GRATUIT L'ACTUALITÉ DE LA PROVINCE SUD www.sudmag.nc | #024 | Mai 2025 Rebondir pour mieux agir La province Sud, un an après
SOMMAIRE 4à9 Travailler en province Sud Dans un contextepost-crise inédit, laprovince Sud place l’emploi au cœur de son action. Dispositifs d’accompagnement sur mesure, plateformes numériques, partenariats avec les entreprises : un nouveau souffle pour ceux qui cherchent à (re) construire leur avenir professionnel. 16à23 Agir au quotidien avec la province Sud Au-delà de l’économie, c’est tout un tissu social qu’il faut réparer. Logement, solidarité, santé, numérique, jeunesse : la collectivité redouble d’efforts pour répondre à l’urgence tout en posant les bases d’un mieux-vivre durable et partagé. 10à 15 Se former avec la province Sud Face aux bouleversements, l’éducation reste une priorité absolue. De l’école primaire aux grandes écoles, la Province maintient ses engagements, innove dans l’accès aux études et renforce la formation professionnelle comme levier de reconstruction sociale. 24à30 Reconstruire la province Sud Enparallèledesréponsessociales, lareconstruction passe aussi par l’investissement public. Soutien aux communes, chantiers emblématiques, sécurisation, budget participatif : la province Sud relance, répare et anticipe, malgré des finances sous tension. 2 #24La lettre d’information de la province Sud pour rester informé chaque semaine Abonnez-vous en suivant le lien : province-sud.nc/mon-compte
3 ÉDITO RESPONSABLE DE LA PUBLICATION : Soni a Backès | RÉDACTEUR EN CHEF : Ni col as Pannier. RÉDACTION : Di rect ion de l a communi cat ion de l a prov ince Sud. P H O T O S : N i c o l a s B o n n e a u , F a b r i c e W e n g e r . M O N T A G E : D i r e c t i o n d u S y s t è m e d ' I n f o r m a t i o n e t d u N u m é r i q u e ( D S I N ) . I MP R E S S I O N : 3 5 0 0 0 e x e m p l a i r e s - E I P E d i t i o n s & I m p r e s s i o n s d u P a c i f i q u e , s u r d u p a p i e r g é r é d u r a b l e m e n t F S C | I S S N 2 4 9 7 - 6 9 0 3 . MAGAZINE INTERACTIF RETROUVEZ-NOUS EN LIGNE Vous trouverez des QR Codes dans les pages du Sud'Mag. Ils vous permettent d’accéder à du contenu supplémentaire et détaillé en lien avec les articles du magazine. Utilisez votre smartphone et flashez-les. Toute l’actualité de la province Sud à tout moment, disponible sur votre ordinateur, tablette et smartphone : sudmag.nc Dites-nous ce que vous en pensez ! Donnez-nous votre avis sur le SudMag que vous avez entre les mains afin que les prochains numéros répondent toujours à vos attentes. Formulaire en ligne : province-sud.nc/form/suggestion-sudmag Reconstruire oui, mais autrement Depuis l’insurrection débutée le 13 mai, il y a un an, la province Sud panse ses plaies. Bâtiments incendiés, entreprises dévastées, espoirs calcinés—mais elle ne se contente pas de réparer les dégâts. Elle se relève en redessinant l’horizon. La réhabilitation du pôle technique de la Province, attaqué alors qu’il venait d’être inauguré, en est un symbole fort. 181 millions de francs engagés, dont 70 % financés par l’État. Ce n’est pas un colmatage : la Province ne fait pas la morale, elle agit. Et quand elle agit, elle investit. Car, malgré une crise budgétaire sans précédent, l’exécutif a fait le choix de maintenir l’investissement. Parce qu’il est vital de garder l’économie locale en mouvement. Le dispositif Sud Pro qui a rencontré un succès fulgurant souligne s’il le fallait encore la détresse dans laquelle se trouve le tissu économique de la province Sud. 6 000 TPE soutenues, 1,2 milliard de francs distribué en douze jours. Du jamais vu. Et nous allons faire vivre ce dispositif. Derrière chaque dispositif, une urgence : maintenir l’activité, sauver l’emploi et le pouvoir d’achat. Et pourtant, rien n’est simple. La Province a dû arbitrer, faire des choix douloureux. Mais elle a tenu bon sur l’essentiel. Elle n’est pas sortie d’affaire pour autant. Mais elle avance, mètre après mètre, budget après budget, projet après projet. C’est finalement bien plus qu’une reconstruction. C’est une transformation. Et cette transformation, elle mérite d’être dite. Parce qu’elle est là. Parce qu’elle marche. Parce qu’elle nous engage tous. Là où certains parlaient hier de résilience, nous préférons parler de réalisme. Là où l’on aurait pu céder à l’immobilisme, nous préférons l’adaptation. Un an après les émeutes la Province envisage l’action publique comme un acte concret, immédiat, avec une vision d’avenir faite de confiance et de pragmatisme. Car l’argent magique n’existe plus et il est temps de réhabiliter les valeurs de travail et de mérite, gages d’une solidarité vraie. Sans excès de communication, sans triomphalisme, mais avec la conviction tranquille que l’on peut transformer une crise en levier, si l’on accepte de regarder au-delà des ruines. C’est bien là l’enjeu : ne pas se contenter de survivre. Mais reconstruire pour mieux vivre. Sonia Backès, Présidente de l’assemblée de la province Sud.
