Sud'Mag #027

GRATUIT L'ACTUALITÉ DE LA PROVINCE SUD www.sudmag.nc | #027 | Août 2025 L'ACCORD DE BOUGIVAL UNE VOIE TRACÉE VERS L'AVENIR

| 3 ÉDITO RESPONSABLE DE LA PUBLICATION : Sonia Backès | RÉDACTEUR EN CHEF : Nicolas Pannier | RÉDACTION : Direction de la communication de la province Sud. PHOTOS : Nicolas Bonneau, Fabrice Wenger. Martial Dosdane. Nicolas Petit | MONTAGE : Direction du système d'information et du numérique (DSIN), Com'Kris. IMPRESSION : 35 000 exemplaires - EIP Éditions & Impressions du Pacifique, sur du papier géré durablement FSC | ISSN 2497-6903. RETROUVEZ-NOUS EN LIGNE Toute l’actualité de la province Sud à tout moment, disponible sur votre ordinateur, tablette et smartphone : sudmag.nc Dites-nous ce que vous en pensez ! Donnez-nous votre avis sur le SudMag que vous avez entre les mains afin que les prochains numéros répondent toujours à vos attentes. Formulaire en ligne : province-sud.nc/form/suggestion-sudmag Août 2025 | SUD'MAG #27 Nous avons choisi d’y croire I l aurait été plus facile de rester sur le seuil. D’attendre encore. De douter plus longtemps. Après tant d’accords fragiles, tant de promesses suspendues, l’instinct premier aurait pu être la prudence, voire la défiance. Mais à la province Sud, nous avons fait un autre choix : celui d’y croire. Croire qu’un texte peut être imparfait mais porteur d’unité. Croire qu’un rééquilibrage des institutions, et plus particulièrement de la province Sud si injustement victime des décisions passées et aujourd’hui refuge des trois-quart de la population calédonienne, peut se faire sans fracture. Croire qu’une réforme globale de nos institutions, de notre système de gouvernance et de nos schémas de pensées peuvent être juste, sobre et efficace. Nous avons choisi d’y croire, non par naïveté, mais parce que nous refusons le cynisme paralysant. Parce que nous pensons qu’une collectivité doit être capable d’assumer ses responsabilités, de gérer ses compétences, de peser à la hauteur de ce qu’elle représente. Alors vous trouverez ici des réponses, à ce que pourrait devenir la province Sud en cas de validation de l’Accord en février prochain. Il nous paraissait opportun de clarifier les choses, de vous donner le chemin tracé par cet Accord de Bougival et répondre vos légitimes questionnnements. Oui, le chemin est encore long. Rien n’est voté. Les différents sujets doivent être déclinés afin d’être traduites dans votre réalité demain. Mais déjà, un socle existe. Et il dit enfin quelque chose de simple : 74 % des Calédoniens vivent dans le Sud, leur voix doit être entendue, ils doivent pouvoir compter sur une collectivité de proximité, efficace et qui facilite leur quotidien. Ce dossier sur l’Accord n’est pas une célébration. C’est un outil. Un pas vers la compréhension. Une tentative de mettre en mots et en images un tournant politique indéniable. Il s’agit de mieux comprendre ce qui se joue. Et ensemble, nous rebâtirons une Calédonie prospère, pionnière et qui permet à chacun de s’épanouir. Sonia Backès, présidente de l’assemblée de la province Sud.

4 | #27La lettre d’information de la province Sud pour rester informé chaque semaine Abonnez-vous en suivant le lien : province-sud.nc/mon-compte SOMMAIRE Août 2025 | SUD'MAG #27 Décryptage Province Sud, les enjeux de l’Accord de Bougival Actualités 5. ZOOM SUR 6. DÉCRYPTAGE Les enjeux de l’Accord de Bougival 8. La répartition des compétences renforcée 10. La présidente en visite au CMS de Bourail 12. ACTUALITÉS Santé, ruralité, inclusion, la province muscle ses dispositifs 14. Sécurité renforcée : un plan ambitieux pour lutter contre la délinquance 15. Une charte pour la vie nocturne 16. Maison de Wallis-et-Futuna, le pari de la confiance 18. VIVRE MA PROVINCE Les parcs provinciaux vous accueillent à bras ouverts ! 20. Journée mondiale des mangroves, la province Sud mobilisée 21. SUR LE TERRAIN 24. “Une forêt pour Ma rivière” 25. Le portrait 26. Retour sur le Salon du tourisme 28. LES PHOTOS DU MOIS 30. LES VIDÉOS DU MOIS Vivre ma province La Maison de Walliset-Futuna inaugurée Sécurité renforcée : un plan ambitieux pour lutter contre la délinquance 6. 16. 14.

LA FOIRE DE BOURAIL se renouvelle ZOOM SUR Après une édition exceptionnelle en 2024 (le Royal Caledonia Show, à Nouméa), le Comité de la Foire entend remettre « l’agriculture et l’artisanat au centre de l’événement et redonner toute leur place aux savoir-faire des producteurs, éleveurs et artisans, explique Levai Roy président du Comité de Foire de Bourail. Nous avons écouté notre public et aujourd’hui nous avons réaménagé la foire en ce sens. Nous avons choisi de miser sur la solidarité avec beaucoup de dégustations. On fait venir à Téné tous les marchés communaux de la Nouvelle-Calédonie et tout le monde est invité à nous rejoindre. Nous avons vraiment choisi de placer cette édition sous le signe de la solidarité ». Concours d’animaux, challenge Barrel Rice (l’animal contre la mécanique !), concours des produits du terroir, tout est pensé pour renforcer le lien entre la capitale et la brousse, tradition et innovation. Mettre à l’honneur les prestataires À cette occasion, les équipes de l’agence d’attractivité Sud Tourisme seront aussi présentespour informer, conseilleretvaloriser l’offre touristique locale avec un zoom sur le bassin Bouraillais ! Elles proposeront des conseils personnalisés et 100% locaux pour planifier séjours, activités, hébergements, ou encore transports. Une offre complète, directement accessible aux visiteurs. La Foire de Bourail est un événement majeur pour représenter les prestataires touristiques de la province Sud et soutenir l’économie locale. Au-delà de la simple promotion, la présence de Sud Tourisme s’inscrit dans une démarche de fond : renforcer le tissu économique et touristique local. « Le tourisme, c’est aussi un vecteurde liensocial. Il permet auxCalédoniens de redécouvrir leur territoire, et de transformer l'expérience touristique en quotidien à vivre, dans un cadre régional exceptionnel », rappelle Jean-Gabriel Favreau, son président. Avec ses 600 exposants attendus et une fréquentation toujours au rendez-vous, la Foire de Bourail 2025 promet de renouer avec l’essence même de l’événement : partager, découvrir et soutenir ce qui fait la richesse de la NouvelleCalédonie. La Foire de Bourail revient dans son format traditionnel les 15, 16 et 17 août prochains. Pour cette 47e édition soutenue par la province Sud, les organisateurs entendent remettre au centre de l’événement l’agriculture calédonienne. Olivier Alleman à la Foire Le Commissaire Général du Concours Général Agricole qui se déroule lors du Salon International de l’Agriculture à Paris sera l’invité d’honneur de cette édition. Ce concours destiné à récompenser le savoir-faire des agriculteurs a un équivalent à la foire de Bourail. Le 13 août prochain, il sera mis en avant avec Olivier Alleman en tant que membre du jury. L'info en+

