SudMag #028

GRATUIT L'ACTUALITÉ DE LA PROVINCE SUD www.sudmag.nc | #028 | Sept. 2025 CAP SUR LA BROUSSE LA PROVINCE AVEC CEUX QUI INNOVENT

| 3 ÉDITO RESPONSABLE DE LA PUBLICATION : Sonia Backès | RÉDACTEUR EN CHEF : Nicolas Pannier | RÉDACTION : Direction de la communication de la province Sud. PHOTOS : Nicolas Bonneau, Fabrice Wenger. Martial Dosdane. Nicolas Petit | MONTAGE : Direction du système d'information et du numérique (DSIN), Com'Kris. IMPRESSION : 35 000 exemplaires - EIP Éditions & Impressions du Pacifique, sur du papier géré durablement FSC | ISSN 2497-6903. RETROUVEZ-NOUS EN LIGNE Toute l’actualité de la province Sud à tout moment, disponible sur votre ordinateur, tablette et smartphone : sudmag.nc Dites-nous ce que vous en pensez ! Donnez-nous votre avis sur le SudMag que vous avez entre les mains afin que les prochains numéros répondent toujours à vos attentes. Formulaire en ligne : province-sud.nc/form/suggestion-sudmag SUD'MAG #28 | Septembre 2025 La jeunesse, c’est l’avenir, bien sûr. Mais en Calédonie, c’est avant tout notre présent. Dans nos quartiers, nos écoles, nos collèges, à l’université. Dans la vie active, sur le terrain, dans les évènements sportifs ou culturel. Notre jeunesse, elle teste, elle rate, elle recommence. Et surtout elle avance. Et pour avancer bien, elle a besoin de nous, d’une Province engagée dans sa réussite. Dans l’aboutissement des rêves et des ambitions de ses futurs adultes. Pas un problème à gérer ; la jeunesse doit être une chance à saisir. Le rôle de la province Sud est d’être attentive chaque fois qu’elle en a besoin, mais aussi de lui ouvrir la voie, de la précéder avec bienveillance et pragmatisme, de la rattraper quand elle prend le mauvais chemin. Nombreuses sont nos actions et, au cœur de l’actualité, se trouve celle des aides à l’emploi des jeunes qui, depuis sa mise en place il y a quatre mois, a déjà permis à 36 jeunes de décrocher un emploi, la plupart en CDI d’ailleurs. Autre soutien d’actualité, le premier pas encourageant que ceux réalisés par les étudiants partis le mois dernier pour leurs études en Métropole. A Lyon, notre Province a maintenu un dispositif d’accueil ciblé pour préparer et anticiper notamment les démarches administratives. Plus près de nous, nous sommes en train de nouer des partenariats solides pour ceux qui choisissent d’étudier en Australie en ayant déjà signés avec deux universités dans le Queensland des partenariats. La province Sud donne ici les moyens à sa jeunesse de réaliser ses ambitions en les accompagnant pour qu’elle prenne son envol et revienne développer notre territoire qui a plus que jamais besoins de compétences audacieuses et bien formées. Écouter cette génération, lui donner les moyens de réaliser ses objectifs et lui faire confiance, c’est l’assurance de bâtir une Calédonie vivante, ouverte et solidaire. Sonia Backès, présidente de l’assemblée de la province Sud.

4 | #28La lettre d’information de la province Sud pour rester informé chaque semaine Abonnez-vous en suivant le lien : province-sud.nc/mon-compte SOMMAIRE SUD'MAG #28 | Septembre 2025 Grand angle L'agriculture résiliente, un cap assumé pour la province Sud La Foa 5. ZOOM SUR 6. GRAND ANGLE La Province s'engage pour l'agriculture résiliente 8. Les agents provinciaux au service des agriculteurs 10. De nouvelles aides pour dynamiser le secteur 12. La Foire de Bourail s'offre le succès 13. La Province s'engage aux côtés de l'ADAVI 14. Dispositif Sud Jeunes, déjà 36 embauches 16. Reportage, les étudiants accompagnés pour leur départ vers la Métropole 18. VIE D'UNE COMMUNE La Foa, une commune d'avenir 20. La VE2 s'offre une nouvelle jeunesse 21. SUR LE TERRAIN 24. Emmanuel Wu au sommet de son art 26. Un million supplémentaire pour la SPANC 28. LES PHOTOS DU MOIS 30. LES VIDÉOS DU MOIS SudSup! Une commune à la croisée des chemins Nos étudiants arrivent à Lyon 6. 18. 16.

MANUEL VALLS en visite au CMS de Bourail ZOOM SUR Cette visite a mis en lumière « le travail de la province Sud pour préserver un service public de santé dans nos zones rurales et isolées, a souligné la présidente. Par sa venue, le ministre a pu constater notre volonté de maintenir l’offre de soins enprovince Sud. Tout est fait pour que nos populations puissent se soigner, et ceci est possible grâce au soutien vital de l’État ». Symbole de l'engagement de l'État, le CMS de Bourail a également accueilli la signature de la convention avec l’Ordre deMalte entre l’État et laNouvelle-Calédonie, permettant l’itinérance de médecins dans les zones les plus éloignées. Ces investissements traduisent la volonté de la province Sud d’agir concrètement pour que chaque habitant, où qu’il vive, puisse avoir accès à des soins de qualité. Une structure sous tension Le CMS est un centre médico-social de proximité au service de 5 000 habitants de la commune et de nombreux patients des communes voisines (Moindou, Poya, mais aussi Houaïlou, Ponérihouen en province Nord voire de plus loin quand les dispensaires du Nord n’ont pas de médecin ou qu’ils sont fermés). Il assure les consultations de jour et la prise en charge des urgences 24h/24, avec une équipe pluridisciplinaire (médecins, infirmiers, sage-femme, vacataires spécialisés) à la charge exclusive de la province Sud. Il constitue, comme les autres CMS de l’intérieur, la seule structure de premiers recours en cas de crise majeure (COVID, émeutes, catastrophes naturelles) et le centre de traitement des urgences pré hospitalières en lien avec le SAMU centre 15. Cette mission est d’autant plus importante que le CMS se situe au centre de la grande terre à la convergence de la province Sud et du Nord. Au-delà de sa mission de santé, le CMS accueille également les autres services de la DPASS – assistantes sociales, psychologue, éducateurs spécialisés de la protection de l’enfance – afin d’offrir aux administrés une prise en charge médico-sociale et éducative globale, véritable guichet unique de proximité. Il accueillera également les services en charge de l’emploi et du logement. Le CMS deBourail illustre les efforts conjoints de l’État et de la province Sud pour maintenir un service public de santé de qualité dans les zones rurales, et ce alors que la santé est une compétence de la Nouvelle-Calédonie. Toutefois, la soutenabilité du modèle est menacée par la pénurie de professionnels de santé en Nouvelle-Calédonie et par un manque d’organisation des urgences à l’échelle de la Nouvelle-Calédonie. La présidente de la province Sud Sonia Backès a accueilli le ministre des Outre-mer Manuel Valls au CMS de Bourail, aux côtés de la présidente de la province Sud Sonia Backès. Un moment fort pour les équipes médicales, engagées au service des 5 000 habitants de Bourail ainsi que des patients des communes voisines. Les investissement provinciaux soutenus par l'État Le CMS a bénéficié d’une première étape importante de modernisation, financée en partie par le Contrat de développement État/province Sud (2017-2023) à hauteur de 130 millions de francs de travaux (75 % État / 25 % province Sud). Une deuxième phase est prévue avec l’aménagement d’un guichet unique de services provinciaux (emploi, logement, médiation sociale). Sur la période 2013-2025, plus de 200 millions de francs ont déjà été investis pour garantir un outil moderne et fonctionnel. L'info en+

