202503 - mars MD

GRATUIT www.sudmag.nc | #022 | Mars 2025 Reconstruction, la Province déjà à l'œuvre L'ACTUALITÉ DE LA PROVINCE SUD

3 ÉDITO RESPONSABLE DE LA PUBLICATION : Soni a Backès | RÉDACTEUR EN CHEF : Ni col as Pannier. RÉDACTION : Di rect ion de l a communi cat ion de l a prov ince Sud. P H OT O S : N i c o l a s B o n n e a u , F a b r i c e We n g e r, S u d To u r i s m e . MO N TA G E : D i r e c t i o n d u S y s t è m e d ' I n f o r m a t i o n e t d u N u m é r i q u e ( D S I N ) . I MP R E S S I O N : 3 5 0 0 0 e x e m p l a i r e s - E I P E d i t i o n s & I m p r e s s i o n s d u P a c i f i q u e , s u r d u p a p i e r g é r é d u r a b l e m e n t F S C | I S S N 2 4 9 7 - 6 9 0 3 . MAGAZINE INTERACTIF RETROUVEZ-NOUS EN LIGNE Vous trouverez des QR Codes dans les pages du Sud'Mag. Ils vous permettent d’accéder à du contenu supplémentaire et détaillé en lien avec les articles du magazine. Utilisez votre smartphone et flashez-les. Toute l’actualité de la province Sud à tout moment, disponible sur votre ordinateur, tablette et smartphone : sudmag.nc Dites-nous ce que vous en pensez ! Donnez-nous votre avis sur le SudMag que vous avez entre les mains afin que les prochains numéros répondent toujours à vos attentes. Formulaire en ligne : province-sud.nc/form/suggestion-sudmag Le combat pour la reconstruction est engagé En Nouvelle-Calédonie, depuis maintenant 10 mois, tous les sujets sont une priorité absolue. L’urgence est partout, tant les destructions depuis mai 2024 nous ont plongés dans le chaos. Beaucoup de Calédoniens pensent que les discussions institutionnelles seront la solution. Elles sont cruciales, c’est vrai. Nous restons autour de la table pour les faire vivre. Mais que vaudra un accord si tous les Calédoniens sombrent dans la précarité ? Si les chefs d’entreprises ont peur d’investir ? S’ils n’ont pas les moyens de reconstruire ? Si notre économie, déjà à l’agonie, s’effondre ? Lorsque nous sommes face à l’urgence, il ne s’agit pas de rêver d’idéal, de cause ou de posture politique, mais d’apporter des réponses concrètes à la réalité des habitants. La province Sud n’a pas attendu, elle a pris à bras-le-corps ce sujet. Les hommes et les femmes qui travaillent dans la collectivité que j’ai l’honneur de présider ont été mobilisés pour participer à la gestion de crise. Ils ont contribué aux efforts mis en œuvre dès le milieu de l’année dernière pour réduire à nouveau nos dépenses de fonctionnement. Ils ont tenu bon, en développant très largement nos offres, dont des dispositifs de soutien au secteur privé touché par les destructions. Ce n’était qu’un début. Dans les prochaines semaines, nous allons poursuivre ce chantier qu’est la reconstruction d’une économie lourdement frappée. Tout en maintenant nos efforts en matière d’investissement, nous viendrons en aide aux oubliés et notamment les patentés et nous proposerons des dispositifs novateurs qui permettront aux petites entreprises de développer à nouveau leur activité. Pour agir, il faut prendre conscience de la réalité et regarder devant. Le combat pour la reconstruction est engagé. Il est mené par des entrepreneurs qui, plutôt que de baisser les bras, se sont retroussé les manches. C’est la plus belle résistance que nous pouvons opposer à ceux qui ont tenté de tout détruire. À ceux-là, je veux leur dire : «nous sommes avec vous ». Sonia Backès, Présidente de l’assemblée de la province Sud

4 #22La lettre d’information de la province Sud pour rester informé chaque semaine Abonnez-vous en suivant le lien : province-sud.nc/mon-compte La province Sud intensifie ses efforts en 2025 départs sur 4 non renouvelés d’économie sur la masse salariale milliard F RÉDUCTION DES COÛTS DE FONCTIONNEMENT 3 SOMMAIRE Première visiteduministredesOutre-mers en Nouvelle-Calédonie. Des échanges productifs et nécessaires. Soutien à la reprise économique, au plus près des entreprises 10 LaCPSouvre ses portes aux jeunes talents 3 Édito 18 Rentrée scolaire 2025, une réorganisation importante 19 La santé scolaire, prévenir pour mieux soutenir 23 Le World Mosquito Program, une victoire collective contre la dengue 20 Journée du 8 mars, les femmes à l'honneur 28 Tourisme en province Sud, une nouvelle année aux côtés des professionnels 30 Terres du Sud, l'appel du grand air Coûts de fonctionnement : laProvince intensifiesesefforts 12 16 5