6 | SUD'MAG #27 | Août 2025 ,, Le 12 juillet dernier, l’avenir de la Nouvelle-Calédonie est entré dans une nouvelle phase avec la signature de l’Accord de Bougival. Ce dernier pourrait marquer une inflexion majeure pour les provinces. Sans préjuger de son adoption, plusieurs mesures proposées – rééquilibrage du Congrès, renforcement des compétences provinciales, évolution du dispositif de solidarité, ajustement sans surcoût – dessinent un cadre plus représentatif et plus adapté aux réalités, notamment du Sud. Ce dossier présente une analyse de ces quatre volets, à partir du texte de l’Accord. Un Congrès rééquilibré Vers une représentation plus juste de la province Sud Depuis la mise en œuvre des accords successifs de Matignon et de Nouméa, la représentation institutionnelle des provinces au sein du Congrès de la Nouvelle-Calédonie n’a jamais réellement correspondu à la réalité démographique du territoire. La province Sud, qui regroupe aujourd’hui 74 % de la population calédonienne, ne disposait jusqu’ici que de 59 % des sièges au Congrès. Avec l’Accord, elle passerait à 66%. Le projet d’accord marquerait ainsi un tournant majeur dans la redistribution des équilibres politiques internes. L’article 1.3 introduit une modification du nombre d’élus au Congrès par province, afin de mieux refléter la répartition de la population calédonienne. Cette révision prévoit l’ajout de cinq sièges pour la province sud, mais sans surcoût s'agissant d'élus qui ne siègent jusqu'à présente qu'à la province Sud. EN RESTAURANT UN LIEN PLUS JUSTE ENTRE POIDS DÉMOGRAPHIQUE ET POUVOIR INSTITUTIONNEL, L’ACCORD PERMET À LA PROVINCE SUD DE MIEUX DÉFENDRE LES INTÉRÊTS DE SES ADMINISTRÉS. Cette évolution n’est pas anodine. Elle répond à une demande ancienne des acteurs politiques du sud, souvent confrontés à une sous-représentation qui limitait leur capacité à peser sur les grandes décisions institutionnelles. « Là, on reviendra à moins de déséquilibre, puisque 66 % des élus du Congrès seront issus de la province Sud, avec une évolution qui est prévue dans l’Accord également en fonction de l’évolution démographique. », précise Sonia Backès, signataire de l’Accord de Bougival et présidente de la province Sud. « Il ne s’agit pas simplement de corriger une anomalie du passé, mais d’anticiper les évolutions futures. La clause de révision automatique du nombre de sièges en fonctionde l’évolutiondémographique du territoire est un changement structurel majeur : l’équilibre institutionnel devient un principe évolutif, ajusté aux réalités du terrain, et non plus figé par un compromis politique daté. C’est primordial ». La révision du corps électoral Dans cette logique de plus de démocratie, l’Accord prévoit aussi la révision du corps électoral. Cette révision progressive Province Sud, LES ENJEUX DE L’ACCORD DE BOUGIVAL

