Sud'Mag #021 - Février 2025

GRATUIT L'ACTUALITÉ DE LA PROVINCE SUD www.sudmag.nc | #021 | Février 2025 Nos jeunes ont du talent

3 ÉDITO RESPONSABLE DE LA PUBLICATION : Soni a Backès | RÉDACTEUR EN CHEF : Ni col as Pannier. RÉDACTION : Di rect ion de l a communi cat ion de l a prov ince Sud. P H OT O S : N i c o l a s B o n n e a u , F a b r i c e We n g e r, S u d To u r i s m e . MO N TA G E : D i r e c t i o n d u S y s t è m e d ' I n f o r m a t i o n e t d u N u m é r i q u e ( D S I N ) . I MP R E S S I O N : 3 5 0 0 0 e x e m p l a i r e s - E I P E d i t i o n s & I m p r e s s i o n s d u P a c i f i q u e , s u r d u p a p i e r g é r é d u r a b l e m e n t F S C | I S S N 2 4 9 7 - 6 9 0 3 . MAGAZINE INTERACTIF RETROUVEZ-NOUS EN LIGNE Vous trouverez des QR Codes dans les pages du Sud'Mag. Ils vous permettent d’accéder à du contenu supplémentaire et détaillé en lien avec les articles du magazine. Utilisez votre smartphone et flashez-les. Toute l’actualité de la province Sud à tout moment, disponible sur votre ordinateur, tablette et smartphone : sudmag.nc Dites-nous ce que vous en pensez ! Donnez-nous votre avis sur le SudMag que vous avez entre les mains afin que les prochains numéros répondent toujours à vos attentes. Formulaire en ligne : province-sud.nc/form/suggestion-sudmag Les commentaires vont bon train, les chiffres restent têtus Si la réalité économique est connue de tous les Calédoniens, si les pertes de rentrées fiscales consécutives à l’entreprise de destruction menée l’année dernière par une frange radicale ne sont plus remises en question par qui que ce soit sur notre territoire, les conséquences, elles, semblent être un nouveau sujet d’instrumentalisation de la part de quelques esprits partiaux, qui tentent de profiter de la situation à des fins politiques. Certains ont ainsi saisi l’occasion d’exploiter des situations pour servir leurs propres intérêts et leur propre cause. En ce début d’année 2025, toutes les collectivités de Nouvelle-Calédonie, provinces comme communes, se sont retrouvées face à des choix drastiques. Aucune décision n’a été prise de gaieté de cœur. Elles ont toutes été faites avec un sens aigu des responsabilités. Avec le besoin constant de sauver les politiques publiques essentielles au quotidien des Calédoniens tout en préservant les finances meurtries de la collectivité. Les commentaires vont bon train, mais les chiffres sont têtus. Avec 20 % de recettes fiscales de moins, soit près de 9 milliards en moins dans les caisses de la province Sud, il a fallu s’adapter. Nous avons dû réduire nos interventions dans tous les secteurs. Et si certains élus de l’Assemblée semblent surpris de nos choix, ils oublient de dire que tous les groupes politiques qui composent la province Sud ont été consultés afin de proposer des arbitrages. Une sollicitation restée sans réponse. Réajuster ne veut pas dire abandonner toutes nos aides et nos dispositifs. Ce numéro de Sud’Mag présente notre action, concrète et chiffrée, en faveur de ceux qui veulent reconstruire, mais aussi en faveur d’une jeunesse qui n’a jamais été autant fragilisée par les événements récents qu’a connus la Nouvelle-Calédonie. Car, près de 9 mois après le chaos, il est temps de regarder devant nous et d’accompagner ceux qui se donnent les moyens de garder espoir et de relever la Nouvelle-Calédonie. Sonia Backès, Présidente de l’assemblée de la province Sud.

4 #21La lettre d’information de la province Sud pour rester informé chaque semaine Abonnez-vous en suivant le lien : province-sud.nc/mon-compte SOMMAIRE CASE, un engagement maintenu pour le développement économique en 2025 6 Le PPAT, un programme de formation touristique qui s’adapte 10 Nos jeunes s'illustrent enalternance et dans leprogramme Jobd'été. 14 3 Édito 8 Face à la crise, un dispositif d’urgence inédit 16 La province Sud adapte son budget 18 Le réseau Tanéo reprend du service 20 L'école numérique fait aussi sa rentrée 26 Un nouveau cabinet médical Quais Ferry 12 PRO’ SUD 2025, un levier pour la compétitivité des TPE