6 | SUD'MAG #28 | Septembre 2025 Face à la multiplication des crises – qu’elles soient climatiques, économiques ou sanitaires – la province Sud choisit d’anticiper plutôt que de subir pour soutenir l’agriculture et la pêche du territoire. Elle accompagne une transformation en profondeur des modes de production et de consommation, avec un objectif clair : garantir à chaque Calédonien un accès fiable et pérenne à une alimentation saine, adaptée à la culture locale et produite dans le respect des ressources naturelles. Cette ambition repose sur un concept central : le système alimentaire durable. Selon la définition partagée par la FAO (l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), un tel système assure l’accès universel à une alimentation suffisante et culturellement appropriée, protège l’environnement et la biodiversité, préserve les ressources naturelles, favorise l’équité économique et la création d’emplois, réduit les inégalités, et renforce à la fois la cohésion sociale et le respect des diversités culturelles. Deux principes clés le sous-tendent : la résilience, c’est-à-dire la capacité à absorber les perturbations et à s’adapter ; et la durabilité, qui implique de garantir le renouvellement des ressources humaines, naturelles, sociales et économiques. « C’est sur cette base que nous avons décidé de travailler, et l’insularité de la NouvelleCalédonie se prête parfaitement à cette démarche, précise Philippe Blaise, 1er viceprésident de la province Sud. Les efforts consentis dans ce secteur primordial pour l’économie servent plusieurs objectifs, à commencer par la sécurité alimentaire durable ». Unefeuillederoutestratégique « En impliquant directement les acteurs locaux à travers de nouvelles formes de gouvernance, cette approche vise à accroître à la fois la résilience et la durabilité de l’en- semble de la chaîne, du producteur au consommateur », complète le 1er viceprésident. Cette vision s’incarne dans une nouvelle feuille de route stratégique « Vers une agriculture résiliente pour une sécurité alimentaire durable », dont le résultat attendu est un processus concret et structuré de transformation des modes de production et de consommation co-construit avec les partenaires pour être plus efficace dans les moyens alloués à ce secteur. Suite à une mission à La Réunion avec des professionnels, des priorités ont été définies par le 1er vice-président : adapter l’agriculture aux changements climatiques et améliorer la gestion de l’eau agricole ; développer les circuits courts pour rapprocher producteurs et consommateurs ; structurer la filière avicole pour renforcer sa compétitivité et son autonomie. Ces objectifs s’inscrivent naturellement dans la démarche « Mangeons local ! », colonne vertébrale de l’action de la Chambre d’agriculture et de la pêche, qui entend à la fois contribuer à la sécurité alimentaire des Calédoniens et assurer la pérennité des métiers, des filières et des VERS UNE AGRICULTURE RÉSILIENTE pour une sécurité alimentaire durable