4 SUD'MAG #24 | Mai 2025 Pour y répondre : des équipes mobilisées et de nouveaux outils pour la Direction du logement et de l’emploi (DEL). Depuis les exactions débutées le 13 mai 2024, la province Sud a mis en place plusieurs mesures pour soutenir les employeurs affectés. Elles reflètent son engagement à soutenir les entreprises touchées en leur offrant des solutions adaptées pour maintenir leur activité et assurer la sécurité de leurs installations. Dès le mois de juin 2024, la DEL a décidé de maximiser les chances de rebondir aux administrés de la province Sud en proposant des services personnalisés et des ateliers collectifs en partenariat avec des prestataires locaux. Pour répondre aux besoins critiques du marché du travail, elle s’est dotée de nouveaux outils et a lancé des formations et des coachings ouverts aux demandeurs d’emploi. La province Sud a choisi de consolider cette approche auprès d’un public souvent novice dans les nouvelles techniques de recherche d’emploi, mais surtout avec de nouveaux modules pouvant correspondre à des personnes fragilisées par la situation, souvent en perte de confiance. « La palette de solutions et d’opportunités proposées par la DEL a le mérite aujourd’hui de pouvoir répondre de manière individualisée à chaque demandeur d’emploi. Les équipes se sont mobilisées sans délai face au chaos et à l’ampleur de la tâche qui les attendait, et qui les occupe aujourd’hui au quotidien », souligne Nicolas Pannier, secrétaire général de la province Sud. L'emploi, en tête des priorités de la Province Face aux mutations brutales du marché du travail induites par les exactions débutées le 13 mai 2024, à la précarité croissante, aux fractures numériques et sociales, la province Sud a dû incarner dès le mois de juin 2024 une réponse humaine et pragmatique à cette crise inédite. Avec plus de 9 500 demandeurs d’emploi actifs en mars 2025, elle fait face à une hausse de 35 % de demandeurs en un an.
Mai 2025 | SUD'MAG #24 5 TRAVAILLER EN PROVINCE SUD EN 2025 À l’occasion de la Journée internationale des infirmières, le 12 mai, Sonia Backès, présidente de l’assemblée de la province Sud s’est rendue au Centre de la Santé et de la Famille Lucie‑Lods, à Montravel pour adresser ses sincères remerciements aux infirmières provinciales et à travers elles à tous les infirmiers mobilisés au quotidien sur notre territoire. Face aux violences de 2024, elles ont tenu leur poste avec un courage exemplaire, une résilience admirable et un professionnalisme irréprochable. Ce moment d’échange a également été marqué par la signature de la Charte d’engagement portée par l’Alliance des Infirmières Calédoniennes : un acte fort, symbolique, qui reconnaît publiquement et institutionnellement le rôle essentiel – et parfois héroïque – des soignants. Confrontée à une pénurie critique d’infirmiers, la province Sud a lancé une offensive coordonnée pour soutenir la formation locale et éviter l’effondrement du système de soins. Avec le dispositif Sud Santé adopté le 24 avril dernier en assemblée de province, un « kit attractivité » est proposé aux infirmiers venant de l’extérieur, pouvant aller jusqu’à 730 000 francs en aides individuelles, et jusqu’à 1,24 million de francs pour une famille. En parallèle, une aide à la mobilité cible les étudiants infirmiers formés hors du territoire, leur offrant stages rémunérés et trajets pris en charge, à condition de s’engager un an sur place. Sur le terrain Un kit d’attractivité pour lesmétiers de la santé Malgré les violences du 13 mai et la destruction totale de leur enseigne, Furusato, la famille Tomiyama reste déterminée à honorer son engagement envers la cuisine japonaise et à continuer de nous régaler. Avec le soutien de la province Sud à hauteur de 3,2millions de francs et de l’Etat, le Furusato a relancé son activité le 5mai dernier, à Magenta. Le nouvel espace Boost Emploi Aux côtés de la plateforme numérique «Mon espace emploi », la DEL a récemment lancé un espace physique baptisé Boost Emploi, pensé comme un lieu d’accompagnement intensif, confidentiel et sur-mesure pour les demandeurs d’emploi ayant besoin d’un appui renforcé. Ce nouvel espace d’accueil est comme un « sas de décompression avant d’entamer un parcours. Souvent, ces nouveaux demandeurs ont avant tout besoin de parler, d’exprimer leur inquiétude face à l’insécurité sociale qu’ils subissent », explique Jeannine Valagatukehe, responsable de l’emploi pour le Grand Nouméa à la DEL. Un partenariat gagnant pour l’emploi La DEL s’attache à construire un lien direct, structurant et durable avec les entreprises du territoire. Son objectif : favoriser le recrutement local, répondre aux besoins en main-d’œuvre et accompagner les mutations du marché du travail, dans une logique gagnant-gagnant. Depuis la refonte des mesures d’aides à l’emploi en 2021, la DEL propose aux employeurs une palette d’outils ciblés pour sécuriser les embauches et accompagner la montée en compétences. Le numérique a également permis de fluidifier la relation : un espace employeur en ligne, lancé en 2022, simplifie le dépôt des offres, le suivi des candidatures et la gestion administrative. Ce portail a été utilisé par plus de 2 100 entreprises, notamment lors des campagnes de jobs d’été, avec plus de 2 900 conventions signées.
6 SUD'MAG #24 | Mai 2025 Avec des dispositifs comme le CASE, PRO’SUD ou encore Talents Calédoniens, 2025 doit s’inscrire comme une année de relance pour l'entrepreneuriat en Province Sud qui a fait le choix de maintenir le cap et « se relève avec détermination en offrant un environnement propice à l'innovation et à la croissance économique, grâce à la mise en place de plusieurs dispositifs pour soutenir les entrepreneurs installés sur son territoire et en plaçant l’humain au cœur de notre dispositif », rappelle Christophe Vergès, secrétaire général adjoint notamment en charge de la Direction du développement économique et du tourisme. Comme pilier central : le Code des Aides pour le Soutien de l’Économie (CASE) qui offre un appui financier pour moderniser les structures, investir dans l'innovation et faire face aux crises. En 2024, ce dispositif a permis d'injecter 57 millions de francs dans l'économie locale, et depuis 2019, en dehors des plans d’urgences qui se sont succédés (Covid-19, risque requin, soutien à la trésorerie, versement des salaires de mai 2024), 209 entreprises ont bénéficié de ce soutien, pour un total de 778 millions de francs. Des dispositifs d’urgence Pour répondre à la détresse face aux émeutes de mai 2024 et faire face à l’ampleur sans précédent de la catastrophe sur l’économie de la collectivité, la province sud a rapidement déployé des dispositifs d’urgence. Un premier plan d’aide exceptionnel a permis l’octroi de plus d’un milliard pour les entreprises sinistrées. Un plan de maintien de l’emploi a suivi pour soutenir 740 entreprises en difficulté suite aux exactions. Quatorze entreprises ont vu leur sécurité renforcée grâce à un autre dispositif, celui d’aide à l’embauche de personnel de sécurité. La réponse porte aussi sur la formation et la qualification des patrons de TPE. Le programme PRO’SUD offre ainsi un coaching personnalisé et des formations pour développer les compétences essentielles. Ce dispositif est pris en charge par la Province, avec une participation mineure de l’entreprise, et s’adresse aux chefs d’entreprises de la province Sud, dont l’effectif est de 10 personnes maximum. Agir avec agilité La province Sud travaille sans relâche à la mise en place de mécanismes innovants et agiles, dans la limite de ses compétences. Elle en veut pour preuve le succès manifeste de Sud Pro (voir page suivante), véritable soutien à la relance économique pour l’année 2025 desTPE. Plusieurs axes sont à l’étude, notamment un accompagnement renforcé pour les entreprises sinistrées, des aides à l’investissement pour permettre aux entreprises de renouveler leur matériel, moderniser leurs infrastructures et renforcer leur sécurité. Les aides aux entreprises, Une urgence vitale pour une relance rapide Entreprendre en province Sud en 2025, c'est bénéficier d'un écosystème de soutien renforcé, d'un accompagnement personnalisé et d'un réseau dynamique au service des compétences locales. Malgré les difficultés, la province Sud se relève et offre des opportunités ciblées pour les entrepreneurs au travers de plusieurs de ses mécanismes de soutiens et directions.
