24 | SUD'MAG #30 | Novembre 2025 Nichée au cœur de Bourail, la petite exploitation d’Élodie Martin incarne une nouvelle génération d’éleveurs calédoniens : engagée, réaliste et profondément attachée à sa terre. Portrait de cette entrepreneuse bénéficiaire de Sud Pro, qui continue de croire en l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. De la comptabilité à l’élevage, L’HISTOIRE D’ÉLODIE MARTIN Élodie a 33 ans. Comptable de formation, elle passe son Bac pro en 2010, travaille quelques années en entreprise, puis choisit l’indépendance en lançant sa propre activité de secrétariat et de comptabilité. Une nouvelle vie s’ouvre à elle lorsqu’elle s’installe à Bourail avec son conjoint. C’est en 2019 que tous deux décident de se lancer dans l’élevage bovin. L’exploitation EJ3 voit le jour : « Nous élevons une quinzaine de têtes de bœuf avec soin pour garantir la qualité de la viande, vendue directement à l’OCEF ». L’après le 13 mai 2024. Face aux violences et destructions du 13 mai 2024, Élodie et son conjoint ont tout fait pour tenir le coup : « Avec notre petite exploitation, on a tenu le choc. Mais avec les concours annulés, les chargements suspendus, les pénuries… Il a fallu faire preuve de résilience et s’adapter ». Espérant une reprise économique rapide, le couple fait preuve de patience et reste prudent : « Depuis, on réfléchit à deux fois avant de faire un prêt ou un investissement. L’incertitude reste là mais on y croit. » Malgré ce climat instable, une chose est restée intacte : leur volonté de travailler chaque jour pour leur élevage. Un nouvel élan avec Sud Pro. Dans cette période d’ajustement, l’aide de la province Sud a été une véritable bouffée d’air. « C’est un beau geste envers les petites structures comme la nôtre. Grâce à cette aide, on a pu acquérir du matériel agricole qu’on n’aurait pas pu s’offrir tout de suite. Ça nous a redonné de l’élan ». Car soutenir les TPE, c’est aussi préserver un tissu rural vivant et productif, comme le rappelle Élodie : « Ce n’est pas le métier le plus facile, mais c’est un métier de cœur. L’élevage fait partie de ma famille depuis des générations. Malgré les difficultés, ce que je sais, c’est que demain, après-demain, et les jours d’après, je continuerai à me lever pour aller bosser. Parce que j’aime ce que je fais ». Avec lucidité, Élodie tient à agrandir son exploitation et continuer à bâtir un avenir sur cette terre qu’elle connaît par cœur. Et si l’incertitude reste là, la passion, elle, ne faiblit pas. Le portrait
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