Août 2025 | SUD'MAG #27 | 7 DÉCRYPTAGE ,, constituerait un tournant important pour les institutions provinciales. L’ouverture envisagée à partir de 2026, d’abord aux personnes résidant depuis 15 ans, puis à celles présentes depuis 10 ans à partir de 2031 mais aussi aux natifs, vise à élargir la base des citoyens habilités à voter aux élections provinciales. Cette évolution aurait plusieurs effets à l’échelle des provinces. D’abord, elle renforcerait la légitimité démocratique locale en permettant à un plus grand nombre de résidents de participer à la vie institutionnelle. Ensuite, l’impact serait différencié selon les territoires : la province Sud accueillerait une part importante de ces futurs nouveaux électeurs. Troisièmement, cette révision pourrait favoriser unemeilleure cohésion territoriale en dépassant le clivage entre anciens et nouveaux résidents. LA PROVINCE SUD DISPOSE D'UN POIDS ÉCONOMIQUE DÉTERMINANT (91 % DES RECETTES FISCALES DU PAYS), MAIS AVEC DES MOYENS CONTRAINTS. Enfin, ce changement s’articulerait avec les autres évolutions institutionnelles de l’Accord, notamment le renforcement des compétences provinciales. Comme le résume Sonia Backès, « on est arrivé à l’équilibre subtil de 66% du Congrès pour le transfert des compétences régaliennes, et sur quinze ans en 2026 et dix ans en 2031 pour le corps électoral. C’est le résultat d’une négociation. » Dans ce contexte, la province Sud, qui concentre historiquement l’essentiel des flux migratoires internes et des installations nouvelles, serait particulièrement concernée par cette révision. Ainsi, la collectivité sera pleinement en phase avec ses administrés pour répondre toujours plus efficacement à leurs besoins. Une logique de modernisation Si ces équilibres constituent une avancée fondamentale pour la province Sud, ils s’inscrivent aussi dans une logique de modernisationde ladémocratie calédonienne et consacre le principe selon lequel la représentativité doit être directement corrélée à la population et non à des équilibres historiques ou communautaires. En d’autres termes, c’est un choix de démocratie démographique plutôt que de démocratie de répartition figée. Ce changement intervient dans un contexte où la province Sud est confrontée à une croissance continue de sa population, à des besoins accrus en infrastructures, en logement et en services publics. « On ne peut pas avoir les mêmes méthodes, les mêmes façons, les mêmes projets de développement économique selon qu’on est dans une province avec 98% de terres coutumières ou dans une province qui génère 91% de la fiscalité calédonienne », rappelle Sonia Backès. La représentativité au sein du Congrès est donc un levier fondamental pour peser dans les négociations, dans les politiques de répartition budgétaire et dans les grands arbitrages institutionnels. La charge assumée Ce rééquilibrage répond également à une critique fréquente de l’ancien système : le sentiment d’un déséquilibre entre la charge assumée par la province Sud — en termes de services publics, de soutien à la dynamique économique, de cadre de vie — et sa capacité réelle à orienter les choix collectifs du pays. En restaurant un lien plus juste entre poids démographique et pouvoir institutionnel, l’accord permet à la province Sud de mieux défendre les intérêts de ses administrés. Enfin, cette évolution s’inscrit dans l’objectif plus large de construire un statut pérenne, sorti de la logique de blocage et de rapports de force. En rendant le Congrès plus représentatif, on donne plus de légitimité aux décisions prises collectivement. Cela pourrait contribuer à apaiser les tensions et à redonner confiance aux Calédoniens dans leur capacité à gérer leur avenir au sein de la République. Le rééquilibrage duCongrès ne se réduit donc pas à un simple jeu de sièges. Il s’agit d’un geste politique fort, porteur d’une vision plus équitable de la gouvernance calédonienne. Un geste qui reconnaît la réalité de la province Sud, tout en préparant un avenir institutionnel plus stable, plus juste et plus démocratique pour l’ensemble du territoire. Province Sud 32 15 7 37 14 5 Province Nord Province des Îles Principes de l’Accord • Une consultation sur l'Accord. • Une organisation institutionnelle pérenne, offrant à l’archipel un retour à la stabilité et l’ouverture de nouvelles perspectives. « L’État de Nouvelle-Calédonie » sera inscrit dans la Constitution française et pourra être reconnu par la communauté internationale. • Les dispositions de l’Accord de Nouméa de 1998 qui ne sont pas contraires à l’accord signé le 12 juillet 2025 resteront en vigueur. • Une nationalité calédonienne, qui permettra aux Calédoniens de bénéficier de celle-ci dans le cadre de leur nationalité française. • Une loi organique spéciale définira les conditions de mise en œuvre de l’accord. • Une loi fondamentale, adoptée par le Congrès nouvellement élu, consacrera la capacité d’auto-organisation de l’archipel. • Le Gouvernement présentera les modifications constitutionnelles et organiques nécessaires à la concrétisation de l’accord au Parlement. Répartition des sièges du Congrès par Province Avec l’Accord de Bougival Actuellement

8 | SUD'MAG #27 | Août 2025 ,, Dans le paysage institutionnel calédonien, la question de l’optimisation de la répartition des compétences entre la Nouvelle-Calédonie et ses provinces s’est largement imposée. L’Accord de Bougival marquerait un tournant important à cet égard en consacrant la possibilité pour les provinces de solliciter un transfert plus large de compétences confiées depuis 1998 au gouvernement. Une avancée stratégique majeure pour rendre plus simple et plus efficace notre organisation. « On considère qu’on ne peut plus fermer les yeux sur nos différences en matière de développement économique. [...] Il fallait une réponse institutionnelle qui soit capable d’apporter des solutions à ce constat pragmatique», précise Sonia Backès. Sur les provinces, on a obtenu ce qu’on souhaitait, c’est-à-dire deux choses : la compétence fiscale qui est prévue, et la possibilité de transférer des compétences de la Nouvelle-Calédonie vers les provinces. » Ces deux avancées traduisent une volonté claire de mieux ajuster les politiques publiques aux réalités économiques, sociales et culturelles de chaque province. Dans un territoire aussi contrasté que la NouvelleCalédonie, cette différenciation est non seulement pertinente, mais désormais nécessaire et s'inscrit dans la logique qui a présidé à la création des trois Provinces en 1988. « La province Sud reste le poumon économique du pays et regroupe la quasitotalité des infrastructures, des entreprises, des emplois salariés et des flux financiers. Elle génère à elle seule plus de 90 % de la fiscalité calédonienne. Or, jusqu’à présent, une grande partie de cette richesse était captée puis redistribuée selon des mécanismes centralisés ou déséquilibrés », rappelle la présidente de la Province. En octroyant à la province Sud une compétence fiscale propre, l’Accord lui donnerait enfin la possibilité de calibrer ses recettes en fonction de ses besoins, de ses projets et de ses priorités de développement. Un mécanisme de solidarité avec les autres provinces demeurera, dans un souci d'équité. Le transfert de compétences… Ce renforcement s’accompagnerait de la possibilité de transférer certaines compétences actuellement exercées par la Nouvelle-Calédonie. Santé, routes, sport, aérien, énergie, éducation secondaire, aménagement du territoire : autant de domaines où la province Sud pourra désormais demander à exercer elle-même l’action publique, avec plus d’agilité et de réactivité et de justesse pour ses administrés. Il en irait de même pour les deux autres provinces. Ces transferts marquent aussi la reconnaissance des provinces à s’administrer finalement de manière différenciée. « Là où le modèle unifié a montré ses limites, nous pourrions ici mettre en place une gouvernance au plus près des administrés. C’est juste, à un moment donné, un constat pragmatique, et il fallait une réponse institutionnelle qui soit capable d’apporter des solutions à ce constat pragmatique. », conclut Sonia Backès. LA PROVINCE SUD GÉNÈRE À ELLE SEULE PLUS DE 90 % DE LA FISCALITÉ CALÉDONIENNE. L'Accord de Bougival Une meilleure répartition des COMPÉTENCES

