GRATUIT L'ACTUALITÉ DE LA PROVINCE SUD www.sudmag.nc | #019 | Décembre 2024 UN TOURISME DURABLE AU CŒUR DU TERRITOIRE
3 ÉDITO R E S P O N S A B L E D E L A P U B L I C A T I O N : S o n i a B a c k è s | R É D A C T E U R E N C H E F : N i c o l a s P a n n i e r . R É D A C T I O N : D i r e c t i o n d e l a c o m m u n i c a t i o n d e l a p r o v i n c e S u d . | P H O T O S : N i c o l a s B o n n e a u , F a b r i c e W e n g e r , S u d To u r i s m e . MON TAG E : D i r e c t i o n d u S y s t è m e d ' I n f o r m a t i o n e t d u N u m é r i q u e ( D S I N ) . | I N F OGRAPH I E : D i r e c t i o n d e l a c omm u n i c a t i o n d e l a p r o v i n c e S u d . I MP R E S S I O N : 3 5 0 0 0 e x e m p l a i r e s - E I P E d i t i o n s & I m p r e s s i o n s d u P a c i f i q u e , s u r d u p a p i e r g é r é d u r a b l e m e n t F S C | I S S N 2 4 9 7 - 6 9 0 3 . MAGAZINE INTERACTIF RETROUVEZ-NOUS EN LIGNE Vous trouverez des QR Codes dans les pages du Sud'Mag. Ils vous permettent d’accéder à du contenu supplémentaire et détaillé en lien avec les articles du magazine. Utilisez votre smartphone et flashez-les. Toute l’actualité de la province Sud à tout moment, disponible sur votre ordinateur, tablette et smartphone : sudmag.nc Dites-nous ce que vous en pensez ! Donnez-nous votre avis sur le SudMag que vous avez entre les mains afin que les prochains numéros répondent toujours à vos attentes. Formulaire en ligne : province-sud.nc/form/suggestion-sudmag Résister face aux doutes Si je pouvais ne retenir qu’un seul fait de cette année 2024, ce serait l’exemple de solidarité dont font preuve les Calédoniens depuis ces derniers mois ; l’incroyable résilience dont vous avez fait preuve durant ces longues périodes de doutes. Constatant cette remarquable résistance, de manière si spontanée, nous nous sommes serré les coudes dès le 13 mai en étant chaque jour à vos côtés. Nous n’avons ni attendu une aide providentielle de l’État, nimême celle d’un gouvernement de la Nouvelle‑Calédonie aux finances déjà exsangues à l’époque. Nous n’avons pas commenté, déploré ou tenté d’expliquer ce déferlement de haine. Nous avons agi avec vous. Je voudrais ici vous faire part de ma fierté d’avoir été avec ceux qui ont résisté, exprimer mon soutien à ceux qui ont perdu leur emploi, leur logement et qui continuent de se battre pour rebâtir une Nouvelle-Calédonie réduite en cendres par des personnes radicalisées de la CCAT. Rien ne nous a été épargné. Mais vous êtes toujours là et nous sommes toujours à vos côtés. C’est notre victoire. Mais je me dois aussi de vous tenir un discours de vérité. Rien n’a été facile et rien ne le deviendra en ce début d’année 2025. Nous allons encore devoir résister face aux doutes. Nous allons encore devoir nous battre pour convaincre, pour sensibiliser et pour persuader jusqu’au plus haut sommet de l’État de la nécessité de nous venir en aide. La province Sud s’engage à mener ce nouveau combat. Je m’y engage. Nous serons aux côtés de ceux qui résistent. En attendant, que les fêtes soient heureuses, avec vos familles, et que 2025 nous apporte une espérance nouvelle. Sonia Backès, Présidente de l’assemblée de la province Sud
4 #19La lettre d’information de la province Sud pour rester informé chaque semaine Abonnez-vous en suivant le lien : province-sud.nc/mon-compte SOMMAIRE Le tourisme acteur de la relance économique 6 Le dispositif BOOST EMPLOI pour rebondir face à la crise 12 LeNWF sous le signe de l'économie sociale et solidaire 18 3 Édito 20 La sécurisation des collèges, une priorité pour la collectivité 21 Le poste de police de Païta à nouveau opérationnel 27 Huit nouvelles recrues pour le mentorat 28 Le collectif des associations soutenu par la province Sud 31 L'ASH remporte la finale du Challenge Multisports Handisport-Adapté 16 Une nouvelle taxe pour les agriculteurs, c'est non !
Décembre 2024 | SUD'MAG #19 5 Depuis le début des exactions, le 13 mai, les associations ont le sentiment d’être « les oubliées de la crise ». Dans l’urgence, la priorité était effectivement de sauvegarder les salariés et les entreprises, la survie de la Nouvelle‑Calédonie en dépendait. Et alors que le Caillou s’enlisait dans la crise, les associations ont eu l’impression d’être devenues invisibles. Réunies dans CDA NC - Collectif Des Associations de Nouvelle-Calédonie, elles ont souhaité exprimer à l’exécutif de la province Sud mardi soir leurs préoccupations et doutes face à l’avenir. « On s’est sentis enfoncés dans un manque de considération, mais surtout on s’est enfoncés dans des difficultés sans comprendre pourquoi on était écartés. Écartés du fonds de soutien de l’État et de l’ensemble des discussions sur l’avenir institutionnel du territoire », a expliqué Thibaut Bizien, vice-président de la FOL‑NC au nom du collectif. Il a rappelé « le rôle des associations dans les missions de service public aux côtés des institutions ». Cet échange a permis de poser une question importante : « Si l’État verse les fonds attendus, dans quelle mesure les institutions s’engagerontelles à aider les associations au travers d’arbitrages favorables qui prendront en compte les déficits creusés depuis le 13 mai ? ». Malgré un manque de visibilité sur l’aide de l’État, Sonia Backès, la présidente de l’assemblée de la province Sud et Philippe Blaise, le 1er vice-président ont tenu à rassurer les acteurs associatifs tout en étant très transparents sur les difficultés financières de la province Sud et les efforts budgétaires déjà engagés. Cependant, il ne fait aucun doute que « des associations contribuent à des missions d’intérêt général, voire des missions de service public délégué. Il serait complètement absurde d’arrêter ça car cela génèrerait des conséquences encore plus graves », a souligné la présidente de la province Sud. Bien conscient des difficultés que traverse le monde associatif, l’exécutif « a toujours alerté l’Etat pour dire qu’on est en train de tuer le tissu associatif ! » Arriver à construire avec vous les associations une trajectoire partagée d’effort La présidente de l’assemblée de la province Sud a assuré qu’une enveloppe globale est bien prévue pour les associations dans le budget 2025. Elle sera évidemment inférieure à 2024 et « l’idée est qu’on arrive à construire avec vous les associations une trajectoire partagée d’effort. Tout le monde participera à cet effort, les collectivités aussi bien que l’ensemble du tissu associatif, chacun à son niveau afin que vous puissiez continuer à exercer vos missions de service public dans les secteurs qui sont les vôtres et de perdre le moins possible d’emplois salariés ». Le collectif des associations reçu à la province Sud Elles font partie des acteurs incontournables de notre société. Pourtant, les associations d’utilité publique ont vu leurs subventions s’effondrer depuis le 13 mai. Mercredi 20 novembre, le collectif les regroupant a été reçu à la province Sud. Il a obtenu l’assurance d’un soutien financier pour l’année prochaine, afin que tous soient en mesure de maintenir leur activité.
