Juin 2025 | SUD'MAG #25 29 VIVRE MA PROVINCE Le réseau d’échouage provincial, un renforcement actif Face à la situation alarmante des dugongs en Nouvelle-Calédonie, la province Sud, aux côtés de ses partenaires, a souhaité accentuer ses efforts pour la protection des espèces marines à travers un réseau d’échouage provincial de plus en plus actif. Ce réseau vise à améliorer les capacités de réponse face aux échouages d’animaux marins. Trop souvent encore, les usagers du lagon ne savent pas vers qui se tourner lorsqu’ils trouvent un animal échoué. Pourtant, chaque information est précieuse : qu’il s’agisse d’un animal blessé, mort ou en difficulté, les signalements permettent non seulement d’envisager un sauvetage, mais aussi de mieux comprendre les causes de mortalité et d’évaluer l’état des populations. Fin 2022, le statut des dugongs est passé de « vulnérable » à « en danger d’extinction», car la population de l’espèce continue de décliner malgré les actions engagées depuis plusieurs années, passant de 2000 individus en 2003 à 400 en 2022. Pourtant, la Nouvelle-Calédonie abrite aujourd’hui la troisième plus grande population mondiale de dugongs. Elle se place derrière l’Australie et le Golfe Persique. L’espèce a déjà disparu de plusieurs pays, comme l’île Maurice, les Maldives ou encore la Chine, où elle a été déclarée éteinte en 2022. Dans ce contexte alarmant, la province Sud s’engage avec une feuille de route ambitieuse : renforcement des connaissances, lutte contre le braconnage, sensibilisation du public, et surtout, consolidation du réseau d’échouage. Ainsi, depuis 2023, plus de 120 bénévoles ont été formés dans le cadre de cette dynamique. Parmi eux : membres d’associations environnementales, agents des provinces, gendarmes, douaniers et vétérinaires. Ces acteurs sont aujourd’hui prêts à intervenir efficacement en cas de signalement. De plus, la participation de la province Sud et de vétérinaires locaux au 6e Symposium Australien sur les tortues marines (octobre 2024, Townsville) a permis de mettre en valeur les actions menées sur le terrain et d’échanger avec d’autres spécialistes de la région afin de renforcer ces initiatives. Au chevet des espèces en danger Localement, une réunion du réseau d’échouage s’est tenue le 20 mars dernier, rassemblant dix-huit membres issus de la formation niveau 1 de 2023, mais également de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), du Centre de coordination de sauvetage maritime de Nouvelle-Calédonie (COSS-NC), de la Société calédonienne d’ornithologie (SCO), de la Communauté du Pacifique Sud (CPS) ou encore de l’Aquarium des lagons. Cette rencontre a permis de dresser le bilan des échouages signalés en 2024 avec le sauvetage de 10 tortues qui ont été soignées et - quand cela était possible - relâchées en mer ; 1 pétrel de Gould, oiseau marin, retrouvé affaibli à Boulouparis, relâché après avoir reçu des soins. 1 tricot rayé bleu, serpent marin, échoué à Bourail, récupéré par la police municipale avant d’être relâché en mer. Même si tous les animaux signalés n’ont pas pu être sauvés, le réseau a pu récupérer 29 tortues marines, majoritairement des tortues vertes (Chelonia mydas), deux dugongs mâles (l’un victime d’une collision à Nouméa, l’autre d’une infection parasitaire à Païta) deux requins victimes de prises accidentelles dans les filets de pêche et un cachalot nain retrouvé en état de décomposition avancée au Mont‑Dore. Le message reste clair : chaque signalement compte. Chaque animal peut faire la différence pour la survie de son espèce. Trois types de formations ont été mises en place Une formation de niveau 1 destinée auxmembres d’associations œuvrant pour la protection de l’environnement, axée sur les premiers gestes et bons réflexes à adopter face à un animal en détresse pour essayer de lemaintenir en vie. Une formation de niveau 2 à l’attention des services opérationnels (gardes nature provinciaux, gardes champêtres, Gendarmerie Nationale, DSCGR, personnel de l’Aquariumdes Lagons, etc.) susceptibles d’intervenir selon les situations (remise à l’eau, collecte dematériels génétiques, etc.). Une formation de niveau 3 spécifiquement conçue pour les vétérinaires du territoire pour les former à la pratique de nécropsies (autopsie pratiquée sur un animal) sur les animaux sa vages.
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