Sud'Mag - Janvier 2025

GRATUIT L'ACTUALITÉ DE LA PROVINCE SUD www.sudmag.nc | #020 | Janvier 2025 RENTRÉE 2025 Tous unis pour réussir

province Sud - Vœux 2025 En 2025, ensemble, relevons les défis, bâtissons un avenir meilleur, plantons et cultivons les graines de l’espoir. C’est avec détermination, force et courage que la province Sud sera à vos côtés pour reconstruire un avenir apaisé et prospère.

3 ÉDITO R E S P O N S A B L E D E L A P U B L I C A T I O N : S o n i a B a c k è s | R É D A C T E U R E N C H E F : N i c o l a s P a n n i e r . R É D A C T I O N : D i r e c t i o n d e l a c o m m u n i c a t i o n d e l a p r o v i n c e S u d . | P H O T O S : N i c o l a s B o n n e a u , F a b r i c e W e n g e r , S u d To u r i s m e . MON TAG E : D i r e c t i o n d u S y s t è m e d ' I n f o r m a t i o n e t d u N u m é r i q u e ( D S I N ) . | I N F OGRAPH I E : D i r e c t i o n d e l a c omm u n i c a t i o n d e l a p r o v i n c e S u d . I MP R E S S I O N : 3 5 0 0 0 e x e m p l a i r e s - E I P E d i t i o n s & I m p r e s s i o n s d u P a c i f i q u e , s u r d u p a p i e r g é r é d u r a b l e m e n t F S C | I S S N 2 4 9 7 - 6 9 0 3 . MAGAZINE INTERACTIF RETROUVEZ-NOUS EN LIGNE Vous trouverez des QR Codes dans les pages du Sud'Mag. Ils vous permettent d’accéder à du contenu supplémentaire et détaillé en lien avec les articles du magazine. Utilisez votre smartphone et flashez-les. Toute l’actualité de la province Sud à tout moment, disponible sur votre ordinateur, tablette et smartphone : sudmag.nc Dites-nous ce que vous en pensez ! Donnez-nous votre avis sur le SudMag que vous avez entre les mains afin que les prochains numéros répondent toujours à vos attentes. Formulaire en ligne : province-sud.nc/form/suggestion-sudmag L’heure de se projeter et de faire des choix Au moment d’écrire ce premier édito de l’année 2025, je souhaite avant tout vous adresser mes vœux pour cette nouvelle année. Je souhaite à la province Sud et à tous ses habitants une année d’espoir, une année de reconstruction et de projection sur l’avenir. Je nous le souhaite sincèrement à tous. Mais pour que ces espoirs deviennent réalité, nous allons devoir faire des choix. Agir pour affronter une nouvelle année jalonnée de défis. Une fois de plus, l’État, en débloquant près de 18,4 milliards à destination des provinces et des communes, nous a offert un sursis. En ce début d’année, le Gouvernement de François Bayrou a également fait valider par le Sénat la prise en charge de la reconstruction des bâtiments scolaires et des bâtiments publics à hauteur de 24 milliards de francs. Ces aides pour notre collectivité et pour notre économie, aussi précieuses soientelles, ne nous permettront que de réparer les stigmates causés par les exactions sur les bâtiments provinciaux. Pour les autres aides vitales, que ce soit sous forme de prêt ou sous forme de subvention, elles semblent toujours conditionnées à la mise en place de réformes drastiques imposées par l’État. Mais je vous le dis sans détour : nous ne pourrons plus subir ces demandes de Bercy en matière de réforme. Nous ne souhaitons pas augmenter la pression fiscale sur des Calédoniens victimes d’une insurrection, mais nous appelons de nos vœux une baisse du train de vie de toutes les collectivités et une meilleure organisation des compétences pour mieux utiliser nos ressources actuelles. Nous allons nous aussi devoir faire des économies de dépenses supplémentaires. Il est temps de bâtir un nouveau modèle plus agile. La collectivité que je préside devra certainement repenser et ajuster cette année encore ses dispositifs envers ses administrés. Ce discours de réalité, je vous le dois. Mais soyez-en sûrs, la province Sud reste et restera aux côtés de ceux qui vont bâtir la Nouvelle-Calédonie de demain. Ceux qui œuvrent pour la reconstruction, comme une réponse à ceux qui ont semé la destruction. Sonia Backès, Présidente de l’assemblée de la province Sud.

4 #20La lettre d’information de la province Sud pour rester informé chaque semaine Abonnez-vous en suivant le lien : province-sud.nc/mon-compte SOMMAIRE Rentrée 2025, le retour de la tenue commune 6 Les commerçants d’Apogoti reconstruisent 14 Réouverturedu Parcde laRivièreBleue 30 3 Édito 13 Le mentorat, un an après 20 De nouveaux aménagements pour Ouano 21 Le Fale Fono de Païta rénové 28 L’hydrogène naturel, énergie prometteuse ? 31 Où sortir en province Sud 18 Un budget difficile sans l’aide de l’État