6 SUD'MAG #19 | Décembre 2024 Plus que jamais, les acteurs du tourisme sont aujourd’hui au cœur d’un volet crucial de la relance économique. Pour la province Sud, cette relance s’appuie sur trois piliers : la poursuite des aides à la formation des acteurs du secteur, une meilleure prise en compte des attentes des vacanciers et une facilité d’accès aux offres de la collectivité. Depuis novembre, le site sudtourisme.nc met à portée de clics l’ensemble des offres touristiques de la province Sud. Cela fait vraiment plaisir d’être précurseur en Nouvelle-Calédonie. Ce site est exceptionnel parce que c’est très difficile de regrouper l’ensemble des partenaires touristiques et là on a réussi à le faire ». C’est par ces mots que la présidente de la province Sud, Sonia Backès, a accueilli le 19 novembre dernier le lancement de la toute nouvelle marketplace de Sud Tourisme, une plateforme qui réunit désormais tous les acteurs touristiques de la collectivité sur un seul site, et qui vous permet surtout de créer votre séjour complet sur un seul espace marchand. Ainsi, en quelques clics, vous pourrez réserver à la fois votre hébergement, vos excursions et votre moyen de transport pour un séjour complet et à la carte. « Ce mode de fonctionnement était attendu, rappelle Jean Gabriel Favreau. Combien de fois les touristes locaux ou internationaux se trouvaient démunis ou un peu perdus sur les offres nombreuses, et notamment en province Sud ? De leur côté, les structures plus modestes ou les excursions plus intimistes passaient la plupart du temps inaperçues ou étaient réservées à des groupes d’initiés. Créer cette plateforme permet aujourd’hui de donner à chacun la visibilité touristique qu’il mérite. Ainsi, peu importe le niveau de prestation. L’important reste que chaque acteur touristique de la province Sud se retrouve sur le site ». Une approche personnalisée Jusqu’à présent, à peine 40 % des prestataires de la province Sud étaient commercialisés sur Internet. Le manque de moyens ou de connaissance des outils existants a conduit à une disparité de l’offre en ligne. Avec ce hub numérique, la province Sud lance une offre complète et dynamique. Sud Tourisme, qui regroupe aujourd'hui plus de 70 prestataires sur sa plateforme, plus de 170 produits touristiques et plus de 250 pages thématiques en ligne, ne s'arrête pas là. Chaque semaine depuis son lancement, de nouveaux prestataires s'inscrivent pour optimiser leur visibilité et accélérer leurs ventes. La plateforme se distingue par son approche personnalisée et sécurisée, répondant aux besoins spécifiques de chaque visiteur tout en offrant une solution adaptée aux prestataires locaux. Un des atouts majeurs de cette marketplace réside dans son modèle économique : avec un taux de commission de seulement 7,5 %, bien inférieur aux 20 % pratiqués par des géants du secteur comme Booking ou Expedia, la plateforme permet aux professionnels de maximiser leurs revenus tout en réduisant leurs coûts. Depuisdeuxans, l’équipedeSudTourismeaccompagne les professionnels du secteur « pour répondre à toutes les demandes, rappelle Alexandra Gambino, responsable du pôle commercialisation. On a une équipe sur le terrain qui les suit quotidiennement pour les amener à utiliser les outils que nous avons développés pour eux. Nous pouvons aussi aborder de nombreux sujets sur le marketing, la stratégie tarifaire » ou encore les formations que la province Sud propose pour dynamiser l’offre touristique. Dans les mois à venir L’ambition de Sud Tourisme est claire : poursuivre son travail d'accompagnement des prestataires de la province Sud pour promouvoir l'offre touristique et renforcer l'attractivité de la destination. Comme le souligne Sonia Backès, « Nous avons intérêt à développer d’autres secteurs, d’autres activités. Je suis convaincue que le tourisme en fait partie ». Cette vision met en lumière l'aspiration de Sud Tourisme à devenir un véritable moteur de croissance économique et sociale pour la région. Le tourisme acteur de la relance économique EN PRATIQUE • Le site : sudtourisme.nc • Un service client dédié disponible 7 jours sur 7 • Un système de paiement sécurisé 3D-Secure • Plus de 74 prestataires à ce stade • Plus de 170 produits touristiques • Plus de 250 pages thématiques en ligne • Un service client dédié disponible 7 jours/7 avec un chat et des conseillers séjours
Décembre 2024 | SUD'MAG #19 7 DEUX QUESTIONS À… JEAN GABRIEL FAVREAU, PRÉSIDENT DE SUD TOURISME Qu'est-ce qui a motivé la création de ce site ? Tout a commencé il y a environ deux ans et demi quand l’idée de créer une marketplace - un site marchand - de la destination a émergé. L'objectif initial était de promouvoir la destination tout en facilitant la mise en relation entre les professionnels du tourisme et les consommateurs. C'est ainsi qu'est née Sud Tourisme, une initiative qui a rapidement pris forme pour porter ce projet ambitieux et innovant. Qu'apporte le site ? Son approche inclusive et innovante ! Il intègre tous les professionnels du secteur touristique, qu'ils soient déjà présents en ligne ou non. Cela permet à un large éventail d'acteurs locaux, y compris ceux qui n'ont pas encore développé une présence numérique, de bénéficier de cette visibilité. En intégrant tous les professionnels dans une plateforme structurante, Sud Tourisme devient un outil clé pour renforcer la visibilité collective.