Mars 2025 | SUD'MAG #22 5 VISITE MINISTÉRIELLE Nous avons évoqué la situation de la collectivité qui regroupe 75 % de la population et qui, malheureusement, a été victime de la quasi-totalité des dégâts lors des émeutes, ainsi que de la situation financière et sociale. Beaucoup de choses sont dites sur les mesures sociales prises par la Province. Or, malheureusement, des coupes budgétaires ont dû être faites dans tous les domaines, aussi bien pour les entreprises que les agriculteurs. 80 % du budget de la Province en dehors de l’enseignement, c’est du social et par conséquent, on était obligé de toucher à tout. » C’est par ces mots que Sonia Backès a répondu à la presse suite à la visite de Manuel Valls à la province Sud le 24 février dernier. Accompagnée de Naïa Wateou, élue de la collectivité et présidente de la commission du développement économique, elle a rappelé que « la Province doit engager 9 milliards d’investissements ». Une réalité qui ne peut s’inscrire dans un avenir proche qu’avec l’aide de l’État, « pour pouvoir reconstruire dans de bonnes conditions et lancer les investissements le plus tôt possible. » Pour rappel, la Province a essuyé lors des exactions, 1,7 milliard de francs de dégâts sur ses bâtiments publics. « On a sollicité l’État pour effectuer un paiement rapide, car nous rencontrons tous des difficultés de trésorerie. » Avant mai 2024, la collectivité était le plus gros investisseur public du territoire avec plus de 12 milliards de francs prévisionnés en 2024 là où le gouvernement de la Nouvelle‑Calédonie n’injectait que 6 milliards de francs. Un futur projet de route pour Saint-Louis Lors de cet entretien auquel a participé Nina Julié, élue de la province Sud, la question de Saint-Louis a été également évoquée. « Nous avons répété que l’État doit offrir une solution aux personnes prises en otage de l’autre côté de SaintLouis, affirme Sonia Backès. Le ministre nous a confirmé que les procédures de justice sont en cours pour arrêter tous ceux qui continuent de caillasser, qui ont participé aux émeutes et qui continuent d’effectuer des actions violentes. » Le plus important reste l’ébauche d’une solution pérenne pour les habitants du Mont‑Dore Sud. « Nous avons également évoqué la nécessité de construire une seconde route si on veut maintenir le développement sur cette zone. Il a été acté que l’État contribuerait à la mise en place d’études manquantes pour finaliser le travail avant le calage budgétaire nécessaire. » Un dispositif qui devrait renforcer la sécurité sur cette voie de circulation qui a connu un blocage inacceptable de plusieurs mois en 2024. Nous avons évoqué la situation de la Province qui regroupe 75 % de la population et qui, malheureusement, a été victime de la quasi-totalité des dégâts lors des émeutes. Sonia Backès, présidente de la province Sud Fin février, le ministre des Outre-mer a rencontré la présidente de l’assemblée de la province Sud Sonia Backès, ses deux vice-présidents Philippe Blaise et Gil Brial, ainsi que les élus Nina Julié et Naïa Watéou. Divers sujets ont été abordés lors de cet entretien et notamment la reconstruction avec l’État pour relancer les investissements publics. EN VIDÉO Reconstruction en province Sud, un échange productif avecManuel Valls

Même si l’exécutif de la province Sud compte sur l’engagement de l’État à ses côtés pour la reconstruction, il n’a pas attendu pour engager les efforts nécessaires à la reconstruction et pour poursuivre ses projets ambitieux. Les nombreux déplacements du ministre des Outre-mer lui ont permis de mesurer l’ampleur de la tâche. 6 SUD'MAG #22 | Mars 2025 VISITE MINISTÉRIELLE Manuel Valls a visité l’école bilingue Michel Amiot en Nouvelle-Calédonie, où il a été accueilli avec enthousiasme et au son de La Marseillaise . Cette visite a mis en avant le succès des écoles bilingues en province Sud, qui « favorisent à la fois l’apprentissage des langues kanak et le lien avec la France et le monde anglo-saxon », rappelle Sonia Backès, qui a également souligné la diversité de l’offre éducative et l’importance du bilinguisme dans les établissements publics. Ces écoles témoignent de la volonté de la Province d’assurer une éducation de qualité, accessible à tous, en s’adaptant aux spécificités du territoire et en garantissant des perspectives d’avenir solides pour la jeunesse calédonienne. Après les exactions de 2024, la sécurisation des collèges en province Sud est devenue une question de priorité absolue. L’incendie au collège de Normandie, ajouté à ceux survenus dans d’autres établissements comme Auteuil, Kaméré et Rivière-Salée met en lumière la nécessité urgente d’adopter des mesures de sécurité renforcées. La province Sud et l’État, Éducation Budget consacré à l’enseignement privé et public chaque année : Près de 2,5 milliards de francs (avec une masse salariale de plus de 1300 agents), dont 676 millions au titre des allocations d’enseignement. Reconstruction des collèges et écoles détruits ou saccagés : Près d’un milliard de francs avec un financement à 100 % par l’État. Sécurisation des collèges : 240 millions de francs. Confort thermique des salles de cours : 184 millions de francs.

Mars 2025 | SUD'MAG #22 7 VISITE MINISTÉRIELLE Au milieu des décombres du centre commercial Kenu In de Dumbéa, Manuel Valls a réaffirmé le soutien de l’État. « L’État est et sera toujours là. » Aux acteurs économiques, aux familles, aux entrepreneurs et aux salariés frappés par le chômage, le ministre des Outre-mer a réaffirmé l’engagement de l’État pour la relance sur des dossiers brûlants comme la réassurance, les indemnisations, la défiscalisation… Plusieurs pistes sont sur la table et nécessitent l’action de tous les intervenants, appelés à « jouer leur rôle ». Sonia Backès a rappelé que la province Sud s’engage d’ores et déjà pour un accompagnement auprès des acteurs du monde économique, assurant que « la collectivité est prête à réinvestir dès que la situation budgétaire le permettra. » Sur le site entièrement détruit lors des émeutes, le ministre a enfin insisté sur « la condamnation de tous ceux qui ont détruit. » Une visite qui s’est déroulée en présence de Louis Le Franc, Haut-commissaire de la République, du sénateur Georges Naturel, du maire de Dumbéa, Yoann Lecourieux et des acteurs du monde économique représentés par le président de la CCI, David Guyenne. Depuis les exactions débutées le 13 mai 2024, la province Sud a mis en place plusieurs mesures pour soutenir les établissements affectés, à commencer par l'aide au paiement des salaires des entreprises incendiées dès le mois de mai 2024. Elles reflètent l’engagement de la collectivité à soutenir les entreprises touchées en leur offrant des solutions adaptées pour maintenir leur activité et assurer la sécurité de leurs installations. engagés pour l'avenir .... Relance économique, la Province a devancé l’État Aide exceptionnelle à la trésorerie Ce dispositif visait à couvrir les charges de personnel des entreprises victimes de pillages ou d’incendies, ou dont l’activité est compromise par l’inaccessibilité des sites. L’aide pouvait atteindre jusqu’à 300000 francs par salarié ou gérant, sans plafond global, contrairement aux aides précédentes. Dispositif d’aide à l’embauche pour la sécurisation des locaux La province Sud a pris en charge 80 % du salaire brut mensuel, dans la limite de 130000 francs par mois et par salarié, pour une durée maximale de six mois, pour les entreprises touchées par les exactions. Aide à la sécurisation des entreprises Ce dispositif finance 50 % des dépenses liées à la sécurisation des locaux (systèmes d’alarme, renforcement des accès, etc.), dans la limite d’un million de francs.

