmi lesquels Françoise Suve, Naïa Wateou, Brieuc Frogier, et du Secrétaire général de la province Sud, Nicolas Pannier, la présidente a tenu à se rendre sur place pour constater les dégâts et les pertes des familles et des éleveurs impactés.

16 SUD'MAG #18 | Novembre 2024 Le 7 septembre, ils étaient une douzaine à suivre le troisième atelier sur quatre que compte le programme « Mobilisation autour du projet ». Un atelier consacré à la communication assertive et non-violente. Il s’agit de la 4e sessionMAP organisée par la DEL depuis août. Piloté par Hanvie, ce programme d’insertion professionnelle a été revisité pour l’édition 2024 explique Rébecca Minana, directrice de l’association. « Nous avons créé ces ateliers en collaboration avec la direction de l’Emploi et du Logement en 2016 et nous y avons ajouté de nouvelles thématiques cette année par rapport aux exactions, sur la confiance en soi et la gestion des émotions. » Si avant la crise, la cible de ces ateliers était principalement constituée des « jeunes éloignés de l’emploi qui ont arrêté l’école et se retrouvent en situation d’échec », la directrice d’Hanvie constate l’arrivée de « nouveaux stagiaires qui sont des personnes ayant perdu leur emploi suite aux exactions. » Ces dernières ont « besoin d’être remobilisées et qu’on leur redonne confiance, c’est justement l’un des objectifs du programme MAP qui a été adapté pour accueillir ces personnes.» La gestion de l’urgence avant l’insertion professionnelle La gestion de ses émotions est un volet que Nathalie Lemagne, chef du service squat et insertion à la DEL a tout de suite identifiée. Avec son équipe, elle a reçu plus de 300 personnes ayant perdu leur emploi suite à la destruction totale ou partielle de leur entreprise. « Après le 13 mai, nous avons mis en place en priorité des ateliers de gestion de ses émotions. C’était nécessaire parce qu’il y avait des gens qui se sont retrouvés dans des situations assez dramatiques avec des tas de problématiques. » Pour chaque personne reçue, un « diagnostic » est réalisé pour connaître sa situation professionnelle et personnelle. Lors de cette première phase, les équipes de la DEL ont été amenées à orienter les demandeurs d’emploi vers les associations solidaires qui œuvrent dans les quartiers, afin de répondre à l’urgence et au manque de nourriture au début des émeutes. Dans ce contexte particulier de crise, Nathalie Lemagne convient que dans une dynamique d’insertion, ce qui marche le mieux, ce sont les ateliers collectifs. « Il valait mieux recommencer sur une phase collective avec la gestion des émotions parce que c’est la plus grosse problématique. Dans un second temps, on peut travailler sur l’accompagnement individuel ou la recherche d’une entreprise d’accueil pour un stage ou autre. Mais pour nous, la priorité aujourd’hui, c’est de favoriser ces ateliers collectifs car beaucoup de gens sont restés enfermés chez eux, ils avaient peur de sortir et ont perdu leurs repères. » C’est pourquoi, dans le cadre du nouveau format des sessions Mobilisation autour du projet, l’intégration d’un module sur la gestion des émotions était une évidence pour Nathalie Lemagne. « Il y a beaucoup de colère, d’angoisse, de peur aussi. Si la personne n’a pas réussi à exprimer toutes ces émotions, c’est difficile de construire quelque chose. » La « Mobilisation autour du projet » pour se (re)mettre en train Le programme MAP propose une session de quatre modules. Rébecca Minana explique : « Le premier module est consacré à la définition du projet professionnel qui est vraiment le cœur du sujet quand on parle d’insertion. Le deuxième se focalise sur la connaissance de l’entreprise. Le troisième sur la communication assertive, c’est-à-dire comment on écoute l’autre, comment on répond à l’autre avec beaucoup d’empathie. Enfin, le quatrième se concentre sur les techniques de recherche d’emploi. » Une fois le programme terminé « on continue de suivre les stagiaires avec la DEL jusqu’à ce qu’ils aient à nouveau un emploi stable », assure la directrice de Hanvie. Entre juin et juillet, 115 personnes suivies par la DEL ont pu être replacées. En août et septembre, un peu moins de 30 par mois. « Ce qui est faible par rapport à la moyenne 2023 où nous avons placé 315 demandeurs d’emploi par mois », souligne Marie Benzaglou, la directrice de la DEL. Toutefois, elle se veut positive : « La direction de l’Emploi et du Logement concentre tous ses efforts sur les dispositifs d’accompagnement vers l’emploi qui présentent des possibilités d’embauche à la clé. » Pour tenter de répondre à la conjoncture, la direction de l’Emploi et du Logement (DEL) propose de nouveaux outils pour favoriser l’insertion professionnelle. Les sessions de « Mobilisation autour du projet » (MAP) animées par l’entreprise sociale et solidaire Hanvie font partie de ces outils qui s’adressent plus particulièrement aux personnes ayant perdu leur emploi suite aux exactions. Ce dispositif est financé à 75% par l’État dans le cadre de la convention de fonctionnement État – province Sud 2024-2027 Perte d'emploi, la nécessité de restermotivé En chiffres Au 30 septembre 2024, le nombre de demandeurs d’emploi recensé par la direction de l’Emploi et du Logement était 8250 parmi lesquels 3100 sont arrivés depuis le 13 mai. Ce nombre vient alourdir le taux de chômage qui était déjà de 11,2 % en province Sud avant la crise insurrectionnelle.

