26 SUD'MAG #24 | Mai 2025 Coûts de fonctionnement 2025 la Province face à l’équation budgétaire La province Sud a levé le voile sur les grandes masses de son budget de fonctionnement pour 2025. Derrière les chiffres, une réalité implacable : l’écrasante majorité des dépenses est désormais contrainte. Premier poste de dépense, l’enseignement concentre à lui seul plus d’un tiers du budget de fonctionnement de la collectivité. Et pour cause : la province Sud est présente dans tous les établissements scolaires publics et, de la maternelle au primaire, avec ses personnels dans les établissementspublics.Unappui qui passepar le soutien à l’installation de la climatisation dans les classes des collèges publics dont elle assure la construction et l’entretien, mais aussi les collèges privés dont elle finance les services de restauration et d’internat, dans les 3 internats provinciaux, et bientôt quatre avec celui à venir au Mont‑Dore. Enfin de la maternelle au post bac avec les bourses scolaires. Dans un territoire où l’école est un levier fondamental de développement et d’égalité des chances, ces dernières dépenses ont dues être maîtrisées en sollicitant une participation symbolique des familles. Deuxième grand bloc budgétaire : l’action sociale et la santé. Soutien aux personnes âgées, prise en charge du handicap, aides aux familles, subventions aux structures médico‑sociales : autant de dispositifs essentiels pour maintenir un minimum de solidarité sur le territoire. Des dépenses obligatoires, qui ne cessent d’augmenter à mesure que la population vieillit et que les besoins sociaux s’accroissent. Une administration qui tourne à plein régime Viennent ensuite les dépenses dites "générales" : ressources humaines, services administratifs, systèmes informatiques, gestion des bâtiments publics. « Des fonctions peu visibles mais indispensables pour faire tourner la machine. Nous avons souhaité être exemplaireset làaussidenouveauxeffortssont en cours. Sur la mandature, c’est 300 postes supprimés et des économies conséquentes sur notre fonctionnement quotidien » indique le secrétaire général Nicolas Pannier. LaProvincecontinuede soutenir sespolitiques publiques dans les domaines de la jeunesse, du sport, de la culture et de l’environnement. Mais les marges de manœuvre se réduisent. « Chaque franc dépensé est arbitré avec encore plus de soin, avec une priorité donnée à ce qui a un effet levier sur le terrain. » ajoute Nicolas Pannier. L’alerte est lancée Ce que révèle ce budget 2025, c’est une situation d’étranglement financier. Les recettes baissent, alors que les charges fixes s’alourdissent d’année en année. La masse salariale et les dépenses incompressibles absorbentpresquetoutelacapacitébudgétaire. Résultat : la Province alerte clairement sur un risque de blocage à court terme. Sans réforme notamment de la clé de répartition qui asphyxie la province qui abrite plus des ¾ des Calédoniens, sans nouveaux leviers de répartition des compétences, ce sont les investissements d’avenir qui pourraient être sacrifiés. Dans un territoire marqué par des crises successives – sociales, économiques, sécuritaires – la province Sud tente de maintenir le cap. Mais pour combien de temps encore ? Le total des charges de fonctionnement dépasse 43 milliards de francs en 2025. Cette somme ne laisse que peu de place pour les investissements nouveaux, qui dépendent de la capacité de la collectivité à continuer à rationaliser ses autres dépenses.
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