7 TRAVAILLER EN PROVINCE SUD EN 2025 Son ancien local de Magenta, endommagé lors des émeutes, avait freiné leurs actions de terrain. Le 30 avril dernier, l’Association pour le droit à l’Initiative économique (ADIE) a officiellement inauguré ses nouveaux locaux au Centre commercial Belle-vie. Un placement stratégique pour cette structure soutenue par la Province, au cœur d’un carrefour de quartiers populaires, accessible à tous. Sur le terrain Le Petit Grillardin : des cendres à la renaissance Sur le terrain GuillaumedeSavigny : le combat d’une vie Jean-Philippe Cione, propriétaire du restaurant Le Petit Grillardin, a vu son rêve réduit en cendres lors des émeutes débutées en mai 2024. Malgré les défis financiers et administratifs, il a choisi de se battre pour reconstruire. Avec l'aide de l’institution et un investissement personnel de 13,7 millions de francs, il a rouvert sous le nom de Le Petit Restau. Jean-Philippe reste prudent, mais déterminé, espérant une visibilité institutionnelle, le versement des assurances et un prêt garanti par l'État pour reconstruire à Normandie. Son histoire est un témoignage de résilience et d'espoir pour les entrepreneurs victimes des violences. Guillaume de Savigny, vétérinaire dévoué, a consacré sa vie aux soins des animaux. En 2012, il rejoint la clinique vétérinaire Hippocampe. Le 13 mai 2024 marque un tournant tragique pour Guillaume et son associé Eric Leconte. Leur clinique, située au 6e km, est réduite en cendres. Malgré ce drame, ils choisissent de se relever. Grâce à une formidable vague de solidarité, la clinique rouvre ses portes un mois plus tard, dans de nouveaux locaux situés au 4e km. Cette reconstruction a été rendue possible par des dons de matériel et un soutien financier de 2 800 000 francs de la province Sud. Guillaume de Savigny et son équipe ont non seulement reconstruit une clinique, mais aussi un lien de confiance avec la communauté. Leur message est clair : « il est possible de se relever, surtout quand on agit avec amour et pour le bien commun ».
8 SUD'MAG #24 | Mai 2025 Dans la continuité des plans d’urgence déployés depuis mai 2024, la province Sud a lancé Sud Pro, un nouveau dispositif d’aide à la trésorerie pour les très petites entreprises (TPE). Les chiffres alarmants et les remontées des besoins exprimés sur le terrain ont conduit à la création de cette plateforme. En effet, un an après les émeutes, 10 % des entreprises calédoniennes sont encore à l’arrêt. Sud Pro est un dispositif d’aide à la trésorerie agile, à l’accès 100 % numérique qui permet de créer de l’activité. L’objectif est clair : accompagner la reprise d’activité, tout en soutenant les échanges économiques au sein de la collectivité. Dans toutes les rencontres que les agents et les élus de la province Sud ont pu multiplier avec les entreprises, les problèmes de trésorerie sont systématiquement cités : les entreprises veulent du travail ! Sud Pro repose sur une logique simple et structurée. Les entreprises éligibles, dites « Acheteurs », reçoivent à l’inscription 250 points CréditSud, soit l’équivalent de 250 000 francs. Ces points sont à utiliser exclusivement auprès d’autres entreprises implantées en province Sud, inscrites comme « Prestataires » sur la plateforme numérique. 100 % numérique Pour bénéficier du dispositif, les entreprises doivent être immatriculées avant le 1er mars 2025, disposer d’un effectif entre zéro et deux salariés, et avoir leur siège et leur activité principale en province Sud. Certaines activités sont exclues, notamment les sociétés civiles immobilières, les holdings, ainsi que les secteurs de l’industrie extractive, du tabac, des boissons alcoolisées, des télécommunications et des activités financières. Sud Pro, À peine lancé, un succès fulgurant En seulement 12 jours, le dispositif Sud Pro a séduit plus de 6 000 entreprises inscrites et les crédits alloués, 1,2 milliard, ont été consommés. Si les chiffres sont prometteurs et montrent que le dispositif était attendu, il souligne aussi la précarité manifeste des TPE et patentés. Sud Pro et son outil CréditSud apparaissent aujourd’hui comme une évidence. Marc Agrech, bénéficiaire du dispositif Sud Pro a pu donner un souffle d’air à son entreprise. Voir page suivante.