17 Dans la continuité d’un premier atelier de la transition écologique et économique sur la pêche côtière en province Sud qui s’était tenu en décembre 2023, un deuxième rendez-vous a été organisé le 30 octobre afin de poursuivre les travaux engagés. Son objectif est d’établir les priorités concernant les enjeux cruciaux tels que la pérennité de la pêche professionnelle, un revenu adéquat pour les pêcheurs, la durabilité des ressources marines et l’optimisation du cadre réglementaire. « Ces ateliers visent à organiser des échanges entre l’administration, les professionnels, les partenaires et les Chambres consulaires, explique Philippe Blaise, le premier vice-président de la province Sud. L’objectif est concrètement de réfléchir sur les aides, les procédures et les modifications du code l’Environnement potentiellement nécessaires. » Les avis qui émaneront de cet atelier sont importants ajoute-t-il, « car cela permet d’avoir une administration qui est au plus près des réalités du quotidien des professionnels et que les textes, les décisions et les procédures que nous mettons en place correspondent vraiment aux attentes des professionnels. » Un juste équilibre entre la protection de la ressource et le maintien de l’activité En raison des compétences provinciales, l’enjeu majeur est non seulement la maîtrise des ressources mais aussi le développement économique, précise Philippe Baise. Il s’agit ainsi de trouver « un juste équilibre entre la protection de la ressource et le maintien de l’activité ». La crise économique et les destructions massives d’emplois depuis le mois de mai ont accentué les problématiques déjà existantes. Une situation qui génère de nouveaux comportements constate le premier vice-président : « De plus en plus de plaisanciers pêchent pour se créer des revenus de substitution. Nous devons tenir compte de ce phénomène de pêche informelle et nous ajuster. » Ce travail de concertation doit aboutir à l’élaboration d’une stratégie de la pêche côtière en province Sud dont l’adoption sera soumise au vote de l’assemblée courant 2025. Quels textes et quelles mesures adopter pour accompagner la pêche côtière en province Sud, dans un contexte nouveau ? Voilà tout l’enjeu des réunions menées par la collectivité, les professionnels et ses partenaires afin de tenir compte des réalités du terrain et de poursuivre le développement économique. Pêche côtière : des ateliers pour rester «au plus près des réalités des professionnels» LECODEDE L'ENVIRONNEMENT

