GRATUIT L'ACTUALITÉ DE LA PROVINCE SUD www.sudmag.nc | #026 | Juillet 2025 ENVIRONNEMENT Préserver pour mieux valoriser
| 3 ÉDITO RESPONSABLE DE LA PUBLICATION : Soni a Backès | RÉDACTEUR EN CHEF : Ni col as Pannier. RÉDACTION : Di rect ion de l a communi cat ion de l a prov ince Sud. PHOTOS : Ni co l as Bonneau , Fabr i ce Wenge r. Ma r t i a l Dosdane. Ni co l as Pe t i t MONTAGE : Di r ec t i on du sys t ème d ' i n f orma t i on e t du numé r i que (DS IN) , Com' Kr i s. I MP R E S S I O N : 3 5 0 0 0 e x e m p l a i r e s - E I P É d i t i o n s & I m p r e s s i o n s d u P a c i f i q u e , s u r d u p a p i e r g é r é d u r a b l e m e n t F S C | I S S N 2 4 9 7 - 6 9 0 3 . RETROUVEZ-NOUS EN LIGNE Toute l’actualité de la province Sud à tout moment, disponible sur votre ordinateur, tablette et smartphone : sudmag.nc Dites-nous ce que vous en pensez ! Donnez-nous votre avis sur le SudMag que vous avez entre les mains afin que les prochains numéros répondent toujours à vos attentes. Formulaire en ligne : province-sud.nc/form/suggestion-sudmag Juillet 2025 | SUD'MAG #26 Nous n’aidons pas pour aider, nous aidons pour construire. Relancer notre économie sans exclure. Soutenir l’initiative locale sans tomber dans l’assistanat. Offrir de la simplicité dans une Nouvelle-Calédonie devenue complexe. C’est le pari que nous avons fait avec Sud Pro. Un pari audacieux, mais nécessaire. Dès le départ, notre objectif était clair : permettre aux patentés, aux très petites entreprises – souvent les plus vulnérables en période de crise – d’accéder rapidement à des commandes, à des marchés, à de la trésorerie. Non pas par des aides aveugles, mais par un mécanisme structurant : la mise en relation directe, et la bonification ciblée des échanges économiques. Cette vision pragmatique porte déjà ses fruits. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 9 000 structures référencées, 1,2 milliard de francs injectés, des millions de francs échangés entre professionnels sans même recourir à une aide publique. C’est toute une économie de proximité qui se remet en mouvement, dans une logique de solidarité entrepreneuriale. Mais au-delà des chiffres, il y a une volonté politique. Celle de faire évoluer nos pratiques. Avec Sud Pro, nous avons également fait bouger les lignes de la commande publique. En ouvrant l’accès à des marchés simplifiés, nous avons permis à nos entreprises locales de montrer leur savoir-faire, là où hier encore, elles pouvaient se sentir éloignées de ces opportunités. C’est une transformation profonde, qui vise à réconcilier efficacité économique et ancrage territorial. Les semaines qui se profilent verront une nouvelle étape : un CréditSud plus ciblé, plus stratégique, au service des filières d’avenir. Car oui, notre responsabilité est aussi d’orienter, de soutenir les secteurs qui préparent la province Sud de demain : agriculture, BTP, numérique, production locale. Faire confiance à nos petites entreprises, c’est faire confiance à notre territoire. Et cette confiance, nous la renouvelons pleinement. Sonia Backès, présidente de l’assemblée de la province Sud.
4 | #26La lettre d’information de la province Sud pour rester informé chaque semaine Abonnez-vous en suivant le lien : province-sud.nc/mon-compte SOMMAIRE SUD'MAG #26 | Juillet 2025 Ambition Vers une politique publique provinciale sur le climat Ambition 5. ZOOM SUR 6. AMBITION Vers une politique publique provinciale sur le climat 8. Mangroves en action Un plan ambitieux pour 2030 9. Grand Lagon Sud, 10 ans pour préserver un joyau calédonien 10. Les gardes-nature de la province Sud 11. Les Ambassadeurs de la province Sud 12. Un cap renforcé pour une gestion durable des déchets 14. ACTUALITÉS Les inscriptions scolaires dématérialisées 16. La santé mentale au cœur de la jeunesse 17. La province Sud s’engage en faveur de l’insertion professionnelle avec le soutien de l’État 18. VIE D'UNE COMMUNE Le Mont-Dore en plein essor 20. VIVRE MA PROVINCE Hanvie, pour une société plus inclusive 21. Sur le terrain 24. LES PHOTOS DU MOIS 26. LES VIDÉOS DU MOIS 28. Le portrait 30. Salon du tourisme, retour à Brunelet Vivre ma province Les gardes-nature de la province Sud Portrait de Kevin Delefortrie 6. 10. 28.
