LA QUESTION FONCIÈRE La situation foncière est au cœur du débat dans la mise en place de la politique agricole provinciale. De nombreuses terres ne sont plus disponibles ou exploitables en raison de problèmes de succession, du mitage et du front urbain. Les conséquences sont connues : une raréfaction des terres agricoles et l’augmentation des prix due à la spéculation. Pour répondre à cette problématique, les élus du Congrès ont adopté une loi du pays portant création du Code rural et pastoral néo-calédonien et contenant les baux ruraux. Porté par le président de la commission de l’agriculture de la province Sud, Nicolas Metzdorf, ce texte doit inciter les propriétaires à louer leurs terres. Il s’agit d’un « contrat de confiance» qui doit permettre aux porteurs de projet et aux jeunes en particulier de retrouver également non seulement le goût de l’agriculture, mais faciliter les démarches pour s’installer dans leur région. Aujourd’hui, la revendication du lien à la terre est satisfaite. En parallèle, seize plans d’urbanisme directeur (PUD) ont été initiés ou réalisés sur 29 communes rurales. Il est désormais possible d’assigner à l’ADRAF de nouvelles missions dans le cadre de son transfert. Enfin, l’existence de périmètres locatifs irrigués a été identifiée en province Sud. C’est l’état des lieux dressé par les Assises du développement rural en 2014, consolidé par deux modes de faire-valoir du foncier calédonien : des terres coutumières de GDPL à fort potentiel de valorisation, et des exploitants le plus souvent propriétaires de leurs terres, avec la possibilité de les louer en complément retraite. Néanmoins, des faiblesses importantes, voire handicapantes pour le secteur, ont pu être mises en exergue, à commencer par un coût parfois très élevé du foncier privé et un statut du foncier coutumier inadapté au développement économique. La forte déprise agricole de ces 20 dernières années s’est ajoutée à un mitage amorcé à proximité des villages avec une véritable concurrence d’usages. En 2014, le constat était alarmant avec une véritable incertitude sur le cadastre, les servitudes et des revendications qui empêchent d’envisager un avenir serein pour le secteur agricole. En plus du problème des terres, l’accès limité à la ressource en eau dans certaines régions, tant en termes de distribution que de disponibilité, finit de dresser un portrait plutôt négatif du foncier agricole calédonien. Nessaquacole à Nessadiou 17 SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT AGRICOLE PROVINCIAL - 2016
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