8 VISITE MINISTÉRIELLE Pour leur bravoure, la qualité exceptionnelle de leurs initiatives et leur engagement au moment des exactions de mai 2024, quatre policiers, dont un major, deux brigadiers‑chefs et un gardien de la paix, ont été décorés de la médaille d’honneur de l’engagement ultramarin échelon argent, par le ministre des Outre-mer Manuel Valls. La cérémonie s’est déroulée le vendredi 28 février à l’école de Police de Normandie en présence des représentants institutionnels et politiques parmi lesquels Sonia Backès, présidente de l’assemblée de la province Sud, Nicolas Metzdorf, député de la 1ère circonscription, Alcide Ponga, président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, Sonia Lagarde, maire de Nouméa et Marjorie Ghizoli, directrice territoriale de la police nationale. Depuis 2019, la province Sud a mis en œuvre plusieurs initiatives pour renforcer la sécurité publique et soutenir les forces de police, au travers de la vidéo-protection des équipements ou de l'éclairage public notamment. Sécurité Le renforcement des effectifs d’auxiliaires de proximité : afin d’améliorer la sécurité des administrés en augmentant la présence sur le terrain. Le soutien à la sécurisation des commerces : en 2019, la province Sud a simplifié et élargi son dispositif d’aide. Cette aide financière vise à soutenir les commerçants dans l’installation d’équipements de sécurité tels que des systèmes de vidéoprotection, des alarmes ou des rideauxmétalliques, afin de prévenir les cambriolages et les actes de vandalisme. L’installation de systèmes de vidéoprotection : la province Sud s’engage activement à soutenir les communes dans l’amélioration de la sécurité publique. Depuis 2019, 269millions de francs ont été engagés notamment sur La Foa, Bourail, Païta, Moindou, Farino, Dumbéa, Boulouparis et Nouméa.

VISITE MINISTÉRIELLE En déplacement à Boulouparis, le ministre d'Etat, Manuel Valls, a inauguré la centrale photovoltaïque Kwita Wije, un projet porté par la filiale Akuo Energy NouvelleCalédonie. Cette installation s’inscrit dans la transition énergétique du territoire et contribue au développement des énergies renouvelables, un enjeu majeur pour réduire la dépendance aux énergies fossiles. Cette inauguration s’est déroulée en présence du député Nicolas Metzdorf, du président du gouvernement Alcide Ponga, du membre du gouvernement chargé de l’énergie Christopher Gygès, ainsi que de Françoise Suve, élue provinciale et rapporteure de la commission de l’environnement, représentant la présidente de la province Sud, Sonia Backès. Etaient également présents le maire de Boulouparis, Pascal Vittori, ainsi que les autorités coutumières. Engagée de longue date en faveur de la protection de l’environnement et du développement durable, la province Sud poursuit ses actions pour promouvoir les énergies renouvelables et préserver la biodiversité. Elle soutient notamment la transition à travers des projets photovoltaïques et hydroélectriques, tout en menant des actions concrètes pour la gestion des espaces naturels, la préservation des récifs coralliens et la lutte contre les pollutions. La centrale Kwita Wije illustre ainsi la volonté des acteurs locaux de bâtir un modèle énergétique plus durable et respectueux des ressources naturelles de la Nouvelle-Calédonie. Énergie verte Un contrat de développement pour zéro polluant En 2020, un avenant au contrat de développement initié en 2017 a permis d’intégrer la «Trajectoire outre-mer 5.0», une initiative visant à promouvoir un développement durable autour de cinq objectifs : zéro carbone, zéro exclusion, zéro polluant agricole, zéro vulnérabilité au changement climatique et zéro déchet. Cet avenant a permis l’inscription de nouvelles opérations, avec une enveloppe supplémentaire de 1,68 milliard de francs, répartie équitablement entre l’État et la province Sud, dont les dernières opérations sont en cours de livraison.

10 SUD'MAG #22 | Mars 2025 FOCUS Fidèle à sa ligne de conduite en matière d’anticipation, la collectivité n’attend pas pour continuer de réduire ses coûts de fonctionnement. Un choix responsable en attendant la concrétisation des annonces de l’État pour le soutien et la reconstruction. Gérer une province qui accueille à elle seule sur son territoire plus de 75 % de la population n’est pas une mince affaire. La gestion financière des institutions et collectivités publiques interroge régulièrement alors que nombre d’entreprises, leurs salariés et leurs familles, sont quotidiennement touchés par le chaos économique engendré par les exactions de mai 2024. « La province Sud, faisant déjà figure de modèle en matière de gestion depuis 2019, nous allons accroître nos efforts de réduction des coûts de fonctionnement en 2025, explique Nicolas Pannier, secrétaire général de la collectivité. L’objectif de ces économies sur nos dépenses courantes est de conserver notre capacité d'investissement pour relancer très rapidement la commande publique et soutenir l’ensemble des secteurs de l’économie calédonienne ». À marche forcée Pour 2025, la collectivité va ainsi devoir geler 140 postes, baisser ses crédits de remplacement et le niveau du dispositif PPIC, le Programme provincial insertion citoyenne. La province Sud se voit également contrainte de réduire drastiquement ses frais de déplacement et ses dépenses de formation. « Les mois ayant suivi les exactions, la province Sud avait déjà dû prendre des décisions drastiques afin de maintenir son équilibre budgétaire, souligne Nicolas Pannier, en réduisant notamment de plus de 4,5 % la masse salariale des fonctionnaires avec le non-renouvellement de trois départs sur quatre, mais aussi en réduisant les horaires d’accueil de certains de ses services. Un effort qui était déjà conséquent ». La collectivité a également voté en faveur d’un ticket modérateur sur les dépenses d’aide médicale et un contrôle accru des actes. Mises bout à bout, ces adaptations ont permis d’économiser un milliard de francs en 2024. Un milliard d’économies supplémentaires sont attendues avec les nouvelles dispositions en 2025, en attendant l’aide de l’État. Des efforts continus depuis 2019 « Ce n’est pas la première fois que la province Sud consent à des efforts importants, rappelle Nicolas Pannier. En réalité, depuis 2019, nous avons largement diminué nos charges de fonctionnement pour augmenter le niveau d’investissement. Jusqu’en mai 2024, c’était un pari largement gagnant. Mais à ce moment-là, c’était un choix volontariste ». Ainsi, entre 2019 et 2024, la province Sud avait déjà baissé ses dépenses de fonctionnement de 12 %, notamment par une maitrise de la masse salariale et une réduction drastique des dépenses d’interventions. 150 postes ont été supprimés entre 2020 et 2022, avec un effectif initial de 2550 agents. Des directions ont été fusionnées et les dépenses de fonctionnement ont marqué une baisse de 2,5 milliards de francs pour une gestion plus efficace de l’argent public avec notamment la réintégration à la Province de programmes comme la MIJ, les mesures d’assistance éducative ou encore le Parc des Grandes Fougères. Une baisse sans précédent depuis le début de l’accord de Nouméa. La Province a également travaillé à la dématérialisation tant en interne que pour ses usagers de la plupart des services qu’elle peut offrir. Des ajustements ont en outre été engagés et des propositions formulées quant aux délégations de compétences du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, insuffisamment compensées. « L’objectif a toujours été le même : mettre fin aux inégalités, mutualiser les moyens mis à la disposition des différentes institutions de la Nouvelle‑Calédonie et au-delà avoir une gestion plus juste et éclairée de l’argent public calédonien ». Toutes ces décisions, jusqu’en mai 2024, ont bénéficié directement à l’ensemble de la population dans l’enseignement, les transports, l’environnement, l’équipement communal, la santé, l’habitat, l’aménagement, l’économie et l’emploi, la jeunesse, le sport ou encore la culture. Autant de domaines qui ont pu se développer par ce biais. « Aujourd’hui nous pouvons parler d’un ajustement forcé, et aussi d’un devoir d’anticipation au regard des conséquences catastrophiques induites par la destruction aveugle du tissu économique calédonien, plus particulièrement en province Sud, précise Nicolas Pannier. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre pour agir ». Les dispositifs déjà en place depuis les exactions demai 2024 -Proposerauxagentsdepasser leurtemps detravailet leursalaireà90%. -Mettreenplaceuneboursedemobilité internepourpourvoirtouslespostes nenécessitantpasdediplômeoude formationspécifique. -Optimiser lecoûtencarburantdes véhicules. -Ajuster ledispositifdesboursesscolaires quivoitsonbudgetpasserdeplusd’un milliarddefrancsà675millionsdefrancs. -Réduirelesplagesd’ouverturedecertains services. -Diminuer lessubventionsaccordéesde l’ordrede30%. Coûts de fonctionnement La Province intensifie ses efforts Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre pour agir. Nicolas Pannier, Secrétaire général de la province Sud

