Octobre 2025 | SUD'MAG #29 | 9 DÉCRYPTAGE ,, Objectifs ? Protéger, évaluer, orienter. « Ce centre offrira un cadre temporaire mais structurant. Il s’agit d’agir tôt, efficacement et humainement », insiste Nicolas Pannier, secrétaire général de la province Sud. « Ce que nous voulons éviter, c’est la rupture totale avec le système éducatif ou familial. » Un second dispositif d’accueil est également à l’étude pour prendre en charge les mineurs en errance nocturne, en lien avec les communes, les travailleurs sociaux et les services judiciaires. NOUS AVONS LA RESPONSABILITÉ D’ASSURER UN CADRE DE VIE APAISÉ. Sonia Backès, présidente de la province Sud En parallèle de la prévention, la sécurisation des lieux sensibles reste une priorité. La Province a déjà placé des vigiles dans dix collèges classés à risque, en attendant la finalisation des travaux de sécurisation passive et active. Ces établissements font l’objet d’audits réguliers, intégrés dans un schéma global de tranquillité publique. Ce schéma couvre également les transports (présence de médiateurs, actions contre les incivilités), les établissements de nuit, les quartiers résidentiels et certains secteurs commerciaux. Il est co-construit avec les communes et les bailleurs sociaux, dans une logique de coordination renforcée. « Nous avons la responsabilité d’assurer un cadre de vie apaisé. Cela passe par la sécurisation, bien sûr, mais aussi par une action sociale résolue », souligne Sonia Backès, présidente de l’assemblée de la province Sud. « La sécurité est un préalable au vivre-ensemble, et elle ne peut reposer uniquement sur les épaules des forces de l’ordre. » Réinsérer. Le PPPD prévoit également la poursuite des stages de responsabilisation pour auteurs de violences, la réalisation de TIG et TNR sur le terrain, et le développement de parcours innovants, comme celui destiné aux jeunes suivis par la DPJEJ, qui pourront expérimenter un accompagnement à l’entrepreneuriat. Les violences intrafamiliales ne sont pas oubliées : la Province entend renforcer les actions du Relais, son service dédié à la prise en charge des victimes et auteurs. Elle envisage également la création de lieux d’accueil physique temporaire pour les conjoints violents, et le développement de passerelles avec les autorités coutumières lorsque cela est pertinent. Ce nouveau PPPD se distingue par sa logique de co-construction. Communes, éducateurs, associations, forces de sécurité, services sociaux, autorités coutumières : tous sont mobilisés autour d’une même stratégie, et doivent prendre leur part de responsabilité. L’objectif n’est pas seulement de contenir la délinquance, mais d’agir sur ses causes pour éviter qu'elle ne s'enracine. EN CHIFFRES 225 familles accompagnées en Aide Éducative à Domicile (303 enfants concernés). 92 jeunes engagés en Service Civique en 2023. Objectif : 150 en 2026. 10 collèges sensibles sécurisés par des vigiles en attente de travaux. 19 493 inscrits au programme Clic & Mouv’, dont 2 004 utilisateurs actifs. 5 postes d’éducateurs spécialisés financés dans les collèges prioritaires. 37 jeunes signalés en errance nocturne. 958 orientations vers des stages de responsabilisation pour auteurs de violences (2021–2023). 5 195 heures de TIG et TNR réalisées par 182 personnes. 73 % des collèges publics ont participé à l’enquête « Bien dans mes claquettes ». 2026 : ouverture prévue d’un centre d’accueil d’urgence pour mineurs en difficulté. Gil Brial, 2e vice-président de la province Sud Pourquoi ce nouveau plan de prévention est-il si stratégique pour la province Sud ? Parce qu’il s’inscrit dans un contexte où la demande de sécurité est forte, légitime, et doit recevoir des réponses concrètes. Ce plan articule prévention, accompagnement social, sécurisation des espaces publics et travail partenarial. L’idée n’est pas seulement de « gérer » la délinquance, mais de l’empêcher de s’installer, de la faire reculer. Le centre d’accueil pour mineurs en 2026, c’est une innovation ? Oui. Aujourd’hui, on manque d’outils adaptés pour mettre à l’abri immédiatement un jeune en situation critique. Ce centre permettra une prise en charge rapide, une évaluation éducative, et une orientation vers des solutions durables. Il s’agit d’agir tôt, efficacement et humainement. Comment faire vivre ce plan sur le terrain ? En mobilisant tout le monde : les communes, les établissements scolaires, les associations, les forces de sécurité. Rien ne se fera sans cela. Ce plan n’est pas un document technocratique : c’est un socle opérationnel, construit pour et avec ceux qui agissent au quotidien dans les quartiers, dans les écoles, dans les familles. Et dont les résultats devront être perçus par les habitants. 3 QUESTIONS À...
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