Janvier 2025 | SUD'MAG #20 5 ZOOM SUR Le 20 décembre étai t une journée placée sous le signe de l ’espoi r. Christiane Saridjan‑Verger, élue de la province Sud et membre de la commission de la santé et de l'action sociale, et les représentants de l’association L’Accueil et de la CAP, ont signé une convention tripartite pour la mise à disposition d’une partie du site historique «Les Manguiers » à Numbo afin d’accueillir « dans les meilleures conditions possibles » les apprentis de la CAP, a tenu à souligner l’élue provinciale. « C’est une démarche soutenue par la province Sud, en faveur de la mutualisation des ressources et du soutien à l’insertion sociale et professionnelle ». Réinsertion pro Créée en 1994, l’association L’Accueil, soutenue par la province Sud, s’est révélée être un acteur clé de la réinsertion socioprofessionnelle des personnes en situation de précarité. Subventionnée par la Province à hauteur de 154,5 millions CFP en 2024, l’association est un partenaire privilégié de la direction Provinciale de l'Action Sanitaire et Sociale (DPASS) et s’inscrit dans la collaboration avec les collectivités. L’Accueil gère ainsi cinq structures, dont le centre d’accueil Les Manguiers. Ce site abrite 20 villas d’hébergement temporaire, des locaux administratifs, ainsi qu’un Centre d’hébergement d’urgence (CHU) dédié aux femmes et enfants victimes de violences. Disposant d’une pépinière et d’un potager destinés aux chantiers d’insertion, ce lieu est idéal pour accueillir le CFAet répondre aux besoins en formation agricole et paysagère. Ainsi, la conjugaison de l’expertise, du savoir-faire et des moyens humains du CFA permettra de favoriser l’entretien et la mise en valeur du site, et de dynamiser le centre et le secteur de Numbo. Le CFA s’installe à Numbo, une deuxième vie pour LesManguiers Le Centre de Formation des Apprentis (CFA) de la chambre d’agriculture et de la pêche (CAP) s’implante sur le site Les Manguiers avec l’aide de la province Sud. Former et intégrer avec le CFA Le CFA de la CAP, présidé par Jean‑Christophe Niautou, et dirigé par Guylain de Coudenhove, forme de futurs professionnels en CAP Métiers de l’Agriculture et CAP jardinier‑paysagiste. Actuellement dispensées sur plusieurs sites, les formations rencontrent des limites en termes de transport, de cohérence pédagogique et de mise en œuvre pratique. Plusieurs objectifs sont définis par cette convention : • centraliser les formations sur un site unique et adapté ; • offrir un environnement propice aux chantiers-écoles et aux évaluations pratiques ; • valoriser le site Les Manguiers à travers des projets concrets : entretien-paysager, aménagement durable… ; • réduire les charges d’entretien du site grâce aux contributions des apprentis.

Aucun enfant ne sera laissé sur le bord du chemin. L’école est une chance et une nécessité pour tous. Gil Brial 2e vice-président de la province Sud 6 Une rentrée sous le signe de la solidarité

7 Trois questions à… MARIE-JO BARBIER, ÉLUE PROVINCIALE ET PRÉSIDENTE DE LA COMMISSION EN CHARGE DE L'ENSEIGNEMENT. Comment se présente la rentrée 2025 ? Sous de bons auspices ! Il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir de l’entraide. Ces derniers mois, nous avons pu en mesurer toute l’ampleur dans le monde de l’éducation en province Sud. Entraide entre parents, entre enseignants, mais aussi entre la collectivité, les communes, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et le Vice-rectorat. Le monde de l’éducation en province Sud paye un lourd tribut aux émeutes, pillages et incendies depuis le 13 mai. Des établissements ont disparu, d’autres ont été rendus impraticables. L’impact n’est pas que financier, il est aussi émotionnel et nous apportons au niveau de la collectivité une attention particulière au bien-être des 1 200 enseignants, personnels administratifs et bien entendu à tous les élèves. Il faut se relever et ce sera fait collectivement. J’en profite pour saluer l’ensemble des équipes pour cet esprit de solidarité dont nous avions tant besoin. Quels sont les points forts de cette année ? Pour l’instant, nous poursuivons notre plan Collège Nouvelle Génération et nous encourageons toujours la poursuite du programme des cartables numériques. Pour le primaire, la tenue commune fait également son retour avec un pack moins cher et plus adapté aux demandes des parents. Et pour les enseignants notamment, nous lançons sur neuf écoles-pilotes le programme Ziegler pour un meilleur apprentissage de la lecture. L’année s’annonce passionnante. Quel budget est consacré à l’enseignement en province Sud ? Les dépenses d’enseignement représentent pour notre collectivité près de 2,5 milliards chaque année, dont 676 millions au titre des allocations d’enseignement. Je tiens à souligner que nous aidons proportionnellement autant les établissements publics que les établissements privés, avec notamment 482 millions pour l’enseignement privé. Chaque enfant trouvera sa place et nous serons à l’écoute, comme toujours. La rentrée 2025 est une rentrée particulière. Que l’on soit étudiant, collégien, lycéen ou écolier, les bouleversements induits sur la vie et le fonctionnement des établissements scolaires sur son territoire par les exactions de l’année 2024 ont conduit la province Sud a ajuster ses orientations. En première ligne, la rentrée des collégiens. Leurs établissements ont été particulièrement touchés par les émeutes. À commencer par celui d e R i v i è r e ‑ S a l é e qui s’est vu dans l ’ o b l i g a t i o n d e fermer ses portes. « Cela n’a pas été une décision facile, mais nous n’avions pas le choix, expliqueMarie‑JoBarbier. Cependant, très rapidement, avec nos services et en collaboration étroite avec le vice‑rectorat et le gouvernement de la Nouvelle‑Calédonie, nous avons pu trouver une solution aujourd’hui pérenne, avec l’accueil de l’ensemble des collégiens de Rivière‑Salée au sein du collège de Portes‑de‑fer ». L’objectif est double : offrir un environnement serein aux enseignants comme aux collégiens avec un enseignement de qualité pour tous, et faire bénéficier ces élèves du plan « Collège Nouvelle Génération ». Lancé en 2022, ce plan porté par la province Sud rencontre un succès grandissant et a pour objectif de proposer une montée en gamme en matière d’aménagement et de conditions de travail. Une motivation intacte Moteur de ce plan : l’équipement numérique. « L’idée reste d’harmoniser leséquipementsetdes’assurerqu’ilsvont bien répondre aux nouvelles méthodes pédagogiques, précise Christophe Bergery, secrétaire général adjoint de la province Sud. Quand on équipe un collège, il est impératif de s’assurer que le matériel numérique va pouvoir répondre aux besoins sur le long terme. Les objectifs du plan sont d’améliorer l’environnement de travail des enseignants, l’accueil et le cadre de vie des élèves et des familles également et de favoriser l’installation d’équipements qui correspond mieux aux nouvelles méthodes pédagogiques et aux différents publics. » Le collège Les Portes-de-Fer a réalisé plusieurs projets, dont la création d’un tiers-lieu et l’aménagement de classes ULIS, inaugurés en 2024. « Avec ce tiers-lieu, on sort de la logique du CDI qui est parfois un lieu froid pour le transformer en un espace accueillant où les élèves peuvent travailler par petits groupes, lire et s’informer, indique Gil Brial, 2e vice-président de la province Sud. Les exactions de mai dernier n’ont pas éteint notre détermination à mener à bien ce plan et à offrir à chaque élève de la province Sud une place, à proximité de son lieu de vie ». Le maintien de l’investissement On le sait, l’année 2025 va demander un effort collectif, que ce soit auniveau des institutions, des enseignants, des élèves et des parents. La sécurisation des collèges en province Sud est devenue une question de priorité absolue. L'incendie au collège de Normandie, ajouté à ceux survenus dans d'autres établissements comme Auteuil et Kaméré, met en lumière la nécessité urgente d'adopter des mesures de sécurité renforcées. Face à ces événements et en collaboration avec des acteurs‑clés tels que le haut-commissariat et le gouvernement de la Nouvelle‑Calédonie, la province Sud s'engage à renforcer la protection des établissements scolaires. Cela induit non seulement la réparation des dégâts, mais aussi une réflexion approfondie sur les stratégies de prévention pour assurer un environnement sécurisé et propice à l'éducation. L'éducation des jeunes reste le moteur qui permet à la Nouvelle-Calédonie de grandir socialement, humainement et économiquement. La province Sud n’entend pas y déroger et compte s’investir dans la mesure de ses compétences et de ses moyens.