Septembre 2025 | SUD'MAG #28 | 7 GRAND ANGLE exploitations. « Nous ne pouvons pas avancer sans concertation et les acteurs de l’agriculture et de la pêche en Nouvelle-Calédonie sont nombreux. Nous devons agir de concert, créer une synergie et faire en sorte que nos intérêts et nos objectifs se rejoignent, précise Lionnel Brinon, élu provinciale et rapporteur de la Commission du développement durable. C’est à ce prix que nous y arriverons ». Cette démarche s’appuie également sur les objectifs du 12e Fonds européen de développement (FED) pour les pays et territoires d’outre-mer (PTOM), dans lesquels s’inscrivent les actions provinciales. Elle implique une coopération étroite avec notamment les agriculteurs, et les nombreux acteurs du secteurs. En renforçant l’agriculture et en assurant une production alimentaire écologiquement responsable, la province Sud entend non seulement sécuriser l’approvisionnement de sa population, mais aussi créer les conditions d’un développement économique inclusif, respectueux des écosystèmes et ancré dans la réalité culturelle calédonienne. Cette stratégie, en mobilisant à la fois la puissance publique et l’engagement citoyen, pose les bases d’un modèle agricole plus robuste, plus équitable et plus durable, au bénéfice des générations actuelles et futures. Mode projet Pour mettre en oeuvre cette stratégie, la province Sud a opté pour unmode projet dont les ateliers vont débuter au dernier trimestre 2025. L’animation des groupes de travail se fera selon une méthode participative déjà éprouvée lors des ateliers de transition écologique et économique, garantissant une dynamique collective et une implication active de tous les partenaires. Le pilotage est assuré par une équipe projet et un comité technique (COTECH), avec des instances de validation à la fois techniques et politiques. ,, LES EFFORTS PRÉCÉDEMMENT CONSENTIS DANS CE SECTEUR PRIMORDIAL POUR L’ÉCONOMIE SERVENT PLUSIEURS OBJECTIFS, À COMMENCER PAR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE DURABLE UNE FEUILLE DE ROUTE EN 5 AXES 1 - Outils de production : pour moderniser, diversifier et sécuriser les moyens techniques et technologiques des exploitations. 2 - Consommateurs : afin de sensibiliser, informer et orienter vers des choix alimentaires responsables et locaux. 3 - Producteurs : pour soutenir l’organisation des filières, renforcer les compétences et encourager l’innovation. 4 - Ressources : en intégrant la préservation et la gestion durable de l’eau, des sols et de la biodiversité. 5 - Institutions : pour mettre en place des cadres de gouvernance et des politiques publiques cohérentes avec les objectifs fixés. LES BÉNÉFICES POUR LA PROVINCE Économiques • Structuration et consolidation des filières locales. • Maintien de la valeur ajoutée sur le territoire. • Contribution à l’installation d’agriculteurs. Sociaux • Éducation alimentaire et création de lien social. • Accessibilité sociale et lutte contre les inégalités. • Une meilleure alimentation pour tous. Environnementaux • Développement de pratiques plus résilientes et moins dépendantes aux intrants donc moins impactantes/environnement. • Préservation des ressources naturelles. • Réduction du gaspillage alimentaire. Philippe Blaise 1er vice-président de la province Sud Pourquoi lier sécurité alimentaire et agriculture ? Le Covid nous a tous ouvert les yeux sur notre dépendance insupportable aux importations en termes de sécurité alimentaire. Cette crise nous a obligés à rechercher un meilleur équilibre entre d’une part nourrir les Calédoniens au meilleur prix et d’autre part assurer notre sécurité avec une production locale de qualité et saine. C’est l’approche que nous avons eue dans cette mandature et cet équilibre passe par plusieurs leviers : la maîtrise de la ressource en eau, la mutualisation des outils, l’amélioration de la distribution, et surtout la montée en compétences techniques du monde agricole. Justement. Comment la Province travaille aujourd’hui avec les agriculteurs ? L’agriculture c’est d’abord des hommes et des femmes, des entrepreneurs modernes de la terre. Je dis moderne, car aujourd’hui, l’agriculture demande de plus en plus de compétences techniques. Le rôle de la Province, c’est d’accompagner activement cette montée en compétence technique du monde agricole. C’est la clé de la sécurité alimentaire. C’est un enjeu collectif et l’agriculture aujourd’hui est incarnée par des exploitants de plus en plus compétents. On doit adapter nos aides à ces équipes-là, en répondant à leurs besoins spécifiques. Comment conciliez-vous cette approche avec également le monde agricole, au sens large ? Dans cette mandature, nous avons décidé de travailler encore plus étroitement avec les acteurs du secteur comme la Chambre d’agriculture et le monde agricole privé. Avec cette approche, on peut devenir une province qui porte à la fois une stratégie publique de long terme, mais qui est aussi agile et réactive face à la demande des opérateurs. Quand nous avons décidé de retourner au salon de l’agriculture à Paris en février 2023, nous avons créé une “Team Calédonie”, avec la province, la Chambre et des partenaires privés de qualité. La synergie a été extraordinaire et ça s’est vu sur place. Nous avons répété l’exercice au SIA 2024 mais aussi lors de la mission exploratoire d’octobre 2023 à La Réunion qui est très en avance sur nous sur le sujet de l’agriculture. Nous avons pu en tirer des enseignements partagés sur des sujets majeurs comme l’irrigation, les circuits courts, ou encore la filière avicole. La crise de mai 2024 a fortement perturbé cette dynamique, et la façon dont nous pouvions apporter notre soutien financier au monde agricole, mais aujourd’hui nous relevons la tête ensemble et nous portons à nouveau ces ambitions collectives. Je reste convaincu que la Province a besoin de ses partenaires privés et que le travail à mener doit rester collectif pour aller au succès. 3 QUESTIONS A... Philippe Blaise, 1er vice-président de la province Sud

