30 SUD'MAG #19 | Décembre 2024 Un programme POP au top Lancé en 2022, le programme POP a permis à 80 patients obèses de retrouver l’estime de soi nécessaire pour trouver la force de lutter efficacement contre les kilos. À Boulari, la dernière session 2024 vient tout juste de prendre fin pour 12 Mondoriens conquis. J e me sens bien dans mon corps, j’ai perdu beaucoup de kilos et j’ai surtout appris à prendre soin de moi.» Pour Marie-Renée Tiha, le programme POP Boulari est une renaissance. Lancée dans l’aventure il y a 6 mois avec 15 autres Mondoriens, ce programme est pour elle « quelque chose de merveilleux pour moi parce que dans ma vie passée, j’étais souvent accablée et je comblais les manques par la nourriture et une mauvaise alimentation. » Lancé il y a six mois, le Programme Obésité de Proximité (POP) de la province Sud a bénéficié à 12 Mondoriens en souffrance par rapport à leur poids. Une souffrance à la fois morale et psychique qui a poussé les responsables à se concentrer sur un objectif principal : amener les patients à identifier les comportements et les accidents de la vie les ayant amenés à l’obésité. Le travail ici consiste à prendre conscience que l’obésité est souvent la conséquence de mauvaises habitudes alimentaires, mais aussi d’une souffrance morale, d’un mal être qui doit être identifié pour être traité. « Si vous ne travaillez pas à la fois sur le corps et sur l’esprit, personne n’y arrive, explique Valérie Annel, coordinatrice du programme POP de la province Sud. On essaie vraiment d’améliorer la qualité de vie de la personne où la perte de poids va passer au second plan parce que tant qu’on n’est pas bien dans sa tête et tant qu’on n’a pas réglé certains problèmes, la perte de poids est assez difficile. Quand on apprend à prendre soin de soi, on a une cascade de choses positives qui arrivent. » Une approche multifacteurs Se prendre en charge au niveau de l’obésité n’est simple pour aucun patient. Cette pathologie qui touche aujourd’hui 1 Calédonien sur 2 (obèse ou en surpoids) touche aussi les enfants et a amené la province Sud a proposer une prise en charge pluridisciplinaire entre rencontres, ateliers et suivi médical. Des rendez-vous réguliers entre participants ont permis également de créer un groupe « fort et soudé ». Charie Peretau, participant du programme POP Boulari explique que ce dispositif lui a permis « de me motiver, car tout seul on est vite découragé. Mais là avec d’autres gens avec toi qui connaissent ton parcours, tu vois qu’ils te comprennent et cela te motive encore plus. » Santé publique L'obésité constitue un problème majeur de santé publique, car elle est associée à de nombreux risques pour la santé physique et mentale. Elle augmente considérablement le risque de maladies chroniques, notamment le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires, l'hypertension artérielle et certains types de cancers (comme ceux du sein, du côlon et de l'endomètre). En plus de ces pathologies, l'obésité peut entraîner des troubles musculo-squelettiques tels que l'arthrose, en raison de la surcharge pondérale pesant sur les articulations. Sur le plan psychologique, elle est souvent liée à une faible estime de soi, à l'anxiété et à la dépression, notamment en raison de la stigmatisation sociale. Enfin, l'obésité réduit l'espérance de vie et affecte la qualité de vie globale, en limitant la mobilité et en augmentant le risque de complications graves, comme l'apnée du sommeil ou les infections. Ces dangers soulignent l'importance de la prévention et de la prise en charge de cette condition. Depuis décembre 2022, près de 80 patients ont participé au programme POP. Après une phase pilote à Païta, le programme a été étendu à d'autres communes, dont Kaméré, Thio et le Mont-Dore. Les participants ont rapporté des améliorations significatives de leur qualité de vie, de leur confiance en eux et de leur santé globale. La direction Provinciale de l’Action Sanitaire et Sociale (DPASS) travaille à la reprise éventuelle des sessions en 2025 dans différents lieux. Les chiffres Selon le Baromètre Santé Adulte 2021-2022, 66%des adultes âgés de 18 à 64 ans sont en excès de poids, avec 28%en surpoids et 38%en situation d'obésité. Les femmes sont particulièrement touchées, avec un taux d'obésité de 42%, contre 34%chez les hommes. Cette prévalence augmente avec l'âge, atteignant 47%chez les 45-64 ans. Les chiffres pour les enfants sont beaucoupmoins récents et la situation est également préoccupante. Une enquête de 2012 révèle que 7,8%des enfants de 6 ans, 11,4%des enfants de 9 ans et 20,5%des enfants de 12 ans sont obèses. Deplus, prèsde4enfants sur 10sont en surchargepondéraleà l'âgede 12ans.
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