8 À Païta, l’incendie de l’école primaire Jean-Baptiste Gustin a particulièrement touché les enseignants. Dans l’urgence, ils ont spontanément organisés une collecte solidaire et ont sollicité la province Sud qui a pu centraliser les demandes. De cette action est née une forte solidarité. Ne pas retenir que le passé, mais se tourner vers l’avenir et surtout celui de nos enfants. Au moment où l’école part en fumée, le 24 juin 2024, l’urgence était de repositionner l’ensemble des élèves. La semaine suivant les incendies, la province Sud, en collaboration avec la mairie de Païta et ses services, a réussi un véritable tour de force en repositionnant tous les enfants. Quatre salles de classe, quatre interclasses, deux salles de sieste et deux salles de motricité ont été détruites, malgré l’intervention des pompiers. En 2025, cette école ne rouvrira que huit classes. Effort de solidarité De ce choc est née une solidarité hors norme. Compétente sur le bien-être de ses enseignants et malgré les contraintes budgétaires fortes, la province Sud a pu aider financièrement ces derniers pour renouveler du matériel, aménager leurs nouvelles salles de classe, même provisoirement. Cet effort de solidarité collectif a conduit la collectivité à distribuer près de deux millions de francs sous forme de subventions pour répondre à l’urgence, témoignant d’un engagement profond pour la récupération rapide des infrastructures éducatives. Païta n’a pas été la seule. D’autres communes ont pu bénéficier de l’appui de la province Sud. Dans l’urgence, les enseignants ont spontanément organisés une collecte solidaire et ont sollicité la direction de l’Education et de la Réussite (DERES) qui a pu centraliser les demandes. Pour cette rentrée 2025, des classes ont ainsi été réaménagées et les élèves seront accueillis dans les meilleures conditions possibles. Soutien émotionnel Consciente de son rôle étendu, la province Sud a également pris des initiatives pour le bien-être des enseignants, en travaillant à l’accueil et au soutien émotionnel de ces derniers. Avec l’appui de la direction Provinciale de l’Action Sanitaire et Sociale (DPASS), la DERES a mis en place des cellules d’écoute pour accueillir les émotions des enseignants, renforçant ainsi le soutien moral au sein de la communauté éducative. L'entraide en action

9 Encore plus de tee-shirts, un packmoins cher et plus de produits vendus à l’unité. La tenue commune marque son retour avec une nouveauté de taille : la fin de l’inscription du nom de l’établissement. Seul le logo «province Sud» demeure. Elle reste toujours obligatoire, chapeau compris ! 5 250 CFP. C’est le prix du tout nouveau pack de la tenue commune qui fait son grand retour à la rentrée 2025. À l’écoute des demandes des parents, le kit ne comprendra plus qu’un seul polo, avec quatre tee-shirts, plus adaptés au climat, et toujours un chapeau et une polaire. « Nous n’avons pas sacrifié la qualité, mais il était normal de le faire évoluer pour répondre aux attentes des parents et du corps enseignant, souligne Marie-Jo Barbier, élue provinciale et présidente de la commission en charge de l'enseignement. Avec uniquement le logo de la province Sud, nous avons aussi réduit les coûts d’impression que nous avons répercutés sur le prix. » Les tenues pourront désormais être utilisées de manière plus flexible si un élève change d’école au sein de la même commune dans la Province. Les ajustements apportés permettent également d’appréhender unemeilleure gestion des stocks qui ne seront plus spécifiques à chaque école. « C’est une véritable démarche écoparticipative. La logistique devient plus simple, estime Marie-Jo Barbier, et cela permet également de minimiser les surplus ou les déficits de tenues spécifiques à une école, optimisant ainsi l’efficacité des opérations de distribution », même si les « codes couleur par commune » ne disparaissent pas. Les tenues sans distinction d’école peuvent également renforcer le sentiment d’égalité sur une même commune parmi les élèves, en évitant toute forme de stigmatisation ou de compétition basée sur l’affiliation scolaire. Enfin, les tenues génériques sont plus faciles à réutiliser ou à donner, car elles ne sont pas liées à une école spécifique. Cela peut encourager les pratiques de durabilité et de seconde main, en accord avec les principes de réduction des déchets. « Cette année, je tiens à souligner l’importance pour vos enfants de porter le chapeau en extérieur et dans la mesure du possible en sport, rappelle Gil Brial, 2e vice‑président de la province Sud. C’est une garantie supplémentaire contre les coups de chaud et les coups de soleil dans un pays où les cancers de la peau touchent tout le monde ». Égalité des chances Depuis 2016, la province Sud a instauré une politique uniformisant la tenue scolaire pour les élèves des écoles primaires publiques. Ce changement visait à promouvoir l’égalité et l’identité collective au sein des établissements. Cependant, des défis majeurs ont émergé obligeant la Province à repenser entièrement la gestion de ces tenues. Les commandes et la distribution sont en cours d’organisation et le site tenue‑commune.nc a repris du service. L’initiative de tenues scolaires de la province Sud a capté l’attention nationale, inspirant même le gouvernement de la République. Le Président Emmanuel Macron a salué cette approche comme un modèle de gestion éducative efficace et économiquement viable, annonçant son intention de la reproduire dans un projet pilote en Métropole. Ce projet vise à évaluer si les avantages observés en province Sud peuvent être étendus à une échelle plus large. L’adoption de ce modèle par la France pourrait révolutionner la politique de tenues scolaires à travers l’Hexagone, en mettant l’accent sur l’accessibilité et la durabilité. Le retour de la tenue commune EN CHIFFRES Un pack : Kit de 7 pièces à 5250F 4 tee-shirts 1 polo 1 chapeau 1 polaire