Février 2025 | SUD'MAG #21 5 Le budget des bourses scolaires se retrouve à son tour lourdement impacté par la crise économique actuelle pour passer à 675 millions de francs en 2025, contre 1 milliard l’année dernière. La collectivité se voit aujourd’hui forcée de prendre plusieurs mesures difficiles qui concernent les 10000 boursiers scolarisés sur son territoire, de la maternelle au bac. « On sait que c’est compliqué, l’objectif n’est pas de punir une partie de la population, c’est de faire bien avec les moyens qu’ils nous restent, explique Gil Brial, 2e vice-président de la province Sud. Toutes les collectivités sont obligées de faire des économies à contrecœur. On ne peut pas faire porter à une seule partie de la population la pression. On a donc décidé de faire participer tout le monde - un peu - pour continuer à aider le plus grand nombre. » Ainsi, l’effort demandé aux parents d’enfant boursier est de 100 francs par repas. La province Sud garde à sa charge 600 francs par élève et par repas. Le reste de la note sera à déterminer par les communes de scolarisation. Restrictions collectives « Avant le 13 mai, la province Sud était une collectivité bien gérée qui avait un bon fonds de roulement et n’avait pas de difficulté financière majeure, a expliqué Gil Brial. Malgré tout, des efforts budgétaires importants ont été consentis, liés à la clé de répartition défavorable à notre collectivité, mais nous n’avions pas de difficulté de trésorerie sur ce sujet. Ce n’est hélas plus vrai aujourd’hui. » La province Sud fait ici face à une conséquence directe de la fermeture de 700 entreprises qui représente un manque à gagner estimé à 11 milliards de francs en termes de recettes fiscales pour la collectivité. « Nous avons demandé à l’État une aide qui nous permettrait de respirer un peu, précise le 2e vice‑président de la province Sud. Mais en attendant malheureusement, nous ne pouvons pas rester les bras croisés et nous devons faire 8 milliards de francs d’économie » en agissant sur l’ensemble des secteurs, que ce soit la culture, la jeunesse, les sports, l’aménagement du territoire, etc. Dans le domaine de l’éducation, la conjoncture obligeégalement lacollectivitéàsuspendre l’allocation de rentrée (9159 élèves concernés), les aides aux transports scolaires (2065 élèves concernés), ainsi que les aides aux transports périodiques (153 internes bénéficiaires). À noter que le complément de bourse à l’internat ne sera pas impacté par cette baisse. Devoir d’anticipation Ces efforts consentis par tous doivent permettre à la Province d’anticiper d’ici mi-2025 une autre vague d’enfants potentiellement boursiers suite à l’augmentation attendue et qui s’annonce conséquente de personnes au chômage. C’est autant de familles et d’enfants que la province ne veut pas laisser sur le bord du chemin. En attendant, la collectivité n’entend pas sacrifier l’essentiel, à savoir la qualité de l’enseignement en maintenant 25 élèves par classe maximum, le déploiement des cartables numériques au collège, ou encore l’ensemble de son dispositif Opération de Développement d’Internet qui garantit à chaque école de la province Sud le même niveau d’équipement (voir page 20). L’objectif, c’est de faire bien avec les moyens qu’ils nous restent Gil Brial, 2e vice-président de la province Sud. Bourses scolaires, un système ajusté par obligation La province Sud se voit contrainte de supprimer l’aide aux transports scolaires et l’allocation de rentrée et de demander aux parents bénéficiant de la bourse de participer à l’effort collectif et débourser 100 francs de plus par repas à la cantine pour le primaire et le secondaire. ZOOM SUR

PRO’SUD, dispositifs d’urgence, talents calédoniens… La province Sud déploie depuis plusieurs années un panel d’outils-clés pour venir en aide aux entreprises calédoniennes, quel que soit leur statut. Au cœur de la mécanique : le Code des Aides pour le Soutien de l’Économie (CASE). 6 Cette politique ambitieuse pour soutenir les entreprises de la province Sud et encourager le développement économique a subi de plein fouet les exactions du 13 mai dernier et ses conséquences en cascades. « C’est un lourd tribut que paient toutes les entreprises, tous secteurs confondus, confirme Nicolas Pannier, secrétaire général de la province Sud. Les services de la collectivité ont travaillé avec succès au maintien de la plupart des dispositifs et nous ne pouvons que les en féliciter ». Parmi les outils mis en place, le CASE reste le pilier central en apportant un appui financier aux acteurs économiques, que ce soit pour moderniser leurs structures, investir dans l’innovation ou faire face à des crises conjoncturelles. En 2024, ce dispositif a permis d’injecter 57 millions de francs dans l’économie de la province Sud, poursuivant ainsi un engagement fort en faveur de l’entrepreneuriat et des entreprises qui font face à des défis sans précédent. « Le CASE repose sur une approche pragmatique visant à répondre aux besoins concrets des entreprises. En 2024, vingt-six dossiers ont été validés, permettant à des structures de divers horizons de bénéficier d’un accompagnement sur mesure. Depuis 2019, ce sont ainsi 209 entreprises qui ont pu profiter de ce dispositif, pour un montant total de 778 millions de francs accordés, précise Raphaël Larvor, directeur de la direction du Développement Économique et du Tourisme (DDET). Loin d’être une simple aide ponctuelle, le CASE se veut un levier stratégique pour les entreprises en quête de croissance et de stabilité. Il permet d’accompagner l’investissement, la modernisation des outils de travail, la transition numérique et écologique, ainsi que le développement de nouvelles compétences au sein des structures ». À travers ces différents volets, la province Sud encourage la création de valeur et le renforcement des entreprises, dans un contexte où l’innovation et l’adaptation sont devenues des facteurs clés de succès. Tous les secteurs sont concernés L’impact du CASE et des dispositifs d’accompagnement de la province Sud se mesure également à travers la répartition des aides sur le territoire de la collectivité et entre les secteurs d’activité. Depuis 2019, plus de la moitié des financements accordés ont bénéficié aux entreprises du secteur des services, qui constituent le cœur du tissu économique local. L’artisanat et l’industrie représentent quant à eux 21 % des aides, tandis que le secteur du tourisme, fortement touché par les crises successives, a bénéficié de 20 % des fonds attribués. En matière de répartition géographique, Nouméa se démarque en concentrant à elle seule 331 millions de francs d’aides attribuées depuis 2019, confirmant ainsi son rôle de moteur économique pour l’ensemble du territoire. « Dans un contexte où la conjoncture économique reste incertaine, la province Sud entend poursuivre en 2025 son engagement en faveur du soutien aux entreprises, affirme Raphaël Larvor. Le CASE, renforcé par d’autres dispositifs d’aide, continuera d’être un outil essentiel pour accompagner les acteurs économiques dans leur développement et les aider à relever les défis qui se profilent ». CASE, un engagementmaintenu pour le développement économique en 2025

