SudMag #028

10 | SUD'MAG #28 | Septembre 2025 ,, Depuis mai 2024, une vague d’insécurité frappe durement le monde agricole en province Sud. Vols de matériel, destruction d’infrastructures, disparition de cheptels…Autant d’actes répétés qui menacent la survie de nombreuses exploitations, déjà fragilisées par un contexte économique et social tendu. Face à cette situation, la province Sud a voté en Assemblée de province le 31 juillet dernier un concours exceptionnel pour soutenir les agriculteurs et éleveurs touchés, à hauteur de 20 millions de francs. UN SOUTIEN EXCEPTIONNEL pour les agriculteurs Dans les zones rurales situées le long des grands axes – La Foa, Bourail, Païta –, les plaintes se multiplient. Des clôtures abattues, des serres éventrées, des troupeaux dérobés ou des engins agricoles subtilisés : les pertes sont lourdes et s’accumulent. Pour les exploitants, la sanction est immédiate. Une pompe d’irrigation volée ou un bâtiment d’élevage incendié peut suffire à stopper la production, à compromettre une récolte ou à faire disparaître plusieurs années d’efforts. Souvent, ces dommages ne sont pas ou peu couverts par les assurances. Les polices sont chères et les assureurs rechignent à prendre en charge des sinistres répétitifs dans des zones excentrées. Résultat : les agriculteurs supportent seuls l’essentiel des pertes, dans un secteur déjà marqué par des marges étroites et des difficultés d’investissement. Une réponse politique rapide « Consciente de l’urgence, la province Sud avait inscrit ce sujet à l’ordre du jour de son assemblée. La délibération permet d’instaurer un mécanisme exceptionnel : une aide financière ciblée, permettant de réparer ou de remplacer rapidement les biens détruits ou dérobés. L’objectif est clair : éviter que des exploitations viables soient contraintes à la fermeture par des actes de malveillance », souligne Lionnel Brinon, élu provincial et rapporteur de la Commission du développement rural. Cette intervention se décline autour de deux axes : financer le remplacement des moyens de production détruits et permettre la réparation ou la reconstruction des infrastructures agricoles. Mais attention : le dispositif n’a pas vocation à se substituer aux aides structurelles existantes. Il s’adresse uniquement aux agriculteurs professionnels ayant une activité significative et désireux de relancer leur exploitation. Le taux de prise en charge peut atteindre 60 % des dépenses engagées, dans la limite de huit millions de francs par exploitation agréée. Les demandes devront être déposées avant le 30 septembre 2025. « Nous voulons un mécanisme réactif, mais aussi rigoureux, qui garantisse un soutien efficace aux victimes réelles », précise Lionnel Brinon. Pour lancer cette aide exceptionnelle, la province Sud mobilise 20 millions de francs. L’enjeu est double : d’un côté, soulager les agriculteurs directement touchés ; de l’autre, envoyer un signal de confiance à l’ensemble du monde rural. « Ce geste financier, en complément de l’aide à la sécurisation des exploitations agricoles, traduit une volonté de protéger un secteur vital, au cœur de notre souveraineté alimentaire, complète la présidente de l’assemblée, Sonia Backès. Nous restons conscients qu’au-delà du soutien financier, les agriculteurs attendent un climat plus sûr pour travailler. Dans la tempête sociale et économique actuelle, l’agriculture reste une priorité stratégique et humaine ». NOUS VOULONS UN MÉCANISME RÉACTIF, RIGOUREUX, QUI GARANTISSE UN SOUTIEN EFFICACE AUX VICTIMES. Lionnel Brinon, élu de la province Sud et rapporteur de la Commission développement durable EN PRATIQUE ◊ 20 millions de francs mobilisés par la province Sud. ◊ Une aide plafonnée à 8 millions de francs par exploitation. ◊ Un taux de prise en charge : jusqu’à 60 % des dépenses éligibles. ◊ Une date limite de dépôt des demandes au 30 septembre 2025. •

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