SudMag, novembre 2025

8 | SUD'MAG #30 | Novembre 2025 Le 23 octobre dernier, les élus de l’assemblée de la province Sud se sont réunis pour la présentation du débat d’orientations budgétaires 2026. Ce dernier confirme à la fois la rigueur de la gestion provinciale et l’extrême fragilité du contexte économique calédonien marqué par les conséquences désastreuses des exactions de 2024. Les indicateurs restent alarmants. Les destructions de mai 2024 ont profondément affecté notre tissu économique, détruit des centaines d’entreprises et fragilisé des milliers de familles. La province Sud, en première ligne, a subi 98 % des destructions et doit faire face à une perte de recettes historique de 11,5 milliards de francs à l’orée de l’année 2026. Malgré ces difficultés, l’Exécutif provincial reste fidèle à ses valeurs : rigueur, responsabilité et action. L’objectif est clair : « maintenir au moins 10 milliards de francs d’investissements pour soutenir l’économie, redonner du travail aux entreprises et préserver les services publics essentiels à la santé, à la sécurité et auquotidien des Calédoniens », a soutenu la présidente de l'assemblée. Face à un choc fiscal historique, qui a entraîné une perte de recettes de 26% à l’échelle de la Calédonie et qui renverse les équilibres patiemment restaurés depuis le début de la mandature, l'Exécutif provincial est contraint d'adapter profondément et durablement sa trajectoire budgétaire pour 2026 et les exercices futurs. Face à ce cadrage fiscal qui s’impose à nous et notamment sans révision de la clé de répartition ou de la clarification des compétences entre collectivités, la province Sud s'est fixé trois orientations prioritaires : faire preuve d’une extrême prudence, stabiliser les finances pour préserver l’avenir, investir pour relancer l’économie et soutenir l’emploi. L’extrême prudence. Avant tout, le budget 2026 s’appuie sur une prévision réaliste : une fiscalité de répartition totale autour de 97,5 milliards de francs. Dans ce contexte fiscal dégradé, chaque dépense compte. L’enjeu est de maintenir l’équilibre entre recettes et dépenses tout en préservant la capacité d’investissement et un fonds de roulement solide (environ 60 jours de paiement) pour préserver nos délais de paiement. L’Exécutif accorde ainsi une attention particulière aux dépenses pérennes afin d’éviter tout déséquilibre futur. À noter, le budget de répartition finançant l’ensemble des collectivités calédoniennes est passé de 114 milliards de francs en 2023 à 86 milliards en 2024 et autour de 73 milliards en 2025 (complété par la mobilisation du prêt garanti par l’État à hauteur de 25 milliards de francs). La relance doit donc être la priorité de tous. Outre le déséquilibre lié à la clé de répartition, la Nouvelle-Calédonie fait face à une double difficulté : des déficits Orientations budgétaires 2026 GARDER LE CAP

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