7 Deux questions à… RAPHAËL LARVOR, DIRECTEURDE LADDET. Avec la fin progressive des dispositifs d’urgence, quelles nouvellesmesures pourraient êtremises en place pour accompagner les entreprises sur le long terme? L’année 2024 a étémarquée par une mobilisation sans précédent de la province Sud pour aider les entreprises touchées par les émeutes. Nous avons dû intervenir rapidement pour éviter des cessations d’activité en chaîne et préserver l’emploi. En 2025, notre action se concentrera sur le maintien des dispositifs d’aide à l’économie qui ont prouvé leur efficacité. Nous continuerons à financer des investissements stratégiques à travers le CASE. L’accompagnement à la transition numérique restera aussi un axe fort, car les entreprises doivent aujourd’hui renforcer leur présence en ligne et optimiser leurs outils de gestion. Par ailleurs, la sécurisation des entreprises restera une priorité. Le dispositif mis en place pour aider les entreprises àmieux protéger leurs locaux prendra fin en 2026, mais nous poursuivrons le travail avec les acteurs économiques pour les aider àmettre en place des solutions pérennes de sécurisation. Nous pérenniserons également le dispositif PROSUD créé en 2023 qui propose à l’attention des chefs d’entreprises (TPE) desmodules de professionnalisation sous la forme de coachings et d’accompagnements individuels (pouvant aller de 1 à 20 h) délivrés par une équipe d’experts dans les domaines aussi variés que la communication, lesmarchés publics, le digital…une formule post-exaction d’accompagnement à la reprise d’activité fait même son apparition dans notre catalogue. Quel bilan tirez-vous de l’impact des aides exceptionnelles sur lemaintien de l’activité économique en province Sud? Avec le plan VERSAmis en place après le 13mai 2024, nous avons débloqué des montants exceptionnels pour soutenir les entreprises en difficulté qui ont permis d’injecter 1,015milliard de francs. Ce dispositif a été essentiel pour permettre aux entreprises de faire face à leurs pertes immédiates et reprendre leur activité dans un contexte difficile. Le plan d’urgence pour lemaintien de l’activité et de l’emploi ainsi que l’aide spécifique pour l’embauche de personnel de sécurité ont également rempli leur rôle en évitant des faillites et en soutenant la reprise. Toutefois, elles ne suffisent pas à elles seules à garantir un redémarrage durable. C’est pourquoi nous devonsmaintenant travailler sur des solutions à plus long terme. L’accent sera mis sur l’accompagnement personnalisé, avec une approche de plus en plus ciblée pour répondre aux besoins spécifiques des entrepreneurs et favoriser l’émergence d’un tissu économique plus résilient et innovant (voir page 10). À travers ces initiatives, la province Sud confirme sa volonté d’inscrire son action dans une logique de soutien pérenne à l’économie locale. Plus qu’un simple dispositif financier, le CASE s’impose comme un véritable levier de transformation, permettant aux entreprises de consolider leur activité, d’investir dans leur avenir et d’anticiper les mutations du marché. En plaçant l’innovation, la formation et l’adaptabilité au cœur de sa stratégie, la province Sud donne aux entrepreneurs les moyens de bâtir un développement économique durable et de renforcer l’attractivité du territoire. Répondre à l'urgence L’année 2024 a été marquée par un contexte « particulièrement difficile, notamment en raison des émeutes de mai, qui ont profondément impacté l’économie locale. Face à cette situation, la Province a mis en place plusieurs dispositifs d’urgence pour préserver l’activité et limiter les pertes financières des entreprises touchées », rappelle Raphaël Larvor. Instauré fin 2023 le plan d’urgence pour le maintien de l’activité et de l’emploi a eu pour objectif de répondre à la dégradation de la situation financière de nombreuses petites entreprises confrontées en raison de la mauvaise conjoncture économique à des difficultés de trésorerie mettant en péril les emplois. Il a permis de traiter 740 demandes, aboutissant à une aide globale de 272,9 millions de francs. Il a été suivi après les exactions de mai 2024 par le plan VERSA, destiné à permettre aux entreprises pillées et brulées de payer les salaires de mai.

8 Dès la mi-mai, la province Sud a mis en place un plan d’aide exceptionnel pour les entreprises vandalisées ou rendues inaccessibles (plan VERSA). Ce dispositif, créé par délibération le 24 mai 2024, visait à fournir un appui financier immédiat aux commerçants et entrepreneurs confrontés à des destructions, des pillages ou une impossibilité d’exercer leur activité en raison des troubles. En quelques mois, ce plan a enregistré 6103 demandes, aboutissant à l’octroi de 1,015 milliard de francs d’aides directes aux entreprises sinistrées. « Nous avons débloqué des montants exceptionnels pour soutenir les entreprises en difficulté, rappelle Nicolas Pannier, secrétaire général de la province Sud. Ce dispositif a été essentiel pour permettre aux entreprises de faire face à leurs pertes immédiates et reprendre leur activité dans un contexte particulièrement difficile et impactant ».Ce soutien a contribué à soulager la trésorerie des entreprises et à préserver plusieurs centaines d’emplois locaux. Aide à l’embauche Afin d’assurer la sécurité des entreprises menacées par les exactions, un dispositif exceptionnel d’aide à l’embauche de personnel a également été mis en place dès le mois de juillet. Destiné aux structures qui souhaitaient protéger leurs locaux ou leurs marchandises face aux risques de dégradations, il a permis à quatorze entreprises d’embaucher des agents de sécurité ou du personnel de surveillance. Un total de 9,5 millions de francs a été attribué à ces recrutements temporaires, contribuant à limiter les pertes matérielles et financières dans un climat d'insécurité. Reconstruction, la clé de 2025 Le bilan est donc positif en termes d’impact immédiat. Ces aides ont rempli leur rôle en évitant des faillites et en favorisant la reprise. Toutefois, elles ne suffisent pas à elles seules à garantir un redémarrage durable. « La province Sud réfléchit désormais à la phase de reconstruction et d’accompagnement sur le long terme, explique Christophe Vergès, secrétaire général adjoint de la province Sud. L’objectif est d’aider les entreprises à se relever durablement, en combinant aides financières, conseils stratégiques et formations adaptées aux nouveaux défis économiques. En 2025, un effort particulier sera mis sur l’accompagnement individualisé des entreprises les plus affectées, avec des dispositifs ciblés sur la relance et l’adaptation aux nouvelles réalités du marché. C’est une réalité imposée par la L’année 2024 resteramarquée par une crise économique et sociale sans précédent, impactant lourdement l’activité des entreprises en province Sud. Plus d’un milliard de francs a été mobilisé par la collectivité. Face à la crise, un dispositif