La province Sud intensifie ses efforts en 2025 départs sur 4 non renouvelés 1d’économie sur la masse salariale milliard F 3 Une stratégie de réduction des coûts initiée depuis 2019 2019 2024 milliards F en dépenses de fonctionnement réduire ses dépenses courantes depuis 2019 pour pouvoir augmenter le niveau d’investissement qui bénéficie directement à l’ensemble de la population L’exécutif de la province Sud a fait le choix de COLLÈGES SÉCURITÉ ÉCONOMIE ET DÉVELOPPEMENT DES ENTREPRISES ROUTES CLIMATISATIONDANS LES ÉCOLES ÉQUIPEMENTS SPORTIFS ET CULTURELS ÉQUIPEMENTS DES COMMUNES ÉPANOUISSEMENT DE LA JEUNESSE DISPENSAIRES C’est une baisse sans précédent depuis le début de l’accord de Nouméa RÉDUCTION DES COÛTS DE FONCTIONNEMENT 12% de réduction de la masse salariale et des dépenses courantes* entre 2019 et 2024 *factures d’électricité, ramettes de papier, carburant, etc. soit

12 SUR LE TERRAIN Dans un contexte économique particulièrement contraint depuis les émeutes débutées en mai 2024, la présidente de la province Sud multiplie les visites sur le terrain auprès des entreprises. Ces rencontres visent à évaluer l’ampleur des difficultés rencontrées et à apporter un soutien concret aux acteurs économiques, durement impactés. Nombreuses sont les entreprises qui peinent à se relever, confrontées à des pertes financières i m p o r t a n t e s , u n e baisse d’activité et des difficultés d’approvisionnement. La présidente de la province Sud réaffirme l’engagement de l’Exécutif et de la collectivité à leurs côtés, en déployant des dispositifs de soutien et en encourageant la reprise économique. Lors de ces échanges à Nouméa, Bourail, au Mont-Dore ou encore Païta, les chefs d’entreprise ont exprimé leurs besoins en matière de financement, de formation et de simplification des démarches administratives. La présidente a rappelé la mobilisation de la Province pour faciliter cette relance et assurer un accompagnement adapté. « Ces actions s’inscrivent dans une démarche globale visant à redynamiser le tissu économique local et à créer des opportunités pour les entrepreneurs et les travailleursduterritoireprovincial, explique de son côté Naïa Wateou, présidente de la commission du développement économique de la province Sud. Nous étudions toutes les pistes possibles pour accompagner au mieux les entreprises en difficulté, quels que soient leur taille, leur domaine d’activité et leur besoin. Ce n’est pas un exercice facile et les déplacements sur le terrain restent primordiaux ». Effort collectif Cette proximité permet également de redonner confiance aux acteurs économiques et de valoriser les initiatives locales qui contribuent à la reconstruction du tissu économique. Les premiers résultats de ces actions sont encourageants : plusieurs commerces ont pu rouvrir avec l’aide de la Province, des entreprises ont bénéficié d’un accompagnement pour relancer leur activité, et des mesures de soutien supplémentaires sont à l’étude pour répondre aux nouveaux défis. La présidente a réaffirmé sa volonté de poursuivre ces rencontres afin d’adapter au mieux les dispositifs aux réalités du terrain et d’encourager, par tous les moyens possibles, la reprise de l’activité économique. Reprise qui passe aussi par la mobilisation de tous : institutions, entrepreneurs et consommateurs. En soutenant l’activité locale et en facilitant les démarches pour les entreprises, la Province joue un rôle clé dans le redressement économique du territoire. Sonia Backès le rappelle à chaque visite : « Nous sommes aux côtés des entrepreneurs et nous mettons tout en œuvre pour les aider à surmonter cette crise. Leur réussite sera celle de toute la Nouvelle-Calédonie. » Soutien à la reprise économique, au plus près des entreprises