Août 2025 | SUD'MAG #27 | 9 DÉCRYPTAGE Des leviers économiques à relocaliser Face à une crise multiforme : • Moins 31,6 % d’abattages de bovins ; • Moins 34,3 % de consommation de ciment ; • Moins 49,9 % d’immatriculations de véhicules neufs ; Le renforcement des compétences provinciales – notamment fiscales et économiques – apparaît comme un levier indispensable pour agir à l’échelle locale avec réactivité et pertinence. Source : IEOM, Rapport économique 2024 Un territoire fracturé, une économie sinistrée En 2024, la Nouvelle-Calédonie a connu un effondrement économique sans précédent : • Indice du climat des affaires à 75,7, soit le niveau le plus bas jamais enregistré (-24,5 pts). • 11 500 pertes d’emplois salariés privés, soit près d’un emploi sur six. • Chute des crédits d’investissement : -44 %. • Recul des encours de crédit : -3,6 % • Explosion des créances douteuses : +58,2 %. Source : IEOM, Rapport économique 2024 …sur la base du volontariat L’Accord proposé à Bougival prévoit que ces transferts ne puissent s’effectuer que sur la base du volontariat, de manière encadrée, en fonction bien entendu des capacités réelles de chaque Province à les assumer. Cela signifie que la province Sud, qui dispose des ressources humaines, financières et logistiques pour piloter ses politiques publiques, pourrait prendre les devants. Ce nouveau souffle institutionnel permettrait également une meilleure articulation entre les niveaux de décision. En confiant aux provinces des compétences ciblées, l’accord favorise un fonctionnement plus lisible, plus direct, moins bureaucratique. Il offre aussi des perspectives intéressantes en matière de politiques publiques innovantes, notamment dans les domaines du développement durable, de l'innovation, du numérique ou de la jeunesse. Gouvernance partagée et sécurisée Pour la province Sud, ce gain d’autonomie s’accompagnerait d’une responsabilité accrue. Il s’agirait de démontrer sa capacité à gérer efficacement ses compétences, à innover, à anticiper les besoins et à dialoguer avec les autres institutions. En ce sens, l’accord trace une trajectoire claire : celle d’une gouvernance partagée, différenciée et dynamique. Enfin, cette réforme si elle est adoptée s’inscrit dans un cadre constitutionnel sécurisé. L’ensemble des dispositions relatives aux compétences provinciales figurera dans la future loi organique spéciale et, pour certaines, dans la loi fondamentale calédonienne. Cela garantit une stabilité juridique et politique à long terme, un point crucial pour la crédibilité des politiques publiques et la confiance des citoyens. En conclusion, le projet d’accord offrirait à la province Sud un cadre renforcé pour agir, décider et innover. Il lui donnerait les outils d’une véritable autonomie de gestion, au service d’un développement équilibré et adapté à ses spécificités. Ce n’est pas une rupture avec le modèle calédonien, mais un approfondissement logique et attendu, au service de l’efficacité et de la proximité. ,, L’ACCORD PROPOSÉ À BOUGIVAL PRÉVOIT QUE CES TRANSFERTS NE PUISSENT S’EFFECTUER QUE SUR LA BASE DU VOLONTARIAT EXPRIMÉ PAR LES PROVINCES. Projet d’accord et gouvernance provinciale Accord de Bougival Texte signé le 12 juillet 2025 entre toutes les délégations politiques calédoniennes et l’État, définissant les bases d’un nouveau statut pour la Nouvelle-Calédonie au sein de la République. Il prévoit des réformes institutionnelles, électorales et économiques. Clé de répartition Mécanisme actuel de redistribution des recettes fiscales entre les trois provinces (Sud, Nord, Îles). Il repose sur des pourcentages fixes indépendants de la population ou des besoins réels. L’Accord prévoit un nouveau dispositif de solidarité. Compétence fiscale Capacité pour une collectivité (province ou Nouvelle-Calédonie) de créer, modifier ou percevoir des impôts. L’Accord ouvre la possibilité pour les provinces d’avoir leur propre fiscalité, en complément des ressources réparties. Compétences transférables Certaines compétences aujourd’hui exercées par la Nouvelle-Calédonie (Santé, routes, sport, aérien, énergie, éducation secondaire, aménagement du territoire) pourront être transférées aux provinces qui le souhaitent, selon leurs moyens et priorités. Congrès de la Nouvelle-Calédonie Institution législative calédonienne composée d’élus issus des trois assemblées provinciales. Il vote les lois du pays, adopte le budget et participe à la révision du statut. L’Accord prévoit un rééquilibrage de sa sans coûts nouveaux spécifiques. Loi organique spéciale Texte législatif à valeur qui régira le nouveau statut de la Nouvelle-Calédonie. Elle définira notamment la répartition des compétences, le fonctionnement des institutions et les modalités électorales. Nationalité calédonienne Statut juridique prévu par l’Accord. Il ne remplace pas la nationalité française, mais y est lié. Il conditionnera notamment l’accès au corps électoral provincial et symbolisera l’appartenance à la future entité calédonienne. Révision du corps électoral Fin progressive du gel du corps électoral provincial, avec ouverture aux résidents depuis 15 ans (en 2026), puis 10 ans (en 2031), en lien avec l'obtention de la nationalité calédonienne.