9 TRAVAILLER EN PROVINCE SUD EN 2025 CREDITSUD en 5 étapes 1. Une plateforme 100 % numérique CréditSud repose sur une application simple d’utilisation, accessible aux entreprises de la province Sud. 2. Deux types d’acteurs Les bénéficiaires (Acheteurs) sont des très petites entreprises (TPE) répondant aux critères d’éligibilité, et les prestataires (Vendeurs) sont des entreprises locales proposant des biens ou services. 3. Un principe de points Chaque entreprise bénéficiaire reçoit 250 points CréditSud, soit 250 000 francs, à utiliser auprès des prestataires inscrits sur la plateforme. 4. Un circuit d’échange local L’Acheteur choisit un prestataire dans l’annuaire intégré à l’application, valide un devis, puis la prestation est réalisée. La facture est transmise et validée via la plateforme, et la province Sud verse directement au prestataire la somme correspondant aux points utilisés. 5. Une aide encadrée Les dépenses sont exclusivement réalisées auprès d’entreprises implantées en province Sud, garantissant la transparence grâce à un système de suivi intégré. Des contrôles sont ensuite engagées pour vérifier le bon usage des fonds. Sur le terrain Marc Agrech, artisan de la reconstruction Sur le terrain La permanence mobile Installé en Nouvelle-Calédonie depuis 2018, Marc Agrech est un maçon venu d’Hyères, fort de 28 années d’expérience dans le bâtiment. Après un passage comme conducteur de travaux dans une entreprise locale, il fonde en 2020 sa propre société, fondée sur la solidarité, l’amour du métier et les liens tissés avec ses compagnons de chantier. Spécialiste de la rénovation intérieure et extérieure, Marc place la relation humaine au cœur de son activité. Mais en mai 2024, la crise frappe. Son entreprise, comme tant d'autres, est à l'arrêt. Les charges courent, les rentrées s’effondrent. Le dispositif Sud Pro arrive alors comme une bouffée d’oxygène. Grâce à lui, Marc relance son activité, fait travailler ses collègues et garde espoir dans un avenir plus stable. Malgré la concurrence déloyale et les incertitudes économiques, il continue d’avancer. Son carnet de commandes est plein jusqu’en octobre. « Ce qui me motive et me rassure un peu, c’est que les gens ont encore cette volonté de reconstruire et de rénover ». Un portrait de courage, d’artisanat sincère et de fraternité professionnelle, dans un territoire qui tente de se relever. Le programme inclut une permanence mobile dans les communes de Nouméa et Grand Nouméa pour informer, orienter et accompagner les entrepreneurs dans leurs démarches sur la plateforme Sud Pro. La première de ces permanences mobiles a été inaugurée par Alésio Saliga, élu de la province Sud, au foyer Wallisien et Futunien de Magenta, symbolisant un effort pour répondre aux besoins locaux. Cette initiative vise à faciliter les démarches des entrepreneurs pour s’inscrire sur la plateforme en ligne.
10 SUD'MAG #24 | Mai 2025 Jongler entre fermeture de classes, réallocation des ressources humaines et optimisation des structures existantes pour garantir une rentrée fluide et adaptée aux besoins des élèves, voilà tout l’enjeu porté par la province Sud. Au final, 16778 élèves ont repris le chemin de l’école primaire publique. 35 classes ont été fermées. Les actions de la province Sud pour l’enseignement en Nouvelle‑Calédonie ne s’arrêtent pas là. Elle est également compétente en matière d’enseignement primaire public (gestion et rémunération des enseignants…) de la construction et l’entretien des collèges publics, la gestion des internats, l’insertion professionnelle des jeunes, le versement de bourses et aides scolaires pour les élèves du primaire, du secondaire et pour les étudiants. L’institution soutient aussi financièrement l’enseignement privé conventionné. Autant de compétences qui ont obligé la province Sud a revoir sa feuille de route suite aux émeutes de l’année dernière. « Des dispositifs ont été consolidés et d’autre revisités afin de pouvoir répondre aux nouvelles attentes et obligations, sans sacrifier l’essentiel : la qualité de l’enseignement et de l’accompagnement de tous les enfants et adolescents et jeunes adultes scolarisés en sur son territoire », explique Gil Brial, 2e vice-président de la Province. Des actions consolidées Parmi les choix difficiles, l’ajustement du système des bourses scolaires. Le budget alloué s’est retrouvé lourdement impacté par la crise économique actuelle pour passer à 675 millions de francs en 2025, contre 1 milliard l’année dernière. Ainsi, l’effort demandé aux parents d’enfant boursier est de 100 francs par repas. La province Sud garde à sa charge 600 francs par élève et par repas. La collectivité fait ici face à une conséquence directe de la fermeture de 700 entreprises qui représente un manque à gagner estimé à 18 milliards de francs en termes de recettes fiscales directes. 25 élèves par classe En attendant, la collectivité n’entend pas sacrifier l’essentiel, à savoir la qualité de l’enseignement en maintenant 25 élèves par classe maximum en primaire, le déploiement des cartables numériques au collège, ou encore l’ensemble de son dispositif Opération de Développement d’Internet qui garantit à chaque école de la province Sud le même niveau d’équipement. D’autre part, deux nouvelles écoles ont rejoint le programme d'enseignement bilingue, portant à 12 le nombre d'écoles concernées en province Sud, pour un meilleur enracinement des élèves dans la région Pacifique. Ce dispositif vise à favoriser l'égalité entre élèves tout en allégeant le budget des familles. Malgré une baisse des effectifs et des contraintes budgétaires, la rentrée scolaire 2025 en province Sud s’est déroulée avec succès grâce à une gestion rigoureuse et des ajustements stratégiques. « La réorganisation de la carte scolaire, les innovations pédagogiques et les efforts d’accompagnement des familles témoignent de l’engagement des autorités éducatives à offrir un environnement d’apprentissage sécurisé et inclusif » souligne la Présidente Sonia Backès. Chaque année, la Province consacre près de 2,5 milliards de francs à l’enseignement public et privé sur son territoire, dont 676 millions au titre des allocations d'enseignement en soutien aux familles. L’État a choisi d’être à ses côtés et de consacrer une enveloppe dédiée à la reconstruction des collèges et des communes pour les écoles détruits ou saccagés. Pour leur sécurisation, c’est 240 millions de francs qui ont été engagés par la province Sud. Sanctuariser l’école, Une nécessité faite loi