8 SUD'MAG #19 | Décembre 2024 Depuis le début de la mandature, la province Sud poursuit sa démarche de professionnalisation de la filière touristique, un secteur clé de l'économie locale. Le Plan de Professionnalisation des Acteurs du Tourisme 2025 (PPAT) s’inscrit dans cette dynamique en proposant une offre variée et accessible à tous les opérateurs touristiques. Grâce au PPAT, les entreprises bénéficient d'un accompagnement adapté pour répondre à un secteur en constante mutation et « qui subit depuis quatre ans de nombreux coups durs, entre le Covid et les exactions de ces derniers mois, explique Raphaël Larvor, directeur du Développement Économique et du Tourisme (DDET) en charge de la professionnalisation du secteur. Ateliers, webinaires, conférences-débats comme les « cafés du tourisme »… sont autant de formats qui vont permettre de répondre aux contraintes et besoins spécifiques des entreprises ». Offres ciblées Début décembre, la province Sud a lancé sa consultation auprès des organismes de formation pour animer le programme 2025 qui poursuit son soutien auprès des professionnels fortement impactés par les derniers évènements politiques et sociaux. L’offre de formation sera essentiellement individualisée avec des formats coachings et accompagnements « Facilitateurs » qui permettent de répondre aux besoins très spécifiques et très concrets de chaque professionnel : améliorer sa visibilité en ligne, optimiser sa présence sur les réseaux, perfectionner son anglais professionnel ou revoir sa politique tarifaire sont quelques exemples des thématiques abordées. La professionnalisation du secteur continue
9 Parmi les nouveautés de 2025 : un coaching IA pour faire ses premiers pas ou se perfectionner avec les outils révolutionnaires de l’intelligence artificielle. Deux ateliers en présentiel viendront compléter le catalogue, sur les thématiques des « éco-gestes » et de « l’accueil des clientèles en situation de handicap ». Ils sont spécialement conçus pour accompagner les établissements hôteliers s’inscrivant dans la démarche de classement hôtelier. Enfin deux Cafés du Tourisme permettront de se retrouver le temps d’une soirée pour débattre et réseauter entre professionnels. Le premier aura lieu le 18 mars sur l’Agritourisme. Objectifs clairs Le secteur touristique de la province Sud a été fortement impacté par les récents bouleversements politiques et sociaux. À travers ces dispositifs, la DDET entend non seulement soutenir les entreprises dans leur reconstruction, mais aussi repositionner le tourisme comme un acteur incontournable de l’économie calédonienne indique Flore Roudault, cheffe du service du tourisme . L’enrichissement de l’offre, la professionnalisation des équipes et l’amélioration de l’hospitalité restent au cœur de cette stratégie ambitieuse. Avec ces initiatives, la province Sud continue d’affirmer son rôle moteur pour le développement touristique, en mettant l’accent sur l’excellence et l’adaptabilité de ses acteurs. Un « Espace pros » en ligne Cette plateforme mise à disposition gratuitement regroupe des ressources pratiques : webinaires, tutoriels pratiques, actualités et tendances, chiffres clefs du tourisme… et depuis peu une rubrique « retours de terrain » à écouter en mode podcasts, une série d’interviews de pros qui parlent aux pros et se racontent tout simplement. ESPACEPROS TOURISME
10 SUD'MAG #19 | Décembre 2024 Si le tourisme est une ambition forte, c’est aussi une compétence provinciale, malmenée ces dernières années par la crise Covid et l’instabilité politique. Dans ce contexte troublé, miser sur le tourisme durable pour participer à la relance économique est une volonté. En Nouvelle-Calédonie, la gestion du tourisme devrait être simple.. Elle relève exclusivement des provinces, tandis que les communes conservent leur clause de compétence générale pour le développement et la promotion de leur territoire. Il revient donc aux provinces de définir les stratégies de développement touristique et de promotion de leur destination. Dans cette dynamique, Sud Tourisme et la direction du Développement économique et du tourisme de la province Sud (DDET) travaillent en étroite collaboration avec les acteurs du secteur. Leur objectif est de mettre en place les moyens nécessaires pour faire du tourisme un pilier de l'économie calédonienne. La qualification de l'offre et la mise en œuvre d'un plan de professionnalisation constituent des axes clés de cette démarche. Pour Sonia Backès, « la compétence touristique est un pilier de l’autonomie et du développement équilibré instauré par les accords historiques. La conserver garantit une gestion locale adaptée, en phase avec les réalités du terrain et les enjeux économiques ». En province Sud, où se trouvent les principales infrastructures (aéroport, hôtels, plages comme l’Anse Vata) et la capitale Nouméa, le tourisme représente un secteur clé. Cette compétence permet d’orienter les projets pour maximiser les retombées économiques locales. Le développement de ce secteur passe aussi par la gestion des parcs et réserves naturels, et par le financement de structures de promotion touristique. C’est pourquoi Sud Tourisme et la DDET se positionnent au plus près des acteurs touristiques, pour développer avec eux les moyens nécessaires pour faire du secteur un acteur majeur de l’économie calédonienne. « Ces dernières années, en concentrant également notre action sur la professionnalisation des acteurs locaux, nous avons clairement favorisé une économie en circuit court, durable et adaptée, rappelle Jean Gabriel Favreau, président de Sud Tourisme. C’est une action qui a porté ses fruits c’est pourquoi il est important de maintenir cette compétence provinciale ». Le tourisme, une ambition provinciale
