18 ACTUALITÉS Cette refonte s’imposait : avant le 13 mai, le coût d’exploitation du réseau atteignait quatre milliards de francs par an, une charge devenue insoutenable pour les collectivités locales. « Avant les émeutes, le réseau était déjà en difficulté, mais nous aurions pu trouver des solutions, estime Naïa Watéou, présidente du SMTU et élue de la province Sud. La situation financière de la Nouvelle-Calédonie ayant été extrêmement fragilisée, le SMTU a dû revoir ses ambitions à la baisse en réduisant le nombre de lignes et en ajustant les fréquences. Je rappelle que les infrastructures du SMTU ont subi 800 millions de francs de dégâts directs. » L’objectif ? Conserver un service de transport viable tout en maîtrisant les coûts. Pour cela, le réseau s’appuie sur un schéma évolutif, qui pourra être ajusté en fonction des besoins identifiés et des marges de manœuvre budgétaires. L’une des mesures phares de cette réorganisation concerne la tarification, avec l’introduction de plafonds pour limiter l’impact financier sur les usagers réguliers. « Désormais, un élève utilisant le bus matin et soir atteindra son plafond tarifaire en huit jours, après quoi il pourra voyager gratuitement jusqu’à la fin du mois, explique l’élue. Pour les travailleurs, cette limite sera atteinte après treize jours. Ces ajustements visent à rendre le service plus attractif malgré l’augmentation générale des tarifs ». Le retour du Néobus? En parallèle, la réactivation du Néobus apparaît comme un élément clé de la relance : cette ligne structurante, qui représentait avant les émeutes près de 30 % de la fréquentation totale du réseau, va progressivement retrouver son rôle central, même si certaines zones restent inaccessibles en raison de la dégradation des infrastructures. Mais des incertitudes demeurent. La suppression des bus le dimanche et la réduction du nombre de lignes pourraient pénaliser les usagers les plus dépendants aux transports en commun, notamment les personnes âgées ou les habitants des quartiers les moins desservis. Le SMTU assure néanmoins que des ajustements seront possibles, notamment pour répondre aux besoins des établissements scolaires de Dumbéa-sur-Mer, Katiramona et Auteuil. « On ne veut pas réduire au détriment des usagers », insiste Naïa Watéou. Le défi des prochains mois sera d’adapter ce réseau en fonction des retours des usagers et des contraintes budgétaires. Alors que la Nouvelle-Calédonie s’efforce de se relever de la crise, le redéploiement de Tanéo est perçu comme un test grandeur nature pour les pouvoirs publics. La viabilité du réseau dépendra non seulement de son efficacité, mais aussi de la capacité des collectivités à en assurer le financement sur le long terme. « Nous entrons dans une phase de rééducation. Il faut laisser le temps au réseau de retrouver son équilibre », conclut la présidente du SMTU. Une épreuve d’endurance pour un service essentiel, dont l’avenir se jouera dans les mois à venir. Après six mois de transition difficile, le réseau de transport en commun du Grand Nouméa amorce une nouvelle phase avec un dispositif repensé pour s’adapter aux nouvelles réalités économiques et logistiques. Désormais confié à un seul opérateur, Tanéo doit composer avec un financement réduit et des infrastructures dégradées. Réseau Tanéo, en«rééducatio n»après les destructions
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