Juillet 2025 | SUD'MAG #26 | 5 ZOOM SUR SUD PRO, le tremplin des TPE qui veulent avancer Àcompter du 31 juillet 2025, « Sud Pro revient avec de nouvelles perspectives », a annoncé la présidente Sonia Backès, aux côtés de Naïa Wateou, présidente de la commission du développement économique. À ce jour, plus de 9 400 TPE et patentés sont inscrits sur la plateforme. 8 546 entreprises ont été soutenues et 5 229 projets financés. Des résultats salués par Sonia Backès : « Ces CréditSud ont redonné de l’espoir à beaucoup. Pour certains, cela a permis de régler des cotisations RUAMM, pour d’autres, les impôts… Cela a redonné un peu de souffle aux TPE et patentés qui avaient été les grands oubliés et cela a permis une logique vertueuse : j’achète localement et je crée de l’activité. » Derrière ces chiffres, une réalité : celle d’un tissu entrepreneurial calédonien dense, souvent fragile, mais résilient. Grâce aux CréditSud, dispositif d’aide adossé à la plateforme, ce sont 1,2 milliard de francs qui ont déjà été injectés dans l’économie réelle. Ce système de bonification, fondé sur une logique de facturation entre professionnels référencés, a permis de fluidifier la commande, d’éviter les intermédiaires et de générer des bonus profitant directement aux entreprises locales. En 4 phases Le secteur du commerce est, sans surprise, le grand bénéficiaire de ce coup de pouce : 715 millions de francs, soit près des deux tiers du budget total, y ont été dépensés. « La rapidité du dispositif a favorisé les secteurs où les devis sont les plus faciles à produire », observe Raphaël Larvor, directeur du développement économique et du tourisme. Mais cela évolue. Consciente des limites du dispositif dans sa première phase – notamment le risque de concentration sur certains secteurs – la province Sud affine aujourd’hui sa stratégie. Elle prévoit de reconduire CréditSud à compter du 31 juillet prochain, en le ciblant plus finement. Quatre sessions sont déjà programmées, avec 120millions de francs par session, à destination de secteurs prioritaires : BTP, production, développement de l’agriculture, services numériques (hors matériel). L’enjeu est clair : rediriger les fonds vers des filières porteuses de transformation. La commande publique intégrée En parallèle, Sud Pro devient un outil de transformation des achats publics. Fini les consultations réservées aux gros opérateurs. Pour tous les besoins publics inférieurs à 10 millions de francs (hors taxe), la province Sud propose désormais une procédure simplifiée via la plateforme. Une évolution majeure qui permet aux petites structures locales d’accéder à toutes les consultations lancées par la collectivité. Cette évolution vers une économie plus inclusive s’accompagne d’un changement de posture : la Collectivité ne se contente plus d’aider, elle organise les conditions de la montée en compétences. À ce jour, plus de 3 300 TPE et patentés inscrits n’ont pas encore utilisé leurs CréditSud. Autant d’acteurs économiques à accompagner dans les mois à venir. Et la mise en relation des entreprises inscrites dans Sud Pro, c’est déjà plusieurs millions de francs de commandes privées réalisées. Créée dans le sillage des crises économiques et sanitaires, la plateforme Sud Pro est désormais devenue un levier incontournable pour les très petites entreprises et les patentés de la province Sud. Objectif ? Soutenir l’économie locale de manière ciblée, rapide et concrète et mettre en relations les entreprises. Trois mois après son lancement, les résultats confirment son efficacité. Et la dynamique ne fait que commencer. EN CHIFFRES 9 413 entreprises et patentés inscrits sur Sud Pro 1,2 milliard F de budget global engagé 715 millions F dépensés dans le secteur du commerce 286 factures rejetées, pour un total de 25,6 millions F 97 % des bonus générés proviennent de facturations entre petites entreprises 4 sessions CréditSud programmées entre juillet et octobre 2025 3 317 inscrits n’ont pas encore utilisé leurs CréditSud Cinq secteurs ciblés À partir du 31 juillet 2025, cinq secteurs d’activité seront prioritairement soutenus : • Le BTP • La Production et fabrication • Les Services • Le Numérique (hors vente de matériel) • Le développement de l’agriculture et la pêche Et ce afin de financer « des investissements ouverts à ceux qui n’ont pas encore utilisé leurs CréditSud » comme l’indique Charlène Gautier, cheffe de service à la Direction du développement économique et du tourisme. Les 4 sessions en dates ✓ 31 juillet ✓ 21 août ✓ 12 septembre ✓ 4 octobre
6 | SUD'MAG #26 | Juillet 2025 Le changement climatique n’est plus un risque à anticiper : c’est une réalité à laquelle la province Sud est déjà confrontée. Hausse des températures, montée des eaux, sécheresses prolongées, feux de forêt plus intenses… Ces dernières années, les événements extrêmes se multiplient, affectant à la fois la biodiversité, les infrastructures et les conditions de vie des habitants. Dans ce contexte, la province Sud a déjà amorcé un virage stratégique : faire du climat un axe structurant de sa politique publique mais dans une logique pragmatique de soutien, d’adaptation et de transformation, bien loin des injonctions de l’écologie punitive incarnée par certains. « Il ne s’agit pas de saupoudrer des nouvelles actions ponctuelles. Nous faisons le choix de penser un système qui s’adate, en transversalité, affirme Françoise Suvé, rapporteur de la commission de l’environnement et élue provinciale. Le climat affecte toutes les dimensions de la vie locale. Notre réponse doit être à la hauteur. » Plan de conservation des récifs, lutte contre les espèces invasives, valorisation des savoirs écologiques traditionnels, soutien à une agriculture plus sobre en eau…Les initiatives se structurent. « La biodiversité terrestre ou marinen’estpasunluxe, c’estune infrastructure vitale. Quand les récifs meurent, c’est la pêche qui décline, c’est le lagon qui s’appauvrit, rappelle Frédéric Gimat, directeur adjoint de la Direction du développement durable des territoires de la province Sud (DDDT). La perte de biodiversité, la dégradation des récifs coralliens