30 REINVENTER LA PROVINCE Routes provinciales, réparer les artères vitales du Sud C’est un chantier aussi discret qu’indispensable, et probablement l’un des plus attendus : la réparation du réseau routier provincial, fortement endommagé lors des émeutes de mai 2024, va enfin pouvoir démarrer. Montant estimé des travaux : 350 millions de francs. Une somme colossale, mais à la hauteur des dégâts constatés sur les axes structurants du Sud. Un réseau abimé, du col de la Pirogue à Yaté Lors des exactions qui ont paralysé la province Sud, le réseau routier a payé un lourd tribut. Routes creusées à la pelleteuse, glissières découpées, équipements de signalisation arrachés, éclairages publics détruits… Ces atteintes massives ont touché l’ensemble du territoire provincial, du Grand Nouméa jusqu’aux zones rurales. La Province a rapidement engagé un recensement des dommages via ses deux subdivisions routières — Nord et Sud — dont la ligne de partage se situe au col de la Pirogue. Chacune a chiffré les réparations nécessaires sur son secteur et sera responsable du suivi des travaux. Du bitume aux ouvrages d’art Le projet ne se limite pas à quelques rustines de goudron. Il prévoit la réfection des chaussées endommagées, le remplacement des glissières, des balises et de toute la signalisation arrachée ou vandalisée. Les systèmes d’éclairage public seront restaurés, tout comme certains ouvrages d’art dégradés, ponts ou buses compris. Un chantier d’envergure, à la fois technique et logistique, piloté par la maîtrise d’œuvre interne de la Province. Un financement 70 % État C'est le symbole d'un engagement attendu et demandé par la collectivité alors que ce volet n'était pas initialement prévu par l'État. La totalité des 350 millions de francs nécessaires à la remise en état ont fait l’objet d’une demande de subvention auprès de l’État. Une prise en charge intégrale est sollicitée au titre de l’aide exceptionnelle à la reconstruction post‑émeutes qui aura finalement été couverte à hauteur de 70 %. Lesétudeset lesconsultationsd’entreprises se poursuivent depuis 2024 et sur 2025. Les appels d’offres seront lancés dans la foulée, avec un début effectif des travaux dès la deuxième moitié de 2025. L’objectif est de finaliser l’ensemble des opérations au plus vite. Un défi conséquent quand on sait que certaines zones restent encore difficilement accessibles. Symbole cruel : la dernière grande infrastructure routière livrée par la province Sud — l’échangeur de Païta Nord — a été achevée en mai 2024, littéralement à la veille des émeutes. Une démonstration, s’il en fallait une, de la vitalité d’un service public provincial capable de porter de grands projets… et de les réparer aussitôt qu’ils sont attaqués. Réparer les routes, c’est bien plus qu’une question de circulation. C’est rétablir la continuité territoriale, permettre aux enfants d’aller à l’école, aux entreprises de livrer leurs produits, aux secours de passer sans entrave. C’est réancrer physiquement la présence de l’État et des institutions sur un sol qui a vacillé. En somme, c’est rouvrir le chemin d’un avenir commun.
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