8 | SUD'MAG #28 | Septembre 2025 Toute l’année, les équipes de la Direction du développement durable du territoire (3DT) parcourent la province Sud. Sur les propriétés, dans les champs, à la station zootechnique de Port-Laguerre ou dans nos antennes , tous partagent un même objectif : venir en appui, soutenir, et encourager les acteurs de la filière agricole et de la pêche. 28 avril au matin. Par une belle journée, la vente annuelle de reproducteurs bovins organisée à la station zootechnique de Port-Laguerre a rencontré un franc succès. Elle permet la diffusion de nouvelles lignées génétiques et est une vitrine de l’excellence locale en matière d’élevage Brahman et Charolais. Quelques semaines plus tard, la station provinciale a accueilli une opération de haute précision sous la houlette d’un expert mondial de l’embryologie ovine venu tout spécialement de Grande Bretagne, Ian McDougall : une opération d’inséminations artificielles sur des brebis a été menée. C’est l’une des étapes clés pour faire progresser la génétique du cheptel calédonien. Le mois dernier, les techniciens de la DDDT sont intervenus chez un jeune éleveur de Boulouparis pour des conseils techniques dans le cadre de sa diversification naissante en arboriculture. Il a pu mettre en place cette nouvelle production en répondant à un appel à projet « Fruits » mis en place par la DDDT pour renouveler les vergers vieillissants et développer ce secteur. Accompagnement multiforme Trois exemples parmi tant d’autres qui traduisent la diversité des métiers et la force de l’engagement des agents provinciaux pour assurer à la fois la protection des patrimoines naturels et la valorisation des espaces agricoles. L’objectif est clair : faire émerger des activités pérennes, économiquement performantes, capables de créer des emplois tout en respectant les équilibres environnementaux. Cet accompagnement prend de multiples formes. Lorsqu’un producteur se lance, les équipes l’aident à choisir les cultures adaptées, à planifier ses calendriers d’intervention, à optimiser l’usage de l’eau ou encore à anticiper les risques sanitaires. Plus tard, elles l’épaulent dans ses projets de diversification, d’extension ou même de transformation à la ferme, en recommandant des analyses de sol ou en proposant des solutions innovantes comme le semis sous couvert végétal ou l’irrigation connectée. Enfin, les agents restent disponibles à chaque étape pour répondre à des questions concrètes, qu’elles concernent la fertilisation, la lutte contre un ravageur ou l’adoption de nouvelles techniques. « En 2025, sur les six premiers mois de l’année, c’est plus de 700 visites d’exploitations qui ont été réalisées ainsi que 570 entretiens avec les producteurs et les pêcheurs », précise Frédéric Gimat, directeur adjoint de la 3DT. Se former pour performer La province Sudmet également l’accent sur la formation. Chaque année, l’offre pédagogique est révisée pour coller aux besoins des professionnels du secteur rural. L’ambition est double : renforcer la professionnalisation des agriculteurs et des pêcheurs, et inciter de nouveaux producteurs à s’installer. Des modules sur mesure, conçus en lien avec les groupements professionnels, permettent de diffuser les avancées techniques issues de la recherche et de l’expérimentation, en rendant l’innovation accessible à tous. Cet engagementdépasse leseul cadreagricole. « La DDDT œuvre à la modernisation et à la rentabilité de l’agriculture professionnelle, mais aussi au développement de l’économie rurale et maritime, explique Frédéric Gimat. Elle encourage les filières porteuses comme cellesdes fruits et légumes, soutient les pratiques respectueuses de l’environnement (agriculture responsable, agriculture biologique), et travaille à la sécurisation de la ressource en eau. Avec comme fil conducteur de préserver et valoriser les territoires de la Province tout en leur donnant un avenir économique solide ». Car derrière ces missions se joue une ambition politique et sociale : offrir de vraies perspectives à la Brousse, notamment en donnant envie aux jeunes de rester dans le secteur. Loin d’être une administration cloisonnée, la DDDT se veut un acteur de proximité, ancré dans les réalités du terrain, partenaire des producteurs et catalyseur d’initiatives. DES AGENTS DE TERRAIN au service des agriculteurs

Septembre 2025 | SUD'MAG #28 | 9 GRAND ANGLE BONNES PRATIQUES Dans le cadre de leurs missions d’appui aux agriculteurs et sylviculteurs, les techniciens du SPPAT (Service de prévention de proximité et d’accompagnement technique) sont récemment intervenus à la demande d’un producteur du Mont-Dore. Au programme : suivi de plantation et reconnaissance d’espèces forestières, pour assurer la bonne mise en œuvre du projet et valoriser les espèces adaptées au territoire. Une nouvelle illustration du travail de terrain mené par les techniciens de la DDDT pour accompagner les porteurs de projets vers une gestion durable de leurs espaces. SUIVI Depuis 2023, la province Sud suit de près les populations de crabe de palétuvier (Scylla serrata) grâce à un programme associant scientifiques et pêcheurs professionnels volontaires. Objectif : assurer la durabilité de cette ressource phare des mangroves. Deuxième espèce la plus pêchée en Nouvelle-Calédonie, le crabe représente chaque année entre 50 et 70 tonnes de captures, soit un chiffre d’affaire entre 57 et 85 millions de francs. Un poids économique et culturel qui justifie une vigilance accrue sur la préservation de la ressource. Le suivi repose sur trois axes : étudier la taille et la dynamique des populations, adapter la gestion des prélèvements pour préserver reproduction et production, et sensibiliser les pêcheurs, partenaires clés du dispositif. Depuis son lancement, plus de 3 000 crabes ont déjà été mesurés. Une étape significative qui confirme l’engagement de la province Sud à protéger durablement cette ressource essentielle pour les générations futures. BON MATÉRIEL Ce mois-ci, les agents du SPPAT sont intervenus à Yaté, à la demande d’un producteur, pour réaliser un diagnostic de ses installations horssol avant leur remise en service. Objectif : évaluer ce qui peut être conservé, réparé ou remplacé, afin d’optimiser les investissements nécessaires et accompagner le producteur dans la relance de son activité. Un bel exemple de l’accompagnement proposé par la Direction du développement durable des territoires (DDDT) auprès du monde agricole. INITIATION La province Sud accompagne la formation des futurs éleveurs. Aux côtés de l’UPRA Bovine, les techniciens de la station zootechnique de PortLaguerre participent à des sessions pratiques dédiées à la manipulation des bovins. Ces rendez-vous pédagogiques offrent aux jeunes la possibilité d’acquérir les bases du dressage, du déplacement et des gestes de sécurité essentiels pour travailler avec les animaux. En favorisant le transfert de savoir-faire et l’apprentissage sur le terrain, la province Sud confirme son engagement auprès de la filière bovine et prépare la relève des éleveurs de demain.