et la sécheresse agricole exigent des politiques coordonnées en matière de restauration des écosystèmes, de protection des zones marines et de transition vers une agriculturedurable ». Cela inclut lagestiondes aires marines protégées, le développement de cultures résilientes et la lutte contre les espèces envahissantes, dans une optique de préservation des moyens de subsistance liés à la pêche, au tourisme et à l’agriculture. Concrètement, cela se traduit par la surveillance accrue des zones marines protégées, la restauration des mangroves et des forêts sèches, ou encore des aides à l’expérimentation de nouvelles cultures moins gourmandes en eau. Ces efforts visent à éviter l’effondrement silencieux de services écosystémiques essentiels, et à sauvegarder les conditions d’une économie vivable demain. L'aménagement face au climat L’aménagement du territoire constitue un autre pilier essentiel de cette politique intégrée. Les infrastructures doivent être repensées à la lumière des risques climatiques : montée des eaux, inondations, glissements de terrain. Cela passe par l’investissement dans des infrastructures résilientes (digues, routes adaptées), une planification territoriale maîtrisée, et l’orientation des investissements vers des zones conçues pour résister aux aléas. Vers une POLITIQUE PUBLIQUE PROVINCIALE SUR LE CLIMAT
Juillet 2025 | SUD'MAG #26 | 7 AMBITION La gestion des risques fonciers et la mise en place de systèmes d’assurance innovants sont également indispensables pour sécuriser le développement. Chaque saison chaude semble désormais battre un record. Et avec elle, son lot de glissements de terrain, d’habitations évacuées, de routes coupées. « Nous devons prévenir les risques et planifier le territoire en intégrant les nouvelles données climatiques », résume Franck Ladrech, directeur adjoint de l’aménagement, de l’équipement et des moyens. Des diagnostics sont en cours pour revoir les zonages de certaines communes exposées à la montée des eaux ou à l’érosion littorale. L’objectif est d’anticiper : réorienter les implantations, relocaliser certains services essentiels, renforcer les ouvrages de protection quand c’est souhaitable… Mais aussi accepter parfois de renaturer certaines zones devenues trop dangereuses. Le foncier doit évoluer, tout comme les logiques de développement. La Province explore ainsi des mécanismes de couverture adaptés aux petits producteurs, aux artisans ou aux structures touristiques exposées. Une économie à transformer Enfin, le soutien à un développement économique durable et résilient vient compléter cette démarche. Les entreprises doivent être accompagnées dans l’adaptation de leurs infrastructures et de leurs pratiques, notamment par la formation, la gestion de crise et l’innovation. La résilience des chaînes d’approvisionnement, la promotion des circuits courts, ainsi que la stimulation de l’entrepreneuriat local à travers des appels à projets ou un appui administratif renforcé, sont autant de leviers à activer pour renforcer l’économie face aux dérèglements climatiques. Cette convergence d’actions, fondée sur la complémentarité des secteurs, dessine les contours d’une véritable politique publique cadre pour la province Sud. Comment maintenir l’activité économique sans dépendre de chaînes d’approvisionnement longues et vulnérables ? Comment éviter que les plus petites entreprises soient les premières à sombrer en cas de cyclone ou d’inondation ? Pour la province Sud, la réponse passe par un accompagnement renforcé des filières locales. Appui technique, guichets uniques pour les démarches, aides à la digitalisation, formations ciblées… Le climat devient une composante centrale du développement économique. « Il faut bâtir une économie de proximité, robuste, ancrée dans le territoire et capable de rebondir », insiste Lionnel Brinon, rapporteur de la commission du développement rural et élu provincial. Cela implique aussi de soutenir l’innovation, les nouveaux modèles de production, et les projets à impact. Les démarches écoresponsables, jusqu’ici perçues comme accessoires, deviennent aujourd’hui une condition de survie pour certains acteurs. 3 QUESTIONS À Christophe Vergès, secrétaire général adjoint de la province Sud Pourquoi la préservation est-elle devenue un axe structurant de votre politique environnementale ? Parce qu’on ne peut plus se contenter de réparer les dégâts. Les incendies, l’érosion, la perte de biodiversité impactent directement notre économie et la qualité de vie des Calédoniens. Préserver, c’est anticiper : éviter l’effondrement silencieux de notre biodiversité, et garantir un avenir plus sûr. C’est aussi agir avec logique et faire en sorte que la population adhère à une démarche positive. Comment concilier protection de l’environnement et développement économique ? La clé, c’est d’en faire des leviers conjoints. Le plan mangrove, par exemple, valorise les services écosystémiques (protection du littoral, nurseries pour la faune) tout en soutenant la pêche durable et l’écotourisme. Même approche pour le schéma déchets : transformer les déchets en ressources, créer de l'emploi de proximité et réduire l’empreinte environnementale. C’est gagnant-gagnant. Quelle est la prochaine étape majeure ? Accélérer sur l’économie circulaire et la restauration des milieux. Le schéma de gestion des déchets, le reboisement et la gestion du Grand Lagon Sud posent les fondations. Nous devons maintenant renforcer la résilience face au climat et mobiliser tous les acteurs (communes, entreprises, citoyens) autour d’une même exigence : préserver et anticiper pour mieux gérer et préserver notre esprit pionnier. 163 500 hectares C’est la surface couverte aujourd’hui par les récifs dans le lagon sud-ouest de la province Sud, un espace vital pour la biodiversité marine et la protection du littoral. 1 135 653 hectares C’est l’étendue des 56 aires protégées marines et terrestres en Province, soit 39% du territoire provincial 366 787 plants C’est le nombre d’arbres plantés depuis 2020 dans le cadre de la stratégie Forêt d’avenir signée par la province Sud et ses 10 ambassadeurs.