10 Alors que la nouvelle année universitaire approche, la province Sud accueille avec optimisme le lancement de sa campagne d’aides à la rentrée 2025. Une initiative spécialement conçue pour soutenir financièrement les étudiants engagés dans des études supérieures. Cette initiative représente une véritable bouffée d’air frais pour les jeunes étudiants, en leur offrant une aide précieuse pour faciliter leur installation. Les étudiants éligibles sont ceux inscrits dans des formations post-baccalauréat, au sein d’établissements publics ou d’écoles reconnues par le ministère de l’Éducation nationale. Les aides ciblent les résidents de plus de dix ans de la province Sud, de nationalité française, et de moins de 28 ans, garantissant ainsi que le soutien est accordé à ceux qui sont profondément ancrés dans la communauté locale. Les avantages Ainsi, les étudiants modestes bénéficient d’une prise en charge à 100 % des frais d’affiliation à la CAFAT, ce qui leur permet d’éviter les avances de frais souvent lourds. De plus, ils peuvent recevoir un remboursement de 90 % des frais pour une mutuelle complémentaire agréée, jusqu’à un plafond de 20000 francs, assurant une couverture santé complète à un coût réduit. Cet effort de la province Sud reflète « notre engagement profond envers l’éducation et le bien-être des jeunes résidents, en visant à réduire le coût des études supérieures et à promouvoir l’excellence académique, explique Gil Brial, 2e vice-président de la province Sud. J’encourage les étudiants à saisir cette opportunité pour alléger leurs charges pendant leurs études ». Boursiers et non boursiers « La province Sud accompagne tous les étudiants, précise Marie‑Laure Ukeiwë, directrice adjointe de la direction de l’Éducation et de la Des étudiants accompagnés pour l’avenir

11 Lemaintien des accueils groupés enMétropole Réussite (DERES). Pour être très claire, nous aidons aussi bien les boursiers que les non boursiers dans leurs démarches administratives pour les études en Nouvelle-Calédonie, et hors Nouvelle-Calédonie. » Atelier d’aides aux démarches administratives, de projets Parcoursup ou encore, hors Nouvelle-Calédonie, tout ce qui va concerner l’installation en Métropole. L’accompagnement se fait directement au Bureau de l’accompagnement des étudiants de la DERES ou à l’éspace jeunes de la province Sud. De manière décentralisée, les agents de la DERES peuvent intervenir dans les lycées sur l’ensemble des communes de son territoire. Privé comme public À titre d’information, le renouvellement des aides accordées par la province Sud se fait au mois d’avril, toujours sur le site de la collectivité. « Quant aux étudiants qui passent le bac cette année, ou en dernière année de BTS ou licence, il est important de faire vos démarches dès le mois de juillet, précise Marie-Laure Ukeiwë. Chaque année, nous nous déplaçons dans les lycées de la province Sud, privés ou publics, pour les sensibiliser au fait de ne pas attendre la dernière minute et de commencer à préparer les papiers importants ». Si la Province mène des actions pour les établissements publics, elle ne délaisse pas pour autant les étudiants des établissements privés qui disposent du même accompagnement. « On va par exemple au lycée Anova, Révérend Père Guéneau à Bourail. Pour nous, le plus important est d’assurer l’égalité des chances pour tous ». Depuis 2023, la province Sud a mis en place un programme d’accueil groupé pour les étudiants boursiers et non boursiers, prêts à embrasser l’aventure des études supérieures en Métropole. Des réunions d’information et des ateliers de préparation sont organisés après les résultats Parcoursup, et permettent d’aborder des sujets essentiels comme les démarches pré-départ, l’ouverture d'un compte bancaire, le logement, et la couverture sociale, assurant ainsi que les étudiants partent équipés pour réussir. Ce programme témoigne de l’engagement de la province Sud envers l’éducation et le développement personnel de sa jeunesse, affirmant son soutien inconditionnel à ses futurs diplômés dans leur quête académique et professionnelle et ce même si pour des raisons de contraintes budgétaires, la province Sud a dû fermer ses bureaux à Paris. Le Bureau d’accompagnement des étudiants (BAE) de la DERES Tél. : 20 49 68 / 20 49 46 deres.etudiants@province-sud.nc En pratique Le guide des aides aux études supérieures de la province Sud est disponible sur le site de la collectivité. Calendrier express PARCOURSUP : du 15 janvier au 2 avril sur parcoursup.gouv.fr Nouvelle demande et renouvellement des aides pour études supérieures hors NC (rentrée universitaire 2025-2026) : du 1er au 30 avril Nouvelle demande et renouvellement des aides pour études supérieures en ou hors NC (rentrée universitaire 2026 – calendrier austral) : du 1er au 30 septembre Inscription pour l’accueil en Métropole : ouvert depuis le 2 janvier et jusqu’à mi‑juillet