13 SUR LE TERRAIN LES PATENTÉS NE SONT PAS OUBLIÉS La crise économique a mis en lumière les difficultés rencontrées par les petites et moyennes entreprises (PME), particulièrement vulnérables aux impacts des exactions de mai. Pour la présidente de la province Sud, les mesures actuelles sont insuffisantes, surtout pour les patentés. « L’État a complètement oublié toute une partie du monde économique. Il n’y a rien pour le salaire de gérance des petites entreprises depuis la fin du fonds de solidarité exceptionnel en août ». La province Sud reste à la recherche de solutions concrètes pour les plus affectés, y compris via un soutien ciblé pour les jeunes entrant sur le marché du travail. « Nous sommes en train de réfléchir à des solutions avec le cabinet de Christopher Gyges au gouvernement pour aider ceux qui en ont vraiment besoin et peuvent survivre jusqu’à un redémarrage réel et durable ». LES DISPOSITIFS MIS EN PLACE PAR LA PROVINCE SUD Aides à la création et au développement d’entreprise : accompagnement et financement pour les entrepreneurs. Prêts à taux réduit : facilités de financement pour les investissements productifs. Dispositifs d’aides à l’embauche : subventions pour favoriser l’emploi local et le retour des diplômés. Soutien à la formation professionnelle : financement de formations pour renforcer les compétences des salariés. Simplification administrative : démarches numérisées et accompagnement personnalisé. Appui aux secteurs stratégiques : mesures dédiées pour l’artisanat, le tourisme et l’économie verte. Dispositifs d’innovation et de transition numérique : aides aux entreprises pour moderniser leurs outils et procédés. Quatre mois après son ouverture, le centre commercial Hyper U de Païta fait déjà partie intégrante du paysage. Accompagnée de la maire de Païta Marilyne D’Arcangelo, Sonia Backès est allée à la rencontre des commerçants pour s’enquérir de leurs ressentis dans un centre qui bénéficie d’une fréquentation croissante propice à la relance économique. Parmi les seize enseignes, certaines sont venues s’installer dans la galerie suite aux incendies de leurs locaux à Kenu In et Apogoti. C’est un nouveau départ pour ces commerces qui ont bénéficié de l’aide de la province Sud pour le versement des salaires de leurs employés durant la période de mai. Avec une position stratégique à l’entrée de Païta et la présence de l’Hyper U, les commerces du centre disposent d’atouts non-négligeables pour toucher une large clientèle du Grand Nouméa, mais aussi de brousse. Un nouveau centre commercial à Païta Nous sommes aux côtés des entrepreneurs et nous mettons tout en œuvre pour les aider à surmonter cette crise. Leur réussite sera celle de toute la Nouvelle-Calédonie. Sonia Backès, présidente de l’assemblée de la province Sud

14 Dans un contexte de transformation du marché de l’emploi et de mutations économiques, le Salon des Masters et de l’Emploi s’est imposé comme une plateforme essentielle pour les étudiants souhaitant approfondir leurs connaissances sur les poursuites d’études, les dispositifs d’accompagnement ou encore les débouchés professionnels. Parmi les visiteurs ayant fait le déplacement, Marie-Jo Barbier, présidente de la commission de l’enseignement en province Sud, a pris le temps d’échanger avec les étudiants. « L’insertion professionnelle de nos jeunes est une priorité absolue. Dans le contexte actuel, nous devons les accompagner au mieux pour leur donner toutes les clés de la réussite, que ce soit par l’orientation, la formation ou le soutien à l’emploi. Ce salon est une chance pour eux de mieux comprendre les attentes du marché du travail et d’affiner leurs projets d’avenir ». De la plateforme MonMaster aux dispositifs de financement pour les études en Nouvelle-Calédonie et en Métropole, en passant par la recherche de stages et d’alternances, chaque visiteur a pu explorer les options correspondant à son projet. De nombreux professionnels étaient présents pour présenter leurs secteurs d’activité et conseiller les jeunes sur les compétences recherchées par les recruteurs. Une forte mobilisation Jusqu’à 15 h 30, le Campus de l’UNC a vu affluer des centaines de visiteurs avides de conseils et d’orientations. Certains sont venus avec leur CV en main, prêts à saisir les opportunités d’emploi ou de stages. Les échanges avec les exposants ont permis de démystifier certaines filières et de mieux cerner les attentes des employeurs. Le 5 mars dernier, l’Université de la Nouvelle-Calédonie a accueilli la deuxième édition du Salon des Masters et de l’Emploi, un rendez-vous devenu incontournable pour les étudiants en quête d’orientation et d’opportunités professionnelles. Présentes sur place : les Directions provinciales de l’emploi et du logement (DEL) ainsi que de l’éducation et de la réussite (DERES). Succès confirmé du Salon desMasters et de l’Emploi ÉTUDIANTS, N’ATTENDEZ PAS! Pour les études hors Nouvelle‑Calédonie et donc la rentrée de septembre 2025, des aides (bourses et autres aides) sont proposées en faveur des jeunes de la province Sud poursuivant des études non rémunérées d’un niveau supérieur au baccalauréat ou spécialisées et dont les familles ne disposent pas desmoyens nécessaires pour assumer la totalité des frais entraînés par lesdites études. Une première campagne est lancée par la Province, du 1er au 30 avril, directement sur le site de la province Sud. SUR LE TERRAIN ENSAVOIR PLUS

