6 SUD'MAG #18 | Novembre 2024 Depuis le 13 mai, les exactions ont mis à terre la Nouvelle-Calédonie. Avec 800 entreprises perdues menaçant plus de 30 000 emplois, elles ont placé les collectivités dans une difficulté financière inouïe, avec 41 milliards de pertes de recettes fiscales. Sans l’aide massive de l’État et sa nécessaire poursuite, notamment auprès des collectivités locales, comme l’a rappelé la présidente de la province Sud au ministre des Outre-mer, François‑Noël Buffet, les conséquences seront terribles pour les habitants car de nombreuses politiques publiques portées par la province Sud pourraient disparaître dans tous les domaines d’interventions. Pour la province Sud, qui concentrait la majeure partie de la création de richesse dans le secteur privé, l’effet a été dévastateur. La trajectoire vertueuse de ses finances et sa parfaite gestion depuis le début de la mandature est venue se fracturer contre le mur des insurgés. Toutes ses cartes d’excellence ont été rebattues. Le 24 octobre, l’assemblée de Province s’est réunie pour débattre de l’orientation budgétaire 2025 de la collectivité gravement affectée par les violences insurrectionnelles du 13 mai. Un débat destiné à interpeller l’État sur « la situation cataclysmique du territoire » a alerté la présidente de l’assemblée de la province Sud, Sonia Backès : « Le 5 décembre, sans aides concrètes de l’État, notre système s’effondre. La réponse de Bercy doit porter sur des aides à l’investissement pour remettre les milliers de chômeurs au travail à l’heure de la reconstruction. » Unis pour redire à l’État l’urgence absolue d’apporter des aides concrètes, les élus ont alerté sur le funeste sort de la collectivité et d’un système au bord de l’effondrement. « Ce débat d’orientation budgétaire se fait avec beaucoup d’inconnues, dont l’atterrissage des recettes fiscales et le montant de l’aide de l’État, si aide il y a… Notre administration, que je remercie, a réalisé un exercice théorique en établissant un budget avec une perte fiscale de l’ordre de 17.8 milliards de francs pour 2025, soit un budget en recul de 20 ans qui nous ramène en 2004 et qui présage l’effondrement de notre système. » C’est avec gravité que la présidente a ouvert ce débat d’orientation budgétaire (DOB) qui a mis en lumière l’ampleur de la catastrophe qui menace les Calédoniens à l’approche du 5 décembre, date à laquelle le budget primitif 2025 de la collectivité doit être voté. Un budget en recul de 20 ans qui nous ramène en 2004 et qui présage de l’effondrement de notre système. Malgré une gestion exemplaire de son budget de 2020 à 2024, la collectivité n’est plus en mesure de panser les conséquences des destructions programmées depuis le 13 mai par la CCAT. Alors déjà désavantagée par une clé de répartition injuste (50 % des recettes fiscales reçue pour 75 % de la population sur son sol), et toujours dans l’attente des dettes non honorées par le gouvernement et la CAFAT de l’ordre de 8 milliards de francs, la province Sud connaît aujourd’hui une perte de Un véritable cri d’alerte lancé à l’État
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