8 | SUD'MAG #26 | Juillet 2025 La province Sud comptabilise 14 800 ha de mangrove (40% des mangroves de Nouvelle-Calédonie, 17% des mangroves ultramarines et 0,1% des mangroves mondiales) protégée en tant qu’écosystème d’intérêt patrimonial dans son code de l’Environnement. Établi en 2023, le plan d’action mangrove (PAM) 2030 vise la préservation durable de cet écosystème clé qui reste menacé par l’urbanisation, la pollution, le remblaiement et les effets du changement climatique. La démarche repose sur une co-construction avec les parties prenantes (collectivités, associations, scientifiques, usagers) à travers des ateliers dédiés aux mangroves urbaines et rurales, un accord-cadre entre parties prenantes pour leur préservation (province Sud, communes de Païta, Dumbéa, Nouméa, Mont-Dore, Université de la Nouvelle-Calédonie) et un comité de suivi sous l’égide de l’Université de la Nouvelle-Calédonie. Ce plan est synthétisé par l’aphorisme « à l’horizon 2030, les surfaces des mangroves de la province Sud ont été conservées voire augmentées, leur fonctionnement préservé voire amélioré et leurs usages gérés durablement, en concertation avec l’ensemble des parties prenantes ». Concrètement, le PAM 2030 s’articule autour de divers chantiers (réalisés, en cours et projetés) de restauration de mangroves urbaines dégradées (appui Office français de la biodiversité du Fonds vert), la gestion des pressions et pollutions diffuses (issues de l’agriculture et aquaculture, des eauxurbaines et des déchets) et la valorisation des services écosystémiques rendus par les mangroves (protection contre l’érosion, nurseries pour la faune marine, séquestration du carbone) ou l’utilisation des palétuviers pour préserver les littoraux via le programme PEBACC+ financé par Initiative KIWA (Agence française de développement et Fonds français pour l’environnement mondial). Le PAM 2030 s’appuie également sur la mise en place de protocoles de suivi scientifique pour évaluer l’état de santé des mangroves et mesurer l’efficacité des actions engagées, en partenariat avec l’Université de la NouvelleCalédonie et l’IRD. Il intègre également des actions citoyennes en accompagnement d’associations partenaires (plantations, ramassages de déchets), des opérations d’éducation et de sensibilisation, le développement d’outils de communication avec l’appui de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et son Réseau d’observation des mangroves (ROM), ainsi que le soutien à la pêche et à l’aquaculture durable et à l’écotourisme. L’objectif est de renforcer la résilience des mangroves face à la montée du niveau de la mer et aux événements climatiques extrêmes, tout en assurant leur pérennité pour les générations futures. MANGROVES EN ACTION Un plan ambitieux pour 2030
Juillet 2025 | SUD'MAG #26 | 9 AMBITION Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2008, le Grand Lagon Sud (GLS) est un trésor écologique et paysager de 672 607 hectares, où cohabitent récifs coralliens, et espèces emblématiques comme les oiseaux marins, les tortues marines ou les baleines à bosse. Cette carte postale est soumise à de nombreux facteurs d’influence : pêche, mine et métallurgie, incendies, tourisme et plaisance, espèces envahissantes et dérèglement climatique... Pour conserver ce patrimoine naturel exceptionnel, la province Sud vient d’adopter un second plan de gestion (2025-2034) construit demanière participative avec scientifiques, élus, comités de gestion locaux, associations environnementales, opérateurs touristiques et économiques et usagers du lagon. Son objectif : « préserver la valeur universelle exceptionnelle du site, condition de son maintien au patrimoine mondial, tout en assurant un développement durable ». Si cette valeur venait à être altérée ou compromise, le site pourrait perdre son statut de bien inscrit au patrimoine mondial. « La préservation de l’environnement ne se faisant pas au détriment des populations locales, ce plan de gestion permet des activités économiques, sociales et culturelles compatibles avec la conservation du site » indique Christiane Verger, membre de la commission de l’environnement et élue provinciale. Le document se décline en quatre grands objectifs à long terme : préserver le patrimoine terrestre (flore micro-endémique, forêts, reptiles, bulimes), conserver la biodiversité marine (tortues, oiseaux marins, baleines, récifs), encadrer les usages (pêche, plaisance, tourisme), et renforcer l’appropriation locale. Une évaluation est prévue à mi-parcours, en 2028. La méthode d’élaboration, fondée sur des ateliers Moroni mêlant savoirs scientifiques et vécus locaux, a permis de caractériser les enjeux cruciaux du site : les récifs coralliens, les paysages pittoresques, les espèces rares et menacées, mais aussi les pressions et les menaces diffuses comme les incendies ou le dérèglement climatique. Un zonage par secteurs (Goro, île des Pins, île Ouen, Corne Sud, réserve naturelle intégrale Yves Merlet, etc.) permet d’adapter les mesures aux réalités du terrain. Des défis subsistent et appellent à l’action collective : poursuivre l’acquisition de connaissances scientifiques, sur les habitats, les espèces marines remarquables et les ressources halieutiques. Le changement climatique, avec ses effets concrets sur la résilience de cet écosystème remarquable, impose également une vigilance renforcée. Dans cet environnement d’exception, chaque effort compte : ici, la biodiversité n’est pas un simple paysage, elle est au cœur de l’équilibre et du futur du territoire. GRAND LAGON SUD, 10 ans pour préserver un joyau calédonien Les CHIFFRES clés du parc 672 607 ha de superficie totale 17 088 ha en réserve intégrale (Yves Merlet) 314 500 ha inscrits au patrimoine mondial 14 espèces d’oiseaux marins nicheurs 250 pontes de tortues grosse tête en 2021 1 311 ha de réserve saisonnière (Grand Port) Des espèces sous haute surveillance • Bulimes de l’île des Pins, endémiques et menacés • Phoboscincus bocourti, scinque géant quasi-mythique. • Tortues marines : une zone d’alimentation pour les vertes, un site majeur de ponte pour les grosse tête (pour 30% de la population du Pacifique Sud). • Puffins : 95 000 terriers actifs sur l’îlot Kutomo. • Baleines à bosse : site majeur de reproduction d’une des plus petites populations du monde. Des pressions et des menaces présentes • Incendies (notamment sur la zone tampon terrestre de l’île des Pins) • Espèces invasives (rats, chats harets, chiens ensauvagés, pins des Caraïbes) • Érosion côtière accélérée par le dérèglement climatique • Braconnage • Sédimentation • Mauvaises pratiques de pêche