Mars 2025 | SUD'MAG #22 15 Ce programme porté par la Direction de l’emploi et du logement (DEL) vise à fournir un cadre structuré pour aider les demandeurs d'emploi expérimentés, souvent âgès de plus de 45 ans, à développer leurs compétences, optimiser leur candidature et mieux appréhender le monde professionnel, après souvent plusieurs années dans la même entreprise. L’évolution du marché du travail et des méthodes pour la recherche d’emploi, ont poussé la collectivité à s’interroger sur ces profils qui ont subi un véritable électrochoc en perdant brutalement leur emploi. Des outils pour réussir Pour faire face à ces défis, la collectivité a simplifié les démarches d’inscription et élargi ses dispositifs d’accompagnement, ouverts à tous. Un suivi personnalisé est proposé aux demandeurs d’emploi pour les aider à retrouver confiance et perspectives, avec un soutien couvrant non seulement la recherche d’emploi, mais aussi les aspects administratifs, le logement et la gestion du budget. Un accompagnement personnalisé qui s'adresse en priorité aux personnes peu ou pas habituées à la recherche d'emploi. Il leur offre un parcours d’accompagnement comprenant des ateliers pratiques, des conseils en orientation et un suivi individualisé. L’objectif est d’aider chaque participant à valoriser ses compétences et à se préparer efficacement aux attentes des employeurs. Si ces initiatives ont permis aux participants de regagner en assurance et d’acquérir des outils concrets pour leur employabilité, elles ont également mis en lumière la nécessité d’un suivi renforcé et d’une meilleure adaptation aux profils des bénéficiaires. Une approche globale qui confirme l’importance d’un accompagnement structuré pour une insertion durable. La province Sud a lancé le programme "Boost emploi", un dispositif d'accompagnement destiné aux personnes en recherche d'emploi, particulièrement celles qui rencontrent des difficultés à s'insérer sur le marché du travail. Le programme Boost emploi, un tremplin indispensable SUR LE TERRAIN 3 QUESTIONS À MARIE BENZAGLOU, DIRECTRICE DE L’EMPLOI ET DU LOGEMENT À LA PROVINCE SUD. Pourquoi la province Sud amis en place ce programme ? Nous recevons un public souvent bouleversé par ce qu'il a vécu. Nous nous devons d’être solidaires et engagés à leurs côtés. Avant tout, pour que ces personnes qui ont perdu leur emploi comprennent qu’elles ne sont pas seules. Concrètement, que propose la DEL dans ce parcours ? Grâce à ce programme, les bénéficiaires ont accès à des sessions de formation, des simulations d’entretien, ainsi qu'à des rencontres avec des professionnels du recrutement. Il y a aussi beaucoup d’émotions à gérer et l’humain reste au cœur de notre démarche. Boost emploi, c’est une aide pragmatique pour répondre aux défis dumarché de l'emploi actuel. Quel constat sur la première session de Boost Emploi ? Sur les douze premiers participants en décembre, quatre ont déjà retrouvé un emploi. Nous allons proposer d’autres dates dans l’année. Nos dispositifs sont nombreux et peuvent répondre aux attentes de chacun.

16 ACTUALITÉS Après avoir été accueillis par le directeur général, le Dr Stuart Minchin, ils ont visité la CPS aux côtés de Léo Cann‑Polydor, mentor et analyste à la CPS, en présence de Marie‑Jo Barbier, la présidente de la commission provinciale de l’enseignement qui est venue les saluer, et de Roger Peltier, un des fondateurs de Télémaque, l’association pionnière du mentorat en France. Les jeunes ont pu découvrir les domaines d’activité de la CPS au travers d’ateliers ludiques sur les enjeux climatiques et la préservation de l’écosystème marin. À travers le dispositif mentorat en collaboration avec l’association Télémaque, la province Sud s’est engagée dans une démarche pour la promotion de l’égalité des chances pour permettre aux jeunes collégiens qui sont pris en charge de la 5e à la terminale de réaliser pleinement leur potentiel scolaire avec le concours de leurs mentors. Les interactions entre élèves et mentors ne se limitent pas seulement à des sorties, mais englobent aussi un accompagnement dans la découverte des divers métiers et des parcours d’études supérieures. La province Sud envisage d’étendre ce dispositif à d’autres établissements scolaires de la collectivité, promouvant ainsi un modèle d’excellence éducative accessible à tous. Ce programme aide non seulement les jeunes à réaliser leur potentiel, mais renforce également l’engagement communautaire et le développement professionnel des mentors. Pour leur première sortie collective de l’année, les 19 jeunes engagés dans le dispositif mentorat de la province Sud sont partis à la découverte de la Communauté du Pacifique (CPS) de l'Anse-Vata, de son histoire et de son bâtiment à l’architecture exceptionnelle. La CPS ouvre ses portes aux jeunes talents

18 SUD'MAG #22 | Mars 2025 ACTUALITÉS Dans un contexte où la santé des enfants est une priorité, la province Sud, par l'intermédiaire de sa Direction des affaires sanitaires et sociales (DPASS), déploie un ensemble d'actions pour promouvoir la prévention de la santé en milieu scolaire primaire. L'objectif est double : détecter précocement d'éventuels troubles et sensibiliser les enfants ainsi que leurs familles à l'importance d'une hygiène de vie saine. La puberté et les addictions. Les écrans, les compétences psychosociales, l’alimentation… Autant de thématiques abordées chaque année dans les écoles primaires qui en font la demande au cours d’ateliers, de jeux de rôles et d’échanges avec les jeunes élèves, et assurés par les équipes spécialisées de la DPASS. Frédérique Yamamoto, chef du service de prévention et de promotion de la santé, constate que depuis deux ans « les demandes d’intervention concernent de plus en plus les addictions aux écrans qui pour certains de ces élèves commencent dès la maternelle. On sent que le sujet devient préoccupant avec une surconsommation des écrans et surtout des contenus inadaptés. Cela se traduit par des troubles de l’attention et de la concentration la plupart du temps ». En 2024, près de 1 800 élèves ont ainsi pu être sensibilisés à l’exposition prolongée aux écrans pour 85 interventions en classe. Un chiffre qui a doublé depuis 2023. Des actions de dépistage et de suivi médical Chaque année, la DPASS organise des bilans de santé pour les élèves des écoles primaires, en mettant l'accent sur la vue, l'audition, la croissance et l'état bucco-dentaire. Ces dépistages, réalisés en partenariat avec les professionnels de santé scolaire, permettent une prise en charge rapide des problématiques identifiées. Par ailleurs, des campagnes de vaccination sont régulièrement menées pour assurer la protection collective des enfants contre les maladies infectieuses. La DPASS veille à ce que ces campagnes soient accompagnées d'une information claire destinée aux parents. Des réunions d’informations sur tous les sujets intéressants la santé physique et morale des enfants sont aussi proposées aux parents, à la demande des établissements. « Notre première mission reste l’éducation à la santé et nos équipes sont formées en continu et peuvent également être amenées à dispenser des formations aux professeurs des écoles, précise Frédérique Yamamoto. Cette année à titre d’exemple, nous interviendrons sur des thématiques pointues comme le TDAH, le trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité. » En développant des actions adaptées aux besoins des élèves et en impliquant l'ensemble des acteurs du système éducatif, cette politique de prévention contribue à garantir un avenir plus serein et en meilleure santé aux jeunes générations. La province Sud agit au quotidien pour la prévention et l’éducation à la santé aussi bien dans les écoles primaires publiques que privées. Dans la ligne de mire : l’addiction aux écrans, de plus en plus problématique dès le plus jeune âge. La santé scolaire, prévenir pourmieux soutenir LE LABEL « ÉCOLE EN SANTÉ » En collaboration avec la Direction de l'éducation et de la réussite (DERES) et la Direction provinciale de l'action sanitaire et sociale (DPASS), ce dispositif vise à promouvoir des actions et des comportements favorables à la santé et au bien-être des élèves, de la maternelle au CM2, tant dans les écoles publiques que privées. Le label a ainsi été attribué à 58 écoles depuis son lancement, dont 10 établissements de l’enseignement privé. En 2023, le label « École en Santé » s'est renforcé grâce à la création du réseau « Écoles en Santé du Pacifique ». Cette initiative, soutenue par la Communauté du Pacifique (CPS), vise à enrichir les échanges et la collaboration entre les écoles de la région qui mettent en place des actions en faveur de la santé des élèves. Cette année, il devrait encore évoluer vers un portage pluriinstitutionnel pour une entrée en vigueur en 2026.

