Septembre 2025 | SUD'MAG #28 | 7 GRAND ANGLE exploitations. « Nous ne pouvons pas avancer sans concertation et les acteurs de l’agriculture et de la pêche en Nouvelle-Calédonie sont nombreux. Nous devons agir de concert, créer une synergie et faire en sorte que nos intérêts et nos objectifs se rejoignent, précise Lionnel Brinon, élu provinciale et rapporteur de la Commission du développement durable. C’est à ce prix que nous y arriverons ». Cette démarche s’appuie également sur les objectifs du 12e Fonds européen de développement (FED) pour les pays et territoires d’outre-mer (PTOM), dans lesquels s’inscrivent les actions provinciales. Elle implique une coopération étroite avec notamment les agriculteurs, et les nombreux acteurs du secteurs. En renforçant l’agriculture et en assurant une production alimentaire écologiquement responsable, la province Sud entend non seulement sécuriser l’approvisionnement de sa population, mais aussi créer les conditions d’un développement économique inclusif, respectueux des écosystèmes et ancré dans la réalité culturelle calédonienne. Cette stratégie, en mobilisant à la fois la puissance publique et l’engagement citoyen, pose les bases d’un modèle agricole plus robuste, plus équitable et plus durable, au bénéfice des générations actuelles et futures. Mode projet Pour mettre en oeuvre cette stratégie, la province Sud a opté pour unmode projet dont les ateliers vont débuter au dernier trimestre 2025. L’animation des groupes de travail se fera selon une méthode participative déjà éprouvée lors des ateliers de transition écologique et économique, garantissant une dynamique collective et une implication active de tous les partenaires. Le pilotage est assuré par une équipe projet et un comité technique (COTECH), avec des instances de validation à la fois techniques et politiques. ,, LES EFFORTS PRÉCÉDEMMENT CONSENTIS DANS CE SECTEUR PRIMORDIAL POUR L’ÉCONOMIE SERVENT PLUSIEURS OBJECTIFS, À COMMENCER PAR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE DURABLE UNE FEUILLE DE ROUTE EN 5 AXES 1 - Outils de production : pour moderniser, diversifier et sécuriser les moyens techniques et technologiques des exploitations. 2 - Consommateurs : afin de sensibiliser, informer et orienter vers des choix alimentaires responsables et locaux. 3 - Producteurs : pour soutenir l’organisation des filières, renforcer les compétences et encourager l’innovation. 4 - Ressources : en intégrant la préservation et la gestion durable de l’eau, des sols et de la biodiversité. 5 - Institutions : pour mettre en place des cadres de gouvernance et des politiques publiques cohérentes avec les objectifs fixés. LES BÉNÉFICES POUR LA PROVINCE Économiques • Structuration et consolidation des filières locales. • Maintien de la valeur ajoutée sur le territoire. • Contribution à l’installation d’agriculteurs. Sociaux • Éducation alimentaire et création de lien social. • Accessibilité sociale et lutte contre les inégalités. • Une meilleure alimentation pour tous. Environnementaux • Développement de pratiques plus résilientes et moins dépendantes aux intrants donc moins impactantes/environnement. • Préservation des ressources naturelles. • Réduction du gaspillage alimentaire. Philippe Blaise 1er vice-président de la province Sud Pourquoi lier sécurité alimentaire et agriculture ? Le Covid nous a tous ouvert les yeux sur notre dépendance insupportable aux importations en termes de sécurité alimentaire. Cette crise nous a obligés à rechercher un meilleur équilibre entre d’une part nourrir les Calédoniens au meilleur prix et d’autre part assurer notre sécurité avec une production locale de qualité et saine. C’est l’approche que nous avons eue dans cette mandature et cet équilibre passe par plusieurs leviers : la maîtrise de la ressource en eau, la mutualisation des outils, l’amélioration de la distribution, et surtout la montée en compétences techniques du monde agricole. Justement. Comment la Province travaille aujourd’hui avec les agriculteurs ? L’agriculture c’est d’abord des hommes et des femmes, des entrepreneurs modernes de la terre. Je dis moderne, car aujourd’hui, l’agriculture demande de plus en plus de compétences techniques. Le rôle de la Province, c’est d’accompagner activement cette montée en compétence technique du monde agricole. C’est la clé de la sécurité alimentaire. C’est un enjeu collectif et l’agriculture aujourd’hui est incarnée par des exploitants de plus en plus compétents. On doit adapter nos aides à ces équipes-là, en répondant à leurs besoins spécifiques. Comment conciliez-vous cette approche avec également le monde agricole, au sens large ? Dans cette mandature, nous avons décidé de travailler encore plus étroitement avec les acteurs du secteur comme la Chambre d’agriculture et le monde agricole privé. Avec cette approche, on peut devenir une province qui porte à la fois une stratégie publique de long terme, mais qui est aussi agile et réactive face à la demande des opérateurs. Quand nous avons décidé de retourner au salon de l’agriculture à Paris en février 2023, nous avons créé une “Team Calédonie”, avec la province, la Chambre et des partenaires privés de qualité. La synergie a été extraordinaire et ça s’est vu sur place. Nous avons répété l’exercice au SIA 2024 mais aussi lors de la mission exploratoire d’octobre 2023 à La Réunion qui est très en avance sur nous sur le sujet de l’agriculture. Nous avons pu en tirer des enseignements partagés sur des sujets majeurs comme l’irrigation, les circuits courts, ou encore la filière avicole. La crise de mai 2024 a fortement perturbé cette dynamique, et la façon dont nous pouvions apporter notre soutien financier au monde agricole, mais aujourd’hui nous relevons la tête ensemble et nous portons à nouveau ces ambitions collectives. Je reste convaincu que la Province a besoin de ses partenaires privés et que le travail à mener doit rester collectif pour aller au succès. 3 QUESTIONS A... Philippe Blaise, 1er vice-président de la province Sud
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