Sud'Mag #025

Juin 2025 | SUD'MAG #25 15 ACTUALITÉS Samantha Facon, l’éclat d’une reconversion réussie Sam a fait de sa passion son métier, et de son salon, un cocon de douceur. Cette enfant du Caillou a bâti un espace à son image : chaleureux et humain. Soutenue par le dispositif Sud Pro, elle se relève des émeutes de mai 2024, plus déterminée que jamais à faire grandir son activité pour sublimer sa clientèle jusqu’au bout des ongles. Profondément attachée à la Nouvelle-Calédonie qui l’a vue naître, Sam a choisi d’y construire sa vie, portée par « l’univers du détail, de la beauté et du lien humain ». C’est d’abord seule qu’elle apprend les bases de la prothésie ongulaire : « Au début, je faisais ça juste pour moi, pour le plaisir… et puis c’est devenu une passion, une évidence. » Après un bac pro logistique à la CCI, elle décide de se former et enchaîne plusieurs stages. Très vite, elle comprend qu’elle ne veut pas seulement poser du vernis, mais offrir une parenthèse. « Je voulais que mes clientes se sentent bien. Comme si elles venaient boire un café chez une amie. » Dans son salon, on ne se sent jamais pressée. Chaque rendez-vous devient un moment suspendu, où Sam prend soin de ses clientes venues de toute la Calédonie. Beaucoup la suivent depuis ses débuts, fidèles, reconnaissantes, touchées par sa générosité, sa douceur et son professionnalisme. « Je travaille sur rendez-vous uniquement, pour vraiment prendre le temps avec chacune. J’ai à cœur de créer du lien et d’offrir un service de qualité, dans un cadre convivial et sécurisé. Je veux que chaque cliente reparte avec le sourire… et l’envie de revenir pour une nouvelle manucure. » Un choc, un soutien, un nouvel élan En mai 2024, son activité s’arrête brutalement. « Les exactions ont été un vrai choc. Moralement, c’était très dur. Le stress, l’inquiétude, l’insécurité de notre avenir… Tout cela a laissé des traces. Financièrement, mon activité a été complètement à l’arrêt pendant plusieurs semaines. » Plus de rendez‑vous, des annulations en cascade, des clientes elles‑mêmes affectées par la crise. Samantha venait tout juste d’investir dans du nouveau matériel. « J’ai eu des moments de découragement, comme beaucoup. Mais j’ai une petite fille, et je devais me battre pour elle aussi. J’ai choisi de garder espoir en notre pays et en son avenir. J’étais dans un état d’esprit combatif, et surtout, plein d’espoir. » Pour redémarrer, elle déménage dans un environnement plus sûr. C’est alors qu’elle découvre le dispositif Sud Pro sur les réseaux sociaux : « Un vrai coup de pouce », dit-elle, « qui a permis de donner plus de valeur et de professionnalisme à mon entreprise, à un moment où j’en avais vraiment besoin. » Grâce à cette aide, elle peut racheter un an de stock, investir dans de nouveaux meubles, retravailler sa communication et la signalétique de son enseigne. « Je ne savais pas si j’allais être éligible. Et puis on m’a accompagnée. Ça m’a redonné confiance. » Pour elle, au‑delà du soutien financier, il y a eu autre chose : « Ce n’était pas juste une aide, mais une reconnaissance, une valorisation de mon travail. Et ça, ça n’a pas de prix. » Aujourd’hui, Sam travaille aux côtés de Mireille, une consœur avec qui elle partage son salon. Les idées ne manquent pas : élargir les prestations, former, faire grandir son entreprise « sans jamais perdre cet esprit humain et accessible ». Et surtout, elle continue de croire en son île : « La Calédonie m’a vue grandir, comme plusieurs générations avant moi. Ma fille y est née. Mes racines sont là. C’est en cette Calédonie que je crois, en ce beau pays que nous sommes fiers d’appeler chez nous… et que nous ne sommes pas près de quitter. »

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