18 SUD'MAG #18 | Novembre 2024 Organisée par la French Tech Nouvelle-Calédonie en partenariat avec la province Sud du 16 au 17 octobre, cette rencontre internationale réunit sur deux jours les French Tech des Outre-mer et du Pacifique, « amis et partenaires français d’Outre-mer avec qui nous partageons nos compétences pour mettre en commun nos talents et avancer ensemble pour coconstruire l’avenir et aller à la conquête des marchés », a soutenu le premier vice‑président de la province Sud, Philippe Blaise, à l’ouverture de l’évènement. Au Château Royal, « So Tech, So Good – Outre-mer French Tech Days 2 » a réuni les pépites de l’innovation qui se sont nourris d’échanges passionnants autour des écosystèmes de l’entrepreneuriat et de l’innovation technologique. À l’ouverture de cette rencontre, aux côtés des représentants du gouvernement, notamment Christopher Gygès, Philippe Blaise, a tenu à rappeler le soutien de la collectivité au secteur de la Tech, « domaine essentiel au développement économique de la Nouvelle-Calédonie : Notre petit territoire au marché réduit montre des difficultés à développer des secteurs traditionnels. C’est donc une question de survie et de stratégie d’avoir des secteurs qui ont ce potentiel d’innovation et également d’export. La Tech a toute notre attention et c’est en ce sens que notre mandature a décidé de créer des outils dédiés à l’accompagnement des startupers de A à Z », a-t-il soutenu. Un panel d’aides pour dynamiser et encourager les porteurs de projets. Raphaël Larvor, directeur de la direction du Développement Économique et du Tourisme (DDET) de la province Sud, a ainsi présenté ce matin les différents dispositif d’aides au secteur. CASE, Fonds Sud Innovation, aide aux jeunes diplômés… la province Sud déploie « un panel d’aides pour dynamiser et encourager les porteurs de projets innovants qui font du territoire une terre attractive » a-t-il souligné. R e m e r c i a n t c h a l e u r e u s e m e n t Hatem Bellagi, Président de la French Tech Nouvelle‑Calédonie et ses équipes, le premier vice-président a vivement salué « la présence des territoires d’Outre-mer et nos amis réunionnais », rappelant que « nous ne sommes pas des concurrents, mais des amis, français d’Outre-Mer qui avons tout intérêt à partager nos compétences et nos produits. Je me réjouis de cet esprit que l’on retrouve ici à la French Tech.» Le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, accompagné de la présidente de la province Sud, Sonia Backès, a honoré la clôture de cet évènement en présence des représentants du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et des acteurs et représentants des French Tech des Outre‑mer et du Pacifique engagés pour trouver des solutions novatrices face aux enjeux socio-économiques et écologiques du monde. L’innovation pour construire l’avenir ensemble Lancé le 16 octobre au Château Royal, « So Tech, So Good – Outre-mer French Tech Days 2 » est l’évènement qui met en lumière les talents du secteur de la Tech, domaine essentiel au développement économique de nos territoires insulaires et ultra-marins.

Novembre 2024 | SUD'MAG #18 19 D’origine indonésienne par sa mère, née à Houaïlou, et wallisienne/asiatique par son père, né au Vanuatu, Adriana puise dans son héritage une véritable source de richesse et de valeurs qui l’accompagnement tout au long de son parcours. Consciencieuse et attachée au travail bien fait, elle décide après l’obtention de son baccalauréat scientifique spécialité SVT au lycée Lapérouse avec mention Bien, de poursuivre une licence Sciences de la Vie option Chimie à l’Université de la Nouvelle‑Calédonie. Diplômée en 2021, elle s’envole par la suite à l’Université de Montpellier pour y suivre un Master 1 Neurosciences puis un Master 2 Ingénierie thérapeutique et Bioproduction en Biotechnologie-Santé alors obtenu en 2023, de nouveau avec mention Bien. Sa passion pour la recherche s’est véritablement révélée lors de son stage de Master 2 à l’Institut Pasteur de Nouvelle‑Calédonie. Une expérience décisive dans son parcours d’universitaire : « Ce stage de six mois m’a vraiment immergée dans le monde de la recherche, et cela m’a beaucoup plu. La poursuite en thèse s'est donc faite naturellement. » Une recherche tournée vers la santé publique calédonienne Aujourd’hui doctorante, Adriana consacre ses travaux à l’étude du microbiote du sol et de son rôle sur la survie et la virulence des leptospires pathogènes en Nouvelle‑Calédonie, où la maladie y est cent fois plus répandue qu’en métropole. Une thèse qui s’attaque à un enjeu crucial pour la santé publique locale, avec pour objectif de comprendre si certaines bactéries du sol favorisent ou, au contraire, nuisent à la survie des leptospires, les bactéries à l’origine de la maladie : « Je viens de terminer mon premier semestre de thèse, qui comportait des analyses bio-informatiques pour caractériser les sols calédoniens. Ces analyses sont toujours en cours et j'espère avoir toutes les données nécessaires pour mettre en lien la présence de leptospires et les communautés microbiennes présentes dans ces sols positifs à la leptospirose. » Un travail de longue haleine, qui pourrait aboutir à l’identification de types de sols plus à risque, contribuant ainsi à la prévention de cette maladie. En décembre 2023, Adriana a reçu le Prix d’Encouragement à la Recherche de la province Sud qui récompense son projet de thèse dont l’étude présente un fort intérêt pour la santé publique calédonienne : « J’ai candidaté en octobre 2023, et j’ai eu la chance de l’obtenir en décembre. Ce prix représente un soutien financier conséquent pour mener à bien mes recherches durant les trois prochaines années. » La jeune native du Caillou n’en est pas à sa première aide de la province Sud qui l’avait déjà soutenue lors de son départ en Métropole pour poursuivre son master. Après sa thèse, Adriana souhaite rester en Nouvelle-Calédonie pour contribuer à l'amélioration de la santé publique mais aussi et surtout à la formation de la jeunesse : « J’aimerais participer, à mon échelle, à l'évolution et au progrès des enjeux sanitaires calédoniens. Et parce que le progrès passe aussi par la formation, j'ai également à cœur de m’investir dans l'éducation car selon moi, les générations futures doivent être formées et informées. » Un message d’espoir qu’Adriana adresse également aux jeunes et aux étudiants : « Je vous encourage vivement à toujours aller plus loin ; à s’instruire, se former, découvrir… C’est cette soif de connaissance qui est à l’origine de toute découverte ! » Adriana Luga, à la croisée des sciences et de la santé publique calédonienne « Toujours aller plus loin ». Du haut de ses 25 ans, Adriana Luga est une doctorante passionnée qui nourrit sa soif de connaissance en biologie-santé. Cette année, cet enfant du Caillou a reçu le prix d’Encouragement à la Recherche de la province Sud, une distinction qui l’aide financièrement dans ses travaux de recherche axés sur la prévention de la leptospirose sur le sol calédonien. Portrait.