11 La province Sud a priorisé les touristes internationaux au détriment du tourisme local. Faux. Depuis la pandémie de COVID-19, la Province a redoublé d’efforts pour attirer les touristes locaux, notamment en proposant des offres adaptées et en encourageant les résidents à redécouvrir leur région, dans le cadre de la relance économique. La création de la SPLSud Tourisme a permis de centraliser les efforts touristiques de la province Sud. Vrai. Sud Tourisme, créé en 2022, centralise la gestion et la promotion des offres touristiques de la Province pour améliorer leur visibilité et encourager un tourisme durable. La province Sud a mis en place des initiatives telles que le label "Accueil Vélo" pour encourager le cyclotourisme et promouvoir des pratiques écologiques. Les offices de tourisme des Quais Ferry et de l’Aquarium ont été les premiers à obtenir cette certification, reflétant l'engagement envers un tourisme respectueux de l'environnement. Le tourisme en province Sud se concentre uniquement sur Nouméa et ses environs. Faux. Si Nouméa est un point central, la province Sud met également en avant des sites comme le Parc Provincial de la Rivière Bleue, l'île des Pins, Poé, et bien d'autres notamment dans les gites dont certaines ont fait l’objet ces dernières années de nombreux aménagements. L'objectif est de diversifier l'offre touristique au-delà de la capitale. Lancer des campagnes de communication à l'international est efficace. Faux. L'expérience passée le prouve et la province Sud n'est pas favorable à cette initiative que le gouvernement veut lancer. VRAI/FAUX
12 SUD'MAG #19 | Décembre 2024 La collectivité, par l’intermédiaire de son 1er vice-président, Philippe Blaise, a pris position contre le projet de loi sur « l’eau partagée », en raison notamment d’une inégalité de traitement entre les terres agricoles privées qui seront soumises à une taxe et les terres coutumières qui en seront exonérées de taxe. Une décision motivée par le fait qu’établir une redevance sans proposer le moindre service en échange, semble être injustifiable. À la veille de la présentation du projet de loi sur l’« eau partagée » au congrès, jeudi 21 novembre, la province Sud par la voix de son 1er vice‑président Philippe Blaise a annoncé qu’elle ne voterait pas pour cette loi. Pour rappel, ce projet s’inscrit dans la continuité des travaux initiés dans le cadre du schéma d’orientation de la Politique de l’Eau Partagée (PEP) qui a été adopté en 2019. Son objectif est d’établir un cadre juridique pour la gestion et la préservation de cette ressource vitale. « La Province a alerté à de très nombreuses reprises sur les dangers que représente ce projet de loi », explique le 1er vice‑président. Ce qui amène la collectivité aujourd’hui à se prononcer contre et à alerter l’opinion publique. Il précise la position de la province Sud : « Premièrement, c’est le principe de mettre en place une redevance. Aujourd’hui nous avons beaucoup d’agriculteurs qui font des prélèvements dans les cours d’eau. C’est l’eau qui tombe du ciel, il n’y a aucun service en échange, aucun service public impliqué, pas d’infrastructure. Donc on ne comprend pas pourquoi on devrait leur faire payer l’eau qui émane des cours d’eau en échange de rien. » Les terres agricoles coutumières n'auront pas à payer cette taxe. On crée ici une discrimination qui n'a pas de sens Le deuxième point de cette loi pose aussi problème. « Cette redevance est profondément injuste puisque les terres agricoles coutumières n’auront pas à le payer, alors que les terres agricoles privées le devront. On crée une discrimination, une inégalité économique qui n’a aucun sens dans la situation actuelle concernant la répartition du foncier. » Sans compter que la redevance que devront payer les agriculteurs et industriels, qui sont les principaux concernés, ne se traduira pas par des investissements d’infrastructures ou d’entretien. « Cet argent alimentera une cagnotte que le gouvernement sera libre d’utiliser comme bon lui semble. Il n’y a aucune stratégie en matière de développement agricole en rapport avec cette redevance. C’est juste une taxe en échange de rien. Ce n’est pas acceptable pour nous. » Mettre fin au mille-feuille administratif Au-delà de ça, se pose un autre problème de fond alerte Philippe Blaise : « Notre réflexion s’appuie sur la nécessité de lutter contre le mille-feuille administratif. Actuellement, les cours d’eau sont gérés par la Nouvelle-Calédonie. Or c’est un non-sens, car les cours d’eau font partie du foncier des territoires des provinces qui gèrent l’environnement, le développement agricole et le développement économique. Il faut que le monde agricole et économique mais également les habitants n’aient plus qu’un seul interlocuteur pour instruire les dossiers, rapidement et efficacement. Et pour cela, il faut que ce soit les provinces qui gèrent les cours d’eau. » Philippe Blaise insiste sur le fait que cette « dispersion des compétences a pour conséquence que le monde agricole ne sait plus à qui s’adresser entre la DAVAR de la Nouvelle-Calédonie et la province Sud ». Mercredi 20 novembre, le projet de loi a finalement été renvoyé en commission, à la suite de l’adoption d’unemotion préjudicielle présentée par les groupes « Rassemblement » et « Intergroupe Loyalistes ». Pour la province Sud, une nouvelle
Décembre 2024 | SUD'MAG #19 13 taxe pour les agriculteurs, c’est non ! L’exemple réunionnais L’intérêt pour la province Sud de reprendre la maîtrise des cours d’eau est qu'elle pourra, à long terme, construire une vraie stratégie de l'eau agricole. À l’exemple de La Réunion, où une délégation provinciale menée par Philippe Blaise s’est rendue du 16 au 22 octobre 2023 dans le cadre d’une mission exploratoire agro‑alimentaire : « L’idée est de mettre en place un opérateur public qui va pouvoir porter les investissements. Ainsi, on va pouvoir mettre des captages dans les rivières qui ont un débit permanent et des dizaines de kilomètres de canalisations agricoles et c’est ce qui demain nous permettra d’augmenter notre autosuffisance alimentaire, parce qu’on va mettre en valeur les terres qui aujourd’hui ne le sont pas, car elles sont actuellement loin des cours d’eau. » Permettre à nos agriculteurs de grandir La province Sud, qui concentre 75 % des volumes produits en Calédonie, a investi près de 585 millions de francs dans le secteur en 2023, notamment pour le soutien à l’investissement (330 millions) et en soutien de fonctionnement (255 millions). Dès 2021, la collectivité s’était attelée à valoriser et encourager les aides en faveur des jeunes agriculteurs. Un dispositif a été mis en place afin de répondre aux contraintes et besoins de ces entrepreneurs qui souhaitent accéder aux crédits bancaires, grâce notamment à la constitution d’un fonds dénommé « AGRI’EQUIP-PSUD » initié par la province Sud en partenariat avec la Caisse du Crédit Agricole Mutuel de la Nouvelle-Calédonie (CAM-NC). Des réponses efficaces pour améliorer un taux de couverture alimentaire bien trop faible (17 %).