Mars 2025 | SUD'MAG #22 19 ACTUALITÉS Jongler entre fermeture de classes, réallocation des ressources humaines et optimisation des structures existantes pour garantir une rentrée fluide et adaptée aux besoins des élèves, voilà tout l’enjeu porté par la province Sud et sa Direction de l’enseignement et de la réussite (DERES) pour cette rentrée 2025. Au final, ce sont bien 16778 élèves qui ont repris le chemin de l’école primaire publique. En 2024, ils étaient 18 473 dans le 1er degré public. « Cette diminution significative a conduit à la fermeture de 56 classes et à l’ouverture de 21 nouvelles, rappelle Marie-Jo Barbier, élue de la province Sud et présidente de la commission de l’éducation, soit une réduction nette de 35 classes ». Les principales communes concernées par ces fermetures sont Nouméa (-15), Païta (-7), Dumbéa (-6), Mont-Dore (-6) et Yaté (-1). En exergue, les mouvements intraprovince qui eux restent élevés avec 52 % des changements de scolarisation qui concernent des élèves. Si ces derniers sont restés en province Sud, la mobilité est particulièrement marquée à Nouméa (54 % des départs), suivie de Dumbéa (20 %), du Mont-Dore (12 %) et de Païta (9,5 %). « Cette dynamique impose une gestion fine des flux d’élèves et une adaptation continue des infrastructures », explique Florence Seytres, directrice de la DERES. Une campagne et des défis La campagne d’inscription pour la rentrée 2025 a débuté dès juillet 2024, avec une communication renforcée via affiches, flyers et réseaux sociaux. Cependant, malgré ces efforts, 40,1 % des demandes d’inscription ont été effectuées hors délais, rendant complexe la gestion des affectations. Par ailleurs, certaines familles ont rencontré des difficultés pour fournir des justificatifs de domicile, ce qui a retardé leur admission définitive. La province a enregistré 425 dossiers incomplets en attente de transmission de documents justificatifs. Ce problème, déjà observé lors de la rentrée précédente, s’est amplifié en 2025 avec l’augmentation des refus liés aux critères de domicile (+7 %). Malgré une baisse des effectifs et des contraintes budgétaires, la rentrée scolaire 2025 en province Sud s’est déroulée avec succès grâce à une gestion rigoureuse et des ajustements stratégiques. La réorganisation de la carte scolaire, les innovations pédagogiques et les efforts d’accompagnement des familles témoignent de l’engagement des autorités éducatives à offrir un environnement d’apprentissage sécurisé et inclusif. Les chiffres sont clairs. Et les chiffres ne mentent pas. La baisse des effectifs scolaires, les contraintes budgétaires et les ajustements de la carte scolaire ont nécessité une réorganisation importante, mais objective. Rentrée scolaire 2025, une réorganisation importante DES MESURES POUR UNE RENTRÉE SCOLAIRE RÉUSSIE La province Sud a mis en place plusieurs initiatives visant à garantir une rentrée fluide et de qualité. Réorganisation des infrastructures scolaires Un plan pluriannuel d’investissement de 318 millions de francs a été lancé pour moderniser et reconstruire certains collèges endommagés ou inadaptés. Expérimentations pédagogiques Un programme innovant a été mis en place pour améliorer l’apprentissage de la lecture en CP à l’aide d’outils numériques. Renforcement du réseau bilingue Deux nouvelles écoles ont rejoint le programme d’enseignement bilingue, portant à 12 le nombre d’écoles concernées en province Sud, pour un meilleur enracinement des élèves dans la région Pacifique. Maintien de la tenue commune Ce dispositif vise à favoriser l’égalité entre élèves tout en allégeant le budget des familles. Développement des activités périscolaires Plus de 13000 enfants bénéficient d’un programme d’activités culturelles, artistiques et sportives proposé dans les écoles. Le dispositif Clic&Mouv' est ouvert aux enfants de 5 à 10 ans Avec une enveloppe allouée aux parents de 15000 francs à utiliser pendant les vacances scolaires auprès des centres de vacances et de loisirs déclarés auprès de la Province. Pour la rentrée, la présidente et une délégation d’élus de la province Sud ont été chaleureusement accueillis à l'école Michel Amiot en musique par les élèves. Depuis 2023, cette école fait partie des 12 établissements bilingues de la Province.

20 VIVRE MA PROVINCE EN B 8mars Les femmes à l'honneur L’événement a été marqué par l’exposition «Les règles 100 % sans tabou», organisée en collaboration avec l’artiste Lulla du collectif Libres comme l’ART, qui a abordé ouvertement la question de la précarité menstruelle, soulignant l’importance de briser les tabous dans notre société. Des tables rondes ont également eu lieu, traitant de la contribution des femmes à la reconstruction dans le cadre du Nouméa Women’s Forum, ainsi que de la place des femmes dans l’histoire en Nouvelle‑Calédonie. Ces discussions ont mis en lumière l’importance de reconnaître et de valoriser le rôle des femmes dans divers secteurs, renforçant ainsi leur présence et leur influence dans la sphère publique. Ainsi, Naïa Wateou, élue et présidente de la commission du développement économique de la province Sud, initiative NC, l’Adie Nouvelle-Caledonie et la Direction du développement économique et du tourisme ont échangé avec une vingtaine de femmes présentes à l’occasion de la table ronde intitulée « la contribution des femmes dans la reconstruction». L’occasion de pouvoir échanger sur les nouveaux enjeux auxquels font face les femmes du territoire depuis le 13 mai 2024. «Femmes d’influence» Parallèlement, le Centre d’Information Droits des Femmes et Égalité (CIDFE) a dévoilé la deuxième édition de l’exposition «Femmes d’influence », qui célèbre douze femmes pionnières de Nouvelle-Calédonie. Ces femmes, ayant transgressé les préjugés de la société patriarcale, ont été des figures clés dans des domaines traditionnellement dominés par les hommes. Le CIDFE, situé au Centre Administratif de la province Sud, joue un rôle crucial dans la promotion de l’égalité des chances entre les femmes et les hommes et s’efforce d’intégrer cette perspective dans toutes les politiques publiques sectorielles. Cet événement et les activités du CIDFE constituent des étapes importantes vers le changement des mentalités et l’amélioration de la condition féminine en Nouvelle-Calédonie. Ils démontrent l’engagement continu de la province Sud envers l’égalité des sexes et le respect des droits des femmes, affirmant que l’égalité de genre n’est pas seulement une question de justice sociale mais aussi un moteur de développement durable. Le Salon des Femmes, qui s’est tenu à la Maison des Artisans du 7 au 9 mars à l’occasion de la Journée internationale des droits de la Femme a offert un espace enrichissant et inclusif dédié à la valorisation des femmes et à la discussion de sujets souvent considérés comme tabous.

