Sud'Mag #026

8 | SUD'MAG #26 | Juillet 2025 La province Sud comptabilise 14 800 ha de mangrove (40% des mangroves de Nouvelle-Calédonie, 17% des mangroves ultramarines et 0,1% des mangroves mondiales) protégée en tant qu’écosystème d’intérêt patrimonial dans son code de l’Environnement. Établi en 2023, le plan d’action mangrove (PAM) 2030 vise la préservation durable de cet écosystème clé qui reste menacé par l’urbanisation, la pollution, le remblaiement et les effets du changement climatique. La démarche repose sur une co-construction avec les parties prenantes (collectivités, associations, scientifiques, usagers) à travers des ateliers dédiés aux mangroves urbaines et rurales, un accord-cadre entre parties prenantes pour leur préservation (province Sud, communes de Païta, Dumbéa, Nouméa, Mont-Dore, Université de la Nouvelle-Calédonie) et un comité de suivi sous l’égide de l’Université de la Nouvelle-Calédonie. Ce plan est synthétisé par l’aphorisme « à l’horizon 2030, les surfaces des mangroves de la province Sud ont été conservées voire augmentées, leur fonctionnement préservé voire amélioré et leurs usages gérés durablement, en concertation avec l’ensemble des parties prenantes ». Concrètement, le PAM 2030 s’articule autour de divers chantiers (réalisés, en cours et projetés) de restauration de mangroves urbaines dégradées (appui Office français de la biodiversité du Fonds vert), la gestion des pressions et pollutions diffuses (issues de l’agriculture et aquaculture, des eauxurbaines et des déchets) et la valorisation des services écosystémiques rendus par les mangroves (protection contre l’érosion, nurseries pour la faune marine, séquestration du carbone) ou l’utilisation des palétuviers pour préserver les littoraux via le programme PEBACC+ financé par Initiative KIWA (Agence française de développement et Fonds français pour l’environnement mondial). Le PAM 2030 s’appuie également sur la mise en place de protocoles de suivi scientifique pour évaluer l’état de santé des mangroves et mesurer l’efficacité des actions engagées, en partenariat avec l’Université de la NouvelleCalédonie et l’IRD. Il intègre également des actions citoyennes en accompagnement d’associations partenaires (plantations, ramassages de déchets), des opérations d’éducation et de sensibilisation, le développement d’outils de communication avec l’appui de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et son Réseau d’observation des mangroves (ROM), ainsi que le soutien à la pêche et à l’aquaculture durable et à l’écotourisme. L’objectif est de renforcer la résilience des mangroves face à la montée du niveau de la mer et aux événements climatiques extrêmes, tout en assurant leur pérennité pour les générations futures. MANGROVES EN ACTION Un plan ambitieux pour 2030

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