Mai 2025 | SUD'MAG #24 11 SE FORMER EN PROVINCE SUD EN 2025 Les élèves de Michel Amiot ont commémoré la mémoire des forces armées australiennesetNéoZélandaisesà l'occasionde l'ANZACDAY. LaprovinceSudcompte désormais 12 écoles bilingues et des filières anglophones (SIA) au collèges et lycées. A 35 ans, Thibault Pietri est le plus jeune directeur d'établissement de la province Sud. À la tête de l'école Guy Champmoreau à Tuband, il incarne une vision engagée et passionnée de l'éducation, alliant rigueur et humanité. Son parcours est marqué par une détermination sans faille et un dévouement hors pair pour l'éducation. Comme il le dit luimême, « Le rôle de l'enseignant est de faciliter l'apprentissage, de s'assurer que les élèves comprennent et peuvent appliquer ce qu'ils ont appris.» Après avoir obtenu son baccalauréat scientifique en 2007, il a poursuivi ses études en Licence des Métiers de l’Enseignement. Entré à l'IFMNC en 2011, il a été formé pour découvrir et se former au métier d'enseignant. Profondément investi dans son métier, il n'a cessé d'apprendre aux côtés de ses directeurs, tout en bénéficiant du soutien constant de la province Sud. En 2023, l'opportunité de suivre une formation de directeur s'est présentée à lui. Thibault Pietri a saisi cette chance avec enthousiasme et a été nommé directeur de l'école Guy Champmoreau. Il souligne l'importance de la relation entre l'école, les parents et la communauté, qu'il considère comme essentielle pour le bien-être et la réussite des élèves. Malgré les défis, comme les émeutes du 13 mai qui ont causé d'importants dégâts matériels, Thibault Pietri et son équipe restent déterminés à offrir aux élèves les meilleures conditions d'apprentissage. Grâce à des projets éducatifs et des sorties scolaires, ils continuent de semer les graines d'un monde meilleur. Thibault Pietri incarne l'espoir et la résilience, travaillant sans relâche pour réaliser ses projets et assurer un avenir meilleur pour les citoyens de demain. Sur le terrain Thibault Pietri, un directeur engagé
12 SUD'MAG #24 | Mai 2025 Les aides aux études supérieures La campagne des aides aux études supérieures a été réorganisée pour mieux s’adapter aux besoins des étudiants. Désormais, elle est scindée en deux périodes : en avril pour les études en Europe ou aux USA et Canada (rentrée de septembre 2025). En septembre pour les études en Nouvelle-Calédonie, Australie et Nouvelle-Zélande (rentrée de février 2026). Pour cette première phase, la date butoir était fixée au 30 avril. Les aides ciblent les résidents de plus de dix ans de la province sud, de nationalité française, et de moins de 28 ans, garantissant ainsi que le soutien est accordé à ceux qui sont profondément ancrés dans la communauté locale. Ces changements permettent aux étudiants de Métropole et d'Outre-Mer de faire leur demande de bourse en même temps que leur rentrée, ou au moment où leur projet est plus abouti. Cela s'aligne également sur le calendrier du CROUS, offrant ainsi plus de cohérence et de simplicité dans les démarches. La Bourse d'élite La province Sud a mis en place un accompagnement numérique pour aider les élèves à se préparer à la Bourse d'Accès aux Grandes Écoles (BAGE). La BAGE accompagne chaque année des dizaines de jeunes prometteurs en finançant leur scolarité, y compris les concours, le transport et l'installation dans l'Hexagone. Cette année, 39 étudiants sont soutenus parmi eux 10 nouveaux pour l'année 2024, et des attributions potentiellement pour 10 nouveaux accompagnements sont prévues. Les chances de réussite sont multipliées grâce à l'entretien d'admission et aux concours en ligne, disponibles jusqu'au 30 septembre. La nouvelle liste des établissements comprend des écoles d'ingénieurs (SIGMA Clermont, INP Clermont Auvergne, Polytechnique), de commerce (KEDGE, Rennes School of Business, EM Strasbourg), ainsi que des établissements comme Sciences Po, l'ESI Lille, la FEMIS et l'École du Louvre. Étudier enAustralie Ce nouveau dispositif voté en assemblée de province en avril est destiné à la mobilité universitaire des étudiants calédoniens. La province Sud prendra désormais en charge 50 % des frais à la charge de l’étudiant dans les établissements partenaires, dans la limite de deux millions de francs par an. Ce dispositif vient compléter les dispositifs d’aides existants (bourses, primes d’installation, aide aux transport, filière d’excellence, accompagnement au départ) en levant le frein majeur aux choix de l’Australie comme destination pour les étudiants. En plus de la moitié des frais d’inscription, la collectivité ajoute une bourse mensuelle de 30 000 francs destinée à soutenir les frais de vie sur place. Deux universités prestigieuses du Queensland – James Cook University et University of Queensland – ont déjà confirmé leur volonté de s’associer à ce programme, amorçant ainsi une dynamique de coopération régionale dans le domaine de l’enseignement supérieur. D’autres établissements pourraient suivre. Pour accompagner ses étudiants dans les études supérieures en Métropole, la province Sud maintient ses réunions d’information. Le 16 mai, plus de 350 futurs étudiants ont répondu présent pour une réunion d’information avant le grand saut. Étudiants, agir pour leur l’avenir Aides à la mobilité, bourses d’études, convention avec les universités australiennes, accueil des étudiants dans l’Hexagone…Même si les dispositifs mis en place ces cinq dernières années pour la jeunesse calédonienne ont eux aussi été impactés par les exactions, la Province a su trouver les passerelles pour continuer à aider, au mieux, ses étudiants.
Mai 2025 | SUD'MAG #24 13 SE FORMER EN PROVINCE SUD EN 2025 Toujours actif, le service civique en province Sud Ouvert aux jeunes de 16 à 25 ans (jusqu’à 30 ans pour les personnes en situation de handicap), le service civique permet de s’engager sur une mission d’intérêt général, indemnisée avec le soutien de l'État et sans condition de diplôme. Les missions durent entre 6 et 12 mois et couvrent des domaines variés : éducation, environnement, culture, solidarité ou encore sport. Lesvolontaires reçoivent une indemnitémensuelle, unecouverture sociale, une formation citoyenne et un accompagnement personnalisé. C’est une belle occasion de se rendre utile, de découvrir le monde professionnel et de gagner en confiance. Infos et candidatures sur province-sud.nc. Sur le terrain Lemaintien des accueils groupés enMétropole Depuis 2023, la province Sud a mis en place un programme d’accueil groupé pour les étudiants boursiers et non boursiers, prêts à embrasser l’aventure des études supérieures en Métropole. Des réunions d’information et des ateliers de préparation sont organisés après les résultats Parcoursup, et permettent d’aborder des sujets essentiels comme les démarches pré-départ, l’ouverture de comptes bancaires, le logement, et la couverture sociale, assurant ainsi que les étudiants partent équipés pour réussir. Ce programme témoigne de l’engagement de la province Sud envers l’éducation et le développement personnel de sa jeunesse, affirmant son soutien inconditionnel à ces futurs diplômés dans leur quête académique et professionnelle.