14 SUD'MAG #19 | Décembre 2024 Là où il y a une volonté, il y a un chemin. Depuis maintenant deux ans, la province Sud travaille activement à la mise en place d’une filière contrôlée pour la mise sur le marché de la viande de cerf. En octobre 2023, elle avait déjà obtenu du gouvernement et du congrès de la Nouvelle-Calédonie une attention particulière sur cette filière d’avenir avec des arrêtés d’application et une délibération fixant les conditions sanitaires de collecte, de traitement et de mise sur le marché des viandes de cervidé sauvage. Porté au cœur de la province Sud par les élus Françoise Suve, Lionnel Brinon et de nombreux partenaires au service de l’environnement, du développement économique, mais aussi de la lutte contre la vie chère, « la mise en place de cette filière est plus qu’une nécessité aujourd’hui, dans un climat d’incertitude grandissant, insiste Françoise Suve. C'est aussi la preuve que nous pouvons développer ensemble des solutions simples, à moindre coût et en faisant bouger les lignes de nos carcans administratifs, pour le bien des Calédoniens, la protection de l’environnement et le développement économique ». Se former à l’excellence Mais pour y arriver, il apparaissait indispensable que les principaux intéressés soient au fait des réglementations et des attentes. Ainsi, pendant cinq jours, quinze stagiaires se sont retrouvés dans les locaux de la Direction du développement durable des territoires de la province Sud de Bourail afin d’aborder les aspects théoriques, puis pratiques que ces futurs formateurs pourront transmettre à leur tour. « L’idée ici est bien de permettre à nos 15 formateurs de s’assurer d’une connaissance fine du contexte réglementaire et surtout sanitaire de la viande de cerf, explique Françoise Suve. On parle tout de même d’un animal sauvage dont la viande est destinée désormais à se retrouver sur le marché. Les consommateurs doivent avoir confiance dans les produits qu’ils achètent ». Un devoir de rigueur qui a poussé la province Sud a financer cette formation destinée à des formateurs référents, encadrée par un budget de plus d'un million de francs. Les stagiaires ont acquis des compétences réglementaires, techniques et pédagogiques pour former les chasseurs à l’examen initial des cerfs abattus, étape clé avant le traitement des carcasses en centre agréé. Circuit court « Ce dispositif mobilise les associations locales de chasse et des techniciens de la Fédération de la Faune et de la Chasse. Il implique directement tous les acteurs concernés dans la traçabilité et la protection des consommateurs », rappelle Lionnel Brinon. Pour Françoise Suve, il nous engage aussi « dans une volonté de créer un circuit court attendu par les consommateurs ». Les cerfs sauvages offrent une viande maigre et nutritive. En limitant les intermédiaires et en renforçant les contrôles sanitaires, le modèle de circuit court permettra de réduire les coûts. Estimée à environ 1000 F/kg en boucherie, cette viande deviendrait alors une alternative économique et accessible, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire locale. La prochaine étape inclura les formations des chasseurs et l’agrément des centres de collecte et de traitement. Ils sont venus de Bourail, Boulouparis, Nouméa, Farino ou encore Koné. « Ils », ce sont 15 chasseurs, tous volontaires pour suivre une première formation de formateurs à Deva pour la commercialisation de la viande de cerf sauvage. C’est chose faite, et c’est une réussite. Le premier maillon d’une filière concrète à l’avenir assurément prometteur. 15 nouveaux formateurs, pour la future filière cerf
Ce projet implique directement tous les acteurs dans une volonté de créer un circuit court attendu par les consommateurs. Françoise Suve, élue provinciale et rapporteuse de la commission de l'environnement 15 participants engagés ● 5 membres de la Fédération de la faune et de la chasse de Nouvelle-Calédonie (FFCNC) ● 6 représentants d’associations de chasse (Ass. Bourail dog hunter, Ass. chasseurs Bourail, Ass. chasse nature Boulouparis, Ass. Boulouparis chasse, Ass. chasseurs du grand sud, Ass. Communale chasse agréée de Farino) ● 1 opérateur du Service nature environnement calédonien ● 1 salarié de la SEM Mwe Ara, responsable des chasses sur le domaine ● 2 agents de la DDDT de la province Sud Un partenariat gagnant gagnant La province Sud, en partenariat avec le CFPPA du Lycée Michel Rocard, porte un projet de valorisation des cerfs sauvages en Nouvelle-Calédonie. Ce projet, inscrit dans un cadre réglementaire simplifié par une délibération retravaillée en octobre 2023 par le congrès, vise à transformer cette espèce nuisible en une ressource de viande destinée à la consommation humaine. Un guide de la chasse La province Sud propose un guide de la chasse, consultable en ligne, mais aussi en version papier, qui permet aux personnes ne pouvant pas accéder à la version numérique de connaître la réglementation, mais aussi les espèces vulnérables à protéger pour une gestion plus durable des ressources. 15 CONSULTER ET LIRE
16 SUD'MAG #19 | Décembre 2024 La direction de l’Emploi et du Logement (DEL) a réagi en proposant des dispositifs adaptés et innovants pour répondre aux besoins des habitants de la province Sud. Un des programmes phares, Boost Emploi, cible les demandeurs expérimentés, souvent âgés de plus de 45 ans. « Avec des ateliers collectifs, des exercices pratiques, et des sessions individuelles, le programme met l’accent sur la confiance en soi et la valorisation des compétences », explique Léa Tripodi, élue à la province Sud et présidente de la commission emploi et formation professionnelle. « Ce qui est primordial dans cette formation et apporte beaucoup aux participants, ce sont les mises en situation de type speed meeting auxquelles j’ai pu participer, notamment le 6 décembre dernier, dans les locaux de la DEL. En fin de compte, les entretiens d’embauches peuvent être devenus un exercice compliqué ou moins maîtrisé quand cela fait plusieurs années que vous êtes dans une société ». Reprendre conscience de sa valeur, de ses compétences et de ses envies, c’est tout l’intérêt de ces ateliers qui permettent également à ces chercheurs d’emploi de se préparer pour une meilleure réussite. Aller plus loin. Le moment phare a été un speed meeting avec des entreprises partenaires, offrant aux candidats une expérience réelle de recrutement. Ce dispositif s’accompagne d’une réflexion approfondie sur le projet professionnel à l’aide d’outils modernes comme l’arbre de vie et les méthodes de coaching participatives. Parallèlement, l’approche globale de la DEL garantit une réponse adaptée à tous les profils, des jeunes en reconversion aux adultes en difficulté. « Les conseillers, présents sur dix des sites répartis dans la province, assurent un suivi individuel basé sur des diagnostics précis et des plans d'action personnalisés », indique Christophe Bergery, secrétaire général adjoint. Les demandeurs bénéficient également d’ateliers pratiques, de stages rémunérés et de bilans de compétences pour maximiser leur employabilité. En complément, la DEL offre des services élargis aux familles : aide à la gestion du logement, des démarches administratives et même des budgets familiaux. Dans un contexte où la solidarité est essentielle, ces efforts collectifs permettent non seulement de soutenir les demandeurs, mais aussi de relancer la dynamique économique locale. Avec des solutions adaptées et un accompagnement humain de qualité, la province Sud démontre son engagement envers ses administrés, leur offrant les moyens de surmonter la crise et de retrouver un emploi. Pour plus d’informations, les demandeurs peuvent contacter la DEL au 20 36 00 ou se rendre sur le site officiel de la province Sud. Boost Emploi pour rebondir face à la crise de l’emploi L’année 2024 a marqué un tournant pour le marché de l’emploi en province Sud. La crise économique précipitée par les exactions ont mis la collectivité face à des défis majeurs : une augmentation de 32 % des demandeurs d’emploi actifs et un afflux de profils souvent bouleversés par les évènements récents.
