7 Trois questions à… MARIE-JO BARBIER, ÉLUE PROVINCIALE ET PRÉSIDENTE DE LA COMMISSION EN CHARGE DE L'ENSEIGNEMENT. Comment se présente la rentrée 2025 ? Sous de bons auspices ! Il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir de l’entraide. Ces derniers mois, nous avons pu en mesurer toute l’ampleur dans le monde de l’éducation en province Sud. Entraide entre parents, entre enseignants, mais aussi entre la collectivité, les communes, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et le Vice-rectorat. Le monde de l’éducation en province Sud paye un lourd tribut aux émeutes, pillages et incendies depuis le 13 mai. Des établissements ont disparu, d’autres ont été rendus impraticables. L’impact n’est pas que financier, il est aussi émotionnel et nous apportons au niveau de la collectivité une attention particulière au bien-être des 1 200 enseignants, personnels administratifs et bien entendu à tous les élèves. Il faut se relever et ce sera fait collectivement. J’en profite pour saluer l’ensemble des équipes pour cet esprit de solidarité dont nous avions tant besoin. Quels sont les points forts de cette année ? Pour l’instant, nous poursuivons notre plan Collège Nouvelle Génération et nous encourageons toujours la poursuite du programme des cartables numériques. Pour le primaire, la tenue commune fait également son retour avec un pack moins cher et plus adapté aux demandes des parents. Et pour les enseignants notamment, nous lançons sur neuf écoles-pilotes le programme Ziegler pour un meilleur apprentissage de la lecture. L’année s’annonce passionnante. Quel budget est consacré à l’enseignement en province Sud ? Les dépenses d’enseignement représentent pour notre collectivité près de 2,5 milliards chaque année, dont 676 millions au titre des allocations d’enseignement. Je tiens à souligner que nous aidons proportionnellement autant les établissements publics que les établissements privés, avec notamment 482 millions pour l’enseignement privé. Chaque enfant trouvera sa place et nous serons à l’écoute, comme toujours. La rentrée 2025 est une rentrée particulière. Que l’on soit étudiant, collégien, lycéen ou écolier, les bouleversements induits sur la vie et le fonctionnement des établissements scolaires sur son territoire par les exactions de l’année 2024 ont conduit la province Sud a ajuster ses orientations. En première ligne, la rentrée des collégiens. Leurs établissements ont été particulièrement touchés par les émeutes. À commencer par celui d e R i v i è r e ‑ S a l é e qui s’est vu dans l ’ o b l i g a t i o n d e fermer ses portes. « Cela n’a pas été une décision facile, mais nous n’avions pas le choix, expliqueMarie‑JoBarbier. Cependant, très rapidement, avec nos services et en collaboration étroite avec le vice‑rectorat et le gouvernement de la Nouvelle‑Calédonie, nous avons pu trouver une solution aujourd’hui pérenne, avec l’accueil de l’ensemble des collégiens de Rivière‑Salée au sein du collège de Portes‑de‑fer ». L’objectif est double : offrir un environnement serein aux enseignants comme aux collégiens avec un enseignement de qualité pour tous, et faire bénéficier ces élèves du plan « Collège Nouvelle Génération ». Lancé en 2022, ce plan porté par la province Sud rencontre un succès grandissant et a pour objectif de proposer une montée en gamme en matière d’aménagement et de conditions de travail. Une motivation intacte Moteur de ce plan : l’équipement numérique. « L’idée reste d’harmoniser leséquipementsetdes’assurerqu’ilsvont bien répondre aux nouvelles méthodes pédagogiques, précise Christophe Bergery, secrétaire général adjoint de la province Sud. Quand on équipe un collège, il est impératif de s’assurer que le matériel numérique va pouvoir répondre aux besoins sur le long terme. Les objectifs du plan sont d’améliorer l’environnement de travail des enseignants, l’accueil et le cadre de vie des élèves et des familles également et de favoriser l’installation d’équipements qui correspond mieux aux nouvelles méthodes pédagogiques et aux différents publics. » Le collège Les Portes-de-Fer a réalisé plusieurs projets, dont la création d’un tiers-lieu et l’aménagement de classes ULIS, inaugurés en 2024. « Avec ce tiers-lieu, on sort de la logique du CDI qui est parfois un lieu froid pour le transformer en un espace accueillant où les élèves peuvent travailler par petits groupes, lire et s’informer, indique Gil Brial, 2e vice-président de la province Sud. Les exactions de mai dernier n’ont pas éteint notre détermination à mener à bien ce plan et à offrir à chaque élève de la province Sud une place, à proximité de son lieu de vie ». Le maintien de l’investissement On le sait, l’année 2025 va demander un effort collectif, que ce soit auniveau des institutions, des enseignants, des élèves et des parents. La sécurisation des collèges en province Sud est devenue une question de priorité absolue. L'incendie au collège de Normandie, ajouté à ceux survenus dans d'autres établissements comme Auteuil et Kaméré, met en lumière la nécessité urgente d'adopter des mesures de sécurité renforcées. Face à ces événements et en collaboration avec des acteurs‑clés tels que le haut-commissariat et le gouvernement de la Nouvelle‑Calédonie, la province Sud s'engage à renforcer la protection des établissements scolaires. Cela induit non seulement la réparation des dégâts, mais aussi une réflexion approfondie sur les stratégies de prévention pour assurer un environnement sécurisé et propice à l'éducation. L'éducation des jeunes reste le moteur qui permet à la Nouvelle-Calédonie de grandir socialement, humainement et économiquement. La province Sud n’entend pas y déroger et compte s’investir dans la mesure de ses compétences et de ses moyens.
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