Sud'Mag #027

Août 2025 | SUD'MAG #27 | 25 C’est l’histoire de Corinne et Sylvain qui, après des années de travail acharné, ouvrent enfin le premier salon de coiffure Jean Louis David à Nouméa… juste avant que tout s’effondre dans les violences de 2024. Leur histoire, c’est celle de beaucoup d’entrepreneurs calédoniens : du courage, des hauts, des bas et l’envie de continuer, coûte que coûte, avec le soutien de la province Sud. QUAND LA RÉSILIENCE se tresse au quotidien Depuis l’adolescence, Corinne n’a qu’un rêve : sublimer les chevelures. « Je ne voulais pas perdre de temps », confiet-elle, elle qui convainc ses parents de l’inscrire dans une école de coiffure dès la 3e. Formée au Mans, elle enchaîne concours et stages, déterminée à atteindre l’excellence. Sa carrière débute à Saint-Malo, puis s’envole à Paris, portée par un objectif clair : coiffer pour la télévision. C’est là qu’elle croise Franck et Fabien Provost – « un véritable coup de cœur » – et entre dans leurs salons, où elle découvre la coiffure studio… et l’amour. Après avoir gravi les échelons, un nouveau chapitre s’ouvre en 2012. La famille s'agrandit et une vie « dans un endroit moins agité, au soleil, avec une douceur de vivre était au programme. Une belle opportunité s’est présentée à Nouméa, où je suis devenue manager chez Franck Provost », partage-t-elle. En 2015, le couple s’installe définitivement à Nouméa et rachète Saint Germain Coiffure avant de lancer leur salon Jean Louis David, une franchise du groupe Provalliance, racheté par Franck Provost en 2007. « La marque est aujourd’hui présente dans 1 000 salons dans le monde, avec un style urbain, rock et audacieux que nous voulions implanter ici, en Nouvelle-Calédonie ». Mai 2024, le rêve suspendu Les travaux démarrent en avril 2024. Mais à peine lancés, c’est l’hécatombe. Le 13 mai, le projet s’arrête net : dossiers bancaires bloqués, matériel immobilisé, assurances impossibles à obtenir, personnel incertain. Les retards s’enchaînent et le chantier prend six mois de retard. Les finances, elles, s’effondrent. « Le rêve est devenu un cauchemar. », se désole Corinne. Pour tenir, le couple se concentre sur leur salon historique, Saint Germain, et poursuit malgré tout les travaux. À force d’abnégation et de courage, le 1er avril 2025, le salon Jean Louis David ouvre enfin ses portes. Mais la reprise est un choc : « C’est la douche froide. Malgré tous nos efforts, le prévisionnel est faussé, toutes nos économies y sont passées, et la clientèle manque. Dans ce contexte instable, avec les nombreux départs et les arrivées rares, nous n’avons plus de chiffre d’affaires, avec une baisse de -30 % pour Saint Germain Coiffure. Comme beaucoup de Calédoniens, nous sommes en grande difficulté financière, mais nous survivons. », confie-t-elle. Sud Pro, la bouffée d’air En mai 2025, le dispositif Sud Pro est une boufféed’air. « Grâceàcetteaide,nousavonspu financer une première campagne de publicité, et avons souhaité faire appel à des patentés pour terminer notre plafond et nous équiper, notamment avec la pose de climatiseurs. Mais malheureusement, le dispositif a été vite saturé. Nous aurions eu besoin de plus de temps pour solliciter des patentés et mettre en place ces projets. » Ce temps, Corinne et Sylvain peuvent en bénéficier dès le 21 août. Sud Pro revient avec des objectifs recentrés sur les besoins concrets et les remontées de terrain des patentés et TPE. Une version du dispositif qui permettra aux patentés de disposer du temps nécessaire pour faire appels aux entreprises et réaliser des devis. Le portrait

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