17 Ces ateliers permettent aux futurs candidats de comprendre qu'ils ont de la valeur, des compétences. Les entretiens d’embauches peuvent être devenus un exercice compliqué quand cela fait plusieurs années que vous êtes dans la même société. Léa Tripodi , élue à la province Sud Les chiffres-clés ● 7 900 demandeurs d’emploi actifs fin novembre 2024 (+32 % en un an) ● 4 200 nouveaux demandeurs depuis mai 2024 ● 45 conseillers mobilisés
18 SUD'MAG #19 | Décembre 2024 Les 26, 28 et 29 novembre 2024, le Nouméa Women's Forum a rassemblé à la fois espoirs et expertises autour d'une ambition commune : permettre aux femmes, et aux hommes de se relancer, de reconstruire une activité, d’écrire l’avenir. Dès la première table ronde, l’Agence Française de Développement (AFD) a mis en lumière des chiffres révélateurs : l’Économie Sociale et Solidaire représente environ 8 % de l’emploi privé et 1,7 % du PIB calédonien. Ce modèle, fondé sur l’utilité publique, la gouvernance partagée et une lucrativité limitée, est applicable à de nombreux secteurs tels que la santé, l’agriculture, l’éducation ou encore l’environnement. Rebecca Frolla-Minaña, directrice de l’entreprise sociale Hanvie, a partagé l’exemple inspirant de cette structure pionnière en Nouvelle-Calédonie. Avec 28 salariées et 5 ans d’existence, Hanvie conjugue impact social et création d’emploi, tout en illustrant le potentiel transformateur de l’ESS. Un cadre juridique clair et un label spécifique, actuellement en débat au Congrès, semble toutefois nécessaire pour renforcer la reconnaissance et le développement de ce type de structure de manière plus pérenne. Libérer les imaginaires pour dessiner un modèle de société. Un moment fort du forum a été l’atelier d’écriture créative, où les participants ont imaginé leur quartier entièrement structuré selon les principes de l’ESS. Résilience alimentaire, entraide intergénérationnelle, et accès solidaire à l’éducation ont émergé comme thèmes centraux. Une participante a confié : « Cet atelierm’apermis de visualiser mon projet entrepreneurial, que j’ai présenté dès le lendemain avec enthousiasme ». La deuxième journée, dédiée à la mise en action, a offert aux participants l’opportunité d’échanger avec 11 experts sur des sujets essentiels tels que l’accompagnement, la gestionfinancière, lacommunication et l’innovation. Le temps fort de cette journée a été la session de pitch : 13 porteurs et porteuses de projets ont présenté leurs idées devant un jury bienveillant. Parmi eux, trois initiatives particulièrement prometteuses ont été récompensées par un accompagnement renforcé. Tous les autres projets ont été encouragés à poursuivre leur développement, grâce aux dispositifs de soutien disponibles, y compris les 2 projets pour lesquels les porteuses n’ont pas osé franchir l’étape du pitch. Entreprendre au féminin : des défis et des clés La dernière journée s’est articulée autour de trois tables rondes, qui ont exploré les spécificités de l’entrepreneuriat au féminin. Des intervenantes comme Ségolène Thomas (ADIE) et Maud Jauffrais (Initiative NC) ont rappelé l’importance d’un soutien adapté pour les femmes entrepreneures. L’accès au micro-crédit, les réseaux de mentorat et la solidarité entre pairs figurent parmi les principaux leviers identifiés pour favoriser leur succès. Avec des visions inspirantes, des outils concrets et un esprit de solidarité, cette quatrième édition du Nouméa Women’s Forum a confirmé que l’Économie Sociale et Solidaire est une voie essentielle pour relever les défis du territoire. La province Sud tient a remercier chaleureusement les intervenants, les participants et tous ceux qui ont contribué au succès de cet événement. Ensemble, ils ont prouvé qu’une économie plus inclusive, durable et humaine est non seulement possible, mais indispensable pour construire un avenir meilleur. Dans un contexte de défis économiques, la 4ᵉ édition du Nouméa Women's Forum a offert un espace unique de réflexions et d’échanges pour repenser notre modèle de société et ouvrir de nouvelles trajectoires professionnelles et personnelles. Avec l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) comme fil conducteur, les 37 intervenants présents ont partagé leur expertise avec plus de 80 participants sur trois jours, explorant des solutions concrètes pour développer des activités résilientes et porteuses de sens. NouméaWomen's Forum 2024, Une économie plus sociale et solidaire
19 Ce forum prend une résonnance particulière. Hier on rappelait que chaque femme a le droit de vivre sans peur, sans violence et avec dignité. Et aujourd’hui comme depuis 4 ans maintenant à travers ce forum, nous transformons ces inspirations légitimes en actions concrètes. Depuis 2022, la province Sud s’est attachée à reconnaître et à mettre en avant les acteurs de l’ESS. Nous avons adapté nos réglementations afin de valoriser ce mode d’entreprendre autrement. Naïa Wateou, élue et présidente de la commission du développement économique de la province Sud
20 Choqué et attristé », c’est ce que ressentait Sébastien Parey, le directeur du collège, au moment de découvrir l’étendue des dégâts. Les flammes ont détruit le bureau du directeur de la Segpa, la vie scolaire et le CDI. Les jours qui ont suivi, les techniciens de la province Sud se sont rendus sur place pour faire l’état des lieux, sécuriser les espaces concernés et procéder au nettoyage. Accompagnée d’une délégation composée d’Isabelle Champmoreau, vice-présidente du gouvernement de la Nouvelle‑Calédonie en charge de l’enseignement, Marie‑Jo Barbier, présidente de la commission de l’enseignement à la province Sud, du vice-recteur et des représentants du haut‑commissariat, la présidente de l’assemblée de la province Sud, Sonia Backès, s’est rendue sur les lieux pour constater les dégâts et échanger avec le personnel de l’établissement encore sous le choc. Compétente en matière de construction et d’entretien des collèges publics, « la province Sud a engagé des fonds pour réparer et remettre le collège en état et on travaille également sur la question de fond pour que ce genre d’événement ne se produise pas », a assuré Sonia Backès. Une visite qui a rassuré le directeur et son équipe : « C’est une marque de soutien de la province Sud, du gouvernement et je les remercie beaucoup d’être venus. C’est important pour le personnel dont certains sont là depuis une vingtaine