9 LES CHIFFRES CLÉS DES DISPOSITIFS D’URGENCE 2024 • 6 103 entreprises aidées via le plan d’urgence post‑émeutes • 1,015 milliard de francs d’aides directes attribuées • 740 entreprises soutenues pour le maintien de l’emploi et de l’activité • 272,9 millions de francs mobilisés pour ce dispositif • 14 entreprises accompagnées pour la sécurisation de leurs locaux • 9,5 millions de francs consacrés aux embauches de personnel de surveillance QUELLES PERSPECTIVES POUR 2025? La province Sud travaille déjà sur les dispositifs de soutien à la relance économique pour l’année 2025. Plusieurs axes sont à l’étude : • un accompagnement renforcé pour les entreprises sinistrées, avec un suivi individualisé pour maximiser les chances de reprise ; • des aides à l’investissement pour permettre aux entreprises de renouveler leur matériel, moderniser leurs infrastructures et renforcer leur sécurité ; • des formations ciblées pour accompagner les entrepreneurs dans l’adaptation aux nouvelles conditions économiques et aux mutations du marché ; • une révision des dispositifs de prévention des crises, afin d’anticiper d’éventuels nouveaux chocs économiques et d’assurer une meilleure résilience des entreprises locales. crise économique engendrée par la crise sociale. Personne n’y échappe ». La mise en place rapide et efficace de ces dispositifs d’urgence témoigne de l’engagement de la province Sud à soutenir son tissu économique dans l’adversité. Si la crise a mis à rude épreuve de nombreuses entreprises, elle a également renforcé la nécessité d’un soutien public réactif et structurant, afin de permettre aux acteurs économiques de rebondir et de préparer l’avenir avec davantage de sérénité. « Cette crise nous a montré que nous devons être plus réactifs et mieux préparés à des situations imprévues. Une de nos priorités pour les années à venir sera donc de renforcer la résilience des entreprises face aux crises économiques et sociales », précise Raphaël Larvor, directeur de la DDET. La province Sud va ainsi continuer à favoriser la diversification des activités, en soutenant les entreprises qui cherchent à s'ouvrir à de nouveaux marchés ou à développer des modèles économiques plus robustes. « L’innovation et la formation joueront un rôle clé dans cette stratégie, car il est essentiel que les entrepreneurs puissent s’adapter aux évolutions du marché, conclut Nicolas Pannier. Nous allons aussi améliorer la gestion des dispositifs d’urgence, afin que les aides puissent être débloquées plus rapidement et plus simplement. L’expérience de 2024 a montré que la rapidité d’exécution est essentielle pour limiter l’impact des crises sur l’économie locale ». d’urgence inédit

10 Pour faciliter la montée en compétence des TPE, la province Sud maintient pour l’année 2025 le programme PRO’SUD destiné aux chefs de très petites entreprises (TPE). Objectif : aider les professionnels à avoir unemeilleure compréhension de leur entreprise et à développer les compétences essentielles au manager. Le monde économique traverse un moment difficile. Il faut que tous les acteurs du secteur se mobilisent. Être accompagné et soutenu, cela change tout et donne envie de se battre pour dépasser cette période compliquée. « Ce dispositif Pro’Sud s’inscrit plus que jamais dans la politique de développement économique de la Province, qui, outre les aides et subventions, souhaite faire le pari du capital humain », explique Raphaël Larvor, directeur de la Direction du Développement Économique et du Tourisme (DDET) en charge du programme. Flexibilité Parmi les services offerts, les chefs d’entreprises peuvent bénéficier d’un coaching personnalisé leur permettant de travailler avec un expert sur des problématiques spécifiques liées à la gestion, au marketing, au numérique ou encore au management. « Des formations et webinaires thématiques sont également mis à leur disposition, leur permettant d’acquérir de nouvelles compétences à travers des sessions adaptées à leur emploi du temps », explique Raphaël Larvor. Pour compléter cet accompagnement, des tutoriels pratiques sont accessibles en ligne, favorisant l’autoapprentissage et le perfectionnement des connaissances. « C’est un investissement que l’on fait sur l’avenir des TPE de la province Sud. Une fois la demande formulée sur le site de la province Sud, nous sommes en mesure d’apporter une réponse en 48h », explique Claire Barancourt, directrice ajointe de la DDET. Coûts minimes Afin de favoriser l’accessibilité à ces ressources, la province Sud prend en charge l’essentiel des coûts des modules de formation, laissant une participation modérée à la charge des bénéficiaires. PRO’ SUD2025, un levier pour la compétitivité des TPE En pratique Ce dispositif est pris en charge par la province Sud, avec une participation mineure de l’entreprise. Il s’adresse aux chefs d’entreprise , artisans et commerçants de la province Sud, dont l’effectif est de 10 personnes maximum (gérant compris), hors secteurs de l’agriculture-élevagesyviculture-pêche-aquaculture, banques-assurances, immobilier, mines-métallurgies, tourismes, professions libérales. Plusd’infossur:province-sud.nc/prosud formationsprosud@province-sud.nc