DÉCRYPTAGE 12 Développée par le psychologue français Johannes Ziegler, la méthode Ziegler marque un tournant dans l’enseignement-apprentissage de la lecture. Déjà éprouvée dans plusieurs écoles en Métropole, elle sera introduite de manière expérimentale dès la rentrée 2025 pour neuf écoles de CP de la province Sud. Ces neuf écoles ont été sélectionnées grâce aux remontées de terrain des enseignants et des conseillers pédagogiques. Ce projet pilote mené en partenariat avec la direction de l’Enseignement en Nouvelle‑Calédonie (DENC) est avant tout dirigé vers les enseignants qui bénéficieront d’un accompagnement et d’un suivi personnalisé toute l’année scolaire. « Le choix des écoles et des classes pilotes s’est fait au regard des demandes et besoins en fonction des résultats des évaluations institutionnelles territoriales. Nous avons ainsi sélectionné des écoles mixtes avec des enfants issus de milieux urbain et rural, et des publics hétérogènes, explique Gil Brial, 2e vice-président de la province Sud. Ce programme est financé en quasi-totalité par le CNRS où le psychologue Johannes Ziegler à l’origine de la méthode est directeur de recherche ». Grâce à sa capacité à s’adapter aux besoins individuels, la méthode Ziegler a été largement adoptée dans de nombreuses écoles, recevant des éloges pour son efficacité et son approche innovante. Les études confirment que les élèves qui bénéficient de cette méthode montrent une amélioration notable de leurs compétences en lecture, ce qui en fait une solution prometteuse pour l’éducation future. Présent en novembre 2024 en Nouvelle‑Calédonie pour une conférence dans l’auditorium de la Province, Johannes Ziegler a exposé sa méthode qui « vise à optimiser le processus d’apprentissage de la lecture en améliorant la reconnaissance rapide des mots et la manipulation des sons du langage, deux compétences clés pour la fluence et la précision de la lecture ». Mieux entendre pour mieux comprendre Cette méthode se concentre sur l’entraînement phonologique pour aider les enfants à affiner leur conscience des sons de la langue. Elle encourage également la répétition de mots pour renforcer la reconnaissance visuelle et utilise des retours immédiats pour corriger les erreurs. Ces approches spécifiques visent à améliorer la vitesse de lecture et la compréhension, augmentant ainsi la confiance et la motivation des lecteurs débutants. Le rôle de la province Sud : accompagner ses enseignants pour les rendre plus aguerris grâce à cette méthode.. Pour les y aider, des formations, outils pédagogiques ciblés et rencontres en distanciel et présentiel avec Johannes Ziegler sont programmés pour 2025. « Nous avons à cœur de toujours aider les enseignants à progresser. En province Sud, ils sont plus de 1 300 et nous travaillons pour eux sur trois axes, rappelle Gil Brial : la formation continue, l’accompagnement sur le terrain et l’innovation pédagogique. Ces initiatives témoignent de notre détermination à valoriser le métier d’enseignant et à enrichir l’expérience éducative pour tous ». Apprentissage de la lecture laméthode Ziegler fait sa rentrée LE CHIFFRE 29 000 C’est le nombre de personnes touchées en Nouvelle‑Calédonie par l’illettrisme, selon l’ISEE-NC, dont la dernière estimation remonte à 2013. Même si ce chiffre a plus de 10 ans, les estimations actuelles ne sont pas meilleures. Ainsi, un adulte sur quatre, âgé de 16 à 65 ans, éprouve des difficultés dans les domaines fondamentaux de l’écrit. Ces difficultés sont graves ou fortes pour 18 % de la population. L’illettrisme frapperait 29000 personnes en Nouvelle-Calédonie. Le parcours scolaire est le principal déterminant des carences en maîtrise de la langue française.

Janvier 2025 | SUD'MAG #20 13 DÉCRYPTAGE Depuis 2023, la province Sud en partenariat avec l’association Télémaque œuvre à la mise en relation de collégiens et de mentors sur son territoire. Un programme qui rentre avec succès dans sa troisième année. Avec le programme de mentorat de la province Sud est conçu pour favoriser l’égalité des chances et la réussite scolaire des jeunes issus de milieux modestes, de la classe de 5e jusqu’au baccalauréat, le succès est au rendez-vous. « Depuis le début de cette aventure, nous avons pu malgré les contraintes accueillir déjà deux promotions, explique Christel Berger, chargée de mission reconversion et mentorat pour la province Sud. Chaque année, huit à dix collégiens sont sélectionnés dans deux établissements conventionnés, celui de Portes-de-Fer à Nouméa et Jean Fayard à Katiramona. Cette année, nous aurons le plaisir de proposer ce dispositif à au moins deux élèves de l’ancien collège de Rivière‑Salée qui feront donc leur rentrée à Portes‑de‑Fer. C’est une belle opportunité pour eux ». D’ici la fin du premier trimestre, les collégiens seront sélectionnés et leurs parents pourront choisir de les inscrire au cœur du mentorat. « Ce sont les professeurs qui ont le plus de recul pour nous proposer les meilleurs dossiers. Les élèves sélectionnés doivent avoir de bons résultats bien entendu, être curieux, mais surtout faire preuve d’un comportement exemplaire au sein de leur établissement. » Égalité des chances Sur les deux premières années, une vingtaine d’élèves de 5e a ainsi pu trouver un mentor et travailler notamment sur la confiance en soi au sein de leur établissement scolaire, et s'ouvrir sur le monde du travail, avec ses contraintesmais aussi ses opportunités. Ainsi, tous les mois des visites sont organisées avec comme fil rouge le développement durable, « une thématique qui leur tient particulièrement à cœur », précise Christel Berger. Côté mentor, l’engagement se fait d’abord sur une année complète, mais peut être poursuivi sur plusieurs années, « ce qui est vraiment l’idéal. Dans l’Hexagone, le programme Télémaque rencontre un véritable succès avec pas moins de 20 % des jeunes suivis par leur mentor de la 5e jusqu’au bac, toutes filières confondues ». Une troisième rentrée pour le mentorat pour favoriser la réussite ET APRÈS? Les interactions entre élèves et mentors ne se limitent pas seulement à des sorties, mais englobent aussi un accompagnement dans la découverte des divers métiers et des parcours d’études supérieures. La province Sud envisage d’étendre ce dispositif à d’autres établissements scolaires de la collectivité, promouvant ainsi un modèle d’excellence éducative accessible à tous. Ce programme non seulement aide les jeunes à réaliser leur potentiel, mais renforce également l’engagement communautaire et le développement professionnel des mentors.