Mars 2025 | SUD'MAG #22 21 VIVRE MA PROVINCE BREF Projet La Maison deWallis-et-Futuna quasi achevée Patrimoine naturel L’association Dumbéa Rivière Vivante s’engage pour la forêt calédonienne Jeunesse Clic&Mouv' est de retour ! Début mars, la présidente de l’assemblée de la province Sud Sonia Backès et le 2e vice‑président Gil Brial se sont réunis avec le président de l’Assemblée territoriale de Wallis-et-Futuna, Munipoese Muli’aka’aka accompagné de sa délégation pour faire le point sur l’avancée de la construction de la Maison de Wallis-et-Futuna. Pour rappel, le 25 novembre 2020, les deux collectivités avaient signé une déclaration d’intention dans une volonté commune de « renforcer les échanges et de construire ensemble des perspectives d’avenir. Le projet de construction de la Maison de Wallis‑et‑Futuna située à côté du foyer wallisien et futunien à Magenta, s’inscrit dans cette dynamique ». Malgré un début de travaux reporté de cinq mois suite aux exactions de 2024, le planning reste conforme aux objectifs exprimés par la province Sud avec une livraison prévue fin mai 2025 et un emménagement fin juin 2025. L’association Dumbéa Rivière Vivante a rejoint la liste des Ambassadeurs forêts d’avenir. Brunelle Gasse, sa présidente a co-signé avec Philippe Blaise, 1er vice‑président de l’assemblée de la province Sud, la charte Forêts d’avenir. Engagée depuis 20 ans, l’association œuvre pour préserver la biodiversité exceptionnelle du bassin versant de la Dumbéa. Elle a fait de la sauvegarde des forêts, sa préoccupation numéro 1. Dumbéa Rivière Vivante rejoint ainsi les dix Ambassadeurs forêts d’avenir parmi lesquels comptent les associations environnementales très actives dans la restauration des écosystèmes et la sensibilisation des publics. En signant la charte, Dumbéa Rivière Vivante s’associe à la politique provinciale de reboisement pour remettre l’arbre au cœur des paysages et des usages et sensibiliser la jeune génération à changer de comportement. En réponse à une réalité préoccupante où 41 % des jeunes n’ont pas d’activités extrascolaires, la province Sud a lancé Clic&Mouv’ saison 3. Présenté au Centre d’Activités Nautiques de la province Sud le 5 mars dernier, l’objectif est de lutter contre l’oisiveté et faciliter l’accès aux activités sportives et culturelles pour les jeunes de 5 à 17 ans. « Il s’adresse à tous nos jeunes de 11 à 17 ans, qui pourront découvrir et pratiquer des activités sportives, artistiques, culturelles et socioéducatives grâce à leur porte-monnaie numérique de 15 000 F, offert par la collectivité » a souligné Gil Brial, 2e vice-président de la province Sud. Les parents d’enfants de 5 à 10 ans pourront également bénéficier de 15 000 F pour participer à des activités dans les centres de loisirs déclarés auprès de la Province.

22 SUD'MAG #22 | Mars 2025 VIVRE MA PROVINCE Économie L’intelligence artificielle au cœur de l’administration Conférence C’Nature reprend à l’auditoriumde la Province Hommage Aux victimes du terrorisme Simplification administrative, gain de productivité, préparation de l’avenir… L’administration publique s’est réunie autour des enjeux de l’intelligence artificielle à la Station N, où Naïa Wateou, présidente de la commission du développement économique à la province Sud, représentait la présidente Sonia Backès lors de cette rencontre organisée par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI). À ses côtés se tenaient Christopher Gygès, membre du gouvernement chargé du numérique, ainsi que le Secrétaire général de la province Sud et les directions provinciales engagées vers une transition numérique des services : un axe prioritaire de la collectivité pour améliorer le quotidien des administrés tout en faisant face aux défis sociaux économiques et écologiques du territoire. Pour cette première, le thème des « Grands fonds marins, entrefantasmes,savoirsetusagespotentiels»adéplacéles foules. Philippe Blaise, 1er vice-président de la Province a tenu à marquer le lancement de ce rendez-vous où 170 personnes sont venues écouter la présentation de PierreYves Le Meur, anthropologue et directeur de recherche à l’IRD (UMR SENS). Grâce au partenariat avec le CRESICA depuis 2022, les conférences C’Nature ont pu bénéficier de l’expertise des chercheurs des 9 instituts membres du CRESICA (IAC, IRD, Ifremer, CIRAD, Institut Pasteur, CHT, UNC, CNRS et BRGM) sur des sujets ayant trait aux préoccupations environnementales actuelles. L'objectif est de vulgariser la science et de partager les connaissances au plus grand nombre. Les conférence C’Nature sont gratuites et ouvertes à tous, chaque 1er mardi du mois. Des actes de terrorisme propageant des idéologies de haine continuent de blesser, de nuire et de tuer des millions d’innocents chaque année. Cette journée du 11 mars était dédiée aux victimes des attentats ayant touché la France depuis les années 1970. À cette occasion, une cérémonie militaire était organisée à la Croix de Lorraine en présence des autorités civiles et militaires parmi lesquelles Christiane Saridjan‑Verger, élue de la province Sud, qui a représenté Sonia Backès.

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