10 | SUD'MAG #27 | Août 2025 Le 6 août dernier, la présidente de la province Sud, Sonia Backès, s’est rendue au centre médico-social (CMS) de Bourail. Une visite de terrain qui lui a permis de rencontrer les équipes, de découvrir les installations rénovées et d’échanger sur les différents enjeux sanitaires, sociaux et éducatifs. «Nous avons investi plus de 130 millions de francs pour rénover le CMS de Bourail, avec un double objectif : améliorer les conditions d’accueil pour les patients et offrir un meilleur cadre de travail aux professionnels de santé, a expliqué la présidente. Ce CMS a un emplacement stratégique, au centre de la Grande-Terre. Il assure un grand nombre de consultations et de prises en charge en urgence pour la population duNord de la province Sud. Mais il faut aussi rappeler qu’environ 20 % de l’activité concerne des patients de la province Nord, du fait de la fermeture partielle ou du sous-effectif de certains dispensaires. Nous assumonsdoncpleinement notre responsabilité de garantir la continuité des soins, même audelà de nos frontières administratives ». Des locauxrénovésetappréciés Les nouveaux locaux offrent un cadre de soins plus adapté, et sont très appréciés par la population, selon les retours des usagers. « Aujourd’hui, tous nos dispensaires ont été rénovés, avec un soutien conséquent de l’État, a précisé Sonia Backès. C’est un levier essentiel pour renforcer l’attractivité des postes médicaux en brousse. Disposer d’infrastructures modernes et de matériel adapté permet de fidéliser les soignants : quand on offre de bonnes conditions de travail, on donne aussi envie de rester ». Une écoute attentive Si les soignants sont satisfaits de leurs conditions de travail, il reste néanmoins quelques problématiques, notamment un manque d’infirmiers libéraux et de certains spécialistes (kinésithérapeute, cardiologue, psychiatre…). Pour tenter de répondre à cet enjeu, la présidente et les équipes ont discuté du déploiement de la télémédecine. Mais, comme l’a rappelé Sonia Backès, il est essentiel de mettre en place un système sécurisé et adapté aux besoins des patients. La présidente a souhaité aborder un enjeu particulièrement préoccupant : l’addiction aux écrans chez les très jeunes enfants, qui entraîne des retards cognitifs, notamment dans l’acquisition du langage. Sonia Backès et l’équipe du CMS ont réfléchi ensemble à des solutions pour alerter les parents face à ce risque. La question de l’attractivité médicale a été largement évoquée. En ce sens, la province Sud met en œuvre plusieurs dispositifs pour attirer et fidéliser les médecins, infirmiers et autres personnels de santé, comme le kit attractivité ou encore l’aide à l’équipement des cabinets médicaux. Un engagement provincial pour une meilleure adaptation des politiques publiques En discutant avec le personnel du centre, Sonia Backès a pu mieux comprendre les besoins des professionnels de santé. Par ses investissements, ses dispositifs d’attractivité et sa proximité avec le terrain, la province Sud confirme son engagement à bâtir un système de santé efficace, moderne et durable au service des Calédoniens. Sonia Backès en visite au CMS DE BOURAIL

Août 2025 | SUD'MAG #27 | 11 DÉCRYPTAGE Chaque année, les engagés Service Civique de la province Sud se retrouvent durant plusieurs jours autour d’une thématique dans le but de mieux aborder leur avenir. Le thème choisi pour ce séjour était de réfléchir et d’échanger sur la thématique de « mon environnement et moi ». Ce premier séjour cohésion de l’année des engagés Service civique s’est déroulé ce mois de juillet, au Centre d’Accueil de Poé (CAP) à Bourail. 22 jeunes en mission dans plusieurs directions provinciales ont participé à ce séjour d’une semaine basée sur le volontariat. Après l’accueil des agents du CAP, les engagés se sont retrouvés pour faire connaissance autour d’un atelier d’expression « Viens kiffer, créer et connecter ». Des ateliers pour s’épanouir Pendant les quatre jours suivants, les jeunes ont puparticiper par groupe à plusieurs autres ateliers préparés par les agents de la direction de la Culture, de la jeunesse et des Sports de la province Sud (DCJS), des intervenants et des engagés Service Civique eux-mêmes. Ces ateliers ont permis d’amplifier les interactions entre jeunes, tisser des liens et créer de la cohésion. Des moments de partage pour « se redécouvrir, prendre conscience de son vécu ; de son avenir, réaliser de belles rencontres » comme l’explique Héloïse, jeune Service Civique au Pôle développement humain de la DCJS. Un second rendez-vous Les engagés Service Civique de la province Sud se retrouveront au mois de septembre prochain pour un nouveau et dernier moment de cohésion pour échanger cette fois-ci, sur le thème de « L’image de soi dans la vie quotidienne ». L’occasion de mieux pouvoir préparer son après Service civique. L’ensemble des ateliers et l’organisation des activités proposés lors de ces séjours annuels sont proposés par les engagés Service Civique. SÉJOUR DE COHÉSION AU CAP pour les engagés du Service civique Prévu par la loi du 10 mars 2010 en Métropole, l'engagement de service civique est un dispositif qui permet aux jeunes âgés de 16 à 25 ans d'effectuer une mission d'une durée de 7 mois au service de l'intérêt public, à raison de 28 heures par semaine. La province Sud, en partenariat avec l'État, propose plus d'une centaine de missions dans les domaines suivants : la solidarité, l'éducation pour tous, la culture et les loisirs, le sport et l'environnement etc. Pour voir toutes les missions proposés par le service civique, cliquez sur l'onglet Comment faire la démarche ? L'info en+

12 | SUD'MAG #27 | Août 2025 Réunis le 31 juillet en Assemblée de Province (APS), les élus ont adopté une série de mesures dans les domaines de la santé, de l’agriculture ou encore de l’inclusion, dont l’extension de l’aide provinciale à l’équipement des cabinets de santé libéraux. Face à la raréfaction constatée de plusieurs professions médicales et paramédicales en exercice libéral, l’assemblée de la province Sud (APS) a étendu le dispositif d’aide à l’équipement et au rééquipement. La présidente a souligné les efforts continus de la collectivité « qui fait son maximum pour maintenir les médecins et infirmiers dans les zones désertées, et même pour en attirer d’autres. L’objectif est que chacun puisse avoir accès à des soins de qualité ». Initiée en 2022 pour encourager l’installation de médecins puis de chirurgiens-dentistes, cette aide s’ouvre désormais aux cabinets de sages-femmes, d’infirmiers, de masseurs-kinésithérapeutes et d’orthophonistes. Objectif : maintenir un maillage sanitaire de proximité, dans un contexte de tensions croissantes sur l’offre de soins. Outre cette extension, le texte prévoit la possibilité de financer certains biens immatériels comme des logiciels spécialisés. Par cette adoption, la province Sud confirme son engagement continu et concret en faveur de la qualité des soins et de la proximité sanitaire et ce même si la santé et une compétence du gouvernement. Le dispositif des bourses scolaires clarifié et simplifié À la suite des émeutes de mai 2024, et dans un souci de maîtrise budgétaire, l’APS avait porté à 10 ans la durée de domiciliation exigée pour bénéficier des bourses scolaires. Suite au référé déposé devant le tribunal administratif de Nouvelle-Calédoniedemandant de réexaminer cette mesure, l’Assemblée de Province a décidé de revenir au dispositif antérieur, rétablissant les conditions précédentes d’éligibilité tout en apportant des ajustements. Ainsi, les aides liées à la demi-pension ou l’internat dans le premier et le second degré seront désormais regroupées en un seul versement à destination des gestionnaires de cantines. Aucunemodificationn’interviendra pour les familles, ni en montant ni en droits. De la même façon, la période de dépôt des dossiers de bourses pour le premier et le second degrés est désormais fixée du 1er mai au 30 septembre de chaque année. Cette mesure est assortie d’une dérogation pour les familles en difficulté présentant un dossier hors délai. « Dans une période où nous devons repenser notre manière de faire et de penser pour construire demain, certaines décisions s’imposent. C’est le sens de l’adaptation des critères des bourses scolaires : faire en sorte que les enfants, qui n’ont rien demandé, ne soient pas pénalisés par les conséquences du 13 mai 2024. Entre vouloir aider tout le monde et prioriser pour être vraiment utiles, il faut parfois trancher. C’est cela, selon moi, le vrai sens des responsabilités », a souligné NaïaWatéou, élue provinciale et présidente de la Commission du développement économique. Assemblée de Province SANTÉ, RURALITÉ, INCLUSION, la Province muscle ses dispositifs