14 SUD'MAG #20 | Janvier 2025 FOCUS En décembre dernier, comme chaque année, la province Sud a dû mettre à jour sa feuille de route financière pour 2025. Prévoir un budget dans le contexte actuel relevait de la véritable prouesse. Avant le chaos du mois de mai dernier et la destruction d’une partie importante de son économie, la province Sud affichait des résultats encourageants, fruit d’un travail de longue haleine de la mandature pour arriver à un équilibre durable, augurant une année 2024 sous de bons auspices financiers. Ainsi, en avril 2024, la province Sud présentait une situation financière stable, avec des efforts conséquents sur les dépenses de fonctionnement et un nouvel élan en matière d’investissement en soutien à l’économie calédonienne. C’était sans compter le cataclysme des derniers mois et la chute vertigineuse de l’économie calédonienne tout entière. Un cataclysme qui a poussé l’exécutif à revoir en profondeur son fonctionnement, stoppant dans son élan toute volonté d’optimiser ses aides, de renforcer ses investissements et d’accompagner sans commune mesure l’ensemble des administrés et entreprises vers plus de prospérité et d’égalité pour tous. « Depuis plusieurs mois maintenant, nous n’avons cessé de nous battre pour obtenir de l’État une aide conséquente, indispensable non pas à notre bon fonctionnement, mais tout simplement à notre survie, explique Sonia Backès, présidente de l’assemblée de la province Sud. Il n’y a pas un instant ou une minute qui ne soit consacrée à la pérennisation de la province et de ses actions. Malheureusement, nous avons dû faire des coupes douloureuses, dont l’impact est aujourd’hui mesurable. Et même en prenant toutes ces décisions de coupes budgétaires, nous n’arriverons pas seuls à nous en sortir. Nous étions le bon élève qui avait déjà consenti à d’importants efforts pour améliorer sa santé financière. Nous ne disposons pas de réserve pour faire plus ». L’aide de l’État, bien que partiellement versée à ce jour en raison d’une dernière condition non remplie (la réforme de la TGC), est une condition sine qua none à notre survie. Sans soutien de la France, notre collectivité n’aura pas d’autre choix que d’arrêter l’ensemble de ces dispositifs. « Ce n’est pas concevable pour moi. Nous n’avons jamais eu autant besoin de la France qu’aujourd’hui. Nous ne sommes pas ici dans un discours alarmiste pour créer une vague de ressentiment ou d’angoisse induite quant aux questionnements sur l’avenir. Nous sommes dans un discours de vérité. Il va falloir consentir à des efforts, se réinventer, rationaliser et mutualiser nos dépenses et nos investissements ». Un montant de 18,4 milliards CFP a été débloqué par l’État, destiné spécifiquement aux provinces et communes et au financement des besoins essentiels comme l’assurance maladie, le chômage et Enercal. Sans cette aide, la province Sud aurait été en sursis. Revue de détail. Budget provincial, l’indispensable aide de la France

Nous ne sommes pas ici dans un discours alarmiste. Nous sommes dans un discours de vérité. Sonia Backès, présidente de l’assemblée de la province Sud L’AIDE DE L’ÉTAT Un montant de 18,4 milliards de francs CFP a été débloqué sur les 27,6 milliards de francs CFP promis, conditionné à la mise en œuvre de réformes, telles que la réforme de la taxe générale à la consommation (TGC). Les fonds restants devraient être versés en 2025 si les réformes requises sont mises en œuvre. De cette somme, 15 milliards de francs CFP sont destinés spécifiquement aux provinces et communes ainsi qu'au financement des besoins tels que l’assurance maladie, le chômage, et le paiement partiel de la dette envers Enercal. LE CHIFFRE La baisse globale des ressources pour la province Sud en 2025 devrait, sans nouvelle aide de l’État, s’élever à plus de 15 milliards de francs. Janvier 2025 | SUD'MAG #20 15 FOCUS En bonne intelligence Sur cette première enveloppe de 18,4 milliards CFP, la province Sud recevra 6 milliards. Une répartition juste qui lui permettra durant les prochaines semaines de solder les factures en attente de l’ensemble de ses prestataires dans un premier temps. De son côté, la Province a déjà révisé son budget 2025, avec une baisse de 10 % de ses dépenses par rapport à 2024, pour atteindre 51,1 milliards CFP. La masse salariale se verra ainsi réduite de manière significative en 2025 par rapport à 2024. Les investissements prévus seront centrés sur les programmes prioritaires à hauteur de 9 milliards CFP, malgré une baisse globale de 26 % dans les budgets d’investissement. Enfin, les dépenses de fonctionnement marqueront une baisse significative par rapport à 2024, pour plafonner à un peu plus de 39 milliards. « Au-delà des chiffres, précise Sonia Backès, il y a là une véritable réponse face à la crise induite par les exactions, mais si nous tenons encore la barre, c’est bien grâce aux efforts consentis depuis maintenant quatre ans par l’ensemble des directions de la province Sud et à une gestion financière au cordeau, qui nous permet depuis plusieurs mois de tenir la barre. Mais je vais être très claire : sans l’aide de l’État, il n’y aura pas de miracle. Il n’y aura pas de magie. De notre côté, l’effort et la volonté devront être collectifs, immédiats et dans le respect de l’intérêt commun. Le tout en bonne intelligence. Ce n’est pas un défi, c’est une réalité ».