20 Le 31 ocotbre, la présidente Sonia Backes et les élues provinciales Marie-Jo Barbier et Muriel Malfar Pauga sont venues manifester son soutien au personnel et aux élèves de l’école catholique de Dumbéa, ayant subi une série de caillassages le 22 octobre. Une rencontre chaleureuse marquée par l’espoir. Même si les océans se déchainent, je les traverserai avec toi ». C’est porteurs d’un message de paix, d’amour et d’espoir que les 440 enfants de l’école Catholique de Dumbea-sur‑mer ont entonné un chant chrétien pour accueillir la présidente Sonia Backès et les élues provinciales Marie-Jo Barbier et Muriel Malfar-Pauga. Un accueil poignant pour la présidente et les élues, qui ont souhaité apporter leur soutien aux équipes de l’établissement victime de caillassages le mardi 22 octobre, blessant trois enfants. Touchée par les enfants et l’engagement inébranlable de la directrice, Marielka Launay, la présidente a déclaré, émue : « Votre chant nous rappelle que l’on peut traverser des océans déchaînés ensemble si on garde la foi. Votre école est à l’image de la Nouvelle-Calédonie, métissée et riche de ses différences qui nous unissent. Je crois en ce que vous portez pour les enfants et si chacun œuvre, à son niveau, pour que ce que l’on a vécu ne se reproduise pas, on y arrivera. » C’est difficile, mais c’est à nous, parents, d’éduquer nos enfants. C’est notre rôle . Saluant l’investissement des équipes pédagogiques et des acteurs présents que sont la mairie de Dumbéa, représentée par le premier adjoint au maire, Gérard Piolet, et la direction diocésaine de l’école catholique (DDEC) sous la direction de Karen Cazeau, la présidente a rappelé le soutien de la collectivité face à ces évènements « extrêmement traumatisants », comme évoque Marielka Launay, la directrice de l’établissement : « Ça fait mal… je suis aussi une maman et j’ai eu peur de perdre un des enfants. J’ai su compter sur mon équipe, formidable et extrêmement solidaire et aussi sur les parents, nos gardiens de l’école, qui ont été exceptionnels durant cette mauvaise période. Les familles nous font confiance et nous avons confiance en elles et en leurs enfants. » Cette visite aura été marquée par le message fort de Yoanne, aide maternelle et maman d’un des enfants victimes du caillassage : « J’élève seule mes six enfants et je sais combien c’est difficile, mais c’est à nous, parents, d’éduquer nos enfants. C’est notre rôle ! J’aimerais que les parents se réveillent et montrent l’exemple… Aux jeunes maintenant, les perches que nous tendons, c’est à vous de les attraper. » La foi en l'avenir à l’école catholique de Dumbea-sur-Mer