10 | SUD'MAG #28 | Septembre 2025 ,, Depuis mai 2024, une vague d’insécurité frappe durement le monde agricole en province Sud. Vols de matériel, destruction d’infrastructures, disparition de cheptels…Autant d’actes répétés qui menacent la survie de nombreuses exploitations, déjà fragilisées par un contexte économique et social tendu. Face à cette situation, la province Sud a voté en Assemblée de province le 31 juillet dernier un concours exceptionnel pour soutenir les agriculteurs et éleveurs touchés, à hauteur de 20 millions de francs. UN SOUTIEN EXCEPTIONNEL pour les agriculteurs Dans les zones rurales situées le long des grands axes – La Foa, Bourail, Païta –, les plaintes se multiplient. Des clôtures abattues, des serres éventrées, des troupeaux dérobés ou des engins agricoles subtilisés : les pertes sont lourdes et s’accumulent. Pour les exploitants, la sanction est immédiate. Une pompe d’irrigation volée ou un bâtiment d’élevage incendié peut suffire à stopper la production, à compromettre une récolte ou à faire disparaître plusieurs années d’efforts. Souvent, ces dommages ne sont pas ou peu couverts par les assurances. Les polices sont chères et les assureurs rechignent à prendre en charge des sinistres répétitifs dans des zones excentrées. Résultat : les agriculteurs supportent seuls l’essentiel des pertes, dans un secteur déjà marqué par des marges étroites et des difficultés d’investissement. Une réponse politique rapide « Consciente de l’urgence, la province Sud avait inscrit ce sujet à l’ordre du jour de son assemblée. La délibération permet d’instaurer un mécanisme exceptionnel : une aide financière ciblée, permettant de réparer ou de remplacer rapidement les biens détruits ou dérobés. L’objectif est clair : éviter que des exploitations viables soient contraintes à la fermeture par des actes de malveillance », souligne Lionnel Brinon, élu provincial et rapporteur de la Commission du développement rural. Cette intervention se décline autour de deux axes : financer le remplacement des moyens de production détruits et permettre la réparation ou la reconstruction des infrastructures agricoles. Mais attention : le dispositif n’a pas vocation à se substituer aux aides structurelles existantes. Il s’adresse uniquement aux agriculteurs professionnels ayant une activité significative et désireux de relancer leur exploitation. Le taux de prise en charge peut atteindre 60 % des dépenses engagées, dans la limite de huit millions de francs par exploitation agréée. Les demandes devront être déposées avant le 30 septembre 2025. « Nous voulons un mécanisme réactif, mais aussi rigoureux, qui garantisse un soutien efficace aux victimes réelles », précise Lionnel Brinon. Pour lancer cette aide exceptionnelle, la province Sud mobilise 20 millions de francs. L’enjeu est double : d’un côté, soulager les agriculteurs directement touchés ; de l’autre, envoyer un signal de confiance à l’ensemble du monde rural. « Ce geste financier, en complément de l’aide à la sécurisation des exploitations agricoles, traduit une volonté de protéger un secteur vital, au cœur de notre souveraineté alimentaire, complète la présidente de l’assemblée, Sonia Backès. Nous restons conscients qu’au-delà du soutien financier, les agriculteurs attendent un climat plus sûr pour travailler. Dans la tempête sociale et économique actuelle, l’agriculture reste une priorité stratégique et humaine ». NOUS VOULONS UN MÉCANISME RÉACTIF, RIGOUREUX, QUI GARANTISSE UN SOUTIEN EFFICACE AUX VICTIMES. Lionnel Brinon, élu de la province Sud et rapporteur de la Commission développement durable EN PRATIQUE ◊ 20 millions de francs mobilisés par la province Sud. ◊ Une aide plafonnée à 8 millions de francs par exploitation. ◊ Un taux de prise en charge : jusqu’à 60 % des dépenses éligibles. ◊ Une date limite de dépôt des demandes au 30 septembre 2025. •

12 | SUD'MAG #28 | Septembre 2025 L’hippodrome de Téné a vibré au rythme de la Foire de Bourail. Plus de 24 000 visiteurs ont franchi les portes de l’évènement en trois jours, confirmant son importance pour les Calédoniens. Une véritable réussite, d’autant plus remarquable dans un contexte marqué par les difficultés économiques. Les visiteurs ont pu profiter d’un programme riche et varié : concours (équin, bovin, caprin, avicole…), animations musicales, démonstrations de tonte de moutons et de dépeçage de cerfs, dégustation de produits locaux, élection de Miss Foire de Bourail, lancer de claquette, rodéo… De la plus grande brochette de cerf du monde aux démonstrations artisanales, la Foire a une fois de plus su conjuguer traditions, convivialité et découvertes. Le stand de la province Sud, partenaire fidèle de la manifestation, la province Sud a tenu un stand qui a rencontré un franc succès auprès du public. Entre les nombreuses dégustations de viandes et poissons locaux, les jeux pédagogiques, la mini-ferme ou encore l’espace de Sud Tourisme, chacune des animations a permis de mettre en valeur la richesse du territoire et ses savoir-faire. L’espace professionnel a aussi offert un temps d’échange aux visiteurs intéressés par les dispositifs d’accompagnement de la province. Les élus provinciaux ont également tenu à être présents tout au long du week-end : Sonia Backès, présidente de la province Sud, Philippe Blaise, 1er vice-président, ou encore Lionnel Brinon, rapporteur de la commission provinciale du développement durable, ont parcouru les allées de la foire et échangé avec les exposants. Une manière concrète de rappeler que la collectivité reste au plus près des acteurs de terrain, et qu’elle continuera de soutenir dans leurs projets et leurs difficultés. Un événement qui rassemble Somme toute, la Foire de Bourail a réussi à atteindre ses objectifs : rassembler les Calédoniens autour de leurs traditions, valoriser les filières locales et renforcer le lien entre la ville et la brousse. Et ce, dans un contexte loin d’être évident, notamment pour les agriculteurs, éleveurs et artisans du pays. Au moment de la clôture de l’évènement, le président du comité de Foire, Levay Roy, n’a pas manqué de saluer la mobilisation FOIRE DE BOURAIL UNE AFFLUENCE RECORD exceptionnelle des bénévoles et des visiteurs. « Avec notre équipe, on voulait faire vivre notre brousse et rassembler la Calédonie autour de cette foire. Cette réussite, c’est surtout la vôtre. Merci d’y avoir cru et d’être venus si nom- breux ». La province Sud est fière d’être partenaire d’un tel événement, symbole de cohésion, d’identité, et de vitalité économique pour tout le territoire.