Août 2025 | SUD'MAG #27 | 13 ACTUALITÉS ,, La réforme engagée vise à simplifier les démarches pour les familles, tout en allégeant le travail administratif des agents instructeurs et en rationalisant les dépenses de fonctionnement. Elle permet également une gestion budgétaire plus lisible et plus fluide. Consciente des situations particulières, une campagne complémentaire pourra également être envisagée si les besoins le justifient. Aide aux exploitations agricoles Suite aux exactions, des exploitations agricoles basées en province Sud ont également été touchées par des actes de déprédation, un fait moins connu de la population. Face à ces incidents qui compromettent la viabilité économique de ces exploitations, l’Assemblée a adopté la mise en place d’un dispositif d’aide financière exceptionnelle destiné à soutenir les agriculteurs sinistrés. Cette aide vise à financer le remplacement des biens volés et la réparation des infrastructures. Elle est réservée aux agriculteurs professionnels ayant une production significative, à hauteur de 60 % des dépenses, plafonnée à 8 millions de francs par agrément, sur demande à déposer avant le 30 septembre 2025. Le coût total du dispositif est estimé à 20 millions de francs. Adhésion à la Charte Romain Jacob Créée en 2014, la Charte Romain Jacob vise à garantir un accès équitable et digne aux soins pour les personnes en situation de handicap. Déjà signée dans plus de 21 pays par plus de 7 000 acteurs de santé, elle s’appuie sur douze principes éthiques allant de l’égalité de traitement à la promotion de la recherche, en passant par l’écoute des aidants et l’adaptation des soins. L’Assemblée a entériné son adhésion au comité calédonien. Signée par le gouvernement, les provinces, le Médipôle et la CAFAT, cette charte repose sur douze engagements en faveur d’un accompagnement adapté, digne et équitable. Le comité aura pour mission de coordonner les actions locales, de promouvoir les valeurs de la charte, de déployer et analyser le baromètre Handifaction, d’encourager les bonnes pratiques, et de sensibiliser les futurs professionnels de santé aux enjeux du handicap. Viande de cerf, la Province reprend la main C’est voté : la province Sud est désormais compétente pour encadrer l’ensemble des démarches sanitaires liées à la mise sur le marché de la viande de cerf sauvage. Grâce à une convention de délégation approuvée par l’assemblée provinciale, la collectivité pourra délivrer localement les documents et dispositifs nécessaires aux opérateurs de chasse et de collecte (carnets de suivi, numéros d’identification, bracelets, référentiels d’hygiène ou attestations de formation). Cette évolution découle d’une modification du cadre réglementaire opérée par le Congrès en octobre dernier, qui ouvre la voie à une gestion provinciale plus directe de ce secteur « pour garantir la traçabilité, sécuriser la filière et accompagner son développement dans un cadre mieux maîtrisé. » ENTRE VOULOIR AIDER TOUT LE MONDE ET PRIORISER POUR ÊTRE VRAIMENT UTILES, IL FAUT PARFOIS TRANCHER Naïa Wateou, élue provinciale