10 | SUD'MAG #26 | Juillet 2025 Sur terre comme en mer, ils veillent sans relâche. Les 14 gardes-nature de la province Sud constituent un maillon essentiel de la protection de l’environnement en NouvelleCalédonie. Leur engagement quotidien, souvent discret, est pourtant décisif pour préserver un patrimoine naturel d’une richesse exceptionnelle. Répartis sur quatre antennes opérationnelles (Nouméa, Païta, La Foa et Bourail) ces professionnels interviennent toute l’année, de jour comme de nuit. Leur large périmètre d’action, du nord au sud de la Province, est couvert grâce à une flotte terrestre et nautique performante. Sept moyens nautiques principaux et plusieurs embarcations de proximité leur permettent d’assurer des interventions rapides et ciblées, que ce soit en mer, sur le littoral ou dans les zones protégées. Une mission en 3 axes D’abord, la sensibilisation. Chaque année, plus de 10 000 personnes sont informées et sensibilisées à la protection des espèces menacées (tortues marines, dugongs, baleines, oiseaux), ainsi qu’à la réglementation des aires protégées et aux règles encadrant la pêche et la chasse. Cette action pédagogique se décline également lors des foires et des carrefours des métiers, où les gardes-nature vont à la rencontre du public. Le second volet de leur action est la surveillance et le contrôle. Ils veillent à la bonne application de la réglementation environnementale et dressent chaque année entre 100 et 150 procès-verbaux. Ce travail se fait en étroite collaboration avec la Gendarmerie nationale de NouvelleCalédonie, dans un souci d’efficacité et de complémentarité des moyens. Enfin, leur rôle est aussi d’assurer la coordination et la valorisation des actions de protection. L’organisation structurée de ce dispositif permet de mutualiser les compétences, de renforcer la présence sur le terrain et de contribuer activement à la préservation durable des écosystèmes calédoniens. Au-delà de ces trois grands piliers, les gardesnature participent à de nombreuses actions spécifiques. Ils réalisent un suivi rigoureux des espèces protégées : comptage tous les quinze jours des oiseaux marins pendant l’été, suivi annuel des roussettes sur des sites référents en septembre, suivi des baleines de juin à septembre et surveillance des échouages d’espèces protégées sur l’ensemble du territoire provincial. Chaqueannée,plusd’unedizainedestagiaires rejoignent les antennes pour se former aux thématiques liées aux compétences de la province Sud, de la préservation des espèces à la réglementation de la pêche. Enfin, la répartition équilibrée de la flotte provinciale sur le territoire permet aux gardes-nature d’être sollicités pour des missions dépassant leur cœur de métier, comme la recherche de personnes disparues en mer. Ces sentinelles discrètes incarnent, au quotidien, l’engagement concret de la collectivité pour protéger et transmettre aux générations futures un environnement unique. PARTOUT OÙ VEILLENT les gardes-nature de la province Sud
Juillet 2025 | SUD'MAG #26 | 11 AMBITION Depuis près de dix ans,, un réseau d’opérateurs touristiques et nautiques s’engage aux côtés de la province Sud pour préserver l’un des joyaux de la Nouvelle-Calédonie : le lagon. Baptisés Ambassadeurs du lagon, ces professionnels formés et signataires d’une charte dédiée œuvrent au quotidien pour informer, sensibiliser et accompagner les usagers dans le respect de cet environnement marin unique. Parmi les nombreux acteurs qui se mobilisent au quotidien pour sauver et restaurer les forêts calédoniennes, les associations environnementales sont très actives et contribuent à la restauration des écosystèmes et la sensibilisation des publics. C’est pourquoi il leur été proposé de s’associer à l’effort provincial et de porter la voix des forêts et des citoyens en tant qu’Ambassadeurs de la forêt. Douze d’entres elles ont répondu à l’appel et choisi de co-construire avec la province Sud une politique de reboisement à la hauteur de l’enjeu. Les ambassadeurs sont des opérateurs touristiques et nautiques exerçant en province Sud : taxis boat, clubs de plongée, charter, détenteurs d’AOT. Le titre d’ambassadeur est nominatif, non cessible, et d’une durée de quatre ans renouvelable. Une fois formés, ces ambassadeurs s’engagent à informer et faire de la prévention pour protéger l’environnement marin auprès des usagers du lagon, dans le respect des réglementations et des principes édictés par la charte dont ils sont signataires. « Chaque année, des formations gratuites dispensées par les gardes-nature et le service de gestion des aires protégées de la province Sud permettent à de nouveaux opérateurs touristiques d’intégrer le réseau des ambassadeurs du lagon. À travers ce dispositif, ces derniers s’engagent auprès de la Province pour la protection du lagon. Cette année, le réseau regroupe 48 opérateurs nautiques » indique Françoise Suvé, rapporteur de la commission de l’environnement et élue provinciale. Depuis 2023, dans une volonté de faire de la préservation et de la valorisation des milieux naturels des leviers de développement économique durable, la province Sud a intégré son offre de formation d’ambassadeurs du lagon dans le Programme de professionnalisation des acteurs du tourisme (PPAT). Au terme des 4 années, chaque Ambassadeur doit s’inscrire à une formation de recyclage, plus courte que la version initiale, lui rappelant les fondamentaux de la réglementation, les éventuelles nouveautés, et permettant d’échanger sur le statut d’Ambassadeur. Ce recyclage est indispensable pour maintenir son titre d’Ambassadeur du Lagon. Face à l’alerte rouge que constituent les pertes annuelles de surfaces forestières en Nouvelle-Calédonie (feux, espèces envahissantes, défrichages), la province Sud a décidé de réagir par une politique volontariste et ambitieuse. Depuis 2020, une stratégie de reboisement est mise en œuvre avec un objectif central : inverser la tendance et remettre l’arbre au cœur des paysages et des usages. Aux côtés des ambassadeurs, scientifiques, collectivités locales, associations, agriculteurs, pépiniéristes et botanistes, la collectivité entend fédérer les énergies pour restaurer un patrimoine naturel essentiel et préserver l’exceptionnelle biodiversité calédonienne. La Nouvelle-Calédonie fait en effet partie des 35 « hot spot »mondiaux de biodiversité. Une richessebiologiqueprécieuse,maisgravement menacée par les activités humaines. Face à cette urgence sociétale, la Province mène une politique environnementale ambitieuse et structurée, renforcée aujourd’hui par ce projet de reboisement. Les forêts calédoniennes (qu’il s’agisse de forêt sèche, forêt rivulaire, mangroves, forêt humide, maquis minier ou para-forestier) assurent de multiples fonctions vitales : lutte contre le changement climatique par l’absorption du CO2, protection des sols, préservation de la ressource en eau, maintien d’un cadre de vie sain, apport de ressources pour les populations (bois, alimentation, écotourisme, culture). EN MER… Préserver le lagon … ET SUR TERRE Renouer avec l’arbre