Novembre 2024 | SUD'MAG #18 21 La province Sud a signé le 23 octobre une convention de partenariat avec la Calédonienne des Eaux pour la promotion du mentorat, un dispositif qui s’appuie sur l’expertise et la méthodologie de l’association Télémaque, pionnière du mentorat en France. Ce partenariat a été officialisé par Gil Brial, 2e vice-président de la province Sud et Luc Bourgade, directeur général de la Calédonienne Des Eaux. Dans la poursuite des actions menées pour l’égalité des chances, la Province avait lancé en 2023 dans le cadre de sa politique jeunesse, le programme du mentorat. Ce dispositif s’adresse aux collégiens motivés issus de milieux modestes à partir de la 5e jusqu’au baccalauréat. Deux établissements pilotes ont alors été choisis pour son lancement : le collège des Portes de Fer à Nouméa et le collège Jean Fayard de Katiramona à Dumbéa. Les jeunes ont été identifiés et sélectionnés grâce au concours des chefs des deux établissements et des équipes pédagogiques. Gil Brial est convaincu par l’originalité de la méthode proposée par Télémaque et par le modèle « école-entreprise » : « J’ai trouvé que cela pouvait bien s’adapter à la Nouvelle-Calédonie puisqu’on a un public cible important. Et pour que ça marche, il faut que des gens s’investissent comme les mentors. » Ce qui implique de développer une communauté de mentors pour accompagner les jeunes. Après la BCI et le MEDEF-NC, c’est au tour de la Calédonienne des Eaux (CDE) à s’engager dans le programme mentorat. Luc Bourgade, le directeur général de la CDE explique ce choix : « Après les événements que nous venons de vivre, nous avons réfléchi sur la manière dont nous pouvons agir, en tant qu’entreprise pour contribuer à la refondation, à la reconstruction de ce pays. Et on a décidé de s’impliquer dans la formation des jeunes Calédoniens parce qu’on a bien compris que la jeunesse de ce pays avait tiré un signal d’alarme auquel il fallait répondre. » L’occasion de faire connaître ses métiers Cette collaboration n’est pas dénuée d’intérêt pour la Calédonienne des Eaux qui fait partie du groupe Suez. « On aimerait aussi pouvoir par ce biais attirer de futurs talents et donner aux jeunes des perspectives de métiers et leur donner envie de nous rejoindre dans cette mission de service aux populations. » Ainsi, la CDE s’engage à identifier chaque année 1 ou 2 volontaires parmi ses salariés pour être mentors de jeunes accompagnés par la province Sud. Au‑delà de cette démarche, ce partenariat permettra l’ouverture de laCDEet de ses installations pour des visites, la découverte de métiers et l’accueil de stagiaires (notamment le stage découverte professionnel d’une semaine en classe de 3e). Gil Brial ajoute : « Cette convention permet de nous appuyer sur la CDE qui s’engage à promouvoir ce dispositif. Ses collaborateurs pourront ainsi s’investir auprès des jeunes en donnant de leur temps, de leur énergie, mais aussi accepter d’être leur exemple, leur confident parfois et leur guide. C’est à la fois une aventure d’entreprise, mais également une aventure humaine. C’est une vraie chance pour la Province et pour ces jeunes !» Un nouveau partenaire pour le mentorat aux côtés de la province Sud

22 SUD'MAG #18 | Novembre 2024 LES PHOTOS DUMOIS Comme chaque année, la campagne de sensibilisation au dépistage du cancer du sein Octobre Rose se décline durant tout lemois d’octobre. Pour l’occasion la province Sud s’est parée de rose dès la nuit tombée.

Novembre 2024 | SUD'MAG #18 23 Une délégation d’élus de la province Sud composée de Jean-Gabriel Favreau, Nina Julié, Christiane Saridjan-Verger et Léa Tripodi est venue soutenir les artisans et la Chambre de Métiers et de l'Artisanat qui a organisé le Salon Bât Expo, qui s’est déroulé du 25 au 27 octobre à la Maison des Artisans. Le 10 octobre, c’est accompagné d’une délégation d’élus composée de Jean-Gabriel Favreau, Christiane Saridjan-Verger et Lionnel Brinon que le premier vice-président, Philippe Blaise, est venu saluer les exposants de ce Jeudi du Centre-ville dédié à la Polynésie. Nicolas Metzdorf a salué les membres de cette communauté dont « la présence a enrichi la Nouvelle-Calédonie». La Semaine mondiale de l’allaitement du 14 au 20 octobre a été l’occasion pour la collectivité de rappeler ses bénéfices et de soutenir les futuresmamans au travers d’ateliers.

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