d’années. Ce collège, c’est comme une seconde maison pour eux. » Au-delà, la question qui préoccupe la présidentedel’assembléedelaprovinceSud concerne « la sécurité et la pérennisation de la sécurité des établissements scolaires et des structures publiques ». Un sujet qui inquiète grandement le personnel de l’établissement. Une réflexion que devront engager les acteurs concernés, c’est-à-dire l’État, le gouvernement, la Province et les communes, pour trouver des solutions. Depuis le 13 mai, ce ne sont pas moins de cinq collèges (Auteuil, Kaméré, Rivière-Salée, Normandie, Tuband) qui ont été touchés en province Sud. « Une cible d’autant plus injustifiée que ces établissements jouent un rôle crucial dans la formation des jeunes générations et dans le maintien d’un cadre éducatif structurant, rappelle Marie-Jo Barbier. Chaque incident engendre non seulement des perturbations dans le déroulement des cours, mais mobilise également des ressources importantes pour réparer les dégâts matériels, renforcer la sécurité ou encore apaiser les communautés scolaires affectées ». La province Sud rappelle l’importance de ces lieux d’apprentissage pour l’avenir de notre société et souligne que de telles actions impactent directement les élèves, les enseignants et les familles. Elles nuisent à l’équité éducative en privant certains élèves de leur droit à un environnement d’apprentissage sain et sécurisé. Les élèves de Rivière-Salée en payent le prix fort, avec la fermeture de leur établissement très fortement dégradé.. Chaque citoyen, chaque famille, a un rôle à jouer pour protéger ces espaces essentiels à la construction d’un avenir commun. Dans la nuit du 29 au 30 novembre, le collège de Normandie a rejoint la longue liste des bâtiments incendiés. La sécurisation des collèges demeure une priorité pour la province Sud. La sécurisation des collèges, une inquiétude justifiée La sécurisation des établissements scolaires est primordiale. Sonia Backès
Décembre 2024 | SUD'MAG #19 21 Accompagnée de la maire de Païta, Marilyne d’Arcangelo, la présidente de l’assemblée de la province Sud, Sonia Backès, s’est rendue dans les locaux reconstruits. Elle a été reçue par le chef de la police municipale par intérim, Jules Weinane, et son équipe. Ce dernier a fait part des dégradations subies : « Ce qui a été détruit, ce sont les mobiliers, le matériel informatique, le Centre de supervision urbain. Sur les 26 caméras en place, 10 sont hors service. » Alors que la collectivité est elle-même en très grandes difficultés financières et qu’elle est en attente du soutien de l’État, la reconstruction des locaux de la police municipale était une priorité « et il fallait faire vite pour garantir aux habitants plus de sécurité », a indiqué Sonia Backès. Situation d’urgence. L’enveloppe accordée par la province Sud permettra également d’investir dans dix nouvelles caméras de surveillance pour remplacer celles qui ont été détruites au centre-ville de Païta. Au travers de ce soutien financier, « la volonté de la Province est d’accompagner la reconstruction avec des entreprises locales, a déclaré la présidente de la province Sud. En attendant l’aide de l’État, on doit commencer à reconstruire en accompagnant les collectivités, comme c’est le cas ici à Païta, pour remettre en état le poste de la police municipale qui permet de surveiller tous les espaces de la ville. » Depuis la réouverture du poste de police municipale, « beaucoup d’habitants se sentent rassurés », affirme Jules Weinane. « Les gens nous remercient d’avoir remis en service cet outil important pour la commune. Nous agissons en complément de la gendarmerie, qui est sur d’autres interventions plus musclées. » Après six mois de fermeture suite aux émeutes et malgré une contrainte budgétaire importante, la province Sud a accordé une subvention de 16 millions de francs à la commune de Païta pour financer la remise en service des locaux de la police municipale et de son Centre de supervision urbain. C’est chose faite. Le poste de police de Païta à nouveau opérationnel En attendant l’aide de l’État, on doit commencer à reconstruire. Sonia Backès La sécurité, un engagement provincial Depuis 2019, la province Sud s’est mobilisée pour renforcer la sécurité et la surveillance sur l’ensemble de son territoire, multipliant les initiatives pour soutenir les communes, moderniser les équipements, et garantir la tranquillité des habitants. Face aux événements tragiques du 13 mai dernier, qui ont plongé plusieurs communes dans le chaos, la province Sud a intensifié ses efforts pour restaurer la sécurité et répondre aux attentes des citoyens. Ces exactions, marquées par des actes de vandalisme et des agressions, ont mis en lumière la nécessité d’un renforcement immédiat des dispositifs de surveillance et de soutien aux forces de l’ordre. En ces temps troublés, la province Sudmontre qu’en dépit des contraintes budgétaires, la sécurité demeure une priorité essentielle pour construire un avenir plus sûr.
22 SUD'MAG #19 | Décembre 2024 LES PHOTOS DUMOIS Lavisitedelaprésidentedel’Assembléenationaleetduprésident du Sénat au mois de novembre les a conduits dans le complexe Kenu-In de Dumbéa, ravagé par les exactions commises depuis le 13mai. L’occasion d’y découvrir des dégâts irréparables.
Décembre 2024 | SUD'MAG #19 23 Le 11 novembre à Nouméa, le haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, a présidé la cérémonie commémorative de l'Armistice sur la place Bir-Hakeim. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun‑Pivet, et leprésident duSénat, GérardLarcher yont entamé leur premier jour devisiteauxcôtés des autorités, dont la présidente de la provinceSud, SoniaBackès. Mercredi 13 novembre, dans le cadre du récent partenariat de la province Sud avec la Calédonienne des Eaux, les collégiens du programme de mentorat opéré par la province Sud avec Télémaque ont découvert la station d’épuration de la baie de Sainte Marie (STEP BSM). Marie-Jo Barbier, élue provinciale et présidente de la commission de l’enseignement, était ravie de les accompagner. Après Nouméa, La Foa et Lifou… La biblio mobile du Salon International du Livre Océanien (SILO) a terminé son périple le week-end des 16 et 17 novembre au Parc Provincial Zoologique et Forestier. Le public est venu nombreux pour profiter des animations, découvrir la littérature locale et assister aux lectures participatives d’auteurs.