11 Face aux difficultés de recrutement rencontrées par de nombreuses entreprises du territoire, l’association Talents Calédoniens a vu le jour en 2020 à l’initiative de la Chambre de commerce et d’industrie de Nouvelle-Calédonie (CCI‑NC). Son objectif est clair : faire venir ou revenir des compétences indispensables au développement économique et social du pays. Aujourd’hui, l’association rassemble une trentaine d’adhérents et, pour mener à bien sa mission, s’appuie sur un réseau dynamique d’entrepreneurs et de professionnels engagés, mais aussi sur le soutien institutionnel de la province Sud. Fin décembre, Philippe Blaise, 1er viceprésident de la province Sud a rappelé au cours de la soirée annuelle de l’association que « malgré les troubles engendrés par les exactions du 13 mai, la province Sud garde sa confiance et tout son intérêt ce dispositif. L’argent investi dans l’association est le meilleur investissement que la province Sud ait fait en termes de rentabilité. Nous avons plus que jamais besoin d’avoir un outil comme Talents Calédoniens pour permettre à l’économie calédonienne d’explorer les pistes de diversification et de maximiser notre utilisation de compétences locales. » Philippe Blaise a encouragé Pierre Kolb, le président de l’association et toute son équipe à continuer le travail remarquable qu’ils accomplissent : « avec la conviction que nous ne sommes pas les seuls dans l’histoire à avoir vécu une crise et que la Calédonie rebondira et saura renaître de ses cendres. » En trois ans, ce sont 25 jeunes diplômés calédoniens dont l’embauche dans les entreprises calédoniennes a été subventionnée par la province Sud, ainsi que quatre projets de création d’entreprise. « Cela montre que la mesure est pertinente. Cependant, elle n’est toujours pas assez connue, donc nous devons redoubler d’efforts pour que d’une part, cette mesure soit connue des chefs d’entreprise et d’autre part, soutenir l’action de Talents Calédoniens. » Le programme «Revivre» En 2023, la province Sud avait renouvelé son appui à l’association, avec notamment une aide d’un million de francs pour la mise en place d’une plateforme numérique facilitant l’intégration des jeunes diplômés sur le marché du travail. Ce portail en ligne, accessible à l’adresse talentscaledoniens.nc, offre aux candidats et aux entreprises un espace d’échanges et d’opportunités. Pour l’année 2024, le programme «Revivre», qui vise à accompagner le retour des jeunes diplômés, avait été inscrit au budget primitif avec une enveloppe d’un million de francs. La Province a fait également le choix de prioriser l’optimisation du site Internet de l’association en lui accordant une subvention de 600000 francs. L’objectif est de renforcer la mise en réseau entre les talents calédoniens et les entreprises locales, en optimisant les outils numériques à disposition. Talents Calédoniens, un réseau au service des compétences locales Depuis 2020, l’association Talents Calédoniens s’engage à attirer et fidéliser les jeunes diplômés du territoire. Soutenue par la province Sud, elle accompagne les entreprises dans leurs recrutements et les jeunes talents dans leur insertion professionnelle. Ainsi, malgré un contexte budgétaire tendu, des dispositifs concrets restent en place pour soutenir l’emploi et l’investissement.

12 SUD'MAG #21 | Février 2025 DÉCRYPTAGE Malgré une année 2024 marquée par les exactions dans le secteur touristique, le Plan de Professionnalisation des Acteurs du Tourisme (PPAT) de la province Sud a su démontrer sa capacité d’adaptation et son importance pour le secteur. Avec 306 inscriptions enregistrées et un taux de réalisation de 78 %, le programme a permis à de nombreux professionnels de renforcer leurs compétences et de se préparer aux enjeux du tourisme de demain. I sabelle (Hôtel Le Lagon) est catégorique : « Ce coaching m’a permis de maîtriser plus efficacement l’outil ChatGPT en travaillant sur des projets concrets du Betico. Le formateur a su s’adapter à mes besoins professionnels. » Pour Jean-Claude (Sud Loisirs), la province Sud propose ici « un accompagnement crucial après la crise. Il nous a aidés à réorienter notre activité vers de nouveaux partenariats avec les hôtels. » Lancé en 2018, le PPAT s’impose aujourd’hui comme un « levier essentiel pour accompagner les acteurs du tourisme en Nouvelle-Calédonie, explique Christophe Vergès, secrétaire général adjoint de la province Sud. Son objectif reste clair : offrir des formations adaptées aux besoins d’un secteur en constante évolution, en favorisant la montée en compétences, la mise en réseau et l’innovation. Malgré une interruption brutale en mai, le programme a pu reprendre en septembre, notamment pour les formations liées au classement hôtelier ». La diversité des formats proposés a permis à un large public de professionnels d’accéder à des modules pratiques et adaptés : formations en présentiel, webinaires, coachings individualisés et accompagnements spécifiques. Parmi les nouveautés, les formations obligatoires pour le classement hôtelier ont été particulièrement appréciées, notamment celles sur l’accueil des clients en situation de handicap et la mise en place d’écogestes dans les établissements. Une montée en compétences tangible L’édition 2024 a mis l’accent sur des thématiques clés telles que la gestion et le développement des activités, le tourisme durable, la stratégie marketing et la relation client. « Nous ne cessons de monter en compétence dans nos propositions sur le sujet, rappelle Raphaël Larvor, directeur de laDDET. Des formations innovantes, comme l’initiation à l’intelligence artificielle ou l’utilisation d’outils numériques comme Canva, ont suscité un fort intérêt. C’est Le PPAT, unprogrammede formationtouristiquequi s’adapte

Février 2025 | SUD'MAG #21 13 DÉCRYPTAGE une vraie satisfaction. » Le programme a aussi confirmé l’intérêt croissant pour les formations individualisées. Les coachings sur mesure ont permis aux participants de bénéficier d’un accompagnement personnalisé sur des sujets variés : digital, comptabilité, développement personnel ou encore stratégie commerciale. Ces formats souples ont été particulièrement appréciés pour leur adaptabilité aux besoins spécifiques des professionnels. Des perspectives encourageantes pour 2025 Dans un contexte économique et touristique i nce r t a i n , l a prov i nce Sud en t end poursuivre ses efforts pour accompagner les professionnels du secteur. L’édition 2025 du PPAT mettra ainsi en avant des formations encore plus personnalisées et un accompagnement individualisé de qualité, afin de répondre aux défis actuels et futurs du tourisme en NouvelleCalédonie. « 85 % des participants estiment que les compétences acquises leur seront utiles immédiatement ou dans les trois mois suivants ». Un résultat plus qu’encourageant. Depuis sa création, le PPAT a enregistré 901 participants aux formations pour un coût total de 42 millions de francs pour la province Sud. LES CHIFFRES CLÉS DU PPAT 2024 • 306 inscriptions enregistrées • 205 participants ont suivi au moins une formation • 78 % de taux de réalisation du programme • 44 sessions de formation proposées • 5 thématiques principales : accueil et relation client, gestion et développement d’activité, tourisme durable, stratégie marketing et commercialisation, accompagnement et développement touristique • 149 professionnels formés aux nouveaux critères du classement hôtelier • 20 coachings individualisés • 16 participants au webinaire sur le parcours client • 1 Café du tourisme ayant réuni 44 professionnels 85 % des participants estiment que les compétences acquises leur seront utiles immédiatement ou dans les trois mois suivants. SATISFACTION GÉNÉRALE • 9,3/10 pour la qualité pédagogique • 8,9/10 pour la conformité aux attentes