14 SUD'MAG #24 | Mai 2025 Formation professionnelle, lemaintien des dispositifs En 2025, la province Sud confirme son engagement en faveur de l’emploi en renouvelant et consolidant ses dispositifs de formation professionnelle pour adultes. Dans un contexte économique fragile et marqué par des mutations profondes, l’institution fait le pari de l’adaptation, en offrant aux publics éloignés de l’emploi, aux jeunes en alternance et aux porteurs de projets une large palette d’opportunités. Derrière ces outils, un même cap : permettre à chaque habitant de construire un avenir professionnel stable. En misant sur la montée en compétences, l’ancrage local et la diversité des profils, la province Sud réaffirme que la formation n’est pas un luxe, mais un investissement. Dans un territoire confronté à des défis sociaux et économiques majeurs, c’est aussi un acte de confiance dans le potentiel de chacun. La collectivité soutient l’alternance et les établissements agréés qui permettent d’obtenir un CAP, un bac pro ou un diplôme de l'enseignement supérieur, tout en travaillant. Métiers techniques, métiers de bouche, tourisme, services, agriculture : l’offre est variée et s’adapte aux besoins réels du marché local. Une attention particulière à l’agriculture et au tourisme Le secteur agricole bénéficie lui aussi d’une dynamique spécifique. Outre les formations continues, la province Sud coordonne des actions de formation autour de la production végétale, de l’élevage et de la transformation. Des parcours individualisés à l’installation peuvent aussi être mis en place pour soutenir les projets agricoles de long terme. « Dans le cadre de sa stratégie agricole, la province Sud a pour volonté de voir se développer à une échelle globale les capacités et volumes de productions. Pour cela, l’offre de formation est révisée et adaptée chaque année pour proposer un large panel de solutions pédagogiques visant à favoriser la montée en compétences des acteurs du secteur rural », indique Frédéric Gimat, directeur adjoint de la direction du développement durable des territoires. Dans le domaine du tourisme, c’est le Programme de Professionnalisation des Acteurs du Tourisme (PPAT) qui prend le relais. Lancé chaque année en partenariat avec Sud Tourisme, il propose un catalogue de formations courtes (en communication, accueil, numérique, stratégie commerciale, culture générale touristique…), adaptées aux réalités des structures locales. L’objectif est clair : renforcer l’attractivité du territoire et la qualité de l’accueil.
Mai 2025 | SUD'MAG #24 15 SE FORMER EN PROVINCE SUD EN 2025 Sur le terrain Enora Pellan, l’alternance comme tremplin d’avenir À 25 ans, Enora Pellan incarne une jeunesse curieuse, engagée et profondément attachée à l’avenir du territoire. Originaire de Bretagne, cette diplômée en Langues Étrangères Appliquées a tracé un parcours déjà riche, entre Erasmus en Italie, expériences professionnelles à Saint-Barthélemy et sur l’île d’Oléron, et un retour aux études avec un master en management. Mais c’est en Nouvelle-Calédonie que son projet prend racine, presque par surprise. « Ce qui devait être une candidature improbable est devenu une aventure enrichissante en Nouvelle-Calédonie ! », confie-t-elle avec le sourire. Séduite par le cadre de vie, la qualité des échanges et les missions proposées, Enora s’est engagée en alternance à la Direction du développement économique et du tourisme (DDET) de la province Sud. Elle y exerce la fonction de chargée d’études, en immersion au sein du Service du tourisme. Depuis août 2024, elle s’investit dans des projets structurants, comme la participation à la cellule NIAOULI – mise en place après les exactions de mai 2024 – ou l’élaboration du plan d’action touristique 2025-2026. « C’est une expérience extrêmement enrichissante. Je découvre la complexité du paysage économique local tout en développant des compétences très concrètes en analyse, coordination et gestion de projet. » Ce n’est pas son premier contact avec la province Sud. Enora avait déjà effectué un stage chez Turtle NC, prestataire du dispositif Clic & Mouv’, qui accompagne les jeunes vers l’emploi. « Cette première immersion dans le service public a renforcé mon envie de m’investir pour le territoire », explique-t-elle. Convaincue que « la diversité culturelle et le patrimoine naturel exceptionnel du Caillou peuvent porter de grands projets », Enora veut aujourd’hui construire ici sa vie professionnelle. Son objectif à court terme : valider son master avec succès. À moyen terme : décrocher un emploi qui lui permette de continuer à contribuer au développement de la Nouvelle-Calédonie. Et si son parcours inspire, c’est parce qu’il illustre le potentiel de l’alternance et des politiques de formation menées par la province Sud, à travers des dispositifs concrets comme PRO’SUD ou le PPAT tourisme. « La province Sud a joué un rôle déterminant dans mon parcours », conclut-elle simplement.
16 SUD'MAG #24 | Mai 2025 Le Nouméa Women’s Forum a repris ses nattes meeting. Le 30 avril dernier, c’est à Rivière Salée queNaïaWateou, élue provinciale, est partie à la rencontre des habitantes venues partager leurs expériences, leurs idées et leurs envies pour l’avenir du quartier. Reconstruire le lien social, pilier par pilier Les émeutes débutées en mai 2024 n’ont pas seulement secoué le tissu économique de la province sud, mais également le lien social. La collectivité a choisi de ne pas reculer, mais au contraire de consolider ses dispositifs dans la mesure du possible et surtout de ses moyens. Logement, vieillesse, inclusion numérique, mentorat… l’ambition est résolument tournée vers la reconstruction. La province Sud ne le cache pas : les finances sont sous tension. Mais c’est dans ce contexte que le mot « solidarité » prend tout son sens. Plutôt que de geler ses dispositifs, elle a fait le pari de les adapter et de les concentrer là où le besoin est le plus criant. Une reconstruction sociale plus qu’institutionnelle, qui repose sur l’engagement de tous les acteurs, publics comme privés. Et surtout, sur une idée simple : ne pas laisser les plus fragiles sur le côté et s’engager auprès de ceux qui veulent s’en sortir. Logement Revoir l’accès à un toit pour remédier aux tensions constastées en 2024 Les émeutes ont révélé une fois de plus l’extrême fragilité du logement social en province Sud. De nombreux foyers, notamment dans les quartiers populaires du Grand Nouméa, ont vu leur environnement détruit ou fragilisé notamment par la concentration d’émeutiers dans des ensembles de logements. Dans ce contexte, la province Sud a fait le choix de maintenir tous les dispositifs existants liés à l’habitat aidé, en priorité pour les ménages les plus touchés par les violences. Le Dispositif d’Accompagnement au Logement (DAL) a été renforcé. En urgence “post-crise”, la Province a notamment instauré une aide financière pouvant atteindre 3 millions de francs pour les propriétaires dont la résidence principale a été rendue inhabitable par des actes de vandalisme ou d'incendie depuis le 13 mai 2024. Cette aide visait à couvrir les frais de relogement d'urgence, les travaux de sécurisation ou de remise en état du logement, ainsi que le rachat de mobilier. L’Aide Financière à l'Accession en Province Sud (AFAPS) est toujours en vigueur en 2025. Ce dispositif, mis en place par la province Sud vise à soutenir les ménages souhaitant devenir propriétaires de leur résidence principale, en particulier ceux qui accèdent pour la première fois à la propriété.