Septembre 2025 | SUD'MAG #28 | 13 ACTUALITÉS Sonia Backès a signé une convention avec l’Association pour l’Accès au Droit et l’Aide aux Victimes (ADAVI), qui s’accompagne d’une subvention de 6 millions de francs. Une aide précieuse pour cette structure qui, dans un contexte budgétaire tendu, a récemment déménagé dans de nouveaux locaux afin de réduire ses charges. « Il est essentiel pour la province Sud de soutenir l’ADAVI, car elle accomplit un véritable travail d’intérêt public que les institutions, seules, n’auraient pas la capacité d’assurer dans le même degré de proximité et de réactivité, a souligné la présidente de la province Sud. Par son action, l’ADAVI répond à un besoin concret et quotidien des citoyens, en leur offrant un accompagnement juridique et humain qui contribue directement à la protection des plus vulnérables et au maintien de la cohésion sociale ». En soutenant l’ADAVI, la province Sud confirme sa volonté de rester aux côtés des associations qui remplissent une mission d’intérêt public essentielle, en particulier celles qui accompagnent les victimes et défendent l’accès aux droits. Dans un contexte où les violences intrafamiliales et les situations de précarité touchent durement la population calédonienne, ce partenariat réaffirme la priorité donnée par la collectivité à la protection des plus vulnérables et au renforcement du lien social sur l’ensemble du territoire. Pour la structure, ce soutien financier arrive à point nommé, « d’autant que nous savons que la période est difficile pour tous, a rappelé Florian Leduc, directeur de la structure. Ce partenariat nous permet de continuer à remplir notre mission auprès des victimes, et de maintenir des permanences essentielles pour garantir l’accès au droit sur tout le territoire ». Un rôle majeur Active en Nouvelle-Calédonie depuis 1989 et agréée par le ministère de la Justice depuis 2020, l’ADAVI œuvre pour l’accès effectif aux droits et l’accompagnement des victimes d’infractions pénales. Elle intervient notamment auprès des femmes victimes de violences conjugales, des personnes isolées ou en situation de précarité. Ses missions couvrent l’information juridique, l’écoute, la mise en relation avec les services compétents et l’organisation de groupes de parole. En 2023, l’association a reçu 2 712 personnes, dont 88 % en province Sud. L’ADAVI intervient sur un large éventail de thématiques juridiques, avec toutefois une part importante consacrée aux violences intrafamiliales ainsi qu’au droit de la famille, en particulier les litiges liés à la garde des enfants ou aux séparations conflictuelles. Depuis les émeutes de mai 2024, elle traite également de nombreux conflits entre propriétaires et locataires, notamment pour loyers impayés. LA PROVINCE SUD engagée pour l’aide aux victimes L'ADAVI ŒUVRE POUR L’ACCÈS EFFECTIF AUX DROITS ET L’ACCOMPAGNEMENT DES VICTIMES D’INFRACTIONS PÉNALES. EN 2023, L’ASSOCIATION A REÇU 2 712 PERSONNES, DONT 88 % EN PROVINCE SUD.

14 | SUD'MAG #28 | Septembre 2025 ACTUALITÉS Lancé fin avril 2025, le dispositif Sud Jeunes affiche un bilan particulièrement encourageant : en seulement trois mois, 36 jeunes Calédoniens ont décroché un emploi grâce à cette aide, dont 34 en CDI et 2 en CDD. Ces 36 jeunes ont été embauchés dans des entreprises basées dans différentes communes de la Province (Nouméa, Bourail, Païta, Boulouparis, MontDore), et évoluant dans des domaines très variés : services, commerce, santé, artisanat, et restauration. La réussite de ce dispositif d’accompagnement prouve qu’il répond à un réel besoin, en offrant un élan décisif à des jeunes particulièrement touchés par le contexte économique actuel, tout en soutenant les entreprises locales dans leur volonté d’embaucher malgré les incertitudes. Sud Jeunes offre ce petit « coup de pouce » qui permet à l’opportunité de se concrétiser, et ce, durablement. Pour Christophe Bergery, secrétaire général adjoint de la province Sud, « cette aide, simple et rapide à activer, montre déjà son efficacité et peut être le déclic pour une petite entreprise qui hésite à embaucher. L’objectif était clair : ne pas alourdir les démarches des entreprises. Nous avons misé sur une procédure rapide, fluide et totalement transparente ». Le dispositif est toujours en vigueur et les candidatures restent ouvertes. Les modalités et le formulaire d’inscription sont disponibles sur le site de la province Sud. Créé pour favoriser l’accès durable des moins de 30 ans au marché du travail, Sud Jeunes prend en charge, dans la limite de 2 millions de francs, jusqu’à 1 mois et demi de salaire pour un CDD de 12 mois et jusqu’à 3 mois pour un CDI. Pour Gil Brial, 2e vice-président de la Province en charge de la jeunesse, « chaque embauche de jeune diplômé, c’est une vie qui choisit de s’ancrer en Calédonie. Nous voulons dire aux jeunes Calédoniens : votre avenir est ici, et nous comptons sur vous pour rejoindre le monde du travail local ». Le dispositif s’adresse aux moins de 30 ans au 1er janvier de l’année de la demande, résidant depuis au moins dix ans de façon ininterrompue en Nouvelle-Calédonie, ainsi qu’aux entreprises implantées en province Sud et répondant aux critères d’éligibilité. L’objectif est de contrer leur départ vers l’extérieur et de soutenir le tissu économique calédonien. Avantage : la procédure est entièrement dématérialisée. Un premier bilan est attendu dans un an pour évaluer l’impact réel sur l’insertion professionnelle. DISPOSITIF SUD JEUNES déjà 36 jeunes embauchés EN PRATIQUE Qui est concerné? • Les entreprises implantées en province Sud (hors agriculture, pêche, aquaculture et sylviculture). • Les jeunes diplômés de moins de 30 ans, résidant en Nouvelle-Calédonie depuis au moins 10 ans. Quelle aide? • Prise en charge de 1,5 mois de salaire brut pour un CDD d’un an. • Prise en charge de 3 mois pour un CDI. • Plafond fixé à 2 millions de francs par embauche. Comment faire la demande? • Remplir le formulaire en ligne sur le site de la province Sud. • Joindre les justificatifs demandés (contrat, pièce d’identité, justificatif de résidence, RIB, RIDET, etc.). • Le dossier est instruit sous trois mois maximum. • En cas d’accord, l’aide est versée par arrêté. À retenir • L’aide n’est pas rétroactive. • Elle ne peut pas être cumulée avec d’autres dispositifs d’aide à l’emploi.