La province Sud s’engage à maintenir une offre de soins malgré les défis posés. Cette décision met en lumière l’importance accordée à la santé publique et au bien-être des citoyens dans des moments critiques. En outre, des initiatives sont également mises en place pour soutenir le personnel médical et paramédical, garantissant ainsi qu’ils peuvent continuer à fournir des soins de qualité sans interruption. Cette approche vise à rassurer la population que sa santé reste une priorité absolue, tout en adaptant l’infrastructure sanitaire aux besoins urgents engendrés par les événements récents. Malgré les contraintes fortes induites par les exactions de 2024, la province Sud n’entend pas renoncer à son soutien à l’investissement, aujourd’hui l’un des rares secteurs de développement indispensables à la relance économique de tout son territoire. Ainsi, pour 2025, la province Sud va allouer à l’investissement une enveloppe de 9 milliards CFP centrée sur des programmes prioritaires avec notamment l’entretien et l’aménagement de son réseau routier, des études pour le réaménagement de sites comme Port Laguerre. L’investissement comprend également des travaux de maintenance et d’aménagement de plusieurs bâtiments de la province Sud (par exemple ses CMS, foyers et internats, sites sportifs…). Le maintien au meilleur niveau possible de l’investissement est une décision concrète pour également reconstruire ce qui a été détruit. Un axe prioritaire qui touchera aussi les collèges. 16 SUD'MAG #20 | Janvier 2025 FOCUS 98 % des destructions ont été causées en province Sud, entraînant une chute des recettes fiscales estimée à plus de 11 milliards CFP pour la part revenant à la province Sud. La collectivité n’entend pas pour autant baisser les bras. En dépit des incertitudes, la province Sud poursuit ses investissements en s’adaptant à la réalité de ses capacités financières, afin de soutenir la relance économique. Liste non exhaustive de priorités. Des programmes prioritaires pour 2025 L’offre de soin La reconstruction et l’aménagement

LA SITUATION EN CHIFFRE Perte de recettes fiscales en 2024 Réduction estimée de 11,1 milliards CFP pour 2025. Budget total pour 2025 51,1 milliards CFP, en baisse de 10 % par rapport à 2024. Dépenses de fonctionnement pour 2025 Environ 39,1 milliards CFP, représentant un effort significatif par rapport à l’année précédente. Investissements prévus 9 milliards CFP, centrés sur des programmes prioritaires malgré une baisse globale de 26 % dans les budgets d’investissement. Masse salariale Objectif d'au moins 1 milliard CFP en 2025 par rapport à 2024, malgré les contraintes inflationnistes comme la hausse des cotisations retraite. Exactions 98 % des destructions ont été causées en province Sud, entraînant une chute des recettes fiscales estimée à plus de 11 milliards CFP. En cas d’aide de la France pour compenser les pertes de recettes fiscales sur l’année 2025, la province Sud pourrait notamment maintenir des dispositifs pour les associations, lourdement sanctionnées par les évènements de 2024. La réduction des subventions reste un crève-cœur pour la collectivité. Cela fait des années qu’elle anime un réseau riche et actif d’associations qui ont toutes rempli des missions essentielles pour les Calédoniens. Aujourd’hui, la province Sud n’a pas d’autre choix que d’ajuster le montant des subventions qu’elle verse aux associations. Cependant, la collectivité est en réflexion pour mettre en place des solutions d’accompagnement dans des projets de mutualisation de leur moyen et de recherches de financement. Le 17 janvier dernier, le Sénat a entériné l’enveloppe de 24 milliards CFP pour une prise en charge à 100% pour la reconstruction des écoles et à 70% pour les bâtiments publics touchés par les émeutes. Manuel Valls, ministre d’Etat en charge des Outre‑Mer, a demandé de nouveaux arbitrages « pour donner au budget des Outre-mer un traitement tout à fait exceptionnel dans le contexte que nous connaissons ». L’Assemblée nationale doit encore confirmer cette subvention dans les prochaines semaines pour qu’elle devienne définitive. Une aide de 24milliards pour la reconstruction Janvier 2025 | SUD'MAG #20 17 FOCUS Le soutien aux associations

18 SUD'MAG #20 | Janvier 2025 ACTUALITÉS Ce centre commercial était devenu un point névralgique pour les habitants de Dumbéa, censé répondre à une expansion urbaine rapide de la zone, offrant non seulement des services commerciaux, mais aussi un lieu de rencontre sociale important. Les commerces des Jardins d’Apogoti et du Plaza Apogoti ont payé un lourd tribut aux exactions. Après une phase d’abattement, certains d’entre eux ont décidé de reconstruire, et de donner une nouvelle chance à ce quartier commerçant incontournable pour ne pas en faire une zone de non-droit, livrée à l’oubli. Pour soutenir cette démarche courageuse, la présidente de l’assemblée de la province Sud, Sonia Backès, accompagnée de Virginie Ruffenach, vice-présidente du congrès de la Nouvelle-Calédonie, ont rendu visite à ces hommes et ces femmes de courage. « Nous sommes venues soutenir ceux qui rouvrent, qui prennent des risques, alors qu’ils n’ont pas toutes les solutions, mais ils redémarrent parce que la confiance appelle la confiance, souligne Sonia Backès. Aujourd’hui, il n’y a plus de difficultés pour venir à Apogoti, c’est sécurisé, nous invitons les Calédoniens à venir soutenir ceux qui reconstruisent. » La majorité des commerces de ce quartier avait été pillée ou vandalisée par de jeunes délinquants. Aujourd’hui, dix mois plus tard, les huit enseignes ont rouvert, tout comme certaines boutiques du centre commercial Plaza Apogoti situé juste en face. Cette reprise atteste d’un bel élan de courage et de résilience. Entre espoir et détermination En province Sud, L’Atelier du Jouet compte parmi les nombreuses entreprises qui ont été saccagées et pillées. Au total, c’est une perte sèche d’environ 40 millions de francs, plus 2,5 millions qu’il a fallu débourser pour diverses réparations. Après une première phase de découragement et de dégoût, l’envie de se battre et de se relever était plus forte. Charles Germain, le cogérant raconte : « Sur le moment, on s’est dit : à quoi bon continuer ? Mais très vite, on a fait le point sur la situation et on essaie d’y croire. On est là sur Apogoti depuis l’ouverture du centre commercial en mai 2020. À titre personnel, on n’avait pas envie de laisser tomber par rapport à ça. Après il faut qu’il y ait un peu de perspective économique. Ce n’est pas du tout gagné, il ne faut pas se leurrer, mais disons qu’on se bat et on fait ce qu’il faut pour y arriver. » L’enseigne a reçu un soutien financier d’une valeur de 1,3 million de francs dans le cadre du Plan d’Urgence pour le versement des salaires de ses employés en mai. La boutique a rouvert une semaine avant l’évènement commercial du Black Friday. L’incompréhension demeure sur les actes de vandalisme qu’il a subis : « On ne peut pas justifier les actes de délinquance, même de la part de ceux qui ont profité du chaos laissé par les émeutiers pour casser et voler dans la foulée. Ça contribue à détruire des emplois et des activités économiques. » Maison Nourry, La Foir’Fouille, L’Atelier du jouet, Cheval Distribution, Décathlon… Ce n’est pas sans mal ni sans une volonté de fer que ces entreprises pillées, incendiées ou détruites pendant les troubles ont décidé de renaître coûte que coûte. À Apogoti, l’un des quartiers commerçants les plus touchés, le dynamisme est de nouveau au rendez-vous. Apogoti renaît «La confiance appelle la confiance» J’invite les Calédoniens à venir soutenir ceux qui reconstruisent. Sonia Backès, présidente de l’assemblée de la province Sud Sécuriser son entreprise « Depuis la mise en place de l’aide à la sécurisation des entreprises, ce sont 74 millions de francs qui ont été attribués à 205 entreprises au total, soit 92 % des entreprises ayant déposé une demande. Pour l’année 2024, 36 dossiers ont été agréés totalisant un montant d’aide versée de 12,6 millions de francs. Une enquête réalisée en 2023 a permis d’évaluer l’impact du dispositif d’aide à la sécurisation. Ainsi, 96 % des bénéficiaires se déclarent satisfaits ou très satisfaits de ce dispositif et indiquent une forte diminution des délits constatés dans les mois suivant la sécurisation de leurs locaux », indique Christophe Vergès, secrétaire général adjoint de la province Sud. Ce dispositif est prolongé jusqu’au 1er janvier 2026. La province Sud a décidé d’inscrire 20 millions de francs au budget primitif 2025 pour l’attribution de ces aides.