12 | SUD'MAG #26 | Juillet 2025 Face aux défis environnementaux croissants et à l’urgence d’un développement plus sobre, la province Sud a musclé sa stratégie avec le Schéma provincial de prévention et de gestion des déchets (SPPGD) 2023-2027. Au-delà du traitement, ce nouveau cadre d’action a résolument engagé le territoire provincial sur la voie de l’économie circulaire, avec quatre leviers prioritaires : sobriété, gestion, innovation, exemplarité. Et un objectif affiché : faire des déchets une ressource au service de la résilience. « Nous devons changer de paradigme : gérer les déchets, c’est avant tout prévenir leur production et maximiser leur valorisation, au bénéfice de notre environnement, mais aussi de notre tissu économique local. », insiste Françoise Suvé, rapporteure de la commission de l’environnement et élue provinciale. Une volonté qui inscrit le SPPGD dans la continuité du précédent plan, tout en amplifiant la portée des actions : 17 objectifs opérationnels, des ambitions élargies à l’inclusion sociale, au développement économiqueetàlapréservationdesressources naturelles. En 2022, près de 89 000 tonnes de déchets ménagers et assimilés ont été produites sur le territoire. Un volume encore trop élevé, Un volume encore trop élevé, que ce schéma ambitionne de diminuer de 10% d’ici 2027 grâce à des politiques intégrées. Produire moins, réutiliser plus Premier axe structurant du SPPGD : faire de la sobriété un moteur de compétitivité. Il s’agit de promouvoir la réparation, la réutilisationet l’économie de la fonctionnalité. « La durée de vie des objets est devenue un enjeu stratégique. Moins jeter, c’est aussi moins dépendre. C’est en réalité une question de bon sens, surtout quand on vit sur un archipel comme le nôtre, au milieu du Pacifique. Nous sommes un territoire développé, mais nous devons accompagner l’ensemble des Calédoniens sur cette prise de conscience collective », rappelle Françoise Suvé. Le territoire ambitionne notamment de développer un fonds pour le réemploi et la réparation, pour accompagner le secteur et le développement d’activités innovante. Parmi les projets phares : la création d’un « supermarché inversé » où les usagers peuvent déposer, échanger ou récupérer des objets. Une symbolique forte : celle d’un modèle de consommation qui mise sur la solidarité et la préservation des ressources. Autre chantier majeur : l’accompagnement d’une ressourcerie dédiée au BTP, un secteur générateur de volumes importants. Ce projet vise à mieux identifier les gisements, créer des « matériaux-thèques » et favoriser la réutilisation dans les chantiers locaux. Créer de la valeur Pour ce deuxième pilier, la province Sud projette de réglementer la filière des déchets de peinture, et ainsi agir sur les déchets d’emballages et de produits qui peuvent être extrêmement polluants. En parallèle, elle accompagnera les études portant sur une solution de traitement local des déchets dangereux. Elle vise également à encadrer la filière des Navires Hors d’Usage (NHU) et mieux gérer les déchets du littoral via des filières de gestion règlementées REP, ou à travers l’accompagnement des acteurs économiques Un cap renforcé pour une GESTION DURABLE DES DÉCHETS
Juillet 2025 | SUD'MAG #26 | 13 AMBITION ,, du littoral, caractériser ces gisements et définir les bonnes pratiques de gestion. Des leviers concrets pour l’économie circulaire Le troisième pilier du SPPGD parie sur l’innovation comme catalyseur de transformation. À la clé : bourses à l’innovation, espaces collaboratifs, et soutien auxdémarchesexpérimentales.« L’innovation n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Sans elle, pas de changement d’échelle. », estime Christiane Verger, membre de la commission de l’environnement et élue provinciale. Un financement dédié à l’économie circulaire va reprendre pour accompagner les premières étapes de projets innovants : études de marché, prototypage, structuration des modèles économiques… Objectif : lever les freins à l’émergence de nouvelles filières. La Province mise aussi sur le développement des tiers-lieux pour favoriser l’échange de bonnes pratiques entre collectivités, entreprises et porteurs de projets. Autre piste à l’étude : l’intégration du numérique dans la gestion des déchets, notamment pour tracer les flux ou optimiser les collectes. NOUS NE POUVONS PAS ATTENDRE DES CITOYENS QU’ILS CHANGENT DE COMPORTEMENT SI LES COLLECTIVITÉS N’EN FONT PAS LA DÉMONSTRATION Exemplarité : collectivités et entreprises en première ligne Quatrième axe stratégique : montrer l’exemple, en particulier au sein des institutions publiques et des grands acteurs économiques. « Nous ne pouvons pas attendre des citoyens qu’ils changent de comportement si les collectivités n’en font pas la démonstration, rappelle Françoise Suvé. Cela passe par l’élaboration d’une charte inter-collectivités sur les achats responsables, mais aussi par l’intégration systématique de l’économie circulaire dans les appels d’offres publics ». Le plan prévoit également un travail commun sur la réduction des suremballages, en lien avec les producteurs et distributeurs. L’objectif est clair : entraîner l’ensemble des maillons de la chaîne dans la transition. D’ici 2027, le plan vise -50 % de déchets dangereux dans les ordures ménagères, -10 % de déchets enfouis, et +25 % de valorisation sur le territoire. Avec, à la clé, une ambition économique forte : créer de l’emploi et soutenir de nouvelles activités locales.