Septembre 2025 | SUD'MAG #28 | 15 ACTUALITÉS La Maison du livre de Nouvelle-Calédonie (MLNC) organise la deuxième édition de cet événement culturel d’envergure, en partenariat avec la province Sud, la province des Îles Loyauté et la Mission aux affaires culturelles de l'État. Pendant deux mois, du primaire au lycée, les jeunes pourront savourer plus de 30 livres locaux. Contes, pièces de théâtre, romans, BD, ou encore essais littéraires, la littérature calédonienne est riche de sa diversité et de ses auteurs. « Plusieurs établissements ont répondu à l'appel, s’enthousiasme Léa Tripodi, élue provinciale et présidente de la Commission culture. Permettre aux jeunes Calédoniens à la fois de prendre goût à la lecture mais aussi de découvrir le monde littéraire calédonien reste une belle opportunité de faire rayonner ce secteur. Ce festival est l’opportunité également de favoriser la lecture dès le plus jeune âge et au-delà, de lutter contre l’illettrisme en développant le goût de la lecture ». Le collège de Kaméré, le lycée du MontDore, le groupe scolaire Trouilot/Hibiscus, les écoles Paul Duboisé, Les Colibris et les établissements de Lifou : tous se mobilisent pour créer au cœur de ces deux mois des rencontres avec les 24 auteurs et illustrateurs engagés dans l’aventure, des lectures par des comédiens, des animations ludiques ainsi que des médiations autour des livres sélectionnés. Les plannings ont ainsi été élaborés en étroite collaboration avec chaque établissement, en fonction des contraintes pédagogiques et des envies des équipes éducatives. Un projet collectif Ce projet s’inscrit dans le dispositif Territoire dulivre initiéet financépar laSociété française des intérêts des auteurs de l’écrit (Sofia) et porté par la Fédération Inter régionale pour le Livre et la Lecture (FILL). Avec le soutien de la Direction de l’enseignement de Nouvelle-Calédonie et du Vice-rectorat de Nouvelle-Calédonie, il bénéficie également de la participation active des médiathécaires de la bibliothèque Bernheim, de la Ville de Nouméa et de la Ville du Mont-Dore, qui animeront la cabane littéraire dans les établissements scolaires concernés. Par le biais de son bureau de l’assemblée, la province Sud a apporté une participation de près de deux millions au festival. Pour Gil Brial, 2e vice-président de la collectivité, « permettre à nos élèves et étudiants de bénéficier d’un accès direct à la littérature calédonienne, c’est un projet que nous ne pouvions que soutenir. » Plus de 1 500 livres vont être ainsi offerts aux enfants. C'EST REPARTI ! Le Festival scolaire de littérature calédonienne relancé 2 millions pour la Maison de l'étudiant Le Bureau de l’assemblée de la province Sud (BAPS) a accordé une enveloppe de 2 millions de francs à la Maison de l’étudiant en Nouvelle-Calédonie au titre de l’année 2025 pour le fonctionnement de la structure. La province Sud s’appuie sur la maison de l’étudiant afin d’apporter à ses étudiants boursiers une aide supplémentaire (orientation, information, utilisation des moyens logistiques tels que salle de réunion ou visioconférence, et mise à disposition d’un bureau pour un agent du service lors des campagnes de bourses). L'info en+

16 | SUD'MAG #28 | Septembre 2025 De Nouméa à Lyon LES PREMIERS PAS Ils sont arrivés pour les premiers dans la nuit du 15 août. Après plus de 24 heures de vol et quelques valises égarées, 22 jeunes courageux primo-partants ont rejoint les équipes de la province Sud à Lyon. Entre ateliers pratiques, conseils avisés et entraide, ils prennent peu à peu confiance et posent les bases d’une aventure académique et humaine prometteuse. Depuis, trois autres groupes les ont rejoints. Entre fatigue du voyage et excitation de la découverte, nos étudiants n’ont pas tardé à plonger dans le vif du sujet dès le lendemain, samedi, avec une série d’ateliers pratiques animés par les équipes de la province Sud. Une étape essentielle pour accompagner la réussite de leur installation loin de Nouméa. Dans une salle, les agents accompagnateurs - des étudiants déjà installés en Métropole - conseillent et partagent leurs bons plans pour gérer le quotidien d’étudiant. Dans une autre salle, on échange sur les différents moyens de paiement et applications numériques utiles à la bonne gestion de son budget. Thomas fait partie des jeunes qui se sont inscrits à l’accueil groupé à Lyon. Pour lui, « ce dispositif permet de rencontrer les autres étudiants dans la même situation et surtout d’être bien orienté. Cela rend plus simple notre arrivée et notre intégration ». Un petit groupe reste mobilisé sur un sujet sensible, la recherche de logement. Entre relances par mail, appels aux agences immobilières, organisation des visites et constitution de dossiers, les étudiants découvrent la complexité de cette étape, souvent considérée comme le point noir du départ de Nouméa. Autant de mises en situation concrètes qui permettent aux jeunes Calédoniens d’acquérir dès maintenant « trucs et astu- ces » pour poser sereinement les bases de leur nouvelle vie d’étudiants en Métropole. Un accompagnement pas à pas Depuis 2023, la province Sud accompagne les étudiants primo-partants qui s’engagent pour poursuivre leurs études en France métropolitaine. Dès janvier, les étudiants volontaires s’inscrivent et participent à des ateliers conduits par la Direction provinciale de l’Éducation et de la Réussite. « Chaque atelier permet de préparer et d’anticiper les démarches administratives avant le départ. C’est aussi l’occasion de présenter la vie quotidienne en Métropole, d’évoquer la gestion autonome d’un budget et de se projeter dans la vraie vie d’étudiant, loin du cocon familial », indique Muriel Germain, chargée de mission auprès du secrétaire général et cheffe de projet. En juin, après les résultats d’admissions via Parcoursup.fr, une deuxième série d’ateliers affine la préparation. Repérage des villes, recherches de logement, planification des premières dépenses… Tout se précise à l’approche du grand départ. Enfin, les derniers jours sont consacrés aux ultimes préparatifs : distribution des billets d’avion, vérification des dossiers administratifs, finalisation des démarches administratives, préparation, ajustements et briefing avant le grand voyage ».

