I. Contexte et justification de l’étude Considérant les problématiques de délinquance et d’addictions que rencontre une partie de la jeunesse calédonienne et notamment au regard des déclarations des jeunes collégiens et lycéens sur leur consommation de produits psychoactifs dans le cadre du baromètre santé jeune 2019 (1), la province Sud a initié sur son territoire un programme de prévention primaire dénommé « Bien Dans Mes Claquettes ». À ce titre, un questionnaire visant à mesurer les comportements des jeunes des classes de 3ème dans les établissements scolaires privés et publics, face aux substances psychoactives et de leurs compétences psychosociales a été déployé sur une période de 7 semaines, du 20 juin 2022 au 02 août 2022. Inspirée du modèle islandais, cette enquête a pour but de mieux comprendre les facteurs sociétaux qui influencent la consommation de substances psychoactives chez les adolescents afin de développer des approches potentielles de prévention par bassin de populations spécifiques. Cette enquête fait suite aux recommandations du Plan Territorial de Sécurité et de Prévention de la Délinquance 2018-2022 (PTSPD). Le PTSPD souligne la prépondérance de l’usage de l’alcool et de la drogue dans les actes de délinquance juvénile qui « est plus violente, plus précoce et qui tend à se féminiser » (2). En 2020, on observe « une part prépondérante de l’alcool dans les déterminants entraînant un passage à l’acte », par exemple : 80% des personnes placées en garde à vue pour des atteintes aux biens en milieu urbain, sont alcoolisées au moment des faits (3). Parmi ces actes de délinquance, la part des mineurs atteint 39% cette même année, en milieu urbain également (3). En PS en 2019, 73.3% des jeunes déclaraient avoir déjà consommé de l’alcool (1). La consommation de substances psychoactives augmente les risques de passage à l’acte délinquant de par leurs effets désinhibiteurs : « les normes d’ordre moral, social ou culturel sont momentanément abrogées laissant ainsi libre cours à l’expression de certaines pulsions, dont les penchants violents. » (4). Les études font également ressortir l’importance d’autres facteurs de risques telles que : l’accessibilité des drogues, la démission parentale et enfin, la famille n’étant pas l’unique lieu de sociabilisation, le besoin d’appartenance à un groupe de pairs (5). À cet égard, l’action n°14 : « Engager un benchmarking » de la première partie du PTSPD, intitulée « Une gouvernance structurée pour mieux coordonner les actions et fédérer les acteurs », préconise d’étudier la faisabilité d’une transposition du modèle islandais en NouvelleCalédonie (2). L’enquête a pour ambition de mesurer la fréquence des consommations d’alcool, de tabac, de cannabis et s’intéresse au contexte social dans lesquels elles se déroulent. L’expérience du modèle islandais a mis en exergue l’importance de ces déterminants sur l’engagement, ou non, du jeune dans les actes et les comportements déviants, tels que l’usage de substances, la délinquance et la violence (6). Par conséquent, le recueil de données socio-démographiques ainsi que de celles décrivant la nature des relations parents/tuteurs-enfants, permettent de mettre en évidence la prépondérance de ces facteurs de risque propres à chaque bassin de population (6). Mesurer ces paramètres permettra de cibler, informer et coordonner efficacement les politiques publiques de prévention en PS, afin d’agir notamment durablement sur les consommations de substances psychoactives et par conséquent sur les taux de délinquance et de violence commises par les mineurs (7). Cette cartographie permettra de fédérer les acteurs autour des bassins de vie des jeunes pour affiner les actions et les politiques publiques à mettre en place. P 12 // Enquête Bien dans mes claquettes / Rapport de données provinciales / 2022
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