14 | SUD'MAG #27 | Août 2025 ACTUALITÉS Hausse de la délinquance, cambriolages, jeunesse en danger, sociétés sous-tension… Face à l’augmentation des faits de délinquance exacerbés depuis les émeutes du 13 mai, la province Sud a présenté fin mai son Plan Provincial de Prévention de la Délinquance (PPPD) 2025-2028. Une ambition : retrouver la dynamique engagée jusqu'en 2023. L’objectif est clair : « Répondre à l’urgence, en ciblant la jeunesse, les familles et les territoires pour protéger les habitants, et prévenir tout passage à l’acte dès le plus jeune âge avec la mise en place de mesures très concrètes qui répondent à l’insécurité des Calédoniens », a souligné Sonia Backès, présidente de la province Sud, à l'issue du conseil provincial de prévention de la délinquance du 24 juillet. Ce plan concret et fédérateur a été salué par l’ensemble des partenaires engagés parmi lesquels : Jacques Billant, hautcommissaire de la République en NouvelleCalédonie, Yves Dupas, procureur de la République, le gouvernement représenté par Isabelle Champmoreau, chargée de la protection de l’enfance et des sujets liés à la famille, les communes, les institutions et toutes les forces vives de la société civile. De réalités alarmantes Dressé à mi-parcours de l’année, par le hautcommissaire, le bilan de la sécurité fait état des « réalités préoccupantes de la délinquance. Nous faisons face à une délinquance décomplexée, désinhibée, voire banalisée, qui provoque un sentiment d’insécurité et un traumatisme réel. Depuis les exactions, nous luttons contre cette insécurité avec pour objectif de protéger la population et d’être là où il faut, quand il le faut », a souligné Jacques Billant. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis le début de l’année, 110 policiers et gendarmes ontétéblessés.Encomparaisonàl’année2023, on observe près de 100 % d’augmentation des violences contre les forces de l’ordre et 30 % de hausse des cambriolages sur le territoire. Face à ces indicateurs inquiétants, les partenaires ont choisi de renforcer leur action commune à travers le PPPD, une démarche soulignée par le procureur Yves Dupas qui a tenu à « saluer l’action de la province Sud, qui porte avec vigueur cette problématique centrale qu’est la prévention de la délinquance. C’est un pilier fondamental de la justice. » La sécurité : première des libertés C’est en ce sens que les partenaires comptent œuvrer : « Il s’agit de faire que l’Etat de droit soit respecté », a martelé Yves Dupas. « Notre objectif est de renforcer notre action collective pour assurer aux Calédoniens leur sécurité. C’est tout le sens de ce plan provincial » a poursuivi le Haussaire, assurant que « notre lutte contre la délinquance n’a de sens que si l’action de l’Etat s’inscrit dans les plans portés par les institutions parmi lesquels la province Sud qui propose un plan concret fédérateur. Parce qu’il faut s’unir pour faire face à cette délinquance violente et uniforme. Aux côtés des forces vives et des victimes, l’Etat renforcera sa présence. Nos forces de l’ordre gagneront en contact avec nos citoyens pour assurer la protection des victimes ». La présidente Sonia Backès a vivement remercié l’ensemble des partenaires et l’action de l’Etat pour « le maintien des forces de sécurité sur le territoire. La sécurité est une priorité et elle l’est encore plus aujourd’hui puisque depuis les exactions, on observe une hausse de faits de délinquance et des cambriolages notamment. Ce sentiment d’insécurité est très ressenti lors de cambriolage parce que les familles sont violées dans leur intimité. » 30 actions en 5 axes Parmi les 30 actions réparties en 5 axes prioritaires, plusieurs mesures fortes ont été annoncées : suspension des allocations familiales en cas d’abandon d’enfant et d’oisiveté juvénile ; remplacement de l’exclusion scolaire par des travaux d’intérêt général pour mineurs ; création de centres d’accueil pour les jeunes en rupture ; extension de l’aide à la sécurisation des commerces aux particuliers ; renforcement du maillage de vidéosurveillance, notamment pour permettre la lecture des plaques d’immatriculations de véhicules volés ; création d’un fichier interdisant la vente d’alcool aux personnes ayant commis des délits sous emprise... Autant de mesures concrètes qui reposent sur une conviction commune : « agir de façon coordonnée et avec efficacité pour prévenir les passages à l’acte », a souligné la présidente de la Province. Ce plan entend répondre aux problématiques rencontrées par les administrés et apporte des réponses concertées avec l’ensemble des services provinciaux. Il sera présenté à l'Assemblée de province du 11 septembre prochain. SÉCURITÉ RENFORCÉE Un plan ambitieux pour lutter contre la délinquance 5 grandes priorités 1. Prévenir la délinquance des mineurs : tant sur le temps scolaire et hors temps scolaire, pour repérer et agir sur le processus de décrochage scolaire. 2. Aider les personnes les plus vulnérables et lutter contre les violences intrafamiliales (VIF) : en renforçant la prise en charge des victimes et des auteurs de violence. 3. Prévenir les risques d’addictions (alcool et produits stupéfiants). 4. Apaiser l’espace public et sécuriser les équipements publics avec la présence renforcée des forces de l’ordre. 5. Actions de promotion de la citoyenneté (Clic&mouv’, Service Civique, Budget participatif…).

Août 2025 | SUD'MAG #27 | 15 À Nouméa, les établissements de nuit s’engagent pour un cadre festif plus sûr et plus responsable. Une « charte de la vie nocturne » a été signée le 23 juillet entre le syndicat des restaurants, bars et discothèques de Nouvelle-Calédonie, la province Sud, la ville de Nouméa et les services de l’État. Une démarche collective qui fait appel à la responsabilité de tous les acteurs du monde de la nuit. Signée au Haut-commissariat de la République en NouvelleCalédonie en présence du hautcommissaire, Jacques Billant, de la présidente de la province Sud, Sonia Backès, du maire de Nouméa, Sonia Lagarde, de la directrice de la police nationale, Marjorie Ghizoli et de Jean-Pierre Cuenet pour le syndicat, la « charte de la vie nocturne » propose un ensemble de bonnes pratiques que les établissements s’engagent à respecter. L’objectif est de renforcer la prévention, lutter contre les débordements liés à l’alcool et sécuriser les sorties nocturnes à Nouméa. Impact collectif « En Nouvelle-Calédonie, nous avons une relationà l’alcool qui reste très problématique », a rappelé Sonia Backès. Pour la présidente de la province Sud, l’objectif de cette charte est clair : « mieux encadrer les pratiques pour permettre à ceux qui font la fête de manière responsable de ne pas être impactée par ceux pour qui faire la fête rime avec dérapages et violences. » Si ce texte ne règle pas tout, il s’agit néanmoins « d’un maillon important dans une chaîne d’actions nécessaires » face à la problématique de l’alcool sur le territoire. La présidente souligne également que les patrons de bars et de discothèques ne doivent pas être vus comme des facilitateurs de l’alcoolisation massive. Eux aussi, ditelle, sont impactés par les débordements. Enfin, elle évoque l’inquiétude croissante des citoyens face à l’insécurité nocturne : « Aujourd’hui, quand on sort, ou que nos enfants en âge de le faire sortent, il y a toujours une part de stress liée à la possibilité d’une mauvaise rencontre. Notre rôle, c’est aussi d’apporter cette garantie de sécurité ». En soutenant la mise en place de cette charte, la province Sud réaffirme son engagement en faveur d’un environnement festif encadré, sécurisé et respectueux de toutes et tous. Cette démarche s’inscrit dans une politique plus large de prévention, de lutte contre les violences et de réduction des risques liés à l’alcool, en particulier chez les jeunes. UNE CHARTE pour la vie nocturne Des mesures concrètes à respecter Les établissements de nuit signataires de la charte s’engagent à mettre en place 4 bonnes pratiques : 1. Lutter contre la consommation excessive d’alcool, notamment en refusant l’entrée aux personnes manifestement ivres et en favorisant la consommation d’eau ou de boissons non alcoolisées. 2. Préserver l’ordre, lasécuritéet la tranquillité, par exemple en surveillant les entrées, sorties et abords de l’établissement, ou encore en formant le personnel aux conflits et aux premiers secours. 3. Agir pour la santé publique et contre les drogues, notamment en renforçant la surveillance pour la détection les trafics et la consommation. 4. Réduire les nuisances sonores, qui est le principal sujet de plaintes des riverains : isolation phonique, musique en sourdine 30 minutes avant la fermeture, sensibilisation des clients à la sortie… Plusieurs mesures sont évoquées.

