16 | SUD'MAG #30 | Novembre 2025 ,, Fin octobre, le collège de Kaméré a inauguré son tout premier distributeur gratuit de serviettes hygiéniques. Une initiative portée par la province Sud, qui s’inscrit dans une démarche collective pour lutter contre la précarité menstruelle. «C’est un sujet encore tabou, a relevé Rosine Molé, directrice par intérim du collège, saluant l’engagement de la Collectivité. Cette action concrète répond à une réalité préoccupante qu’est la précarité menstruelle et répond à l’une des priorités de notre établissement : permettre à chaque jeune de grandir dans la dignité et la confiance ». Présent pour l’occasion, Gil Brial, 2e viceprésident de la province Sud, chargé du secteur de la condition féminine et de l'égalité, a salué le dynamisme du collège et rappelé l’importance de briser les tabous. « Les règles, c’est quelque chose de naturel, ce n’est pas une maladie. Ce sujet nous concerne tous et me tient particulièrement à cœur, car j’ai trois enfants, dont deux filles. Nous, les garçons, on le voit souvent de loin, et pourtant c’est une réalité du quotidien pour vous, les filles, et cela coûte cher. L’objectif, ici, c’est de vous permettre de vivre normalement. » Des mots simples, mais essentiels, qui rappellent que l’égalité entre les filles et les garçons passe aussi par la reconnaissance de ces réalités encore passées sous silence. UNE ÉTUDIANTE SUR DEUX EST CONCERNÉE PAR LA PRÉCARITÉ MENSTRUELLE Gil Brial, 2e vice-président de la province Sud Réflexion collective. Ce projet de distributeur est né d’un constat dressé en 2023, lors du séminaire sur la précarité menstruelle organisé par la province Sud via son Centre d’information – Droits des femmes et égalité (CIDFE). Les 60 partenaires institutionnels et associatifs réunis pour l’occasion se sont mobilisés autour d’un constat alarmant : de nombreuses jeunes filles manquent l’école faute de protections hygiéniques. « Les échanges et propositions de ce rendez-vous nous avaient conduit à engager plusieurs actions concrètes, dont la mise en place d’un réseau gratuit de distribution de serviettes », rappelle Gil Brial. Au-delà de la santé et de l’hygiène, la précarité menstruelle est aussi une question d’égalité des chances. Elle touche la scolarité, la confiance en soi et parfois même l’avenir professionnel. Ainsi, « une étudiante sur deux est concernée par la précarité menstruelle, et ses conséquences sont bien réelles, insiste Gil Brial. À travers ce dispositif, la province Sud souhaite que tous aient les mêmes chances de réussir. Les besoins et l’efficacité du matériel seront évalués avec les élèves, avant un déploiement prévu dans 35 collèges publics et privés ». Tous engagés. Ce dispositif est le fruit d’une mobilisation commune : celle des jeunes, des équipes éducatives, des professionnels de santé scolaire, d’Hanvie, ainsi que des directions provinciales de la DAEM, du CIDFE, de la DERES et de la DPASS. Tous partagent une même conviction : lutter contre la précarité, c’est aussi lutter contre le décrochage scolaire et les inégalités. En offrant un accès libre et gratuit à ces protections, le collège de Kaméré avec le soutien de la province Sud, fait un pas de plus vers un accès à l’éducation plus juste, plus humaine et plus solidaire. UN DISTRIBUTEUR DE PROTECTIONS HYGIÉNIQUES au collège de Kaméré
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