14 SUD'MAG #21 | Février 2025 ACTUALITÉS Plus de 1900 stagiaires ont été embauchés grâce au dispositif Job d’été de la collectivité. Face aux défis économiques et sociaux, la jeunesse calédonienne fait preuve d’initiative, de résilience et d’ambition. Au-delà d’un simple emploi d’été, cette expérience favorise l’acquisition de compétences essentielles comme l’autonomie, la rigueur et le travail en équipe. « Malgré les défis économiques, 2200 conventions ont été signées pendant ces vacances. Cette campagne Job d’été a été un succès puisqu’on approche des chiffres des années précédentes, précise Christophe Bergery, secrétaire général adjoint de la province Sud. C’est l’un des dispositifs maintenus par la province Sud, autant pour ses bienfaits auprès des jeunes que pour les entreprises qui les accueillent : le Job d’été continue d’offrir de belles perspectives à une jeunesse active, désireuse de vivre une immersion en entreprise ». En immersion À la Quincaillerie Calédonienne, Nolwyn, 20 ans, Owen et Damian, 18 ans, sont conquis par ce « dispositif idéal pour trouver un emploi rapidement », expliquentils. Motivés et plus déterminés que jamais à construire leur avenir, ces jeunes adressent un message fort à leurs pairs : « Après tout ce que nous avons vécu et ce que nous vivons, il faut reconstruire, se bouger, se réveiller et travailler », affirme Damian. « Trouver un travail, même un petit job, cela nous permet de mieux nous préparer aux enjeux et aux réalités du monde », ajoute Nolwyn. « Nous sommes l’avenir, alors ne lâchons rien dans nos projets. Si nous voulez réussir, donnons-vous les moyens pour que nos rêves deviennent réalité », conclut Owen. Entreprendre et innover D’autres jeunes ont fait le choix de l’entrepreneuriat ou du service public pour contribuer au développement du territoire. À seulement 24 ans, Nicolas Giunti affiche une détermination impressionnante. Son expérience en alternance à la DDET lui a permis d’affiner ses compétences en gestion et en économie. « Malgré les défis, c’est l’occasion de faire nos preuves, de garder la tête haute et de montrer notre courage », affirme-t-il. La province Sud met en place plusieurs dispositifs pour encourager l’insertion professionnelle des jeunes et leur offrir des opportunités de développement. Deux initiatives phares illustrent cet engagement : le Job d’été et l’alternance dont le succès reste au rendez-vous. Nos jeunes ont du talent

Février 2025 | SUD'MAG #21 15 ACTUALITÉS L’alternance en province Sud, un tremplin vers l’avenir Grâce à son soutien aux formations en alternance, la province Sud accompagne les étudiants dans leur parcours académique et professionnel. En intégrant des services publics ou des entreprises locales, ces jeunes bénéficient d’un cadre structurant pour développer leurs compétences tout en participant activement à des projets stratégiques. Enora Pellan, Nicolas Giunti et Leroy Parau font partie de ces alternants dont l’expérience leur a ouvert les portes d’un avenir prometteur. En pratique, l'alternance Votre démarche peut se faire en ligne Job d’été : les chiffres clés à ce jour • 594 entreprises ont bénéficié du dispositif • 1 550 offres ont été déposées représentant plus de 2 000 postes à pourvoir • 1 903 stagiaires ont été embauchés, pour un total de 2 200 conventions (un jeune pouvant effectuer plusieurs stages). • Plus de 11 millions de francs, c'est lemontant pris en charge par la province Sud pour la campagne 2024-2025. Edwin Aonvase, quant à lui, met son savoir‑faire au service de l’entrepreneuriat local. Après un parcours universitaire en gestion et une alternance réussie à la DDET, il occupe aujourd’hui un poste de chargé d’études au Service du Développement des Territoires. « J’ai pu explorer les nombreuses facettes du service public et étudier des enjeux comme la simplification administrative et l’attractivité territoriale », précise-t-il. Passionnée par la découverte des cultures et du patrimoine, Enora Pellan, 25 ans, a elle aussi trouvé sa voie en alternance au service du Tourisme de la DDET. Dès son arrivée, elle participe à des projets d’envergure, comme l’élaboration du plan d’action 2025‑2026 pour le tourisme en province Sud et des études de benchmark. Son travail s’inscrit dans un contexte de reconstruction post-émeutes, suite aux événements de mai 2024. « C’est une expérience extrêmement enrichissante qui me permet de mieux comprendre le paysage économique local et d’élargir mon réseau. Malgré les crises successives et les exactions du 13 mai, la province Sud a joué un rôle déterminant dans mon parcours. Cette première immersion dans le service public a conforté mon envie de m’investir pour le territoire. » Espoir et de détermination Ces jeunes incarnent une génération déterminée à construire un avenir meilleur pour la Nouvelle-Calédonie. Leur engagement dans le travail, l’entrepreneuriat et le développement local démontre une réelle volonté de contribuer à la reconstruction du territoire. Comme le souligne Leroy Parau, aujourd’hui chargé d’études à la DDET après une alternance réussie : « Chaque défi est une opportunité de reconstruire autrement, en valorisant nos ressources locales et en plaçant l’humain au cœur des décisions. Les événements de mai 2024 ont révélé à la fois la fragilité de notre territoire et la force de notre solidarité. Je crois que chaque défi est une opportunité de reconstruire autrement, en valorisant nos ressources locales et en plaçant l’humain au cœur des décisions ». Face aux incertitudes, ces parcours témoignent d’une jeunesse dynamique et ambitieuse. Ils rappellent que l’avenir du territoire repose entre les mains de ceux qui, aujourd’hui, prennent l’initiative et osent croire en leurs projets. Pour découvrir l’ensemble de nos portraits d’alternants : • www.sudmag.nc FAIRE LA DÉMARCHE