Mai 2025 | SUD'MAG #24 17 AGIR AU QUOTIDIEN AVEC LA PROVINCE SUD Personnes âgées La continuité comme boussole Zoom sur LeMentorat, un programme formateur Dans un contexte d’insécurité prolongée, les personnes âgées ont souvent été les plus isolées et ont payé un lourd tribut moral aux exactions. Pour ne pas rajouter de la détresse à la détresse, le minimum vieillesse, une allocation destinée aux personnes âgées de plus de 60 ans et disposant de faibles ressources, est intégralement reconduit, tout comme les aides à domicile. « Ces dispositifs témoignent de l'engagement de la province Sud à soutenir ses aînés, particulièrement vulnérables en période de crise », précise Christophe Bergery, secrétaire général adjoint de la collectivité. Le Pôle Gérontologique, guichet unique en matière d’accompagnement du vieillissement, a même vu ses moyens consolidés. En parallèle, la province a développé un réseau de proximité avec les communes et les centres médicaux sociaux pour repérer les situations d’isolement aggravé, notamment dans les quartiers enclavés ou impactés par les violences. Malgré toute sa bonne volonté, des ajustements ont dû être apportés. Ainsi, dans le cadre d'une révision des politiques sociales, une participation financière minimale de 5 000 francs est requise de la part des enfants des bénéficiaires, conformément au principe de l'obligation alimentaire. Cette mesure vise à impliquer davantage les familles dans le soutien de leurs aînés et à assurer une répartition équitable des responsabilités. Par ailleurs, une condition de résidence de 10 ans en province Sud est désormais exigée pour l'accès à certaines aides sociales, y compris les bourses. Cette mesure a été mise en place pour garantir que les aides bénéficient en priorité aux résidents de longue date de la Province qui subit par ailleurs une clé de répartition figée ne réflétant pas la réalité de ses besoins pour les populations présentes en province Sud. S’il est une conviction qui a traversé la tempête de mai 2024, c’est celle que l’avenir se joue dans l’accompagnement de la jeunesse. Le programme de mentorat mené avec l’association Télémaque a été non seulement maintenu, mais étendu à de nouveaux collèges du Grand Nouméa. Analyste de données à la CPS, Léo Cann‑Polydor est l’un des premiers mentors à s’être engagé dans le programme lancé par la province Sud en 2023, en partenariat avec l’association Télémaque. Son objectif ? Combattre l’inégalité d’accès à l’information qui freine trop souvent les jeunes aux parcours prometteurs. « Beaucoup de jeunes, pourtant plein de potentiels, ne s’orientent pas vers certaines études ou opportunités simplement parce qu’ils ne savent pas qu’elles existent, ou parce qu’ils n’osent pas ou ne maîtrisent pas les codes. » Formé à l’EM Lyon, passé par Canal+, Léo est aujourd’hui l’un des experts de la data dans le Pacifique. Il met autant d’énergie à analyser les chiffres qu’à les rendre compréhensibles, et à partager son savoir : « Ce que j’aime le plus, c’est transmettre mes connaissances et rencontrer des gens aux parcours très différents ». Un mentorat ancré dans la conviction que chaque donnée peut ouvrir une porte.
18 SUD'MAG #24 | Mai 2025 À l’occasion de la Journée internationale des infirmières, ce 12mai, Sonia Backès, présidente de l’assemblée de la province Sud s’est rendue au Centre de la Santé et de la Famille Lucie-Lods, à Montravel pour adresser ses sincères remerciements aux infirmières provinciales.Un moment d’échange marqué par la signature de la Charte d'engagement portée par l'Alliance des Infirmières Calédoniennes : un acte fort, symbolique, qui reconnaît publiquement et institutionnellement le rôle essentiel – et parfois héroïque – des soignants. La santé, prioriser sans sacrifier Plusieurs CMS ont été affectés par les événements survenus depuis mai 2024, entraînant des fermetures temporaires ou des réorganisations de services, notamment suite à l’incendie du CMS de Kaméré. À cette difficulté pour la Province, s’ajoute la pénurie de médecins et d’infirmiers dont les conditions de travail se sont largement dégradées et qui les poussent à partir. Comment lutter contre cette hémorragie et la fragilisation manifeste du système de santé ? Le maintien des CMS Le CMS de Thio a été contraint de fermer ses portes le 24 juillet 2024 en raison de problèmes de sécurité. Des agressions verbales répétées à l'encontre du personnel soignant ont conduit au départ des médecins et sages-femmes, puis des infirmiers restants, rendant impossible la continuité des soins. Malgré ces perturbations, la province Sud continue de renforcer ses structures de santé pour garantir un accès équitable aux soins sur l'ensemble de son territoire. Des permanences ont ainsi pu reprendre au sein du CMS. Les CMS restants, tels que ceux de Païta, Boulari (Mont-Dore), Dumbéa sur‑Mer, Bourail, La Foa, Yaté et Vao (Île des Pins), poursuivent leurs activités avec des horaires adaptés. La province Sud investit régulièrement dans ces infrastructures, en adaptant leurs missions aux besoins locaux. Prime d’installation La prime d’installation de 6 millions de francs, destinée aux médecins libéraux souhaitant s’implanter en zones sousdotées de la province Sud, est toujours en vigueur en 2025. Ce dispositif a été mis en place dès 2023 pour pallier la pénurie de professionnels de santé dans certaines communes, notamment celles de l’intérieur, le Mont-Dore Sud, Katiramona et Tontouta. Les événements insurrectionnels de 2024 ont aggravé la pénurie de professionnels de santé libéraux. Il est impératif de restaurer l’attractivité du territoire pour les professionnels libéraux de santé et