14 | SUD'MAG #26 | Juillet 2025 Les inscriptions scolaires : c’est simple et moderne ! Première étape : les parents déposent leurs demandes sur la plateforme dédiée. Les enfants concernés sont ceux nés avant le 31 mai 2023 ou si les parents viennent d’arriver en province Sud. À cette occasion, plusieurs justificatifs sont requis : pièce d’identité de l’enfant et d’un responsable, justificatif de domicile, certificat vaccinal à jour, certificat de radiation le cas échéant, et tout document motivant une demande de dérogation. Si vous avez besoin d’assistance, les espaces provinciaux numériques sont là pour vous accompagner. Les directeurs et directrices des écoles instruisent les dossiers dans Téléservices, vérifient chaque pièce et transfèrent les demandes dans ÉducaSUD. Cette première phase préalable à l’admission permet de vérifier que le dossier est complet. Les admissions définitives s’effectueront ensuite après régulation, prévue entre le 12 et le 30 septembre. Les écoles recevront un courriel autorisant leur validation pour notamment tenir compte des effectifs par classes et du nombre de salles prévues par les communes dans chacune des écoles. Anticiper « Cette nouvelle campagne d’inscription en ligne marque un pas décisif vers une école plus accessible et plus transparente. Notre priorité, c’est que chaque enfant trouve sa place dans les meilleures conditions, explique Gil Brial, 2e vice-président de la collectivité. En simplifiant les démarches et en renforçant la coordination entre les équipes éducatives, nous préparons l’avenir sereinement, au service des familles et de la réussite scolaire. » La régulation tient compte des contraintes de la carte scolaire, qui reste le principe de l’affectation. « L’enfant est inscrit en priorité dans son école de secteur. Les dérogations – rapprochement de fratrie, lieu de travail, problèmes de santé – sont examinées par la direction provinciale et soumises à la capacité LES INSCRIPTIONS SCOLAIRES pleinement à l’ère du numérique
Juillet 2025 | SUD'MAG #26 | 15 ACTUALITÉS d’accueil. Leur réponse sera notifiée aux familles avant fin novembre. » précise MarieJo Barbier, présidente de la commission de l’enseignement et élue provinciale. Pour mieux instruire Des réunions hebdomadaires de régulation par bassin sont prévues durant l’hiver austral. Directeurs et référents des inscriptions se retrouvent pour instruire les demandes et traiter les listes d’attente. Pour certaines zones, une réunion complémentaire pourra se tenir du 8 au 12 septembre afin de gérer les ajustements. Passé le 22 août, plus aucune inscription en ligne n’est possible pour l’année suivante. Les retardataires devront patienter jusqu’au 1er janvier 2026 et accepter l’affectation selon les places disponibles, sans garantie de scolarisation dans l’école de secteur. Au cœur du processus, la vérification scrupuleusedespièces sert undoubleobjectif : garantir l’équité entre familles et préserver la transparence de l’affectation. Dans un contexte de croissance démographique et de pression sur les effectifs, la province Sud entend ainsi éviter le nomadisme tout en simplifiant les démarches pour les usagers. Les directeurs sont invités à finaliser les affectations dans les classes au plus tard après ledernier conseil desmaîtresdedécembre.Au fil de cette campagne, l’accompagnement des familles les moins familières du numérique est assuré par des animateurs dédiés. Cette organisation modernisée s’inscrit dans un objectif clair : anticiper les besoins, fluidifier les parcours scolaires et offrir un cadre lisible aux parents. Car derrière la logistique, l’enjeu est bien la réussite de chaque élève, quel que soit son bassin de vie. PASSÉ LE 22 AOÛT, PLUS AUCUNE INSCRIPTION EN LIGNE N’EST POSSIBLE POUR L’ANNÉE SUIVANTE Le calendrier des inscriptions
16 | SUD'MAG #26 | Juillet 2025 ACTUALITÉS Soucieuse du bien-être de sa jeunesse, la province Sud renforce son engagement en faveur de la santé mentale. Elle a lancé cette année une deuxième session de formation « Sentinelles », un dispositif innovant dédié aux volontaires en Service Civique. Cette deuxième session de l’année, qui s’est tenue du 25 au 27 juin 2025 au collège de Magenta, a été dispensée par le Greta (groupement d’établissements publics) spécialisé dans la formation continue des adultes. Cette formation est portée par la direction de la culture, de la jeunesse et des sports et la direction de l’action sanitaire et sociale de la province Sud. En soutenant activement ce programme, la collectivité entend former de véritables relais d’écoute et de prévention sur le terrain. Pour pouvoir y participer, il faut évidemment être volontaire et faire partie des engagés Service Civique de la province Sud, mais aussi avoir rempli le questionnaire, destiné à évaluer la motivation du candidat à faire partie du dispositif, pour ensuite être reçu en entretien. Briser le silence Dans un monde où la souffrance est perçue comme un signe de faiblesse, il est souvent difficile pour un jeune de s’ouvrir et d’admettre qu’il souffre, et plus encore de demander de l’aide à un professionnel de santé lorsque le poids à porter devient trop lourd. Ce dispositif vient donc briser les tabous en mettant la santé mentale au centre des priorités et en valorisant l’écoute bienveillante entre jeunes. Accompagner les autres, se comprendre soi-même Certains participants, qui voulaient grâce à cette formation pouvoir aider les autres à accueillir leur douleur, ont dû d’abord faire face eux-mêmes à leurs propres blessures. Cela leur a également permis de s'autoanalyser, d’échanger sur leurs émotions et d’apprendre à réagir avec justesse. L’objectif est qu’à terme, ces jeunes engagés deviennent des « sentinelles » de la santé mentale et qu’à leur tour, ils disposent de toutes les clés pour aider des jeunes en souffrance et les orienter vers les dispositifs locaux de prévention et de soins prévus à cet effet. « En formant des jeunes à tendre la main, la province Sud construit une jeunesse plus attentive, plus forte, et surtout, plus unie face aux défis de demain » conclut Jean Gabriel Favreau, président de la commission de la jeunesse et élu provincial. LA SANTÉ MENTALE au cœur de la jeunesse Santé sexuelle et affective : les étudiants au rendez-vous ! Mardi 8 juillet, une opération de sensibilisation à la santé sexuelle et affective était organisée par la Direction provinciale de l’action sanitaire et sociale (DPASS) à la Maison de l’étudiant de l’Université de la Nouvelle-Calédonie. Au programme : tests de dépistage des IST gratuits et confidentiels, consultations avec les professionnels de l’Espace santé, informations, animations, interventions de l’association Prismes. Pour cette 5e édition, les équipes de la DPASS, composées notamment du médecin référent de Montravel et du personnel de l’Espace santé, ont répondu présent pour informer et sensibiliser les étudiants, « qui se sont montrés très réceptifs et concernés, notamment sur les sujets liés à la contraception et à la prévention des IST », souligne Florence Branchu, responsable de l’UPASS de Nouméa. Face à l’augmentation constante des infections sexuellement transmissibles, la province Sud poursuit son engagement pour informer, sensibiliser et protéger sa jeunesse. L'info en+