Septembre 2025 | SUD'MAG #28 | 17 ACTUALITÉS 3 QUESTIONS À... Elisabeth Do, étudiante accompagnatrice Qu’est-ce qui t’a motivée à t’engager pour accompagner les étudiants calédoniens qui arrivent à Lyon ? En 2019, lorsque je suis partie seule à Paris pour mes études, je me souviens à quel point c’était stressant. Aujourd’hui, j’ai voulu offrir à mon tour cette aide aux étudiants qui arrivent, en partageant mon expérience grâce à la province Sud pour leur permettre d’aborder leur nouvelle vie métropolitaine plus sereinement. Quel souvenir marquant as-tu d'une rencontre ou d'un accompagnement qui t'a particulièrement touchée ? Je sais à quel point les premiers jours en Métropole peuvent être bouleversants pour beaucoup d’étudiants car je l’ai vécu. Pour la plupart, c’est la première fois qu’ils quittent la Nouvelle-Calédonie, qu’ils prennent l’avion aussi longtemps et qu’ils se retrouvent loin de leur famille. Certains arrivent fatigués, perdus, parfois tristes. Je me suis vite rendu compte que la bienveillance et la solidarité peuvent faire une vraie différence dans ces momentslà. Nos paroles et nos actions ont un vrai impact sur leur moral. Qu'aimerais-tu dire aux futurs étudiants qui préparent leur départ afin de les rassurer et de leur donner envie de franchir le pas ? Je voudrais leur dire de bien se préparer, autant mentalement que financièrement. Partir étudier en Métropole est une grande aventure, mais ce n’est pas toujours facile et cela à un coût. C’est aussi une expérience enrichissante qui permet de grandir et de gagner en autonomie. Il ne faut pas hésiter à demander de l’aide, à parler de ses difficultés, car on passe tous par là d’une façon ou d’une autre. Et surtout, ils ne sont pas seuls : il y a beaucoup de moyens mis en place par la province Sud pour ses étudiants. S’accrocher, rester curieux, et garder en tête qu’au-delà du dépaysement, il y a beaucoup à découvrir. Si vous vous donnez les moyens, cette aventure en vaut vraiment la peine. EN CHIFFRES Nombre d’étudiants : 27 Nombre d’étudiantes : 56 Nombre de licences : 39 Nombre de masters : 13 Nombre de BAC+2 : 12 Diplômes autres : 12 Nombre de jours d’ateliers préparation à Nouméa : 32 Nombre de jours d’ateliers à Lyon : 10 Coût moyen par étudiant : 60 000 francs (hors billet d’avion) Étudier en Australie avec la Province Adoptée en assemblée de Province en début d’année, un nouveau dispositif lève le frein majeur aux choix de l’Australie comme destination pour les étudiants : celui du coût d’entrée. La province Sud prendra désormais en charge 50 % des frais à la charge de l’étudiant dans les établissements partenaires, dans la limite de deux millions de francs par an. En plus de la moitié des frais d’inscription, la collectivité ajoute une bourse mensuelle de 30000 francs destinée à soutenir les frais de vie sur place. Deux universités prestigieuses du Queensland – James Cook University et University of Queensland – ont déjà confirmé leur volonté de s’associer à ce programme, amorçant ainsi une dynamique de coopération régionale dans le domaine de l’enseignement supérieur. D’autres établissements pourraient suivre. L'info en+

18 | SUD'MAG #28 | Septembre 2025 Étape clé entre Nouméa et Bourail, La Foa est une commune qui bénéficie depuis plusieurs années d’investissements soutenus de la province Sud. Tourisme vert, valorisation du patrimoine naturel et culturel, accompagnement des entreprises locales : autant de leviers activés pour renforcer son attractivité et consolider son rôle d’interface entre le Grand Nouméa et le reste de la côte Ouest. Une commune à l’identité agricole forte La Foa occupe une place particulière dans l’identité agricole de la Nouvelle-Calédonie. « Les plaines de la région comptent parmi les plus productives du territoire et la position géographique de cette commune en fait un point stratégique pour la Province », estime Lionel Brinnon, élu provincial et 1er adjoint au maire de La Foa. Depuis 2019, ce soutien en matière agricole et maritime y est particulièrement marqué avec deux dispositifs phares : le Dispositif de soutien à la politique publique agricole provinciale (DISPAP) et le Code des aides pour le soutien de l’économie maritime (CASE). Plus de 80 dossiers ont ainsi été agréés, représentant près de 210 millions de francs d’investissements et environ 72 millions de francs d’aides directes. Les exploitants de la région ont particulièrement mobilisé l’aide à l’extension d’exploitation agricole, avec 13 dossiers agréés pour plus de 52 millions de francs d’aides, mais aussi l’achat de plants locaux (10 dossiers, près de 12 millions de francs) et les matériels novateurs ou économiseurs d’eau (14 dossiers, plus de 7 millions de francs). Les forages et essais par pompage constituent un autre poste significatif, avec 14 dossiers soutenus pour un total de 15,8 millions de francs. À ces mesures s’ajoutent des aides à la création d’exploitation, à la mutualisation d’équipements, ou encore à l’agriculture de proximité. Parallèlement, la commune bénéficie aussi du soutien du CASE maritime, destiné à renforcer les activités liées à la pêche et au littoral. Ainsi, les pêcheurs bénéficient chaque année du dispositif d’aide au carburant mis en place par la province Sud via la Direction du développement durable des territoires (DDDT). Entre 2019 et 2024, ce soutien représente un total de 14,3millions de francs versés, pour 113 arrêtés accordés. Ces aides « permettent de compenser une partie des charges de fonctionnement et d’assurer la continuité de l’activité halieutique locale, précise Frédéric Gimat, directeur adjoint de la DDDT. Elles traduisent la volonté provinciale d’accompagner durablement la filière de la pêche artisanale, essentielle à l’économie et à l’identité de La Foa ». Ces financements diversifiés traduisent la volonté de la province Sud d’accompagner les filières productives de La Foa dans toutes leurs dimensions, confirmant le rôle stratégique de la commune comme pilier agricole et maritime de la côte Ouest. Des services renforcés Pour répondre aux besoins des habitants de la commune, la Province maintient et développe aussi une présence forte : un centre médico-social, des antennes agricoles, des services sociaux et éducatifs... Tous constituent un maillage essentiel pour garantir l’accès aux soins, à l’accompagnement et aux dispositifs provinciaux, même si les exactions perpétrées depuis le 13 mai 2024 l'ont quelque peu fragilisé. LA FOA, une commune d'avenir

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