Sud'Mag #025

16 SUD'MAG #25 | Juin 2025 ACTUALITÉS Les déchets des émeutes, des cendres à la ressource Suite aux exactions de mai 2024, la province Sud a dû faire face à une montagne de décombres. Plutôt que d’enfouir ou d’exporter ces milliers de tonnes de déchets dont le coût aurait été prohibitif pour l’économie locale, la Collectivité a mis en place une stratégie proactive de valorisation. Dès les premières semaines suivant les exactions initiées en mai 2024, la province Sud a sorti les gants. Objectif : organiser au plus vite la collecte, le tri et le traitement de déchets d’une ampleur inédite. Ceux issus des bâtiments incendiés ou saccagés sur tout le territoire, mais aussi les véhicules. « Une cellule de crise mêlant acteurs publics et privés (chambres consulaires, FCBTP, cluster ACOTRED…) a été mise en place dès le 12 juin 2024 pour apporter une réponse rapide et évolutive, encore active aujourd’hui », précise Françoise Suvé, rapporteure de la commission de l'environnement et élue provinciale. Le cadre juridique a suivi avec l’adoption, le 12 septembre 2024, d’une délibération imposant la traçabilité des déchets issus des chantiers de déblaiement et lançant des filières de traitement adaptées. « Il fallait une réponse rapide, pragmatique, et coordonnée. C’est ce que nous avons mis en place, rappelle Nicolas Pannier, secrétaire général de la province Sud. Parmi les aménagements majeurs, on note la modification de l’arrêté de Gadji : une alvéole spécifique a été créée à Gadji pour recevoir les déchets brûlés, limitant les coûteux envois à l’export ». Koutio-Kouéta : un site clé Entre août 2024 et mars 2025, ce sont 68 visites de sites qui ont été menées par les agents de la DDDT pour accompagner les entreprises et vérifier la conformité des opérations. Des parcelles à Koutio‑Kouéta ont également été ouvertes à quatre entreprises pour stocker temporairement leurs déchets inertes (gravats, béton…), destinés à être revalorisés sur place, notamment par concassage. À l’ISD de Gadji, l’alvéole dédiée a réceptionné environ 3000 tonnes. L’entreprise EMC, quant à elle, a déjà traité plus de 5400 tonnes de ferrailles et 1 050 tonnes de véhicules incendiés. Sur la même période, 12 000 tonnes de déchets issus de 57 chantiers ont été déposées à Koutio-Kouéta. « Situé à Ducos, en bord de baie, le site de Koutio-Kouéta est un espace d’endigage réglementé, géré par la province Sud, dédié aux déchets inertes comme le béton, la caillasse ou les briques non polluées. Depuis 2018, les dépôts y sont encadrés par une tarification et un système de traçabilité et chaque entreprise doit remplir un bordereau de suivi (BSDI), et s’enregistrer dans un registre officiel », rappelle Françoise Suvé. Résultat : moins d’enfouissements sauvages, une meilleure valorisation des matériaux, et un site qui tourne à plein régime.

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