16 SUD'MAG #21 | Février 2025 ACTUALITÉS Face aux défis économiques sans précédent engendrés par les exactions de mai 2024, la province Sud adapte son cadre budgétaire tout en renforçant son soutien aux entreprises locales, notamment à travers la transition numérique. La province Sud adapte son budget L’impact des événements de mai 2024 a durement frappé l ’économie provinciale , avec la fermeture de 700 entreprises et une baisse de 30 % des recettes fiscales, soit une perte de 11 milliards de francs pour la collectivité. « Chacune des politiques publiques de la collectivité a été revisitée et des efforts ont été faits dans tous les domaines qui concernent tous nos usagers, famille, entreprises, agriculteurs...» précise Nicolas Pannier, secrétaire général de la province Sud, obligeant l’exécutif à revoir ses priorités budgétaires pour 2025. Dans ce cadre, des ajustements majeurs ont été décidés, touchant notamment les aides scolaires et les dispositifs sociaux (voir page 5). Mais au-delà des coupes budgétaires, la province Sud entend aussi préparer l’avenir en misant sur la transformation numérique des entreprises locales, un levier essentiel pour la relance. Un soutien renforcé à la digitalisation des entreprises Consciente que le numérique est devenu un pilier incontournable du développement économique, la province Sud fait évoluer son dispositif d’aide à la numérisation des entreprises artisanales, agricoles et commerciales. Ce programme, qui accompagnait déjà les acteurs économiques dans leur transformation digitale, va désormais inclure une offre spécifique destinée aux professionnels du tourisme. L’objectif est clair : permettre aux opérateurs de moderniser leurs outils de communication et de commercialisation grâce à des technologies innovantes comme les visites virtuelles, les contenus interactifs ou encore l’automatisation de la gestion des réservations. Une nécessité alors que la communication touristique repose de plus en plus sur les canaux digitaux, en particulier après une période de crise qui a fragilisé le secteur. Les entreprises éligibles pourront ainsi bénéficier d’un accompagnement adapté à leurs besoins et à leurs capacités financières, leur permettant d’accéder à des solutions numériques performantes pour se relancer et renforcer leur compétitivité. Une modernisation indispensable pour l’attractivité du territoire Au-delà du tourisme, la transformation numérique constitue un enjeu central pour l’ensemble des entreprises calédoniennes. Dans un contexte où la digitalisation est devenue un facteur clé de développement, la province Sud entend accompagner les acteurs économiques vers des outils adaptés à la nouvelle donne du marché. Ce virage numérique s’inscrit dans une stratégie plus large visant à faire de la province Sud un territoire moderne et résilient, capable de s’adapter aux mutations économiques et sociétales. Si les contraintes budgétaires imposent des arbitrages difficiles, la transition numérique apparaît aujourd’hui comme une priorité pour favoriser la reprise et garantir un avenir plus stable aux entreprises locales. Avec cette politique, la province Sud envoie un message clair : malgré les difficultés économiques, l’innovation et la digitalisation restent au cœur de son action pour soutenir l’économie locale et préparer l’après-crise. Si la province Sud bénéficiait jusqu’alors d’une gestion rigoureuse et d’un fonds de roulement positif, la situation a radicalement changé Nicolas Pannier, Secrétaire général de la province Sud

Permis de chasser, un encadrement renforcé Pendant cette APS, les élus ont aussi examiné une modification du code de l'Environnement concernant l’attribution du permis de chasser en province Sud. Cette évolution vise à assurer une cohérence avec la réglementation nationale encadrant le port d’armes, tout en répondant aux préoccupations de sécurité exprimées par l’État et plusieurs administrés. Désormais, les demandeurs devront fournir une déclaration sur l’honneur attestant qu’ils n’ont jamais été condamnés pour des délits graves, notamment en lien avec la détention illégale d’armes, les violences ou les menaces. De plus, la province Sud sollicitera un agrément de l’État afin d’accéder régulièrement au bulletin n°2 du casier judiciaire des candidats. Cette réforme, qui renforce les contrôles, vise à garantir que le permis de chasser ne puisse être utilisé comme un prétexte pour acquérir des armes par des individus présentant un risque pour la sécurité publique. 17 ACTUALITÉS