24 VISIONNER LA VIDÉO VISIONNER LA VIDÉO VISIONNER LA VIDÉO Cette année, les Journées de l’Archéologie s’invitent dans les écoles avec des interventions animées par des professionnels exerçant dans les métiers en lien avec l’archéologie. Le temps d’une soirée, le 31 octobre, le Château Hagen s’est transformé en école Poudlard. Les apprentis sorciers ont passé une soirée magique et ludique organisée par les APE des écoles Suzanne Russier et Les Pétunias, ainsi que l’Association des étudiants en histoire de l’UNC. Grâce au soutien de la province Sud via le dispositif CASE, la société EmBoisNC s'est équipée de machines pour améliorer le processus de fabrication et optimiser l'utilisation du bois, offrant ainsi une réponse concrète aux enjeux de l'économie circulaire.
25 VISIONNER LA VIDÉO VISIONNER LA VIDÉO VISIONNER LA VIDÉO VISIONNER LA VIDÉO VISIONNER LA VIDÉO VISIONNER LA VIDÉO Déployé depuis cette année, le Centre Cyber du Pacifique s’est donné pour objectif de structurer les actions liées à la cybersécurité sur le territoire et pour la zone Pacifique, de sensibiliser les professionnels et le grand public aux risques. L'Association Les Villages de Magenta est la première en Nouvelle-Calédonie à avoir obtenu la certification « qualité CVL SUD » , délivrée pour trois ans par ACERPAC-AFNOR Pacifique. Le programme Boost Emploi a vu ses premiers bénéficiaires ravis du soutien apporté par la province Sud pour revenir sur le marché de l'emploi, souvent après plus de dix ans de carrière. Malgré les difficultés, les entreprises calédoniennes font preuve de courage pour trouver la force de continuer ou rebondir. C'est le cas de Sophie Habib, gérante de la société Savonéa, Le Savonnier Calédonien. Pour 130 jeunes volontaires, l’engagement au Service National Universel a débuté par un séjour de cohésion de 12 jours qui constitue la première phase durant laquelle ils ont expérimenté la vie en collectivité et développé leurs compétences et connaissances. Face à la diminution de l’offre de soins et aux nombreuses difficultés rencontrées, les équipes de la DPASS ont été contraintes de se restructurer pour répondre à la demande.
26 SUD'MAG #19 | Décembre 2024 Cet événement, point d’orgue de la 27e édition de l’opération «Livre mon ami », a permis de mettre en lumière la passion des élèves pour la littérature, tout en soulignant le rôle crucial de la lecture dans leur épanouissement personnel et éducatif. Organisée chaque année, cette opération mobilise de nombreux acteurs institutionnels et associatifs, notamment la province Sud, le vice-rectorat et les mairies, ainsi que l’association Livre mon ami. Malgré un contexte budgétaire difficile, l’élue de la province Sud et présidente de la commission de l’enseignement, Marie-Jo Barbier, a rappelé l’engagement indéfectible de la Province pour soutenir cette initiative : « Nous sommes toujours auprès de vous. Merci pour tout ce que vous faites pour les enfants en Nouvelle‑Calédonie. » Honneur aux (jeunes) filles ! Le concours de lecture à voix haute a cette année couronné six jeunes filles, toutes élèves de CM1 à la 6e, issues des trois provinces de Nouvelle-Calédonie. Ces lauréates, sélectionnées parmi de nombreux participants passionnés, ont démontré une maîtrise impressionnante de l’art de la lecture à haute voix, captivant le jury par leur diction, leur interprétation et leur sensibilité. Cette 27e édition de «Livre mon ami » a été marquée par une particularité : l’ensemble des ouvrages en compétition a été écrit par des autrices. Ce choix met à l’honneur la voix des femmes dans la littérature jeunesse, offrant aux élèves des modèles d’écriture diversifiés et inspirants. En célébrant à la fois la lecture et les femmes créatrices, elle souligne la dimension inclusive et égalitaire de l’opération. Un outil pédagogique. Créée en 1998, l’opération «Livre mon ami » ne se contente pas de promouvoir la lecture. Elle constitue également un outil pédagogique précieux, utilisé par les enseignants pour aborder des thématiques variées, telles que la diversité culturelle, l’égalité des sexes ou encore la protection de l’environnement. En sensibilisant les jeunes à ces sujets essentiels, l’opération contribue à leur éducation civique et morale, tout en renforçant les liens entre élèves de différents horizons. Le concours de lecture à voix haute, organisé en parallèle, est un moment clé de l’opération. Il offre aux élèves une opportunité de perfectionner leur expression orale et de partager leur passion pour les mots devant un public. Au-delà de la compétition, cet événement renforce la confiance en soi et encourage un rapport vivant et dynamique à la littérature. Le 27 novembre dernier, l’auditorium de la province Sud a résonné des applaudissements enthousiastes d’un public venu célébrer la lecture et les talents de six jeunes filles lors de la cérémonie de remise des prix du concours de lecture à voix haute. Livre mon ami 2024, la lecture à l'honneur Les lauréates de cette édition Audrey Goubairate, CM2 à l’école de Tadine de Maré Susannah Bearune, CM2 à l’école Teari de Koné Djehina Mitride, CM1 à l’école Burck de Nouméa Abyssega Gorode, 6e au collège Shea Tiaou d’Ouvéa Hajine Peroncel, 6e au collège de Kouaoua Hadjaïssa Pouye, 6e au collège de Tuband à Nouméa Le lycée Dick Ukeiwë remporte le 1er prix du concours ACROVIE Début décembre, les élèves du Lycée Dick Ukeiwë ont été célébrés pour leur créativité et leur engagement en remportant le 1er prix dans la catégorie «affiche» du concours ACROVIE, avec un projet marquant sur la lutte contre les violences aux personnes. Ce prix leur a été remis par Gil Brial, 2e vice‑président de la province Sud en charge de l’enseignement, et Didier Vin‑Datiche, vice-recteur. «Ces créations ne sont pas de simples affiches : elles portent des messages essentiels pour sensibiliser les jeunes et bâtir une société plus solidaire. Bravo pour ce travail remarquable ! »,a souligné Gil Brial. Lancé en 2019, le concours ACROVIE a pour ambition de mobiliser les élèves autour de thématiques cruciales : la lutte contre les violences (harcèlement, violences verbales et physiques), la prévention des addictions (alcool, cannabis, tabac, écrans) et l’éducation à la sécurité routière. Cette année, 318 élèves issus de 15 établissements ont participé, réalisant 34 projets sous forme de vidéos, affiches, romans‑photos et cartes postales. Les créations primées cette année se distinguent par leur créativité et leur capacité à transmettre des messages forts et accessibles aux jeunes de 6 à 18 ans. Elles deviendront des ressources pédagogiques dès la rentrée 2025, grâce à leur intégration dans la Malette pédagogique numérique, un outil en ligne destiné aux établissements scolaires et à la communauté éducative.
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