Sud'Mag Novembre 2024

Nous attendons qu’on nous propose des soins maintenant et pas des soins palliatifs une fois à moitié morts. 10 SUD'MAG #18 | Novembre 2024 Le risque de la disparition des services et de l’investissement La responsabilité de ce qui s’est passé pèse sur les épaules de la CCAT, mais maintenant, c’est la responsabilité de l’État d’éviter l’effondrement, résume la présidente de la province Sud. L’effondrement, c’est concrètement la fin des dispensaires, la fin des bourses scolaires, la fin du minimum vieillesse, la fin des subventions aux associations, parce que, tout simplement, trouver 30 % d’économie, c’est matériellement impossible dans une collectivité comme la nôtre. On aurait pu avoir le débat de savoir, est-ce qu’on doit arrêter ou est-ce qu’on ne doit pas arrêter. En réalité, on doit tout arrêter. Donc, ce débat n’a pas lieu et au final, il y a une vraie unité qui va se traduire par, sans doute, un courrier commun qui sera envoyé à l’État par l’ensemble des groupes avec l’Exécutif pour demander cette aide.» Mais au-delà de ces effets dévastateurs sur le budget de fonctionnement, la province Sud devra également faire face à des difficultés pour son budget d’investissement. Elle qui était jusqu’à présent le premier financier de la commande publique de Calédonie. « C’est un élément majeur d’ailleurs, rappelle-t-elle, puisque cette chute drastique des ressources pouvait entraîner une baisse de l’investissement jusqu'à 75 %. Cela représente concrètement 9milliards de francs enmoins pour les entreprises calédoniennes, notamment en matière de BTP et de TP » A présent donc, c’est à l’État, le seul qui en a la capacité, d’intervenir. « Je pense que mon cri d’alerte est utile pour tout le monde. Nous avons envoyé ce message de la Province car le débat était là. Mais la mairie de Nouméa et les mairies de l’agglomération rencontrent aussi des problèmes, des arriérés et des difficultés... » Ce qu’attendent à présent les Calédoniens ? Aux yeux de la présidente, c’est une prise de conscience de la réalité et une réaction concrète de la part de l’État. « Pour les entreprises qui ont été brûlées ou pillées, ils attendent les assurances qui pour certaines, ne jouent clairement pas le jeu. On n’a que 15 % de remboursement à ce stade sur tout ce qui doit être remboursé. Tous les autres qui n’ont pas brûlé, n’ont pas été pillés mais ont une baisse de chiffre d’affaires significative et qui attendent un signal de confiance pour savoir s’ils continuent ou s’ils arrêtent. Ce que nous attendons, ce sont des gens qui nous proposent des soins maintenant et pas des soins palliatifs une fois qu’on sera à moitié morts.»

RkJQdWJsaXNoZXIy MjE1NDI=