6 | SUD'MAG #27 | Août 2025 ,, Le 12 juillet dernier, l’avenir de la Nouvelle-Calédonie est entré dans une nouvelle phase avec la signature de l’Accord de Bougival. Ce dernier pourrait marquer une inflexion majeure pour les provinces. Sans préjuger de son adoption, plusieurs mesures proposées – rééquilibrage du Congrès, renforcement des compétences provinciales, évolution du dispositif de solidarité, ajustement sans surcoût – dessinent un cadre plus représentatif et plus adapté aux réalités, notamment du Sud. Ce dossier présente une analyse de ces quatre volets, à partir du texte de l’Accord. Un Congrès rééquilibré Vers une représentation plus juste de la province Sud Depuis la mise en œuvre des accords successifs de Matignon et de Nouméa, la représentation institutionnelle des provinces au sein du Congrès de la Nouvelle-Calédonie n’a jamais réellement correspondu à la réalité démographique du territoire. La province Sud, qui regroupe aujourd’hui 74 % de la population calédonienne, ne disposait jusqu’ici que de 59 % des sièges au Congrès. Avec l’Accord, elle passerait à 66%. Le projet d’accord marquerait ainsi un tournant majeur dans la redistribution des équilibres politiques internes. L’article 1.3 introduit une modification du nombre d’élus au Congrès par province, afin de mieux refléter la répartition de la population calédonienne. Cette révision prévoit l’ajout de cinq sièges pour la province sud, mais sans surcoût s'agissant d'élus qui ne siègent jusqu'à présente qu'à la province Sud. EN RESTAURANT UN LIEN PLUS JUSTE ENTRE POIDS DÉMOGRAPHIQUE ET POUVOIR INSTITUTIONNEL, L’ACCORD PERMET À LA PROVINCE SUD DE MIEUX DÉFENDRE LES INTÉRÊTS DE SES ADMINISTRÉS. Cette évolution n’est pas anodine. Elle répond à une demande ancienne des acteurs politiques du sud, souvent confrontés à une sous-représentation qui limitait leur capacité à peser sur les grandes décisions institutionnelles. « Là, on reviendra à moins de déséquilibre, puisque 66 % des élus du Congrès seront issus de la province Sud, avec une évolution qui est prévue dans l’Accord également en fonction de l’évolution démographique. », précise Sonia Backès, signataire de l’Accord de Bougival et présidente de la province Sud. « Il ne s’agit pas simplement de corriger une anomalie du passé, mais d’anticiper les évolutions futures. La clause de révision automatique du nombre de sièges en fonctionde l’évolutiondémographique du territoire est un changement structurel majeur : l’équilibre institutionnel devient un principe évolutif, ajusté aux réalités du terrain, et non plus figé par un compromis politique daté. C’est primordial ». La révision du corps électoral Dans cette logique de plus de démocratie, l’Accord prévoit aussi la révision du corps électoral. Cette révision progressive Province Sud, LES ENJEUX DE L’ACCORD DE BOUGIVAL
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