Mai 2025 | SUD'MAG #24 19 AGIR AU QUOTIDIEN AVEC LA PROVINCE SUD Pour faire face au manque d’infirmiers en Nouvelle-Calédonie, la Province renforce son soutien aux étudiants en soins infirmiers avec trois nouvelles mesures pour attirer, former et retenir les futurs soignants. de favoriser leur regroupement autour de plateaux techniques modernes et performants. La Province renforce son dispositif d’incitation à l’investissement d’équipements de pointe, afin que les professionnels de santé puissent bénéficier d’un plafond d’aide provinciale porté à 16 millions de francs, contre 8 millions précédemment. Sud Santé : favoriser l’attractivité du territoire Autre conséquence préoccupante des émeutes : la pénurie aggravée de personnels soignants, notamment d’infirmiers. Elle désorganise profondément le fonctionnement des établissements de santé, entraînant la fermeture de lits et de blocs opératoires, une surcharge de travail pour les équipes médicales et une hausse des délais d’intervention. Selon les estimations des consultations locales, il manque actuellement 216 infirmiers sur l’ensemble du territoire. Cette situation critique touche l’ensemble des structures de santé : hôpitaux relevant de la responsabilité du gouvernement, cliniques, maisons de retraite, centre médico-sociaux, centres de soins de suite et de réadaptation... Plaçant la santé dans ses priorités d’action et consciente des impacts de la pénurie de soignants pour l’ensemble des habitants, la province Sud entend agir sur deux fronts : à court terme, pour renforcer l’attractivité de son territoire afin de recruter rapidement du personnel soignant extérieur et garantir ainsi la continuité des soins avec le programme Sud Santé. Ainsi, l’aide financière aux infirmiers recrutés dans un établissement privé en province Sud, se traduit par des avantages inclus dans deux types de « kit attractivité » proposé dont l’aide s’élève à 730 000 francs. L’aide versée sera complétée par la prime complémentaire « filières tension » pour le bénéficiaire éligible d’un montant de 500 000 francs, accordée aux infirmiers des filières IBODE (bloc opératoire) et IADE (anesthésiste). L’aide financière est soumise à l’engagement du ou des infirmiers à exercer sur le territoire durant une période minimum de 18 mois dans une structure de soin implantées en province Sud. Former et garder nos soignants , de nouveaux dispositifs L’accueil en 2025 de 15 stagiaires extérieurs (Calédoniens ou non) avec une indemnisation de 367 000 francs pour 15 semaines de stage, des billets d’avion et en échange un engagement d’un an dans un établissement de soin de la province Sud. Le soutien des Calédoniens en formation avec une bourse sur deux ans pour le diplôme d’État d’infirmier attribuée selon le niveau de ressources. Dix bourses seront attribuées cette année. Mieux orienter et accompagner vers les métiers du soin en partenariat avec les acteurs de la santé et de la formation. Parmi les pistes envisagées : permettre aux aides-soignants d’évoluer vers le métier d’infirmier via la formation continue, aider les demandeurs d’emploi à reprendre leurs études, valoriser la profession auprès des lycéens et proposer un accompagnement spécifique pour favoriser la réussite des étudiants.
20 SUD'MAG #24 | Mai 2025 En réponseàune réalitépréoccupanteoù41% des jeunes n’ont pas d’activités extrascolaires, la province Sud a lancé Clic&Mouv’ saison 3. Présenté au Centre d’Activités Nautique de la province Sud le 5 mars dernier, l’objectif est de lutter contre l’oisiveté et faciliter l’accès aux activités sportives et culturelles pour les jeunes de 5 à 17 ans. Clic &Mouv’ : investir dans le temps libre des jeunes C’est l’un des rares dispositifs qui a traversé la tempête sans accroc. Clic & Mouv’ permet chaque année aux jeunes, dorénavant de 5 à 17 ans, de bénéficier d’un crédit de 15 000 francs à utiliser pour des activités extrascolaires et en fonction de sa tranche d’âge : centre de vacances et de loisirs pour les plus jeunes, sport, musique, théâtre, arts plastiques, danse, ateliers scientifiques, séjours de vacances... pour les autres. L’idée est simple mais puissante : occuper intelligemment le temps libre des jeunes, créer du lien, prévenir l’ennui, encourager la curiosité. Alors que de nombreuses familles ont vu leurs revenus baisser en 2024, le maintien et l’élargissement de Clic & Mouv’ a permis à des milliers d’enfants de conserver un accès à des loisirs encadrés. Des opérateurs locaux, eux aussi fragilisés, ont pu compter sur ces inscriptions pour faire vivre leurs structures. Clic & Mouv’ devient ainsi un véritable levier social et économique, en plus d’un outil de prévention. Un Espace Jeunes numérique Face à la réduction des moyens, l’Espace Jeunes a été repensé pour devenir une plateforme 100 % numérique. Orientation, formations, bons plans, aides au logement, informations santé ou emploi... Tout est désormais centralisé en ligne. Et pour mieux toucher son public, la Province mise aussi sur les réseaux sociaux, en particulier TikTok et Instagram, où les formats courts et pédagogiques cartonnent. Loin de n’être qu’un site web, l’Espace Jeunes est devenu un réflexe pour toute une génération. Des campagnes thématiques y sont régulièrement mises en avant (mobilité internationale, métiers du soin, droits des étudiants...), et les équipes organisent des permanences dans les communes via des espaces numériques équipés. Un service public moderne, réactif, qui reste proche même à distance. Les bénéficiaires ne disposant pas de connexion internet pourront se rendre dans l’un des espaces publics numériques de la province Sud où ils seront accueillis par des agents formés pour les accompagner dans leur démarche. Cultiver l’avenir, faire respirer la jeunesse Dans un contexte budgétaire tendu, le choix de maintenir et d’encourager des dispositifs en faveur de la jeunesse n’a rien d’anodin. C’est un pari sur la jeunesse, sa capacité à se réinventer par l’éducation, la création et l’engagement. Une vision à long terme, où l’humain reste au cœur du projet collectif avec deux dispositifs phares : un Espace Jeunes 100% numérique et Clic’Mouv version XL en 2025.
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