16 | SUD'MAG #27 | Août 2025 Du pari de la confiance À LA MAISON PARTAGÉE Le 25 juillet dernier, la Maison de Wallis-et-Futuna a été inaugurée en présence des autorités institutionnelles, coutumières et politiques venues de l’archipel voisin et de Nouvelle-Calédonie. Ce projet, initié en 2020 et entièrement financé par la province Sud, incarne bien plus qu’un bâtiment : un pari sur l’avenir et la confiance entre tous. Fruit d’un partenariat fort entre Wallis-et-Futuna, la Nouvelle-Calédonie et la province Sud, ce véritable lieu d’accompagnement, de culture et de dialogue se veut « une vitrine du Fenua en Nouvelle-Calédonie. » Pour Munipoese Muli’aka’aka, président de l’Assemblée territoriale des îles Wallis-et-Futuna présent sur place, il s’agit avant tout « d’un lieu de référence qui puisse orienter, informer et accompagner nos populations, nos malades, ou encore nos jeunes qui poursuivent leur scolarité. Dans un contexte où les jeunes sont parfois déracinés, il est essentiel de renouer avec ses racines pour mieux se connaître, mieux comprendre l’autre. Je souhaite que cette Maison soit une case ouverte à tous. Elle incarne nos valeurs océaniennes de respect, de parole, de partage et de coutume ». Des valeurs également rappelées par la présidente de la province Sud, Sonia Backès, pour qui « cette Maison permettra de faciliter l’accès aux démarches administratives et de soutenir les publics en difficulté, avec l’appui des institutions. Elle accueillera tous ceux qui ont besoin d’être conseillés dans leurs démarches administratives, qu’ils soient d’origine wallisienne et futunienne, ou issu des autres communautés qui veulent partager. Parce que nous sommes tous Calédoniens ». La présidente a également rappelé le partenariat fort engagé avec la NouvelleCalédonie, « grâce à qui ce projet prend également vie à travers une convention qui La Maison a été inaugurée par Munipoese Muli’aka’aka, président de l’Assemblée territoriale des îles Wallis-et-Futuna, Mikaele Seo, député de Wallis-et-Futuna, Blaise Gourtay, préfet des îles Wallis et Futuna, les élus et chefs coutumiers de Wallis-et-Futuna, et une délégation d’élus menée par la présidente Sonia Backès, et composée de Gil Brial, 2e vice-président, Alesio Saliga, Brieuc Frogier, Christiane Saridjan-Verger, Lionnel Brinon, Nina Julie et Lionel Paagalua. Étaient également présents lors de l’inauguration : le secrétaire général adjoint du haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie, le député Nicolas Metzdorf, Alcide Ponga, président du Gouvernement, ainsi que Muriel Malfar-Pauga pour le Congrès.

Août 2025 | SUD'MAG #27 | 17 ACTUALITÉS ,, nous unit avec l’Etat et l’Assemblée territoriale de Wallis-et-Futuna ». Une vision partagée parAlcide Ponga, président dugouvernement de la Nouvelle-Calédonie qui a souhaité que cette Maison permette de « construire un avenir partagé où nos différences sont notre richesse ». Une convention de confiance Suite à l’inauguration, une convention a été signée par l’ensemble des partenaires pour garantir le lien fort qui unit l’État, le gouvernement, la province Sud et Walliset-Futuna. L’archipel ami bénéficiera par ailleurs de l’aide du gouvernement pour la prise en charge de la location d'une partie d'une partie de la Maison. Sonia Backès a également tenu à remercier les entreprises et services provinciaux pour leur engagement et leur confiance dans un contexte économique tendu, rappelant l’esprit dans lequel cette inauguration prend effet, dans le sillage de l’Accord de Bougival : « Le titre de l’Accord de Bougival, c’est "le pari de la confiance". La confiance se gagne lorsque les promesses sont tenues. Cette promesse faite en 2020, nous l’avons tenue. Quand nous avions lancé ce projet, on pensait qu’il verrait le jour bien après la fin du mandat. Mais malgré les bouleversements de 2024, nous sommes aujourd’hui réunis pour inaugurer cette Maison. Loin d’être un objet électoral, elle est la Maison des Calédoniens. C’est pourquoi nous pouvons, tous ensemble, être fiers de cette réalisation ». Pour Sonia Backès, cette inauguration marque une étape clé dans la construction d’un avenir partagé : « Ce que nous avons signé à Bougival, c’est la première pierre d’un projet différent pour la Nouvelle-Calédonie. Aujourd’hui, nous ne sommes plus définis par nos communautés d’origine, mais unis par une identité commune : nous sommes tous des Calédoniens. Fiers de nos cultures, de nos origines, mais tous Calédoniens, au même niveau ». CETTE MAISON, NOUS POUVONS TOUS EN ÊTRE FIERS. JE SOUHAITE QU’ELLE SOIT CELLE DE TOUS LES CALÉDONIENS, D’ORIGINE WALLISIENNE ET FUTUNIENNE, MAIS AUSSI DES AUTRES COMMUNAUTÉS QUI VEULENT PARTAGER. PARCE QUE NOUS SOMMES TOUS CALÉDONIENS. Sonia Backès, présidente de la province Sud Un projet 100 % financé par la Province La province Sud a financé l’intégralité de la construction du bâtiment, pour un montant de 200 millions de francs, complété par 70 millions pour la rénovation du foyer wallisien et 30 millions pour l’aménagement des extérieurs.

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