18 ACTUALITÉS Cette refonte s’imposait : avant le 13 mai, le coût d’exploitation du réseau atteignait quatre milliards de francs par an, une charge devenue insoutenable pour les collectivités locales. « Avant les émeutes, le réseau était déjà en difficulté, mais nous aurions pu trouver des solutions, estime Naïa Watéou, présidente du SMTU et élue de la province Sud. La situation financière de la Nouvelle-Calédonie ayant été extrêmement fragilisée, le SMTU a dû revoir ses ambitions à la baisse en réduisant le nombre de lignes et en ajustant les fréquences. Je rappelle que les infrastructures du SMTU ont subi 800 millions de francs de dégâts directs. » L’objectif ? Conserver un service de transport viable tout en maîtrisant les coûts. Pour cela, le réseau s’appuie sur un schéma évolutif, qui pourra être ajusté en fonction des besoins identifiés et des marges de manœuvre budgétaires. L’une des mesures phares de cette réorganisation concerne la tarification, avec l’introduction de plafonds pour limiter l’impact financier sur les usagers réguliers. « Désormais, un élève utilisant le bus matin et soir atteindra son plafond tarifaire en huit jours, après quoi il pourra voyager gratuitement jusqu’à la fin du mois, explique l’élue. Pour les travailleurs, cette limite sera atteinte après treize jours. Ces ajustements visent à rendre le service plus attractif malgré l’augmentation générale des tarifs ». Le retour du Néobus? En parallèle, la réactivation du Néobus apparaît comme un élément clé de la relance : cette ligne structurante, qui représentait avant les émeutes près de 30 % de la fréquentation totale du réseau, va progressivement retrouver son rôle central, même si certaines zones restent inaccessibles en raison de la dégradation des infrastructures. Mais des incertitudes demeurent. La suppression des bus le dimanche et la réduction du nombre de lignes pourraient pénaliser les usagers les plus dépendants aux transports en commun, notamment les personnes âgées ou les habitants des quartiers les moins desservis. Le SMTU assure néanmoins que des ajustements seront possibles, notamment pour répondre aux besoins des établissements scolaires de Dumbéa-sur-Mer, Katiramona et Auteuil. « On ne veut pas réduire au détriment des usagers », insiste Naïa Watéou. Le défi des prochains mois sera d’adapter ce réseau en fonction des retours des usagers et des contraintes budgétaires. Alors que la Nouvelle-Calédonie s’efforce de se relever de la crise, le redéploiement de Tanéo est perçu comme un test grandeur nature pour les pouvoirs publics. La viabilité du réseau dépendra non seulement de son efficacité, mais aussi de la capacité des collectivités à en assurer le financement sur le long terme. « Nous entrons dans une phase de rééducation. Il faut laisser le temps au réseau de retrouver son équilibre », conclut la présidente du SMTU. Une épreuve d’endurance pour un service essentiel, dont l’avenir se jouera dans les mois à venir. Après six mois de transition difficile, le réseau de transport en commun du Grand Nouméa amorce une nouvelle phase avec un dispositif repensé pour s’adapter aux nouvelles réalités économiques et logistiques. Désormais confié à un seul opérateur, Tanéo doit composer avec un financement réduit et des infrastructures dégradées. Réseau Tanéo, en«rééducatio n»après les destructions

Le chiffre 3 milliards de francs. Avant les émeutes, le fonctionnement de Tanéo coûtait environ 4 milliards de francs par an, une charge devenue insoutenable pour les collectivités. Avec la restructuration, le budget alloué au nouveau réseau est désormais d’environ 830 millions de francs, soit une réduction drastique des coûts de plus de 3 milliards de francs. Ce qui change pour les usagers • 8 lignes principales opérationnelles • Retour progressif du Néobus, pivot du réseau • Fin du service le dimanche, pour réduire les coûts • Fréquences ajustées : une moyenne de 30 minutes, pouvant varier selon les horaires et les zones • Plafonnement des tarifs : 12 000 F pour le «Pass Liberté +» (+27 ans). 8 000 F pour les jeunes (7-26 ans). Les seniors (+60 ans) et les bénéficiaires du «Pass solidarité». 19 ACTUALITÉS Jusqu’à présent, la province Sud, les mairies et le SMTU étaient dans une phase de réanimation, là on entre dorénavant dans une phase de rééducation NaïaWatéou, présidente du SMTU et élue provinciale

20 SUD'MAG #21 | Février 2025 ACTUALITÉS Réussir l’école numérique, c’est l’un des dix engagements de la province Sud dans le cadre de son schéma directeur AJIR, Action pour la Jeunesse, Insertion et éussite. Pour y parvenir, la direction de l'Education et de la Réussite (DERES) déploie ses actions à tous les niveaux : équipements, outils numériques, formations. « Le niveau d’équipement équivalent dans le primaire, le numérique pour tous, c’est quelque chose que nous ne lâcherons pas, précise Christophe Bergery, secrétaire général adjoint de la province Sud. le numérique est avant tout un outil d’égalité au service de la pédagogie ». Et pour cause : le programme Opération de Développement d’Internet (O.D.I) date de 2006. Ce partenariat entre les communes, l’Office des Postes, la Nouvelle-Calédonie, la province Sud et l’État, en partie financeur dans le cadre d’une convention‑cadre, permet la prise en charge des outils numériques des écoles publiques situées sur le territoire de la collectivité. « L’objectif deceprogrammepluriannuel est de permettre à toutes les écoles de bénéficier d’outils numériques pertinents favorisant la réussite dans les apprentissages, précise Christophe Bergery. L’ODI organise donc les conditions nécessaires à la transmission des compétences à chaque élève pour une utilisation raisonnée des Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Enseignement, les fameuses TICE ». Depuis l’année 2020, la Province évolue avec une cinquième génération de convention dite «ODI 5» qui se termine cette année et qui s’inscrit dans la continuité des conventions précédentes avec toutefois plusieurs nouveautés : un ordinateur par classe permettant l’appel dématérialisé des élèves (gestion de l’absentéisme en temps réel) ainsi que l’accès aux outils administratifs en ligne, des infrastructures réseaux complexes, nécessitant un haut niveau de maintenance, un filtrage Internet, une authentification centralisée des utilisateurs, une optimisation des flux devant la contrainte des débits Internet, le Wi-Fi… ENT One Sur le terrain, cela se traduit pour les écoles du primaire par un système d’information unique qui représente pour tous un gain de temps considérable. « Ce qu’il faut comprendre également, c’est qu’une école primaire dans une commune isolée bénéficie aujourd’hui du même niveau d’équipements qu’une école dans Nouméa, rappelle Marie-Jo Barbier, élue en charge de l’enseignement à la province Sud. Aujourd’hui, c’est tout un écosystème numérique performant et moderne que nous avons mis en place. À titre indicatif, plus de 70 % des classes de primaire sont équipées de Tableaux Blancs Interactifs (TBI) ou de l’Espace Numérique de Travail (ENT) ». « Les parents oublient souvent qu’ils ont eux aussi la possibilité d’être en ligne avec l’école à l’aide des services collaboratifs de l’ENT One : consultation de l’espace de la classe, cahier de texte numérique ou notifications de l’application mobile One Pocket. Ils peuvent également gérer Cartables et tablettes numériques, renforcement de l’usage des nouvelles technologies pour tous au primaire… La rentrée 2025 en province Sud s’annonce pour les écoles et certains collèges toujours placée sous le signe de la modernité. L’école numérique fait aussi sa rentrée

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