Janvier 2025 | SUD'MAG #20 19 ACTUALITÉS Faciliter la reconstruction La province Sud engage des mesures exceptionnelles pour faciliter la reconstruction d’ouvrages, de constructions, d’aménagements et d’installations affectés par les troubles à l’ordre public depuis le 13 mai 2024. Ces mesures s’appuient sur une délibération du congrès de la Nouvelle-Calédonie du 23 octobre 2024, qui institue un régime dérogatoire temporaire au code de l’urbanisme de la Nouvelle-Calédonie. Votée en assemblée de Province le 12 décembre dernier, cette mesure vise à accélérer les projets de reconstruction, permettant des reconstructions à l’identique ou avec des adaptations nécessaires. L’objectif est de soutenir efficacement les acteurs locaux et les entreprises engagés dans ces chantiers essentiels en province Sud, en simplifiant les procédures d’instruction des projets conformément aux nouvelles règles provinciales. Le chiffre Grâce au Plan d’Urgence de la Province, 795 entreprises vandalisées ou rendues inaccessibles après les exactions de mai 2024 ont pu recevoir une aide pour la prise en charge de la rémunération du personnel.

20 ACTUALITÉS Inaugurés par la présidente de la province Sud en présence du Conseil de l’eau de Farino, La Foa et Sarraméa, porteur du projet, des élus provinciaux, Brieuc Frogier et Lionnel Brinon, du maire de La Foa, Florence Rolland, des forces de l’ordre et des coutumiers de la région, ces nouveaux aménagements représentent « une initiative exemplaire en matière de développement durable, avec l’engagement et la responsabilité de tous », a soutenu Sonia Backès. Saluant les acteurs de ce projet lors de la coutume de bienvenue, la présidente a vivement remercié Régis Duffieux, président du Conseil de l’eau, pour son « engagement » et sa « détermination » à porter ce projet qui valorise le littoral au bénéfice des populations et de la protection de l’environnement : tables et bancs pour pique-niquer, zones de camping aménagées, panneaux de signalisation pour stationner et circuler, toilettes sèches et emplacements de barbecues pour réduire les risques d’incendies et de dégradations. « Ce projet prévoit une série d’aménagements qui valorisent cet espace, améliorent le quotidien des usagers et respectent l’environnement. La nature est notre héritage. Notre rôle est de sensibiliser les jeunes à sa préservation », a confirmé Régis Duffieux. Restaurer un littoral dégradé Autreobjectif : restaurerplusd’unkilomètre de littoral dégradé, en réintroduisant des espèces endémiques dans le respect du code de l’environnement de la province Sud. Campagnes de reboisement auprès des élèves de la région, activités éducatives et participatives du public scolaire, opérations de prévention auprès des populations… Plusieurs actions seront ainsi menées grâce au rôle clé du Conseil de l’Eau : « C’est en ce sens que nous souhaitons que les associations puissent mieux s’implanter ici, à Ouano, afin de sensibiliser la population à l’importance de préserver le littoral et lutter contre la dégradation de l’environnement », a déclaré Florence Rolland. À l’heure des vacances d’été, la plage de Ouano accueille désormais les vacanciers avec des espaces fraîchement aménagés dans le cadre du Budget participatif 2023 de la province Sud. Ouano, un joyau naturel valorisé Responsabiliser les populations et impliquer les acteurs locaux «Si tout lemonde peut avoir des idées, il faut du courage pour les porter et de la détermination pour aller au bout malgré les embûches», a rappelé la présidente. Et les embûches nemanquent pas à Ouano : incivilité, délinquances, dégradations…«le plus gros enjeu aujourd’hui est d’éduquer et de sensibiliser les populations. Par le passé, des investissements ont été détruits. Aujourd’hui, avec le soutien de la commune et des gardes champêtres, nous espérons que ces nouveaux aménagements seront respectés» a insisté Lionnel Brinon, élue de la province Sud et 1er adjoint aumaire de La Foa. Enfin, en ces temps de crises, la présidente a souhaité rappeler «la responsabilité de tous, pour faire en sorte que ces équipements et aménagements ne soient pas abîmés. Parce qu’on ne reconstruira pas.» L’implication des acteurs locaux que sont la commune, les forces de l’ordre, les chefs coutumiers et les associations est l’un des points clés de ce projet pour «valoriser cette zone, attirer les visiteurs, mais surtout éduquer les populations à l’importance de préserver cet environnement, notre héritage pour les générations futures», a conclu Régis Duffieux.

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