Juillet 2025 | SUD'MAG #26 | 17 ACTUALITÉS La présidente Sonia Backès a accueilli en juillet dernier le haut-commissaire de la République Jacques Billant et la commissaire déléguée Catherine Merckx dans les locaux de la Direction de l’emploi et du logement (DEL). L’occasion de revenir sur le soutien de l’État dans l’insertion professionnelle, notamment de celles et ceux qui ont perdu leur emploi suite aux exactions, qui finance 75 % des 271 millions de francs consacrés à ces nouveaux accompagnements. Ce déplacement a permis d’échanger avec les équipes mobilisées sur le terrain et d’entendre les témoignages de plusieurs personnes accompagnées, venues partager leur expérience. Un travail d’autant plus crucial au regard de l’explosion du chômage, consécutive aux émeutes de 2024. Ces événements ont fragilisé de nombreux secteurs économiques, provoquant des licenciements massifs et plongeant des familles entières dans la précarité. « On a pu le constater lors des ateliers : des résultats très positifs et une vraie reconnaissance de la part des personnes accompagnées », a salué le haut-commissaire, rappelant l’importance de ces dispositifs de soutien dans un contexte de reconstruction sociale et économique. Un travail renforcé Entre accompagnements individualisés, coachings, formations qualifiantes et stages en entreprise, la DEL mobilise une large palette de dispositifs adaptés aux besoins de chacun. Les conseillers proposent un suivi renforcé, étape par étape, pour redonner confiance et permettre aux demandeurs d’emploi de se projeter à nouveau. « On se sent plus confiants et déterminés pour l’avenir », témoignent plusieurs bénéficiaires, qui soulignent la qualité de l’écoute et le professionnalisme des équipes. Sonia Backès rappelle : « Nous avons adapté nos réponses à un public touché de plein fouet par la crise : des personnes qui travaillaient parfois depuis 20 ans dans la même entreprise et qui se sont retrouvées du jour au lendemain sans repères. Grâce à cet accompagnement individualisé, nous atteignons 92 % de réussite. » La province Sud entend poursuivre et renforcer cet engagement dans les mois à venir, pour soutenir la reprise économique et éviter que la crise ne laisse des traces irréversibles. Ce partenariat exemplaire entre les collectivités locales et les services de l’État démontre qu’une action coordonnée et pragmatique peut produire des effets concrets et redonner espoir aux plus fragilisés et ainsi créer les conditions d’une reprise économique que nous appelons de nos vœux afin de remettre sur les bons rails l’économie calédonienne. La province Sud s’engage en faveur de L’INSERTION PROFESSIONNELLE avec le soutien de l’État
18 | SUD'MAG #26 | Juillet 2025 VIE D'UNE COMMUNE La province Sud est pleinement engagée en appui des projets de la commune du Mont-Dore ces six dernières années : amélioration des réseaux d’eau, sécurité des sites, soutien social, environnement, mangrove, navettes maritimes, développement urbain, transports publics et relance économique locale. Une action multiforme et continue — avec un fort accent sur la solidarité, la résilience, et la préparation de l’avenir. À la clé : un ensemble d’actions concrètes pour améliorer le quotidien des habitants et favoriser leur épanouissement. La mobilité Longtemps, la coupure de la RP1 lors de conflits ou de blocages a paralysé la commune. Pour faire face aux urgences, des navettes maritimes d’urgences ont été mises en place entre Mont-Dore Sud et Nouméa, prêtes à être déclenchées quand un blocage de la route apparaissait. En parallèle, la province Sud avait soutenu le développement des transports en commun et l’extension du réseau du SMTU pour desservir la commune. La réactivité, la province Sud l’a démontrée en mettant en oeuvre dès le 14 mai des navettes maritimes pour permettre aux habitants du Mont-Dore sud mais aussi de Yaté de pouvoir circuler. Et cela a duré jusqu’au 6 janvier avec un soutien financier de l’État pour un montant de 776 millions de francs. Côté mobilité, la province Sud a investi près de 616,4 millions de francs dans le réseau routier du Mont-Dore ces dernières années. En 2022, la réfection de la RP1 a représenté à elle seule 200 millions de francs, avec un cofinancement de l’État. Des études de sécurisation de la traversée de SaintLouis, relancées après les exactions de 2024, mobilisent actuellement 80 millions, et viennent compléter des travaux d’amélioration de la desserte entre Boulari et le Grand Sud déjà réalisés sur la précédente génération de contrats de développement. Ces opérations traduisent un objectif clair : reconnecter les quartiers, répondre à la légitime attente des habitants de circuler librement et améliorer les déplacements dans une commune en pleine mutation. En parallèle, l’un des aménagements les plus visibles ces dernières années reste l’installation d’une passerelle piétonne au niveau du pont de La Coulée. Véritable trait d’union, cet ouvrage sécurisé permet aux piétons et aux cyclistes de franchir la rivière en toute tranquillité. « C’était une attente de longue date des usagers, un projet emblématique de notre volonté de mieux relier les quartiers », souligne la présidente Sonia Backès. Sur cette opération, le soutien financier de l’État a permis de boucler le budget (coût projet de 130 MF avec également un soutien financier de l’Etat de 13MF). L’économie La crise actuelle a bousculé l’équilibre des TPE et des patentés. La province Sud a rapidement enclenché un plan de relance inédit, le dispositif Sud Pro, qui a mobilisé plus d’1,2 milliard de francs. Le MontDore a largement bénéficié de ces mesures. « Beaucoup d’artisans et de petites entreprises nous ont dit qu’ils n’auraient pas tenu sans ce soutien direct », confie Sonia Backès. Parallèlement, le centre-ville a poursuivi sa montée en puissance. Grâce aux contrats d’agglomération et aux cofinancements ÉtatProvince, des équipements structurants ont vu le jour ou ont été rénovés : écoles, espaces sportifs, voiries. La mairie et la Province ont travaillé main dans la main pour accélérer la dynamique de développement. MONT-DORE, le choix du progrès
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